Les films de la Hammer

[Julien Léonard]

Je serais bien allée voir Frankenstein must be destroyed, dimanche après-midi. Celui-là, je ne suis pas sûre de l'avoir vu.

Les cinq Frankenstein de Fisher sont sensationnels, avec à chaque fois un sens du renouvellement et de la variation tout à fait exceptionnel. Mais si je ne devais en choisir qu'un seul (difficile, un peu comme les cinq western Mann / Stewart), ce serait peut-être celui-là : le plus sombre, le plus violent, le plus dépressif de la saga. Frankenstein créa la femme est sans doute le plus cruel et Frankenstein et le monstre de l'enfer le plus étouffant, mais celui-là possède un équilibre subtil et délicat.

Rien que sa séquence d'ouverture est un morceau d'anthologie.

[phibes]

à choisir et bien que j'adore frankenstein créa la femme , le plus beau à mes yeux est le sublime " la revanche de frankenstein " .

[hellrick]

LA GORGONE n'est sans doute pas le meilleur Hammer mais il reste plutôt sympa

Ma chronique: http://bis.cinemaland.net/html/movies/the-gorgon.htm

Par contre là le public risque de trouver certaines scènes assez "nanar" car les sfx ne sont vraiment pas à la hauteur

[riqueuniee]

Suite du cycle avec L'invasion des morts-vivants (Plague of the zombies en VO) de John Gilling. Le titre original correspond mieux à cette histoire, qui utilise le thème du zombie et du culte vaudou, comme on a pu les voir dans White Zombie (Victor Halperin, 1931) et Vaudou (I walked with a zombie en VO) de Tourneur. Même si le look des zombies et leur comportement dans la scène finale annoncent les morts-vivants (qui ne sont pas exactement des zombies) façon Romero.
Le film est bien mené, avec quelques scènes spectaculaires, même s'il présente quelques faiblesses de scenario, d'interprétation ou de dialogues (faiblesses qui peuvent parfois prêter à sourire).
Un certain nombre de commentaires y voient une parabole politique sur l'exploitation des masses laborieuses ou la colonisation, le méchant étant un aristocrate qui utilise le vaudou pour réanimer les morts (décès qu'il a provoqués) pour travailler dans une mine qu'il possède. Pas faux, mais il faut quand même faire un effort, tant c'est surtout en filigrane.

[Lord Henry]

A cet égard, le film compose un diptyque avec le remarquable The Reptile - tourné dans la foulée par la même équipe. Dans le premier, le colonisateur impose sa férule, dans le second, le colonisé prend sa revanche.

De tous les réalisateurs mis en valeur par la Hammer, John Gilling est avec Terence Fisher, le seul à exprimer une véritable personnalité; même si par ailleurs, on lui doit l'un des plus mauvais films du studio, The Mummy's Shroud.

[riqueuniee]

Il semble, par ailleurs, que ce soit le seul film de la Hammer qui ait utilisé le thème du zombie et du vaudou. Un thème détourné par les films de morts vivants qu'on a pu voir par la suite : pas de sorcellerie, pas de cadavres téléguidés, mais des morts-vivants autonomes.
Pour rappel, un zombie (un vrai) c'est un mort ranimé par un sorcier, qui lui dicte sa volonté (une sorte de robot, en fait). Pas forcément un mort, d'ailleurs : comme il s'agit en fait d'hypnose et d'envoûtement, on peut très bien "zombifier" un vivant, pour lui faire faire ce qu'on veut...

[hellrick]

Il semble, par ailleurs, que ce soit le seul film de la Hammer qui ait utilisé le thème du zombie et du vaudou. Un thème détourné par les films de morts vivants qu'on a pu voir par la suite : pas de sorcellerie, pas de cadavres téléguidés, mais des morts-vivants autonomes.
Pour rappel, un zombie (un vrai) c'est un mort ranimé par un sorcier, qui lui dicte sa volonté (une sorte de robot, en fait). Pas forcément un mort, d'ailleurs : comme il s'agit en fait d'hypnose et d'envoûtement, on peut très bien "zombifier" un vivant, pour lui faire faire ce qu'on veut...

Un film assez récent très intéressant sur les "vrais" zombies du vaudou c'est l'EMPRISE DES TENEBRES de Wes Craven...
Plus étonnant la Hammer n'a utilisé qu'une fois le thème du lycanthrope, dommage au vu de la réussite de LA NUIT DU LOUP GAROU (hors Hammer Freddie Francis a quand même tourné un très proche LA LEGENDE DU LOUP GAROU avec Cushing)

[Julien Léonard]

Vu L'invasion des morts-vivants également tout à l'heure, au musée d'Orsay. Content d'avoir revu ce film solide, doté de séquences efficaces et assez flipantes. John Gilling est un bon cinéaste, un habile technicien même, et ses films bénéficient d'une jolie photographie. La femme reptile, moins bon, compose néanmoins (comme le dit Lord Henry) un très intéressant diptyque avec celui-ci. Distribution convaincante, notamment avec André Morell, au charisme souvent bien mis en valeur.

J'aime beaucoup John Gilling, sûrement l'un des metteurs en scène les plus talentueux de la Hammer (derrière Fisher), aux côtés d'un Roy Ward Baker ou d'un Val Guest, par exemple. Dans les griffes de la momie est par contre souvent minable dans son déroulement. Je lui préfère encore Blood from the mummy's tomb et Les maléfices de la momie (chiant comme pas deux, mais quelle photo !).

Sinon, un public plus agréable que pour Les vierges de Satan : beaucoup moins de rires (le Fisher, c'était vraiment intolérable... mais je ne m'en remettrais pas), une bonne attention. Agréable moment, d'autant que la copie était bonne. Scratches, sauts en pagailles, certes, mais de jolis contrastes et une tenue d'ensemble fort belle (avec de chaudes couleurs).

Il semble, par ailleurs, que ce soit le seul film de la Hammer qui ait utilisé le thème du zombie et du vaudou.

Pour le thème du zombie, oui. Par contre, concernant le vaudou dans les films Hammer, on peut aussi le trouver dans le film Les sorcières de Cyril Frankel. Méconnu autant que décevant, voilà un film déséquilibré. Une première heure bien menée pour une dernière demi-heure ridicule à souhait. Un film à voir néanmoins un soir de pluie, car cela reste une découverte à faire. Le dernier rôle au cinéma de Joan Fontaine (qui se repose ici un peu sur ses acquis, dommage).

[riqueuniee]

Le public en effet était plus que correct à cette séance, malgré quelques ricanements. (pour être honnête ,j 'avais envie aussi de ricaner à ces moments-là).
A noter une rangée d'ados anglophones (on aurait dit le casting de Elephant!) , juste devant moi, qui est partie après une dizaine de minutes (environ) de film. Ils avaient cru sans doute voir un film genre "le retour des morts vivants, alors que ce film joue plutôt sur l'ambiance (il est d'ailleurs efficace) et que les scènes vraiment "horrifiques" se font attendre.

[Julien Léonard]

Les ados, je les ai vus et entendus... J'étais juste au rang devant eux. J'avais envie de les engueuler avec leurs portables et leurs "What time is it ?"...

[riqueuniee]

J'étais juste derrière. Heureusement qu'ls sont partis très vite, parce que , à part leurs portables et le reste, il y avait aussi leurs pieds sur les dossiers de sièges, le dernier à droite prenant même la rangée de sièges pour un canapé.

[Lord Henry]

Il semble, par ailleurs, que ce soit le seul film de la Hammer qui ait utilisé le thème du zombie et du vaudou.

Plus étonnant la Hammer n'a utilisé qu'une fois le thème du lycanthrope, dommage au vu de la réussite de LA NUIT DU LOUP GAROU (hors Hammer Freddie Francis a quand même tourné un très proche LA LEGENDE DU LOUP GAROU avec Cushing)

Pour les morts-vivants, George Romero est quand même très vite passé par là et son film a définitivement installé la figure du "zombie" dans un contexte contemporain. Une évolution peu compatible avec le cinéma d'époque dans lequel s'était spécialisé la Hammer.

Quant au loup-garou, on peut considérer que tout avait été dit en un seul film - contrairement, par exemple, à The Curse of Frankenstein.

[riqueuniee]

Les morts-vivants de Romero et tout ce qui a suivi ne sont plus des zombies (au sens originel du terme). Ce film de Gilling doit être un des derniers à utiliser le zombie traditionnel. D'ailleurs, leur look annonce vraiment les morts-vivants ultérieurs. Un peu comme si ce film annonçait une transition entre les deux styles.

[hellrick]

Les morts-vivants de Romero et tout ce qui a suivi ne sont plus des zombies (au sens originel du terme). Ce film de Gilling doit être un des derniers à utiliser le zombie traditionnel. D'ailleurs, leur look annonce vraiment les morts-vivants ultérieurs. Un peu comme si ce film annonçait une transition entre les deux styles.

Oui, même si, je me répète, L'EMPRISE DES TENEBRES utilise vraiment le thème du zombie traditionnel avec la datura, les rites vaudous et tout et tout, une belle réussite de Wes Craven, à découvrir pour ceux qui ne le connaisse pas d'autant que le dvd se croise souvent dans les bacs à soldes

[gnome]

Les morts-vivants de Romero et tout ce qui a suivi ne sont plus des zombies (au sens originel du terme). Ce film de Gilling doit être un des derniers à utiliser le zombie traditionnel. D'ailleurs, leur look annonce vraiment les morts-vivants ultérieurs. Un peu comme si ce film annonçait une transition entre les deux styles.

Oui, même si, je me répète, L'EMPRISE DES TENEBRES utilise vraiment le thème du zombie traditionnel avec la datura, les rites vaudous et tout et tout, une belle réussite de Wes Craven, à découvrir pour ceux qui ne le connaisse pas d'autant que le dvd se croise souvent dans les bacs à soldes

J'abonde dans ton sens... Un excellent film sur le vaudou.