Lloyd Bacon (1889-1955)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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feb
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par feb »

Je réalise maintenant que j'ai fini ce coffret que j'aurais du voir les films en commençant par 42nd Street avant d'attaquer les 3 autres. Le fait d'avoir attaqué par Footlight et Gold Diggers m'a un peu faussé la vision de Dames et surtout de 42nd Street :uhuh: Par contre maintenant il va falloir que je me procure Gold Diggers of 1933 :wink:
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Cathy
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par Cathy »

Je ne crois pas que ta vision de Dames ait vraiment été faussée, car dans un sens comme dans l'autre, le film n'est pas terrible ce qui fait la qualité du film ce sont les numéros musicaux. Par contre il est évident que tu aurais du voir 42th Street avant Prologues, car là nous sommes dans le film quasiment "parfait" au temps au niveau de l'intrigue qu'au niveau des morceaux musicaux
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par feb »

Cathy a écrit :Je ne crois pas que ta vision de Dames ait vraiment été faussée, car dans un sens comme dans l'autre, le film n'est pas terrible ce qui fait la qualité du film ce sont les numéros musicaux.
Oui d'ailleurs Dames et 42nd semblent presque contraires : Dames proposent des numéros superbes mais une histoire et un rythme pas terrible quand 42nd Street propose des numéros plus "plats" (même s'ils sont loin d'être mauvais) mais avec une histoire qui tient la route et qui est interessante. Quant à Gold DIggers et Foolight Parade, je n'en parle pas, ce sont de pures gourmandises :D
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Rick Blaine
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par Rick Blaine »

Racket Busters (Menaces sur la Ville - 1938)
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'Czar' Martin (Humphrey Bogart) étend son empire du racket sur New York. Alors que Hugh Allison (Walter Abel) est nommé procureur spécial pour lutter contre ses activités, il s'attaque au syndicat des camionneurs et faire peser une grave menace sur Denny Jordan (George Brent) et 'Skeets' Wilson (Allen Jenkins)

Un nouveau rôle de Gangster pour Humphrey Bogart, qui contrairement à ce que laisse penser l'affiche et les crédits n'est ici qu'un solide second rôle, dans un solide film de Gangster, de facture esthétique assez classique.
Ce qui est très intéressant ici, c'est le scénario, presque un documentaire sur le racket et la lutte judiciaire contre ces activités qui évoque un peu les procedurals des années 40. Le film décrit efficacement les méthodes de la pègre, ainsi que celles d'un procureur zelé, dans un univers plutôt original. En effet, ici, il n'est pas question de contrebande ou de trafic, mais des effets directs des activités criminels sur les travailleurs. Une fibre plus social qu'à l'habitude, qui ne nous étonne pas sous la plume de Robert Rossen.
Les véritables héros du film sont d’ailleurs les camionneurs, tantôt apeurés, tantôt combatifs face à la brutalité des hommes de Bogart. Toutefois, si l'interprétation est généralement impeccable, on regrettera que le film ne laisse pas un peu plus de place à l'émotion, à l'empathie qui aurait pu naitre chez le spectateur pour les différents protagonistes.
Solidement mis en scène, comme souvent chez Bacon, Menaces sur la Ville est un efficace divertissement, rythmé, ramassé et décrivant d’intéressantes situations, mais qui n'atteint pas les sommets du genre. Il devrait toutefois être apprécié par les amateurs du film de Gangster made in Warner.
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Jeremy Fox
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

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Terreur à l’Ouest (The Oklahoma Kid, 1939) de Lloyd Bacon
WARNER


Sortie USA : 03 mars 1939

Après Cimarron, le western nous fait une nouvelle fois assister à cette fameuse course aux terres de l'Oklahoma mais, disons le d'emblée, la séquence est sans commune mesure avec la précédente dans le mauvais sens cependant : aussitôt vue, aussitôt oubliée, sans souffle ni puissance épique. Mais l'essentiel de l'intrigue n'est pas là non plus ; seulement cette séquence bâclée est néanmoins représentative du reste.

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1893. Le Président Cleveland décide d’ouvrir le Cherokee Strip aux pionniers pour repousser encore plus loin ‘la frontière’. Pour dédomager les Indiens de leur terre concédée, il décide de leur allouer une forte somme qui est malheureusement dérobée par le chef de gang Whip McCord (Humphrey Bogart). Mais un dénommé Oklahoma Kid (James Cagney) veille ; seul, il tend une embuscade aux bandits et réussit à récupérer l’argent… Puis la célèbre ruée vers l’Oklahoma a lieu ; usant de la tricherie, le même McCord arrive le premier sur les nouvelles terres et participe à l’érection de la future Tulsa dont il prend les rênes à force de corruption et de terreur. Les honnêtes citoyens vont cependant être aidés dans le rétablissement de la paix et de l’ordre par le mystérieux Oklahoma Kid qui se met une nouvelle fois au travers du chemin du brigand tout de noir vêtu et qui n’hésite pas une seconde à faire le coup de feu d’autant qu’il s’avère être en réalité le fils caché d’un des membres influents du conseil municipal…

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Premier budget important alloué par la Warner pour un western en cette année 1939. Si un film du genre devait se juger au nombre de coups de feu tirés, Terreur à l’Ouest (attention, ne pas confondre avec l’un des tout meilleurs films d’Andre de Toth avec Randolph Scott qui partage le même titre français et dont le titre original est The Bounty Hunter) serait assurément un chef-d’œuvre ! Les armes fusent, les coups de feu crépitent, les chevaux galopent à cœur joie ; ça fuse, ça court, ça caracole, ça se démène mais… ça fait surtout ‘beaucoup de bruit pour rien’ comme l’aurait dit un certain Shakespeare. Que d’argent gâché, que de talents dissipés pour un navet qui devrait procurer même au spectateur le plus tolérant et le moins exigeant un ennui mortel ! Ils se sont mis à trois (dont Robert Buckner qui écrira de bons scripts pour Michael Curtiz peu après) pour pondre un scénario aussi inepte ; Max Steiner a du composer sa musique en état d’ébriété tellement celle écrite pour ce western s’avère pénible ; quant à Lloyd Bacon, on se demande ce qui lui a pris de vouloir aller se perdre dans les plaines de l’Ouest alors qu’il s’était surtout spécialisé jusqu’à présent dans le musical avec parfois de formidables réussites (dont le magnifique 42nd Street) : la rapidité du montage et de l’action ne suffit pas à nous cacher l’inanité de sa réalisation, incapable de tirer de son chapeau ne serait-ce qu’une seule idée de mise en scène.

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Mais alors, que penser du casting qui semblait promettre pour ce film de prestige du studio ? James Cagney et Humphrey Bogart, avant de former un duo qui fonctionnera à merveille dans Les Fantastiques Années 20 (The Roaring Twenties) de Raoul Walsh se révèlent ici non seulement médiocres mais aussi oh combien ridicules ! Avec sa veste à lanière, James Cagney en cow boy d’opérette mal grimé en fait des tonnes dans son personnage de Robin des Bois du Far West tuant comme il respire mais capable aussi de pousser la chansonnette voire la berceuse pour endormir un nourrisson. Humphrey Bogart interprète le Bad guy du film sans aucune conviction semblant s’ennuyer à mourir ; n'ayons pas peur des mots, il est ici mauvais comme cochon ! Seul James Wong Howe à la photo semble tirer son épingle du jeu même si le réalisateur ne nous laisse pas vraiment le temps d’apprécier ses beaux plans. Ne nous attardons pas plus longuement sur ce western qui n’en vaut vraiment pas la peine, un budget de série A pour un film à peine digne d’un mauvais serial. Heureusement, sa durée est très courte puisqu’elle ne dépasse pas les 75 minutes ; la pilule est ainsi plus facile à avaler !

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L'Aventure est à l'Ouest (The Great Sioux Uprising, 1953) de Lloyd Bacon
UNIVERSAL


Avec Jeff Chandler, Faith Domergue, Lyle Bettger, Stacy Harris, Peter Whitney, Walter Sande, John War Eagle
Scénario : Melvin Levy, J. Robert Bren & Gladys Atwater
Musique : Joseph Gershenson
Photographie : Maury Gertsman (Technicolor)
Un film produit par Albert J. Cohen pour la Universal


Sortie USA : 17 juillet 1953

Lloyd Bacon n’aura réalisé que deux westerns tout au long de sa prolifique carrière (quelques 130 films). On ne peut pas dire qu’il ait laissé son empreinte au sein du genre alors qu’il aura été à l’origine de quelques formidables réussites dans d’autres domaines comme la comédie musicale avec par exemple le superbe et novateur 42ème rue (42nd Street) ! Son premier western était un sacré navet, un des pires vus jusqu’à présent, Terreur à l’Ouest (The Oklahoma Kid), avec pourtant un duo plus qu'alléchant : James Cagney / Humphrey Bogart. L'Aventure est à l'Ouest (quelle imagination de la part des distributeurs français !), l’un de ses derniers films, loin d’être mémorable non plus, a au moins l’avantage d’être plaisant et assez original dans son postulat de départ, abordant la Guerre de Sécession encore sous un angle assez original tout comme le précédent western Universal, L’Héroïque Lieutenant (Column South) signé Frederick de Cordova. Tous deux des séries B plutôt divertissantes à condition cependant de ne pas en demander trop.

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La Guerre de Sécession est bien entamée. Les troupes Nordistes pensent que la victoire leur serait plus rapide si la cavalerie pouvait disposer de plus de montures ; ces dernières leurs font en effet cruellement défaut. Ils en ont urgemment besoin mais les maquignons du Wyoming n’ont plus grand-chose ‘en stock’. La charmante Joan Britton (Faith Domergue), ayant récupéré l’écurie de son père décédé, a pris sa succession à la tête de son affaire de vente de chevaux. Elle arrive à convaincre Heyoka, sa cuisinière indienne, de la conduire au chef des Sioux, Nuage Rouge (John War Eagle), qui cache d’immenses troupeaux sur les plateaux. Mais le célèbre chef indien refuse de vendre des bêtes qui serviraient ensuite à des soldats qui, avant la Guerre Civile, les ont délogés de leurs terres. Stephen Cook (Lyle Bettger), l’autre maquignon de la région qui tourne autour de Joan depuis quelques années (probablement pour annihiler la concurrence par la même occasion), n’a aucun scrupules à avoir suivi cette dernière pour trouver les centaines de chevaux dont il n’hésite pas à s’emparer, tuant au passage quelques membres de la tribu. Un ancien médecin de l’armée, Jonathan Westgate (Jeff Chandler), arrive au campement peu après afin de soigner un cheval ; déprimé d’avoir laissé autant de mourants sur les champs de bataille sans pouvoir les sauver, il s’est reconverti en tant que vétérinaire. Nuage Rouge lui explique ce qui vient de se passer, pensant que Joan était de mèche avec les voleurs. De retour en ville, Jonathan va tenter de démêler la vérité, ayant promis à Nuage Rouge de punir les assassins et voleurs pour éviter que la paix entre blancs et indiens viennent à se fissurer…

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Des maquignons, durant la Guerre de Sécession, nous en avions déjà croisé au sein de l’excellent Springfield Rifle (La Mission du Commandant Lex) de André De Toth. Mais dans le western de Lloyd Bacon, ce sont les personnages principaux aux côtés d’un médecin/vétérinaire. Déjà un petit côté novateur au travers de la profession des principaux protagonistes du film. Le fait d’apprendre que la cavalerie américaine était à cette époque en cruel manque de montures, les grands ranchers du Sud refusant en toute logique de vendre leur cheptel à l’ennemi, est assez intéressant. Tout comme le personnage réel du général Stan Watie, un Cherokee ayant tenté de monter les tribus indiennes contre les soldats de l’Union prétextant un ennemi commun au vu de l’histoire toute récente. Il leur a fourni des fusils et des carabines en essayant de les inciter à rejoindre les troupes confédérées mais sans résultats. Je ne connais pas les raisons du refus dans la réalité mais dans le film de Lloyd Bacon c’est le personnage joué par Jeff Chandler qui intervient. Après avoir vu le Général maltraiter l’un de ses serviteurs noirs, il conseille aux chefs indiens réunis de garder leur neutralité et leur rappelle que fournir un soutien aux confédérés reviendrait à soutenir l’esclavage ; discours naïf mais une nouvelle fois encore bien plaisant à entendre au sein d’un film censé au départ n’être destiné qu’à divertir. Quoiqu’il en soit, pour l’anecdote et la petite histoire, le Général Watie fut en 1864 le seul natif américain à atteindre ce grade au sein de l’armée américaine après avoir eu sous son commandement deux régiments nommés ‘the Cherokee Mounted Rifles’ ; il fut également le dernier Général sudiste à se rendre à la fin du conflit.

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De nombreuses notations inédites auxquelles nous pouvons ajouter une femme maquignon, un héros ‘dépressif’ ne pouvant plus supporter la violence ni les armes, une opération de l’appendicite ainsi qu’une ‘bataille de versets’ entre Jeff Chandler et l’affable Peter Whitney. C’est donc avant tout grâce à un scénario bien écrit et peu avare d’éléments nouveaux et cocasses que l’on peut suivre ce petit western avec plaisir d’autant que dans le même temps il est relativement bien interprété par le trio Jeff Chandler, la séduisante Faith Domergue (la tueuse dans Duel sans merci - Duel at Silver Creek de Don Siegel) et Lyle Bettger assez convainquant en vicieux Bad Guy ; pas certain que Stephen McNally prévu au départ ait été plus à sa place. Parmi les seconds rôles, on retrouve avec plaisir l’inquiétant Stacy S. Harris ou l'inévitable John War Eagle en chef indien.

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Le dernier quart du film, un peu plus fouillis, multiplie les péripéties, fait se succéder scènes d’action et rebondissements plus conventionnels qui font un peu retomber notre attention d’autant que la mise en scène de Lloyd Bacon ne brille pas à ces moments là par son efficacité. C’est là que le bât blesse ; si dans son écriture, The Great Sioux Uprising se tient assez bien, la réalisation a du mal à suivre, se contentant du strict minimum, incapable de donner le moindre souffle aux séquences mouvementées, inapte à faire monter la tension quand la violence se fait jour (voire la scène totalement terne de l’épreuve que font subir les Sioux à Jeff Chandler). "Un western qu'aurait pu signer Nathan Juran" : la phrase de Bertrand Tavernier jugeant négativement le film tombe donc un peu à plat puisque ce dernier réalisateur avait prouvé qu’il était autrement plus doué dans le genre que monsieur Lloyd Bacon et d'ailleurs pas plus tard que la même année avec son trépidant Quand la poudre parle (Law and Order). On se consolera en se répétant que les extérieurs de l’Oregon sont magnifiques, qu’aucune transparence n’est utilisée et que le décorum rutilant et en Technicolor des intérieurs flatte l’œil même si la cuisine de Faith Domergue ressemble plus à celle d’une femme moderne des années 50 qu’à une femme de l’Ouest au 19ème siècle ! Aucunement mémorable mais néanmoins pas désagréable.
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par Music Man »

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UNE FILLE EN OR (Golden Girl) de Lloyd BACON – 1951
Avec Mitzi GAYNOR, Dale ROBERTSON, Dennis DAY et Una MERKEL

La vie de Lotta Crabtree, jeune villageoise devenue vedette itinérante dans les environs de San Francisco peu après la fin de la guerre de sécession.

Un petit film gentillet, charmant et sans prétention aucune mais qui se regarde avec plaisir. La Fox n’a pas lésiné sur les moyens pour nous plonger dans les années 1875, au far west : beaucoup de figurants costumés. Pour son premier grand rôle à l’écran Mitzi Gaynor est tout à fait correcte dans son personnage de fraîche jeune fille tentée par le démon du show business à la grande inquiétude de sa maman. Elle n’a peut-être pas une présence folle, mais possède un charme juvénile mignonnet voire coquin (elle est craquante quand elle se met à remuer du buste pour amadouer un public de vieux grigous)et surtout danse bien mieux que les autres stars du fameux studio (avec une façon bien personnelle de donner des coups de tambour). Les numéros sont composés d’airs de la période évoquée (genre Carry me back in old Virginia, Dixie…), dont je ne suis pas spécialement fan mais qui servent pour de jolis petits numéros. Le duo de claquettes d Mitzi avec son père et aussi réussi que surprenant car James Barton danse très bien.
Si Dennis Day chante bien avec sa voix haute, son nez pointu et son air un peu abruti, Dale Robertson m’a paru bien insipide dans son rôle de soldat. La meilleure prestation c’est de loin Una Merkel en maman autoritaire et omniprésente. La fin assez dramatique et rattrapée par un happy end de dernière seconde, donne un peu de profondeur à l’ensemble. Un joli film qui aurait mérité une réédition DVD
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Ann Harding
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par Ann Harding »

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The Office Wife (1930, Lloyd Bacon) avec Dorothy Mackaill, Lewis Stone, Joan Blondell et Natalie Moorhead

Lawrence Fellowes (L. Stone) dirige une importante société d'édition. Suite au départ de sa précédente secrétaire qui s'était amourachée de lui, on lui envoie Anne Murdock (D. Mackaill) qui va se révéler être la parfaite collaboratrice...

Ce petit film de Lloyd Bacon commence par une sorte de mise en abyme réjouissante. L'éditeur joué par Lewis Stone demande à Miss Hasley (une Blanche Frederici extrêmement masculine) de lui écrire un roman intitulé 'The Office Wife' (L'épouse du bureau). Il est en effet convaincu que les hommes d'affaires passent plus de temps avec leurs secrétaires qu'avec leurs épouses et que des relations, parfois bien trop rapprochées, se développent. Mais, il est loin de se rendre compte qu'il est - comme les autres patrons - victime de ce phénomène. D'abord sa dévouée secrétaire s'évanouit en apprenant son futur mariage. Puis, sa nouvelle secrétaire, la très efficace et charmante Dorothy Mackaill, va lui devenir indispensable pendant que son épouse le trompe presque ouvertement. Malgré un canevas assez simpliste, le film est très agréable grâce aux comédiens, en particulier Dorothy Mackaill en secrétaire dévouée qui se fait rabrouer par sa petite soeur Katherine (une Joan Blondell très en verve) quand elle refuse l'évidence. C'est cette dernière qui la remettra sur le bon chemin alors qu'elle allait s'égarer avec un petit ami qui décidément ne lui arrivait pas à la cheville. William K. Everson mentionne que le film est absolument typique de ces romances secrétariales qui faisaient les beaux jours des magazines féminins de l'époque. L'auteur Faith Baldwin (parodiée par Blanche Frederici dans le film) en était une spécialiste. Un film charmant et tonique.
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Jeremy Fox
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par Jeremy Fox »

La critique de Invisible Stripes par Phillipe Paul. Ca donne de plus en plus envie de se le prendre ce coffret.
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par Julien Léonard »

Jolie chronique, d'autant que ce film méconnu la vaut bien. :wink:

Jeremy, allez, il est temps de s'acheter tous les coffrets Gangsters ! :mrgreen:
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Jeremy Fox
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par Jeremy Fox »

Julien Léonard a écrit :Jolie chronique, d'autant que ce film méconnu la vaut bien. :wink:

Jeremy, allez, il est temps de s'acheter tous les coffrets Gangsters ! :mrgreen:
J'aurais du le faire du temps de DVDsoon ; je le regrette amèrement désormais d'autant que j'ai un peu peur aussi de la douane
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par Rick Blaine »

L'occasion aussi de souligner que Bacon est un réalisateur que je trouve franchement intéressant dans son travail à la Warner. Certes, pas à la hauteur d'un Curtiz, mais tout de même un artisan solide, capable de tirer profit des compétences du Studio mais aussi de dynamiser par son talent tout ou partie d'un film. C'est le cas par exemple de la fin d'Invisible Stripes, réellement brillante, qui vient relancer, je l'ai écrit, un film qui s'essoufflait dans sa narration.

Dans l'ensemble, je n'ai jamais été déçu par un Bacon. Je lui voit au moins deux films majeurs, 42nd Street que l'on attribuera en partie à Berkeley, et Frisco Kid que j'ai du évoquer en quelques lignes quelque part et qui ne doit rien à personne. Tous les autres titres que j'ai vu sont au moins d'excellents divertissements, comme Footlight Parade, Action in the North Atlantic, A Slight Case of Murder, Marked Women qui est particulièrement réussi ou San Quentin qui pour moi est tout aussi digne d'intérêt qu'un 20000 Years in Sing Sing. Donc un réalisateur qui doit être placé dans le haut du panier de la Warner, un peu plus que le simple "chef de projet" mettant en œuvre les qualités intrinsèques des équipes du Studio, qui font mouche pour l'essentiel des productions.
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Jeremy Fox
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par Jeremy Fox »

Rick Blaine a écrit :L'occasion aussi de souligner que Bacon est un réalisateur que je trouve franchement intéressant dans son travail à la Warner. Certes, pas à la hauteur d'un Curtiz, mais tout de même un artisan solide, capable de tirer profit des compétences du Studio mais aussi de dynamiser par son talent tout ou partie d'un film. C'est le cas par exemple de la fin d'Invisible Stripes, réellement brillante, qui vient relancer, je l'ai écrit, un film qui s'essoufflait dans sa narration.

Dans l'ensemble, je n'ai jamais été déçu par un Bacon. Je lui voit au moins deux films majeurs, 42nd Street que l'on attribuera en partie à Berkeley, et Frisco Kid que j'ai du évoquer en quelques lignes quelque part et qui ne doit rien à personne. Tous les autres titres que j'ai vu sont au moins d'excellents divertissements, comme Footlight Parade, Action in the North Atlantic, A Slight Case of Murder, Marked Women qui est particulièrement réussi ou San Quentin qui pour moi est tout aussi digne d'intérêt qu'un 20000 Years in Sing Sing. Donc un réalisateur qui doit être placé dans le haut du panier de la Warner, un peu plus que le simple "chef de projet" mettant en œuvre les qualités intrinsèques des équipes du Studio, qui font mouche pour l'essentiel des productions.
Tout pareil sauf qu'il a quand même bel et bien réalisé de sacrés navets : Terreur à l'Ouest
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Rick Blaine
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par Rick Blaine »

Jeremy Fox a écrit :
Tout pareil sauf qu'il a quand même bel et bien réalisé de sacrés navets : Terreur à l'Ouest
Je ne l'ai pas vu celui là. Et bizarrement, malgré la présence de Bogart, je ne suis pas impatient de le découvrir... :fiou:
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par Ann Harding »

La dernière fois que j'ai vu Lloyd Bacon à l'écran, c'était dans Square Deal Sanderson (1919) un western de William S. Hart. Il y jouait un traitre qui se faisait descendre dans la dernière bobine. En tout cas, il a dû apprendre beaucoup sur les tournages de Hart avec ses scénarios impeccablement découpés, la qualité de l'interprétation et le dynamisme dramatique.
Julien Léonard
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par Julien Léonard »

Rick Blaine a écrit :L'occasion aussi de souligner que Bacon est un réalisateur que je trouve franchement intéressant dans son travail à la Warner. Certes, pas à la hauteur d'un Curtiz, mais tout de même un artisan solide, capable de tirer profit des compétences du Studio mais aussi de dynamiser par son talent tout ou partie d'un film. C'est le cas par exemple de la fin d'Invisible Stripes, réellement brillante, qui vient relancer, je l'ai écrit, un film qui s'essoufflait dans sa narration.

Dans l'ensemble, je n'ai jamais été déçu par un Bacon. Je lui voit au moins deux films majeurs, 42nd Street que l'on attribuera en partie à Berkeley, et Frisco Kid que j'ai du évoquer en quelques lignes quelque part et qui ne doit rien à personne. Tous les autres titres que j'ai vu sont au moins d'excellents divertissements, comme Footlight Parade, Action in the North Atlantic, A Slight Case of Murder, Marked Women qui est particulièrement réussi ou San Quentin qui pour moi est tout aussi digne d'intérêt qu'un 20000 Years in Sing Sing. Donc un réalisateur qui doit être placé dans le haut du panier de la Warner, un peu plus que le simple "chef de projet" mettant en œuvre les qualités intrinsèques des équipes du Studio, qui font mouche pour l'essentiel des productions.
Ah mais je suis entièrement d'accord avec toi. :D Il ne réinvente rien, mais utilise le style percutant de la Warner au mieux de ses possibilités, et cela assez régulièrement. Bon, je n'irais pas jusqu'à dire que le solide San Quentin est du même niveau que le 20000 ans sous les verrous de Curtiz, ni même du Each dawn I die de Keighley (Keighley est pour moi un petit cran au-dessus encore, quoique sa filmographie soit moins importante quantitativement). Parmi ceux que tu cites, Footlight parade est un chef-d'oeuvre, et Marked women excellent. Par contre, je serais plus indécis sur le cas d'un film comme Action in the north Atlantic, que je trouve assez plat la moitié du temps. Et ses fabuleuses scènes d'action sont souvent le fruit du travail de Raoul Walsh qui a dû terminer le film après le départ de Bacon. En effet, son départ de la Warner est assez triste je trouve, son contrat n'ayant pas été renouvelé et le réalisateur n'ayant pas accepté de travailler sans contrat pour finir le film. Curieux que la Warner n'ait pas maintenu ses engagements. Son Frisco kid était formidable aussi, je suis d'accord.

Et dans le registre comique, Larceny Inc était tout aussi bon que A slight case of murder... J'avoue avoir franchement ri devant ces deux films enjoué, avec un Edward G. Robinson décomplexé.

Il fut meilleur qu'Archie Mayo, Roy Del Ruth ou Ray Enright, et grosso-modo du même niveau (ce sera selon le point de vue) qu'un William Keighley. En outre, Lloyd Bacon, à l'inverse de Mayo, n'avait quasiment jamais besoin que l'on passe derrière lui. Enfin, sa personnalité sans doute plus mesurée que celle du dictatorial Curtiz eu sans doute raison de ses fantasmes de projets plus forts.

Quant à Terreur à l'ouest, malgré tout l'amour que j'ai pour la Warner, Cagney, Bogart, Bacon, et les seconds rôles habituels de la firme... Je plussoie aux côtés de Jeremy. :|
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