Henri Verneuil (1920-2002)

[Jean de Dieu]

Le digne père spirituel de François Ozon et Olivier Assayas.

[Nestor Almendros]

J'ai envie de parler de sa dernière oeuvre: MAYRIG et 588, RUE PARADIS. Le premier est très autobiographique et j'ai vraiment senti le talent de conteur de Verneuil quand il parle de sa mère et de son enfance. C'est parfois amené avec de gros sabots mais devant la sincérité du propos je craque facilement.
Par contre pour la suite je suis beaucoup moins enthousiaste. Là aussi c'est du gros sabots style mais j'y ai trouvé trop de clichés dans certains personnages pour être totalement convaincu. La récente revoyure fut fatale.

Sinon bien sûr je suis assez admiratif de ce réalisateur, sans être un inconditionnel (les multi-diffusions de ses films depuis que je suis tout petit y sont peut-être pour quelque chose - ça me fait penser que je reverrais bien PEUR SUR LA VILLE, pas vu depuis au moins 15 ans). Il a su durer, souvent avec du succès au box-office, et comme on l'a dit sans faire du copier-coller du ciné US. Un bon artisan...

[Julien Léonard]

"Mille milliards de dollars", "Peur sur la ville", "Cent milles dollars au soleil" et surtout "I comme Icare" : Henri Verneuil a contribué à faire de moi le cinéphile que je suis !!

C'est grâce à lui que j'ai vu que les français n'étaient pas en reste en polars nerveux années 70 !!

Au fait : "I comme Icare", c'est pour quand en DVD ?

[Grimmy]

Quelqu'un sait il pourquoi Delon et Verneuil n'ot plus travaillé ensemble après "Le clan des Siciliens"? C'est étonnant, non?

[Nestor Almendros]

CENT MILLE DOLLARS AU SOLEIL d'Henri Verneuil

Un western mécanique sévèrement burné, encore une fois magistralement dialogué par Audiard (ça y est: je pense que j'ai enfin chopé le virus). Je suis un peu moins embalé par la dernière demi-heure, mais le film reste tout au long assez passionnant. J'ai évidemment pensé au SALAIRE DE LA PEUR, forcément. Et on dira ce qu'on voudra mais Verneuil connaissait bien son métier. La mise en scène est très efficace, parfois graphique.

Un petit bémol (mais c'était l'époque...) sur le ton un peu colonialiste employé avec les habitants arabes. C'est très bref dans le film, mais à chaque ils sont traités presque comme des esclaves, en tout cas comme des serviteurs.

Très beau master du dvd Gaumont. Absolument rien à dire...

[Alligator]

Le casse - 1971 - 6,5/10

Réalisation à la Verneuil, c'est à dire avec quelques très jolis plans, de l'idée, de l'imagination jamais débordante et toujours une brutale efficacité.
Peut-être pas le plus abouti de ses films, la faute à un scénario mal foutu.
Ce n'est pas un film de braquage, le titre est trompeur (le casse ne dure qu'un quart d'heure, 20 min à tout casser), c'est plutôt un film de poursuite, du genre "gendarme et voleur", une cavale, une chasse entre un policier volontiers ripoux interprêté par un Omar Sharif impassible et un groupe de cambrioleurs mené par un Belmondo en grande forme.
Guère de subtilités dans un film viril, ce qui en fait un bon polar, mais pas un grand film. Les personnages sont limite simplistes, on a du mal à les apprécier. Seule Nicole Calfan échappe à cette platitude, grâce à une touche de sensibilité et d'humanité qui font drôlement défaut par ailleurs dans le reste du film.
Au menu : de belles cascades, un rythme pas tout le temps échevelé, mais rehaussé par moments grace à des scènes d'anthologie, notamment l'une des plus mémorables course-poursuites en voitures, puis une autre en bus, dans les rues du Pirée ou d'Athènes, mémorables dans l'histoire du cinéma... intense.
Au menu encore : des dialogues qui voudraient être d'Audiard mais qui n'y arrivent pas :
"Monsieur Asad, je vous arrête!
- Mon cul!"
Des dialogues qui comme les scènes d'action sont autant de petits battements de coeur qui rappellent que le film est vivant.
La musique pour finir, somptueuse, magnifique, une Morricone de grande tenue, vient parachever un film qui aurait pu être un très grand film, par ses nombreux ingrédients de première classe s'ils n'avaient autant sembler être un ensemble d'éléments disparates. La mayonnaise ne prend pas.
Le film se laisse regarder sans déplaisir, mais ne parvient que trop sporadiquement à se sublimer.

[Watkinssien]

J'aime le cinéma de Verneuil, bien qu'il y ait eu des ratés complètement impersonnels.

En revanche difficile de contester ses mises en scènes extrêmement efficaces, ses cadres très travaillés, sa précision du découpage (qu'il doit à Duvivier, son maître) et la sincérité que son oeuvre dégage.

Je trouve que 100 000 dollars au soleil (1964) est le film qui caratérise le mieux le style Verneuil, un cinéma baroudeur, sympathique, direct et rempli d'humour se transformant avec le recul en des réflexions touchantes et sincères sur des thèmes profonds et graves. En plus, reconnaissons à Verneuil d'avoir touché tous les secteurs : politique, justice, racisme, échec, mort, sexe, etc...
Un grand professionnel.

[Randolph Carter]

on peut retenir un très beau drame réaliste avec Gabin en routier: DES GENS SANS IMPORTANCE (1955) film qui est souvent apprécié par ceux qui d'habitude cassent du sucre sur son dos.

WEEK END A ZUYDCOOTE: le prix nobel de Robert Merle devient un très beau film avec Belmondo au top et un ton tragicomique original.

Trés juste,à ceci prés que Des gens sans importance me semblent relever plus du réalisme fantastique,genre qui a donné au cinéma français les fleurons que l'on sait,que du drame réaliste(le couple Bogart/Arnoul est assez improbable). Zuydcoote est une adaptation honorable du roman de Merle .Dommage que Verneuil se soit par la suite enlisé dans les grosses machineries qui ont fait son succés,et l'une de ses comédies avec Fernandel Le grand chef est franchement consternante.

[Major Dundee]

(le couple Bogart/Arnoul est assez improbable).

Et pour cause, cher Randolph

[Randolph Carter]

(le couple Bogart/Arnoul est assez improbable).

Et pour cause, cher Randolph

Bien vu!

[Nestor Almendros]

LE FRUIT DEFENDU d'Henri Verneuil

D'après Simenon, un honnête drame qui reste toujours, sinon léger, en tout cas pas aussi noir que cela aurait pu être. La prestation de Fernandel est convaincante dans ce rôle d'un docteur installé et connu de tous, qui tombe amiureux d'une fille 25 ans plus jeune que lui. Intéressant flash forward: la scène d'anniversaire du début du film qui nous apparait, à la toute fin, bien différente car on ne savait pas tout des personnages.

Beau master René Château. Rien à dire, sauf que la copie est parfois un peu abimée ou sale. Mais c'est globalement plus que correct, il n'y a qu'à voir les gros plans de Fernandel (avec ses fausses larmes )

[Alfred Kralik]

UN SINGE EN HIVER d'H. Verneuil (1962)

Archétype du cinéma français commercial des 60's : dialogues d'Audiard, scope noir et blanc, numéros d'acteurs.
Le Belmondo de "Pierrot le fou" et d'A bout de souffle y amorce son virage vers le cinéma commercial.
Belle photo bien lissée de Louis Page et intéressante b.o. de Michel Magne.
La grande Suzanne Flon (ici en épouse de Gabin) ne trouvera jamais LE rôle à sa mesure au cinéma et, lucide, préfèrera mener une magnifique carrière théâtrale.
Quant au film en lui-même, succession de morceaux de bravoure, il reste superficiel tout en remplissant sa mission : divertir.
Et il y parvient.
Dvd impeccable à regarder de préférence en mono d'origine, le 5.1 Arkamys, artificiel, dénaturant quelque peu l'ambiance d'époque.

[Doug Quaid]

A signaler que France 3 diffusera Le Serpent mardi 19 septembre à 23h10. Excellente nouvelle, ça me permettra de découvrir un des rares Verneuil post-60 que je n'ai pas encore vu.

[Zelda Zonk]

Mon préféré reste Un singe en hiver, que je classe parmi les plus grands films français, ni plus ni moins. J'adore.

Le clan des siciliens, j'aime beaucoup également (l'une des plus belles BO de Morricone à mon sens).

Mélodie en sous-sol : bien également.

[Judyline]

Mon film préféré reste 100 000 dollars au soleil (revu hier soir: quelle bijoux!)