Le maitre de la prairie, western familial assez moyen même si le lyrisme de Kazan ressort dans sa manière de filmer les grands espaces. Sinon, pas franchement mauvais mais vraiment impersonnel pour le coup et assez mollasson.Jack Griffin a écrit :Belle analyse.
J'aimerais savoir ce que vous pensez des oeuvres dites impersonnelles de Kazan; Sea of grace,
Panique dans la Rue (Elia Kazan - 1950)
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Je ne suis pas sûr qu'il s'agisse même d'une parabole puisque le film établit par lui-même la connexion. Il y a quelque chose de foncièrement singulier, je trouve, dans sa représentation de l'immigration, des quartiers pauvres et de la petite pègre qu'elle nourrit. Cet étrange mélange de stylisation et d'éléments quasi-naturalistes que tu relèves dans ton texte, me semble traduire une fascination ambiguë et un rapport presque charnel pour ce qui ressort comme une forme d'existence sociale organique et impure. A l'opposé, l'univers aseptisé - du moins tel qu'il s'offre en surface - du très blond Widmark semble se lézarder sous l'effet de sa propre crispation. Cette représentation-là est déjà en soi tout un programme : au-delà des enjeux de la guerre froide, s'y impose comme une approche sanitaire de l'ordre politique (l'association du médecin et du flic) qui s'exprime en termes de mesures d'hygiène, de prolifération d'agents infectieux, de circulation entre l'intérieur et l'extérieur d'un corps dont la logique et les capacités de résistance échappent à toute forme de contrôle. Ce qui permet à Kazan, par la même occcasion, d'articuler deux lignes de force de son oeuvre à venir : l'élément autobiographique (l'immigration, l'Amérique comme terre promise et/ou soleil trompeur) et l'élément psychanalytique (tension entre bouillonement des pulsions, des désirs et volonté de maîtrise, tentative de refoulement).Swan a écrit :La parabole n'est qu'une piste d'interprétation, après tout.
I would prefer not to
Je suis impressionné : jamais je n'aurais pu mieux formulé ce que tu viens d'écrire.Solal a écrit :Ce qui permet à Kazan, par la même occcasion, d'articuler deux lignes de force de son oeuvre à venir : l'élément autobiographique (l'immigration, l'Amérique comme terre promise et/ou soleil trompeur) et l'élément psychanalytique (tension entre bouillonement des pulsions, des désirs et volonté de maîtrise, tentative de refoulement).
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Panique dans la rue de Elia Kazan
Nouvelle-Orléan 1950 : un marin, immigré clandestin et malade, est assassiné crapuleusement par des gangsters qui le soupçonnent d'avoir triché aux cartes. Son cadavre s'avère porteur de la peste pulmonaire : la police et les services sanitaires ont 48 heures pour retrouver et vacciner tous ceux qui ont été en contact avec lui, y compris ses meurtriers. Faute de quoi, la ville entière risque d'être contaminée...
Course poursuite assez réussie et haletante dont le scénario confère une certaine originalité pour un film noir. Le traitement lui est typique du genre par contre, avec un tournage en vrais exteieur à la Nouvelle Orléans, des quartiers mal famés sombre et oppressant (notamment lors de l'agression qui ouvre le film). Kazan y ajoute une touche de brutalité et de cruauté saisissante par l'intermédiaire du personnage de Jack Palance (dans un de ses tout premiers rôle) bien inquiétant en tueur sans scrupules. Richard Widmark loin des rôle de psychopathe et de paumés qui ont fait sa renommée dans le genre est ici excellent en père de famille et medecin très impliqué traquant les maldes potentiels lui même dans les coins les plus louche. le duo qu'il forme avec Paul Douglas en policier est particulièrement convanincant. quand à la thématique du film on peu l'interpréter autant comme un reflexion sur la peur de l'invasion communiste (seuls des personnages à consonnance étrangère amène la maladie) que sur la montée du Mccarthysme où alors rien de tout ça et juste apprecier une bonne histoire bien racontée. 4,5/6
Nouvelle-Orléan 1950 : un marin, immigré clandestin et malade, est assassiné crapuleusement par des gangsters qui le soupçonnent d'avoir triché aux cartes. Son cadavre s'avère porteur de la peste pulmonaire : la police et les services sanitaires ont 48 heures pour retrouver et vacciner tous ceux qui ont été en contact avec lui, y compris ses meurtriers. Faute de quoi, la ville entière risque d'être contaminée...
Course poursuite assez réussie et haletante dont le scénario confère une certaine originalité pour un film noir. Le traitement lui est typique du genre par contre, avec un tournage en vrais exteieur à la Nouvelle Orléans, des quartiers mal famés sombre et oppressant (notamment lors de l'agression qui ouvre le film). Kazan y ajoute une touche de brutalité et de cruauté saisissante par l'intermédiaire du personnage de Jack Palance (dans un de ses tout premiers rôle) bien inquiétant en tueur sans scrupules. Richard Widmark loin des rôle de psychopathe et de paumés qui ont fait sa renommée dans le genre est ici excellent en père de famille et medecin très impliqué traquant les maldes potentiels lui même dans les coins les plus louche. le duo qu'il forme avec Paul Douglas en policier est particulièrement convanincant. quand à la thématique du film on peu l'interpréter autant comme un reflexion sur la peur de l'invasion communiste (seuls des personnages à consonnance étrangère amène la maladie) que sur la montée du Mccarthysme où alors rien de tout ça et juste apprecier une bonne histoire bien racontée. 4,5/6
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Découvert...et adoré !!
Une vraie perle du film noir.
Quant à la "polémique", difficile de ne pas penser à une attaque contre la menace communiste, quand on voit que les "méchants" viennent de l'étranger, et/ou ont des noms à consonnance étrangère, voire issus de l'Est.
Et le duo Richard Widmark/Jack Palance est vraiment formidable !!
Ca existe, un mauvais film de Kazan ? Je n'en vois que des bons ?
Une vraie perle du film noir.
Quant à la "polémique", difficile de ne pas penser à une attaque contre la menace communiste, quand on voit que les "méchants" viennent de l'étranger, et/ou ont des noms à consonnance étrangère, voire issus de l'Est.
Et le duo Richard Widmark/Jack Palance est vraiment formidable !!
Ca existe, un mauvais film de Kazan ? Je n'en vois que des bons ?
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Et pourtant, il s'agit d'un excellent film, l'un des meilleurs de la collection Film Noir de la Fox.
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Re: Notez les films de mai 2008
Panic in the Streets (Elia Kazan, 1950)
Tout le génie de la mise en scène de Kazan, en général, ne s'apprécie qu'a la révision, disons une fois la charge émotionnelle digérée... ici en revanche c'est une baffe visuel immédiate !
Découvert ce "premier vrai film" (pour beaucoup) du réalisateur qui pour l'occasion, stylise ses plans et les compose avec un talent et une force qui ne laissent pas insensibles (une scène finale mythique). Coté casting, c'est là aussi une grande réussite, car outre Widmark, un débutant du nom de Jack Palance, vient imprimer la pellicule et l'esprit du spectateur avec son physique si particulier et sa voix douce et flippante.
Seul hic (qui m'empêche à l'adhésion totale), c'est l'intrigue du film (le virus) plus proche du bis (nanardesque) italien que du film noir. Avec une intrigue uniquement basée sur le thème de la "chasse à l'homme", on aurait, selon moi, touché au chef d'œuvre.
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Re: Panique dans la Rue (Elia Kazan, 1950)
Panique dans la rue
Synopsis : Un policier aidé d'un docteur s'adonnent à une véritable chasse à l'homme contre une bande de truands contaminés par un dangereux virus qu'ils risquent de propager dans toute la ville de la Nouvelle-Orléans.
Ouha je pourrais dire que j'ai vu un bon film de Kazan dans ma vie, ça tient du miracle , bon faut dire que c'était un de ses premiers et que du coup même si c'est du bon boulot (ça fait bizarre de dire ça ) c'est beaucoup moins personnel (mauvais) que la deuxième partie de sa filmo. Car oui c'est très bien filmé et plutôt bien écris, on prend un des thèmes classique du film noir qui est l'habituel poursuite gangster/flic mais l'ajout du gimmick de la peste noir apporte un réel plus en la personne du personnage de Widmark qui amène une nouvelle dynamique au genre assez salvatrice.
Après on peut trouver à redire sur la gestion de la propagation de la peste mais bon franchement ça passe plutôt bien. Même le petit backround concernant son personnage est plutôt le bienvenue avec son voisin tête à tête et sa situation financière qui ne trouvera pas de solution miracle à la fin du film ce qui est plutôt sympa.
On sent également une réel amitié qui se forme entre les deux personnages et sans tomber dans le buddy movie ça apporte une petite évolution sympa. Bon ensuite ça manque peut être un peu de tension vu le sujet, on sent jamais réellement le danger et y avait moyen de faire un truc plus paranoïaque mais les dix dernières minutes de course poursuite est plutôt bien géré. Ensuite faut pas s'attendre à un classique du genre ou à quelque chose de radicalement différent malgré le sujet mais c'est plutôt du bon petit film noir qui fait plaisir à voir et avec Widmark en plus ça apporte aussitôt un petit capital sympathie en plus qui ferait oublier n'importe quel tâcheron derriére la caméra (ouais je l'aime vraiment pas Kazan )
4.5/6
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Re: Panique dans la Rue (Elia Kazan - 1950)
Kazan était un très grand cinéaste, n'en déplaise à Logan et ce Panique dans la rue, si je ne le considère pas comme une des oeuvres majeures du sieur, demeure une réussite du film policier. La mise en scène au cordeau et la composition des acteurs montrent que Kazan lorgnait vers une tendance du film noir très "documentarisé".
Il faut que je le revoie...
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Re: Panique dans la Rue (Elia Kazan - 1950)
Tout à fait d'accord. Je l'ai revu hier soir en Blu-ray et j'ai été scotché de bout en bout. Je l'avais emprunté à la médiathèque de ma ville il y a de nombreuses années et je ne m'en souvenais plus vraiment, à part :Watkinssien a écrit :Kazan était un très grand cinéaste, n'en déplaise à Logan et ce Panique dans la rue, si je ne le considère pas comme une des oeuvres majeures du sieur, demeure une réussite du film policier. La mise en scène au cordeau et la composition des acteurs montrent que Kazan lorgnait vers une tendance du film noir très "documentarisé".
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Re: Panique dans la Rue (Elia Kazan - 1950)
"Panique... " est un film assez extraordinaire qui présente deux groupes de personnages à la recherche d un même Graal, sous les traits d'une épidémie mortelle ou d'une promesse de richesse. Les sous thèmes de cette enquête policière/ sanitaire sont assez savoureux. Il y a ades allusions du genre " si tu ne t'occupes pas de ton gosse un voisin pédophile s'en chargera". Et une amorce de rébellion de l epouse au foyer du style " tu n'es jamais là, tu ne gagnes pas une thune..." mais heureusement la discussion de couple se termine par un "chéri je suis enceinte" et non par un " chéri je m'casse".
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Re: Panique dans la Rue (Elia Kazan - 1950)
Il y a Barbara Bel Geddes dedans
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Re: Panique dans la Rue (Elia Kazan - 1950)
Bon ben, je l'ai vu et j'ai pas aimé du tout : trop réaliste, trop sale; j'avoue ne pas aimer du tout voir les cheveux collés par la sueur sur le crâne d'un gros demi-chauve; je trouve cela laid au possible.
Dommage car Jack Palance est impressionnant.
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