western classique et western spaghetti : la polémique

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Martin Quatermass
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Message par Martin Quatermass »

John Anderton a écrit :Ah... "horrible", c'est peut-être excessif, quand même, il n'est pas choquant non plus, faut pas exagérer... même si ça ne vaut pas ses travellings lents... :wink:
Tu rigoles ??? :shock: Un zoom coup de poing comme ça, pas choquant ? justement si puisque qu'il casse toute la séquence où la présence immobile des convives fait monter le suspense sur le sort de Cruise.
Pour moi ce zoom est une vrai faute de goût ! :x
O'Malley
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Message par O'Malley »

Je trouve que ce zoom sur un retournement de situation basé sur une réponse de EWS fait très western spaghetti non? :wink:
O'Malley
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Message par O'Malley »

je suis d'acc' avec Silence

De toute façon, les zooms rapides comme ça... :?
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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

Putain de Noos Cable hier soir ! :?
Je n'ai pas pu répondre à Beule.
Beule a écrit :Je ne juge pas forcément de la qualité d'un film à sa pertinence historique ou politique. :wink:
Ce n'est pas ce que j'ai laissé entendre.
Je parlais d'un caractère politique de ses films qu'on relève moins souvent que sa maestria visuelle mais il existe. Je te l'accorde, il est de plus en plus prégnant avec le temps et apparaît surtout dans Le bon, la brute et le truand (la Guerre de Sécession) pour s'affirmer dans Il était une fois dans l'Ouest (les derniers soubresauts d'un ordre ancien et cruel remplacé par une modernité pas moins agressive) et Il était une fois la Révolution (une charge politique forte et succulente de la part de Leone, où le marxisme et le capitalisme sont renvoyés dos à dos).
Sa vision politique de l'Amérique est un mélange de cynisme vonlontairement outré et d'un pessimisme profond dans la mesure où il confronte la mythologie westernienne à la réalité sauvage et très brutale des rapports humains qui restent les mêmes malgré une modernisation rampante. Ses "héros" traversent des paysages en désolation peuplés de personnages iconiques (100 fois vu dans les westerns) qu'il débarrasse de tout vernis. Dès qu'un personnage cherche à s'intégrer dans cette société, il en paie le prix fort, rejeté deux fois : pour son appartenance au passé et par sa difficulté à évoluer. D'où le recul qu'ont ces personnages sur l'histoire racontée, recul qu'ils nous transmettent à nous spectateurs. En même temps il y a énormément de nostalgie chez lui (sublimé par la musique de Morricone) et une certaine naiveté chez ses personnages en demi teinte qu'il ne condamne jamais. C'est ce mélange détonnant qui donne aussi une richesse et une originalité à ses films.

Cosmo Vitelli a eu raison de compléter ce que je disais par la lecture politique du film de Corbuccci.

Je finirai par dire que je ne condamne évidemment pas les goûts des autres et la réception qu'ils ont de tel ou tel film. Donc aucun énervement de ma part lorsqu'on "ne pense pas comme moi"... :roll:
Seulement quand des jugements lapidaires se veulent parole objective. Et cela me gêne considérablement.

PS : j'adore les zooms de Mort à Venise. :wink:
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Roy Neary a écrit :
PS : j'adore les zooms de Mort à Venise. :wink:
Moi aussi, ils prennent leur temps et c'est très beau ;-)
Martin Quatermass
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Message par Martin Quatermass »

Jeremy Fox a écrit :
Roy Neary a écrit :
PS : j'adore les zooms de Mort à Venise. :wink:
Moi aussi, ils prennent leur temps et c'est très beau ;-)
Un zoom lent est sans doute moins choquant...
O'Malley
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Message par O'Malley »

Silence a écrit :Un zoom lent est sans doute moins choquant...
Sans doute, un zoom bien utilisé peut être très beau... mais lorsuq'on en a droit un tout les deux minutes comme dans Mort à Venise ou les Damnés: je sais pas moi, mais les travelling, ça existe et c'est bien plus esthétique

Tiens, d'ailleurs, quel apport le zoom par rapport au travelling, à part que c'est plus facile à produire ou que le champ de recul ou d'avancé est peut-être plus long?

Sinon pour compléter l'étude de Roy Neary sur les Il était une fois...: Leone adorait Louis-Ferdinand Céline et son univers noir et despéré du Voyage au bout de la nuit... Ceci explique cela. Forte influence célinienne à mon goût dans sa manière d'envisager le monde et, en particulier, le western.
En tout cas, les Leone, contrairement à Sollima ou Corbucci, ne sont pas politques (philosophiques peut-être).
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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

O'Malley a écrit :En tout cas, les Leone, contrairement à Sollima ou Corbucci, ne sont pas politques (philosophiques peut-être).
Il faut s'entendre sur le terme politique. Ce qui est sûr c'est que Leone ne prend jamais parti. Ce n'est pas du tout un théoricien. Son oeuvre est plus d'essence sociologique, mais Il était une fois la révolution a un vrai discours politique sous-jacent.
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O'Malley
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Message par O'Malley »

Roy Neary a écrit :Il faut s'entendre sur le terme politique. Ce qui est sûr c'est que Leone ne prend jamais parti. Ce n'est pas du tout un théoricien. Son oeuvre est plus d'essence sociologique, mais Il était une fois la révolution a un vrai discours politique sous-jacent.
OK, mais je dirais plutôt une vision de la vie et des hommes... très noire, céliniene presque...

Il paraît qu'il devait, par ailleurs, réalisé une adaption du Voyage... avec Belmondo, à la fin des 70's, dialogué par Michel Audiard. J'avais lu que De Funès avait été approché aussi :shock:
Interessant, non?
Kurtz

Message par Kurtz »

O'Malley a écrit :En tout cas, les Leone, contrairement à Sollima ou Corbucci, ne sont pas politques (philosophiques peut-être).
Il était une fois dans l'ouest est pas mal politisé.
Bernardo Bertolucci qui a participé au scénario y a introduit des thèmes marxistes. Le personnage de Morton, le gros salaud capitaliste...
O'Malley
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Message par O'Malley »

ouais, mais c'est l'influence Berolucci...
Kurtz

Message par Kurtz »

O'Malley a écrit :ouais, mais c'est l'influence Berolucci...
ouais, mais c'est le chef d'oeuvre de Leone...
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Message par see the man »

c'est vrai que c'est deux genres totalement differents et pourtant qui se raprochent

j'aime autant voir un film du genre "cinq cartes à abattre" qu'un spaghetti comme "le bon la brute et le truand" reste bien sur des incontournables des deux cotés......je pense à il était une fois dans l'ouest et rio bravo

donc difficile de repondre à une telle question . ce qui est sur c'est que quelque soit le genre, j'aime le western :D
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Message par David Locke »

Pour poursuivre sur le zoom... :wink:

Je me rappelle une analyse de Rohmer très intéressante dans laquelle il montrait une utilisation du zoom (avec panaramique en plus) dans Le Genou de Claire.
Le gros avantage du zoom sur le travelling est qu'avec le changement de focale, le point se fait progressivement sur une partie de moins en moins profonde du champ. De cette façon, on peut faire ressortir un détail qui se détache du fond qui lui devient de plus en plus flou.

De même, le "travelling compensé" utilise le zoom pour créer un effet de vertige en déformant le fond de l'image (le plan des escaliers vus d'en haut dans Vertigo, Roy Sheider sur la plage dans Jaws...).

Bref, il ne faut pas toujours cracher sur le zoom... à moins que le réalisateur n'y ait recours que pour faire l'économie d'un rail de travelling ou d'un mouvement de grue :roll: .
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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

Le zoom est bien plus rarement utilisé que le travelling. C'est normal, cette technique est à manier avec précaution.
Le travelling avant, contrairement au zoom, a pour effet de déplacer les perspectives. Avec le zoom, on isole une partie de l'image sans créer optiquement un mouvement dans le mouvement.
Voila pourquoi dans Mort à Venise, il permet de donner une impression de saisie dans le temps, arrachant un moment d'éternité dans les plans, quasiment une pause dans l'écoulement du temps. Ce qui sert parfaitement l'ambiance mortofère du film de Visconti.
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