Robert Wise (1914-2005)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Cinéfil31
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Re: Robert Wise (1914-2005)

Message par Cinéfil31 »

J'ai découvert Mystère à Mexico aujourd'hui. Réalisé en 1948, ce film se situe chronologiquement entre Né pour tuer et Ciel rouge. J'apprécie beaucoup la première partie de la carrière de Wise à la RKO, et je trouve que la chronique consacrée au film sur Dvdclassik à l'occasion de la sortie du DVD Montparnasse en 2012 est vraiment sévère (4/10 !). Le film est en effet plaisant à regarder, et sa grande brièveté (à peine plus d'une heure) évite l'ennui. La durée habituelle des films produits par la RKO se situait dans une fourchette comprise entre 65 et 90 minutes, ce qui contraste avec la moyenne des productions actuelles, qui doit plutôt avoisiner les 2h15...
Les décors naturels mexicains sont appréciables, et j'ai trouvé que le couple Jacqueline White-William Lundigan fonctionnait, malgré tout. Même si Robert Wise avait fait et fera beaucoup mieux, Mystère à Mexico ne me semble pas un divertissement déshonorant.
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Sybille
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Re: Robert Wise (1914-2005)

Message par Sybille »

J'aimerais bien découvrir ce film à l'occasion.

(instant nostalgie mais cette collection bleue Montparnasse - malgré les copies pas toujours au top et les films parfois médiocres - était vraiment bien pour faire des découvertes de grands films classiques ou de petits films méconnus)
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Frances
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Re: Robert Wise (1914-2005)

Message par Frances »

Je veux vivre - I want to live de Robert Wise (1958) - Susan Hayward - Simon Oakland,Theodore Bikel, Virginia Vincent.


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Trois ans après son exécution, Robert Wise, s’empare de l’histoire de Barbara Graham pour réaliser un film à charge contre la peine de mort, le journalisme à sensation, l’exercice de la justice et les méthodes policières.

Soit, l’accusée n’est pas une blanche colombe. N’empêche que l’opinion publique et les institutions la jugent à l’aulne d’un passé qui défie la bonne morale. Jeux, vol, prostitution, petits arrangements avec des malfaiteurs la condamnent plus sûrement que des preuves irréfutables. Il s’agit moins du procès d’un crime, que d’une femme en marge d’une société, qui dans les années cinquante décline le bonheur féminin en électro-ménager et joie de la maternité. Pourtant, Barbara a tenté de rentrer dans le rang. Elle est devenue femme et mère au foyer mais le mari toxico a fait capoter l’entreprise.

Le scénario ne s’appesantit pas sur son enfance. On sait juste qu’elle n’a pas de père et qu’elle déteste sa mère. Une part d’ombre qui aurait mérité un éclairage. En effet, Barbara Graham était la fille d’une jeune prostituée. Elle était âgée de deux ans quand sa mère fut envoyée dans un centre d’éducation surveillée, la laissant aux mains d’étrangers et d’une famille élargie. Ainsi, on comprend mieux sa rage, sa rébellion contre toute tentative de mise au pas et son existence marginale.
Le cinéaste, lui, s’écarte d’une interprétation socio-psychologique mais tire à boulets rouges sur une justice faillible, partiale, campée sur des positions rigides. Ainsi les représentants de la société condamnent les brebis galeuses mais jettent un voile sur les éventuels dysfonctionnements du système. Les médias manipulent l’opinion publique, façonnent « une héroïne » pour augmenter les tirages et l’audimat, abreuvent de pathos et de sensationnel une foule avide de spectacle. La police violente, passe des marchés, recourt à des stratégies douteuses pour obtenir des aveux coûte que coûte.

Je veux vivre, par son obstination à démontrer sa théorie, manque de nuances mais reste néanmoins captivant. Il y a par exemple, au début, ces cadrages déséquilibrés dans une ambiance rugueuse de film noir annonçant que l’existence de Barbara va sous peu basculer. Puis les pas de côté, comme une répétition timide du parcours à venir. Enfin, la lente agonie dans le couloir de la mort filmée avec une dilatation du temps qui la rend insupportable et barbare.
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Barry Egan
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Re: Robert Wise (1914-2005)

Message par Barry Egan »

Nous avons gagné ce soir

Suggestion, une fois n'est pas coutume, du site EcranLarge, à qui il arrive parfois de mettre en avant des classiques naphta... Un petit classique, il est vrai. C'est bien tendu dès le début et ça ne lâche pas jusqu'à la fin. Le montage et la réalisation sont exemplaires, alors que la veille j'avais vu "Monnaie de singe" d'Yves Robert et m'étais gentiment ennuyé, j'ai été stupéfait de l'écart qualitatif entre deux films de cinéma à 24 heures d'intervalle. C'est pourtant le même objet-film, et le Yves Robert, sorti des années plus tard, est censé bénéficier des avancées techniques de son époque... Mais ça ne marche pas comme ça. Quand c'est bien fichu, bien interprété, doté d'un sujet fort, et mené tambour battant, l'engagement du spectateur est difficile à éviter, et Robert Wise parvient à l'intéresser au sort de ce boxeur anodin en brossant quelques traits rapidement, y compris sa relation/situation qui pourrait être cliché avec sa fiancée que le scénariste parvient à rendre émouvante en une réplique ("Deux heures après le match tu ne me reconnaissais toujours pas", dit-elle le regard paniqué). Résultat, c'est le "Scarface" du film de boxe, tu crois que le monde est à toi, et ben non. Une vraie démonstration des forces en présence et de la faiblesse du petit homme contre les règles collectives, incarnées en polices ou en mafias. Des Etats-Unis qui cultivent violence et commerce comme si les deux étaient indissociables, même dans le cadre "à la loyale" du sport. "L'important c'est de participer" qu'il disait.
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Barry Egan
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Re: Robert Wise (1914-2005)

Message par Barry Egan »

Le Coup de l'escalier

Moins convaincu par celui-ci malgré les excellentes performances des acteurs principaux (chapeau à Harry Belafonte et à Robert Ryan, magnifiques ici dans leurs rôles de crapules déglinguées). C'est comme si le film ne savait pas quels aspects il voudrait développer, s'il veut se centrer sur les aspects sociaux, sur la problématique du racisme ou sur le délit et sa préparation. Résultat, il me semble assez déséquilibré et pas satisfaisant au final. Dommage, car la bande-son a du caractère et la réalisation est assurée comme tout ce que j'ai pu voir de Wise.
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