Joseph Losey (1909-1984)
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Ah bin voilà, Vazy avait aussi posté le lien sur le topic Legrand. Interview bien décontractée en effet.
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A l'origine, Losey avait confié l'écriture de la partition au grand compositeur britannique Richard Rodney Bennett (Loin de la foule déchaînée, Le Crime de l'Orient Express, Equus) - qui s'est partagé avec Johnny Dankworth l'essentiel de la filmographie anglaise du réalisateur.
Une fois sa musique enregistrée, Bennett convint s'être fourvoyé quant à ses choix stylistiques et devait ne plus retravailler avec Losey. Néanmoins, son travail existe et il serait intéressant de l'exhumer afin de juger sur pièce.
Une fois sa musique enregistrée, Bennett convint s'être fourvoyé quant à ses choix stylistiques et devait ne plus retravailler avec Losey. Néanmoins, son travail existe et il serait intéressant de l'exhumer afin de juger sur pièce.
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Don Giovanni (Joseph Losey, 1979)
Bonjour à tous, j'ai enfin maté ce film qui traînait sur mes étagères depuis un bail (étrangement, j'ai regardé les bonus avant, d'ailleurs tous excellentissimes!). Je dois avouer que, même si certains aspects positifs sont incontestables (la réal d'une beauté et d'une inventivité à couper les souffle, la musique au-delà des mots (bon, il faut aimer Mozart et l'opéra), j'ai finalement trouvé ça un peu longuet -surtout dans le premier acte. Le problème vient pour moi des parties chantées par une seule personne qui du coup se retrouve un peu perdue dans le décor, pendant lesquelles on perd un peu de vue les enjeux dramatiques de l'oeuvre. Certains passages sont également assez redondants. Le parti-pris de ne rien enlever du matériau de base était sûrement exagéré, tellement on sent que quelques coupes ou remaniements n'aurait pas fait de mal à la dynamique cinématographique de l'ensemble. Donc en gros, plutôt déçu mais il doit suffir de se laisser porter par la musique... pour une prochaine fois donc. 7/10
Bonjour à tous, j'ai enfin maté ce film qui traînait sur mes étagères depuis un bail (étrangement, j'ai regardé les bonus avant, d'ailleurs tous excellentissimes!). Je dois avouer que, même si certains aspects positifs sont incontestables (la réal d'une beauté et d'une inventivité à couper les souffle, la musique au-delà des mots (bon, il faut aimer Mozart et l'opéra), j'ai finalement trouvé ça un peu longuet -surtout dans le premier acte. Le problème vient pour moi des parties chantées par une seule personne qui du coup se retrouve un peu perdue dans le décor, pendant lesquelles on perd un peu de vue les enjeux dramatiques de l'oeuvre. Certains passages sont également assez redondants. Le parti-pris de ne rien enlever du matériau de base était sûrement exagéré, tellement on sent que quelques coupes ou remaniements n'aurait pas fait de mal à la dynamique cinématographique de l'ensemble. Donc en gros, plutôt déçu mais il doit suffir de se laisser porter par la musique... pour une prochaine fois donc. 7/10
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HAL 9000 a écrit :Don Giovanni (Joseph Losey, 1979)
Bonjour à tous, j'ai enfin maté ce film qui traînait sur mes étagères depuis un bail (étrangement, j'ai regardé les bonus avant, d'ailleurs tous excellentissimes!). Je dois avouer que, même si certains aspects positifs sont incontestables (la réal d'une beauté et d'une inventivité à couper les souffle, la musique au-delà des mots (bon, il faut aimer Mozart et l'opéra), j'ai finalement trouvé ça un peu longuet -surtout dans le premier acte. Le problème vient pour moi des parties chantées par une seule personne qui du coup se retrouve un peu perdue dans le décor, pendant lesquelles on perd un peu de vue les enjeux dramatiques de l'oeuvre. Certains passages sont également assez redondants. Le parti-pris de ne rien enlever du matériau de base était sûrement exagéré, tellement on sent que quelques coupes ou remaniements n'aurait pas fait de mal à la dynamique cinématographique de l'ensemble. Donc en gros, plutôt déçu mais il doit suffir de se laisser porter par la musique... pour une prochaine fois donc. 7/10
Bien qu'etant fan d'opera, celui-ci entre autres, je n'ai pas aimé le film de Losey; ampoulé, longuet....si cet opera vous interesse, acquerir chez Arthaus le dvd dirigé a Vienne par N Harnoncourt; d'une musicalité et d'une lisibilité parfaites!!
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Up avec la vision de The criminel hier soir.
Comme pour Eva ( et dans une autre mesure The Servant ), je trouve ça sublime au niveau de la facture visuelle mais je ne rentre à aucun moment dans le film ni ne m'interresse aux personnages. Ce n'est pas que je n'ennuie devant mais je n'éprouve aucune émotion.
Alors certes, Stanley Baker est une nouvelle fois impeccable mais ça ne suffit pas d'autant qu'en plus d'un scenario banal, la mise en scène est un peu trop répétitive ( combien de fois le plan de grue sur la montée d'escaliers dans la prison ? ).
En revanche j'avais adoré The accident dont la scène avec Delphine Seyrig m'avait boulversé et pour l'exemple que je préfère au sentier de la gloire.
Donc voilà, j'ai du mal à me forger un avis sur Losey. Le visionnage de Mr Klein et du messager devrait peut être aider en attendant de découvrir un jour sa période américaine.
Comme pour Eva ( et dans une autre mesure The Servant ), je trouve ça sublime au niveau de la facture visuelle mais je ne rentre à aucun moment dans le film ni ne m'interresse aux personnages. Ce n'est pas que je n'ennuie devant mais je n'éprouve aucune émotion.
Alors certes, Stanley Baker est une nouvelle fois impeccable mais ça ne suffit pas d'autant qu'en plus d'un scenario banal, la mise en scène est un peu trop répétitive ( combien de fois le plan de grue sur la montée d'escaliers dans la prison ? ).
En revanche j'avais adoré The accident dont la scène avec Delphine Seyrig m'avait boulversé et pour l'exemple que je préfère au sentier de la gloire.
Donc voilà, j'ai du mal à me forger un avis sur Losey. Le visionnage de Mr Klein et du messager devrait peut être aider en attendant de découvrir un jour sa période américaine.
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Pareil: Céremonie secrète et Mr Klein (désolé) m'ont fait la même impression. Ca m'ennuie, ce sentiment de passer à côté d'une grande oeuvre; d'ailleurs je me suis acheté un bouquin de Mourlet qui le portait aux nues, j'espère donc être dorénavant moins aveugle à ses films...bruce randylan a écrit :Comme pour Eva ( et dans une autre mesure The Servant ), je trouve ça sublime au niveau de la facture visuelle mais je ne rentre à aucun moment dans le film ni ne m'interresse aux personnages. Ce n'est pas que je n'ennuie devant mais je n'éprouve aucune émotion.
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Au passage, rappelons les dates et horaires de programmation de Cérémonie Secrète sur Ciné Cinéma Classic, ce mois-ci.
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J'adore le cinéma de Losey, qui se stylise au fur et à mesure de ses films avec une discrétion et une subtilité qui m'emportent vers l'admiration !
J'adore particulièrement The Servant (1963 et chef-d'oeuvre "faustien"), Monsieur Klein (1976) et Don Giovanni (1979, qui est, avec La Flûte Enchantée de Bergman réalisé en 1973, le meilleur opéra filmé du cinéma) !
J'adore particulièrement The Servant (1963 et chef-d'oeuvre "faustien"), Monsieur Klein (1976) et Don Giovanni (1979, qui est, avec La Flûte Enchantée de Bergman réalisé en 1973, le meilleur opéra filmé du cinéma) !
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Superbe. C'est une sorte de chronique d'un autre temps, où un jeune garçon déplacé dans un milieu auquel il n'appartient pas se retrouve presque malgré lui entraîné dans des jeux d'adultes. Par certains aspects, le film m'a plusieurs fois fait penser à La Règle du jeu, avec cette peinture d'une aristocratie imbue de sa propre classe et dont les rituels apparaissent comme autant de signes annonciateurs de leur fin. Mais surtout j'ai été complétement charmé par l'atmosphère bucolique, la campagne du Norfolk magnifiée par une photographie solaire, cette maison incroyable dans laquelle la caméra de Losey nous balade avec une confondante maîtrise, et puis cette nostalgie liée évidemment au monde de l'enfance, passant par des moments de joie simple, de détresse, de culpabilité, de tristesse, d'incompréhension. Le jeune Dominic Guard qui joue le jeune messager en question est vraiment remarquable et autour de lui les adultes ne sont pas en reste (Julie Christie, Alan Bates, Edward Fox, Michael Gough). Je connaissais déjà, et adorais, le thème de Michel Legrand, et c'est peu de dire qu'il participe ici pleinement à l'émotion du spectateur.
Losey a de plus recours à un procédé assez génial qui consiste à insérer de façon complétement inattendue quelques brefs et énigmatiques inserts de scènes contemporaines, qui donnent soudain à cette histoire une ampleur encore plus tragique. On en sort bien bouleversé et heureux à la fois d'avoir partagé ainsi ces instants d'autres vies.
Un film qui mérite certainement le label Cathwoman, dans la série des grands films sur l'enfance.
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- Mogul
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Et bien Mr Klein fait bien monter la moyenne de l'élève Loseybruce randylan a écrit : Donc voilà, j'ai du mal à me forger un avis sur Losey. Le visionnage de Mr Klein et du messager devrait peut être aider
Malgré sa froideur affirmée et une utilisation de la caméra portée tombant parfois dans l'excercice de style, c'est un film assez intense pour justement ce qu'il ne dit jamais et laisse à deviner ( qui a dit que Lost était novateur ).
L'ambiance Kafkaienne fait flirter le film plus d'une fois vers le fantastique à l'image de ces plans abstraits où les policiers ressemblent à des vampires avant de monter dans leur voiture pour un ballet mécanisé angoissant.
Je n'ai pas trop tout compris dans certains enchainements de situations mais c'est également ça qui lui donne beaucoup d'interet : le mystère.
Troublant, obscure, opaque et ambigu. Trés prenant au final et un Alain Delon excellent.
ps : Tiens, je viens de me rappeler que c'est Losey qui avait réalisé Boom. Encore une raison de lui faire monter sa moyenne.
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MONSIEUR KLEIN (France 3)
Comme quoi il ne faut jamais désespérer: c'est au moins la 3e fois en 10/15 ans que je le vois et c'est seulement aujourd'hui que j'en ai vraiment apprecié les qualités.
Mises à part quelques baisses de rythme dans la 2e heure, pas grand chose à ajouter aux arguments de Bruce: le film baigne dans un mystère qui lui donne toute sa contenance et son étrangeté. C'est aussi un passionnant exercice de style sur l'identité où la quête du double (qui vire jusqu'à l'obsession) conduira le héros à sa perte, dans un mélange kafkaien entre folie et fantastique.
Mais, pour moi, la grande idée de cette histoire est d'avoir placé l'intrigue en pleine seconde guerre mondiale: le fait d'ajouter le détail "juif" augmente encore l'étrangeté de la situation et son côté dérangeant en apportant un danger palpable et une constante odeur de mort. Car là où le seul récit du double pouvait déjà être intéressant, le scénariste apporte avec ces détails historiques un tableau tout à fait crédible et réaliste des moeurs et psychologies en temps de guerre. Il y a une vraie ambiance de paranoia, de suspicion, de surveillance qui n'est pas propre à l'histoire du double et dont l'ajout fait clairement la différence pour moi.
Ce mélange réflexif et historique est appliqué et très efficace, offrant effectivement à Delon l'un de ses meilleurs rôles.
Comme quoi il ne faut jamais désespérer: c'est au moins la 3e fois en 10/15 ans que je le vois et c'est seulement aujourd'hui que j'en ai vraiment apprecié les qualités.
Mises à part quelques baisses de rythme dans la 2e heure, pas grand chose à ajouter aux arguments de Bruce: le film baigne dans un mystère qui lui donne toute sa contenance et son étrangeté. C'est aussi un passionnant exercice de style sur l'identité où la quête du double (qui vire jusqu'à l'obsession) conduira le héros à sa perte, dans un mélange kafkaien entre folie et fantastique.
Mais, pour moi, la grande idée de cette histoire est d'avoir placé l'intrigue en pleine seconde guerre mondiale: le fait d'ajouter le détail "juif" augmente encore l'étrangeté de la situation et son côté dérangeant en apportant un danger palpable et une constante odeur de mort. Car là où le seul récit du double pouvait déjà être intéressant, le scénariste apporte avec ces détails historiques un tableau tout à fait crédible et réaliste des moeurs et psychologies en temps de guerre. Il y a une vraie ambiance de paranoia, de suspicion, de surveillance qui n'est pas propre à l'histoire du double et dont l'ajout fait clairement la différence pour moi.
Ce mélange réflexif et historique est appliqué et très efficace, offrant effectivement à Delon l'un de ses meilleurs rôles.
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
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- Mogul
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Re: Joseph Losey
Temps sans pitié ( 1957 )
Il y avait de quoi faire un thriller tendu et intense à l'image de la brillante ouverture autant baroque que très violente.
Sauf que le Losey verse rapidement dans une hystérie fatigante avec un jeu d'acteur outrageusement exagéré et une musique qui passe son temps à s'exciter sans raison. Le suspense en prend un coup et il est bien dommage de ne pouvoir profiter que de quelques séquences où Losey parvient à installer une pression d'enfer.
Quoiqu'il en soit, le final ridicule et invraisemblable ( c'est cela dit récurrent dans le film ) plonge le second pied de ce film bancal dans la tombe des rendez-vous manqués.
Il y avait de quoi faire un thriller tendu et intense à l'image de la brillante ouverture autant baroque que très violente.
Sauf que le Losey verse rapidement dans une hystérie fatigante avec un jeu d'acteur outrageusement exagéré et une musique qui passe son temps à s'exciter sans raison. Le suspense en prend un coup et il est bien dommage de ne pouvoir profiter que de quelques séquences où Losey parvient à installer une pression d'enfer.
Quoiqu'il en soit, le final ridicule et invraisemblable ( c'est cela dit récurrent dans le film ) plonge le second pied de ce film bancal dans la tombe des rendez-vous manqués.
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Re: Joseph Losey
losey controversé ici, il y a des films inégaux, mais ne pas reconnaitre The servant comme un exceptionnel me semble une grosse erreur de jugement, car la relation maitre-serviteur n'a jamais eté aussi bien traité que dans ce film, on voit progressivement le rapport de force evoluer jusqu'au basculement definitif, et le maitre qui finit en épave et le serviteur en tyran, si ce n'est pas un chef d'oeuvre autant rayer ce mot du vocabulaire cinematographique.
Vous conviendrez qu'il vaut mieux arroser quelqu'un que de l'assassiner. Fernando Rey : Cet obscur objet du désir.