Non mais complètement (oui, je m'auto-quote ). Pour avoir revu le film l'autre soir, ça reste un divertissement jubilatoire (le pitch, le cadre, l'infiltration, les twists en pagaille, l'exfiltration...) avec une exécution très efficace, malgré un ventre mou dans le château, et surtout un curieux dosage de premier et second degré illustré par le tandem Burton/Eastwood. L'invulnérabilité de ce dernier (il devait avoir des cheat codes de Call of Duty ), qui canarde du nazi à la truelle sans jamais recharger son chargeur ni défroncer ses sourcils, et qui culmine avec la fuite rocambolesque en bus (même le type en haut dans la tour de l'aérodrome, qui est à 500 m et pas dans son champ de tir, y passe lui aussi ), est proprement géniale ! Je ne m'en lasse pas et pour en avoir vu quelques autres, ça reste toujours pour moi le meilleur représentant du film de commando en Seconde Guerre mondiale (je mets de côté le cas post-moderne du Tarantino).Demi-Lune a écrit :Le dézingage massif d'Allemands incapables, et l'héroïsme sans casse du commando, semblent venir d'une autre époque, et ceci constitue d'ailleurs éventuellement le gros point noir du film ; mais pris au second degré, le spectacle offert, diablement efficace, ne se boude pas et demeure représentatif d'une certaine recette filmique et populaire qu'Hollywood semble avoir perdue.
Quand les aigles attaquent (Brian G. Hutton - 1969)
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Re: Quand les aigles attaquent (Brian G. Hutton - 1969)
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Re: Quand les aigles attaquent (Brian G. Hutton - 1969)
j'avais trouvé ça assez chiant.
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Re: Quand les aigles attaquent (Brian G. Hutton - 1969)
Pas autant qu'un Tarkovski, quand même, si ?Père Jules a écrit :j'avais trouvé ça assez chiant.
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Re: Quand les aigles attaquent (Brian G. Hutton - 1969)
Je me souviens de m'être levé régulièrement pour vaquer... chose qui ne m'arrive jamais devant un Tarko. Va comprendre.
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Re: Quand les aigles attaquent (Brian G. Hutton - 1969)
Revu aussi l'autre soir avec toujours le même plaisir enfantin car la multiplication à l'infini des situations improbables et le super-héroïsme immaculé des deux principaux protagonistes (seul Burton est blessé... d'une simple éraflure de balle à une main ) a tout du comic book voire du petit format. Mais c'est super bien torché avec un scénario vicieux, sans baisse de rythme. Brian G. Hutton aurait pu faire un super réalisateur de James Bond.Demi-Lune a écrit :Non mais complètement (oui, je m'auto-quote ). Pour avoir revu le film l'autre soir, ça reste un divertissement jubilatoire (le pitch, le cadre, l'infiltration, les twists en pagaille, l'exfiltration...) avec une exécution très efficace, malgré un ventre mou dans le château, et surtout un curieux dosage de premier et second degré illustré par le tandem Burton/Eastwood. L'invulnérabilité de ce dernier (il devait avoir des cheat codes de Call of Duty ), qui canarde du nazi à la truelle sans jamais recharger son chargeur ni défroncer ses sourcils, et qui culmine avec la fuite rocambolesque en bus (même le type en haut dans la tour de l'aérodrome, qui est à 500 m et pas dans son champ de tir, y passe lui aussi ), est proprement géniale ! Je ne m'en lasse pas et pour en avoir vu quelques autres, ça reste toujours pour moi le meilleur représentant du film de commando en Seconde Guerre mondiale (je mets de côté le cas post-moderne du Tarantino).Demi-Lune a écrit :Le dézingage massif d'Allemands incapables, et l'héroïsme sans casse du commando, semblent venir d'une autre époque, et ceci constitue d'ailleurs éventuellement le gros point noir du film ; mais pris au second degré, le spectacle offert, diablement efficace, ne se boude pas et demeure représentatif d'une certaine recette filmique et populaire qu'Hollywood semble avoir perdue.
Pour revenir à l'aspect BD, tous les personnages sont caricaturaux :
- le leader Anglais tout en self-control où Burton s'auto-parodie tout du long avec une seule expression de lassitude morne, style : "que c'est dur d'être aussi intelligent au milieu de tous ces minus habens" (sans parler de cette autre auto-parodie quand, à peine parachuté, Burton abandonne quelques instants ses hommes pour aller tirer son coup ) ;
- son bras droit Américain, forcément plus brut et brutal, présenté comme un assassin professionnel et le prouvant en se chargeant des plus basses besognes au coutelas (avec un Eastwood qui à déjà mis au point son fameux petit rictus de dégout/mépris) ;
- les officiers supérieurs allemands de la vieille école, forcément classe et élégants ;
- le gestapiste à l’ambiguë blondeur bouclée et lippe d'angelot pervers (mélange de Brando et de nazi viscontien)...
Et pour clore le tout, un body count à rendre envieux les Spartiates de la bataille des Thermopyles !
Avec de chouettes morceaux de bravoure comme le bluff de joueur de poker de Burton avec son petit carnet (marrant, je viens de revoir I, comme Icare où Montand fait presque le même coup ) et le twist révélateur final dans l'avion avec le gros vilain démasqué qui sue à grosses gouttes.
On passera sur les coïncidences et incohérences multiples (comme le fait que personne dans le château surarmé ne sonne l'alarme après qu'Eastwood ait trucidé l'opérateur radio... qu'on voit simplement remplacé par un autre un peu plus tard ).
Il y a aussi quelques effets spéciaux (très novateurs pour l'époque) qui passent un peu moins bien mais l'ensemble déménage quand même velu. Eastwood, qui n'a pas la réputation d'être une chochotte, aurait parait-il surnommé le film Where doubles dare tant il avait été épaté par les risques pris par les doublures et cascadeurs. Je crois d'ailleurs que certains avaient failli y laisser leur peau dans les séquences sur le téléphérique.
Hyper-naïf mais une grande réussite du genre. Même si, en matière de film de commando, il y a encore mieux avec Les 12 salopards ou même Predator (film de commando détourné en film de SF mais avec un encore plus fort esprit comic book).
Dernière modification par Federico le 31 août 13, 11:36, modifié 1 fois.
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Re: Quand les aigles attaquent (Brian G. Hutton - 1969)
J'allais le dire.Federico a écrit :Même si, en matière de film de commando, il y a encore mieux avec Les 12 salopards
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Re: Quand les aigles attaquent (Brian G. Hutton - 1969)
Personnellement, je n'en suis pas démesurément fan. J'aime la première partie du film (l'entraînement et la cohésion du groupe, quoi) où Cassavetes cabotine à mort, mais beaucoup moins la seconde (la mission pure et dure, qui m'ennuie et n'est pas très bien fichue dans mes souvenirs).Père Jules a écrit :J'allais le dire.Federico a écrit :Même si, en matière de film de commando, il y a encore mieux avec Les 12 salopards
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Re: Quand les aigles attaquent (Brian G. Hutton - 1969)
C'est vrai qu'on retient davantage la première que la seconde partie des 12 salopards qui a certainement moins intéressé Aldrich. Dans le film d'Hutton, on passe tout de suite à l'action sans montrer l'entraînement. Et pour cause puisque ce sont déjà tous des spécialistes aguerris.Demi-Lune a écrit :Personnellement, je n'en suis pas démesurément fan. J'aime la première partie du film (l'entraînement et la cohésion du groupe, quoi) où Cassavetes cabotine à mort, mais beaucoup moins la seconde (la mission pure et dure, qui m'ennuie et n'est pas très bien fichue dans mes souvenirs).Père Jules a écrit : J'allais le dire.
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Re:
Le film peut-être le plus étonnant à ce titre, c'est Opération Crossbow (écrit par Pressburger), où TOUT le monde meurt. Un nihilisme (pour un résultat hélas très anecdotique) qui devenait même dérangeant lorsque pour les besoins de la mission, ils sont obligés de zigouiller collatéralement la pauvre Sophia Loren qui a eu la malchance d'être au mauvais endroit au mauvais moment.Julien Léonard a écrit :Et bien c'est justement l'un des aspects que j'aime avec ce film. Pour une fois (et c'est assez rare pour être souligné), les héros s'en sortent tous. D'habitude, que ce soit dans Les 12 salopards ou Les oies sauvages dans un autre style, y'en a toujours un gros paquet qui y laissent leur peau : ça me va, d'autant que ça donne une pèche plus réaliste à l'ensemble, là je trouve ça cool qu'on se dise "Ouais ils s'en sortent tous".mynameisfedo a écrit :le seul défaut que je trouve à ce film, c'est que tous les bons s'en sortent haut la main, alors que tous les allemands s'en prennent plein la gueule.
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Re: Re:
Pour l'originalité, L'aigle s'est envolé de Sturges n'est pas mal non plus puisque les personnages centraux du film sont les membres d'un commando allemand (mais tout de suite présentés comme opposés aux méthodes nazies). Pratiquement tous y resteront, dont un dans une séquence particulièrement héroïque, en voulant sauver une gamine anglaise tombée dans un moulin à aube.Demi-Lune a écrit :Le film peut-être le plus étonnant à ce titre, c'est Opération Crossbow (écrit par Pressburger), où TOUT le monde meurt. Un nihilisme (pour un résultat hélas très anecdotique) qui devenait même dérangeant lorsque pour les besoins de la mission, ils sont obligés de zigouiller collatéralement la pauvre Sophia Loren qui a eu la malchance d'être au mauvais endroit au mauvais moment.Julien Léonard a écrit : Et bien c'est justement l'un des aspects que j'aime avec ce film. Pour une fois (et c'est assez rare pour être souligné), les héros s'en sortent tous. D'habitude, que ce soit dans Les 12 salopards ou Les oies sauvages dans un autre style, y'en a toujours un gros paquet qui y laissent leur peau : ça me va, d'autant que ça donne une pèche plus réaliste à l'ensemble, là je trouve ça cool qu'on se dise "Ouais ils s'en sortent tous".
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Re: Quand les aigles attaquent (Brian G. Hutton - 1969)
Sinon vous connaissez les balises spoilers les gars ?
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Re: Quand les aigles attaquent (Brian G. Hutton - 1969)
J'ai pourtant fait gaffe de ne pas dévoiler l'identité du traître...feb a écrit :Sinon vous connaissez les balises spoilers les gars ?
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