Pas de printemps pour Marnie (Alfred Hitchcock - 1964)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
-
- Réalisateur
- Messages : 6629
- Inscription : 8 févr. 04, 12:25
- Localisation : Hérault qui a rejoint sa gironde
- Contact :
C'est marrant parce que j'aurais sur-estimé...
Voilà un film à plusieurs points de vue décevant.
D'abord les comédiens n'ont pas la flamme, n'ont rien d'affriolant, leur jeu semble apathique, un comble pour Tippi Heddren qui s'échine à mal jouer la frigide et Connery un peu paûmé dans ce mélo. La mise en scène longtemps décriée sur ce film est par ailleurs très conventionnelle, la réalisation manque singulièrement d'originalité. Les scènes dignes d'Hitch, se comptent sur les doigts de la main (j'aime beaucoup le coup de la chaussure qui sort de l'imperméable). C'est assez rare pour le remarquer. L'histoire quant à elle souffre de limites et de clichés beaucoup trop anesthésiants au bout du compte. Par contre que dire de la magnifique couverture musicale de Bernard Hermann encore une fois génialissime. Le thème majeur est peut-être celui que je préfère dans sa musicographie.
Voilà un film à plusieurs points de vue décevant.
D'abord les comédiens n'ont pas la flamme, n'ont rien d'affriolant, leur jeu semble apathique, un comble pour Tippi Heddren qui s'échine à mal jouer la frigide et Connery un peu paûmé dans ce mélo. La mise en scène longtemps décriée sur ce film est par ailleurs très conventionnelle, la réalisation manque singulièrement d'originalité. Les scènes dignes d'Hitch, se comptent sur les doigts de la main (j'aime beaucoup le coup de la chaussure qui sort de l'imperméable). C'est assez rare pour le remarquer. L'histoire quant à elle souffre de limites et de clichés beaucoup trop anesthésiants au bout du compte. Par contre que dire de la magnifique couverture musicale de Bernard Hermann encore une fois génialissime. Le thème majeur est peut-être celui que je préfère dans sa musicographie.
-
- Décorateur
- Messages : 3689
- Inscription : 23 janv. 05, 12:07
-
- Euphémiste
- Messages : 8853
- Inscription : 14 avr. 05, 20:28
- Localisation : Québec
-
- Décorateur
- Messages : 3689
- Inscription : 23 janv. 05, 12:07
-
- Euphémiste
- Messages : 8853
- Inscription : 14 avr. 05, 20:28
- Localisation : Québec
- -Kaonashi-
- Tata Yuyu
- Messages : 11428
- Inscription : 21 avr. 03, 16:18
- Contact :
Pour ma part je partage l'avis d'Alligator.
Je ne supporte pas du tout Tippi Hedren, que je trouve vraiment mauvaise dans ce film (alors qu'elle était plutôt correct dans Les Oiseaux, pour citer son autre film avec Hitchcock). L'histoire ne m'intéresse pas, Connery a effectivement l'air un peu perdu...
Ce film vu vraiment une grosse déception pour moi.
Je ne supporte pas du tout Tippi Hedren, que je trouve vraiment mauvaise dans ce film (alors qu'elle était plutôt correct dans Les Oiseaux, pour citer son autre film avec Hitchcock). L'histoire ne m'intéresse pas, Connery a effectivement l'air un peu perdu...
Ce film vu vraiment une grosse déception pour moi.
-
- King of (lolli)pop
- Messages : 15433
- Inscription : 14 avr. 03, 15:14
On en avait déjà parlé il me semble mais çà remonte à pfiou loiinnnnnn...
J'aime l'interprétation de Tipi Hedren, moins que dans les Oiseaux où elle y est parfaite, mais c'est son personnage de névrosée qui m'intéresse ici, la fêlure, les zones d'ombre. C'est loin d'être quelqu'un qui adopte une attitude unilatérale. Il y a une scène où elle voit un cheval au début et elle panique si mes souvenirs sont bons à cause du rouge, symbole de la hantise de l'héroïne expliquée dans la scène de la maison avec la mère vers la fin. J'ai du respect pour ce film même s'il jure parfois par sa psychanalyse-bateau, et si Sean Connery n'y excelle pas il est tout à fait correct, la scène où il lui demande d'enfin s'expliquer après avoir arrêté la voiture est très significative.
J'aime l'interprétation de Tipi Hedren, moins que dans les Oiseaux où elle y est parfaite, mais c'est son personnage de névrosée qui m'intéresse ici, la fêlure, les zones d'ombre. C'est loin d'être quelqu'un qui adopte une attitude unilatérale. Il y a une scène où elle voit un cheval au début et elle panique si mes souvenirs sont bons à cause du rouge, symbole de la hantise de l'héroïne expliquée dans la scène de la maison avec la mère vers la fin. J'ai du respect pour ce film même s'il jure parfois par sa psychanalyse-bateau, et si Sean Connery n'y excelle pas il est tout à fait correct, la scène où il lui demande d'enfin s'expliquer après avoir arrêté la voiture est très significative.
-
- Assistant opérateur
- Messages : 2874
- Inscription : 25 sept. 03, 19:49
- Localisation : Je sous-loue chez Mrs Muir
Je partage totalement cet avis.Jordan White a écrit :On en avait déjà parlé il me semble mais çà remonte à pfiou loiinnnnnn...
J'aime l'interprétation de Tipi Hedren, moins que dans les Oiseaux où elle y est parfaite, mais c'est son personnage de névrosée qui m'intéresse ici, la fêlure, les zones d'ombre. C'est loin d'être quelqu'un qui adopte une attitude unilatérale. Il y a une scène où elle voit un cheval au début et elle panique si mes souvenirs sont bons à cause du rouge, symbole de la hantise de l'héroïne expliquée dans la scène de la maison avec la mère vers la fin. J'ai du respect pour ce film même s'il jure parfois par sa psychanalyse-bateau, et si Sean Connery n'y excelle pas il est tout à fait correct, la scène où il lui demande d'enfin s'expliquer après avoir arrêté la voiture est très significative.
Je rajouterai cependant qu'on ne peut faire grief aux films de cette période d'utiliser la psychanalyse ras des paquerettes ( mais aussi à l'aune des connaissances du grand public de l'époque), la quasi totalité des films ayant abordé le sujet ont fonctionné dans une certaine mesure, peu ou prou, sur le schéma réducteur que vous dénoncez. Alors, bien sûr, si vous ne prenez pas en compte que parfois près de cinquante se sont écoulés cela peut surprendre mais c'est faire une grande injustice à ce cinéma que de le lui reprocher.
-
- King of (lolli)pop
- Messages : 15433
- Inscription : 14 avr. 03, 15:14
Pourquoi "vous" ?Je rajouterai cependant qu'on ne peut faire grief aux films de cette période d'utiliser la psychanalyse ras des paquerettes ( mais aussi à l'aune des connaissances du grand public de l'époque), la quasi totalité des films ayant abordé le sujet ont fonctionné dans une certaine mesure, peu ou prou, sur le schéma réducteur que vous dénoncez. Alors, bien sûr, si vous ne prenez pas en compte que parfois près de cinquante se sont écoulés cela peut surprendre mais c'est faire une grande injustice à ce cinéma que de le lui reprocher.
Tu peux me tutoyer Kurwenal, y'a pas de pb.
Je partage ton avis sur la psychanalyse, nous n'étions qu'en 1964, il est donc normal qu'il y a quelques raccourcis ou figures trop symboliques sur la question dans ce film qui tient la route malgré tout.
-
- Assistant opérateur
- Messages : 2874
- Inscription : 25 sept. 03, 19:49
- Localisation : Je sous-loue chez Mrs Muir
Désolé, le "vous" ne s'adressait pas à toi du tout mais en général à ceux qui dénoncent les raccourcis psy des films de cette époque. J'avais bien compris que toi, dans l'absolu, tu n'avais pas ce rejetJordan White a écrit :Pourquoi "vous" ?Je rajouterai cependant qu'on ne peut faire grief aux films de cette période d'utiliser la psychanalyse ras des paquerettes ( mais aussi à l'aune des connaissances du grand public de l'époque), la quasi totalité des films ayant abordé le sujet ont fonctionné dans une certaine mesure, peu ou prou, sur le schéma réducteur que vous dénoncez. Alors, bien sûr, si vous ne prenez pas en compte que parfois près de cinquante se sont écoulés cela peut surprendre mais c'est faire une grande injustice à ce cinéma que de le lui reprocher.
Tu peux me tutoyer Kurwenal, y'a pas de pb.
Je partage ton avis sur la psychanalyse, nous n'étions qu'en 1964, il est donc normal qu'il y a quelques raccourcis ou figures trop symboliques sur la question dans ce film qui tient la route malgré tout.
-
- Mogul
- Messages : 11658
- Inscription : 21 sept. 04, 16:57
- Localisation : lost in time and lost in space
Garçon, la même chose pour moi...-Kaonashi Yupa- a écrit :Pour ma part je partage l'avis d'Alligator.
Je ne supporte pas du tout Tippi Hedren, que je trouve vraiment mauvaise dans ce film (alors qu'elle était plutôt correct dans Les Oiseaux, pour citer son autre film avec Hitchcock). L'histoire ne m'intéresse pas, Connery a effectivement l'air un peu perdu...
Ce film vu vraiment une grosse déception pour moi.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
- odelay
- David O. Selznick
- Messages : 13144
- Inscription : 19 avr. 03, 09:21
- Localisation : A Fraggle Rock
Un des rares films d'Hitchcock que je n'appécie guère (malgré une sublime partition de Herrmann). Pourtant une scène vaut à elle seule le détour : celle où Marnie dérobe le coffre fort de Connery pendant que la femme de ménage fait son travail; tout ça dans le même plan, sans que l'une ne voit l'autre, sans aucun effet spécial, l'écran étant séparé en deux par la cloison du bureau: plan totalement muet et complètement angoissant. Il était fort cet Alfred!
Par contre j'aime assez Tippi Hedren, et ça m'a fait beaucoup plaisir de la revoir dans I heart Huckabees aux côtés de Jude Law. Elle n'a pas changé malgré qq rides, toujours le petit sourire dans le coin.
Par contre j'aime assez Tippi Hedren, et ça m'a fait beaucoup plaisir de la revoir dans I heart Huckabees aux côtés de Jude Law. Elle n'a pas changé malgré qq rides, toujours le petit sourire dans le coin.
-
- A mes délires
- Messages : 9466
- Inscription : 3 janv. 04, 01:49
- Localisation : 17 Paseo Verde
C'est l'un des films d'Hitchcock auxquels je suis le plus attaché - et donc de ceux que je ne suis pas pressé de revoir.
Il s'est offert à mes yeux comme une libre association de motifs visuels, un labyrinthe onirique dans lequel les images s'enchaînent comme si le cinéaste s'abandonnait à l’élan de l'écriture automatique, et s’agencent selon la logique secrète de la psyché.
Je crois qu'il est assez vain de s'attacher à l'argument psychanalytique et je doute qu'Hitchcock lui-même le prenne au sérieux. Ici, le cinéma s'assume comme tel, triomphe absolu de la stylisation; et le sens naît de la forme.
L’œuvre d’un grand cinéaste expérimental.
Il s'est offert à mes yeux comme une libre association de motifs visuels, un labyrinthe onirique dans lequel les images s'enchaînent comme si le cinéaste s'abandonnait à l’élan de l'écriture automatique, et s’agencent selon la logique secrète de la psyché.
Je crois qu'il est assez vain de s'attacher à l'argument psychanalytique et je doute qu'Hitchcock lui-même le prenne au sérieux. Ici, le cinéma s'assume comme tel, triomphe absolu de la stylisation; et le sens naît de la forme.
L’œuvre d’un grand cinéaste expérimental.
- Zelda Zonk
- Amnésique antérograde
- Messages : 14748
- Inscription : 30 mai 03, 10:55
- Localisation : Au 7e ciel du 7e art
Alors JarJar, content ?
Je vois que les avis sont partagés sur ce film, ce qui ne m'étonne guère à vrai dire, car cet Hitchcock là suscite souvent débat.
Pour ma part, je rejoindrais l'avis de Lord Henry, qui traduit parfaitement mes sentiments :
A ce titre, l'analyse du film sur le site de Cinétudes vaut le coup d'oeil !
http://www.cinetudes.com/index.php?acti ... rique=3239
Enfin et surtout, lorsque je pense "Marnie", je pense immédiatement "Hermann" qui signe là son plus beau score à mon sens.
Je vois que les avis sont partagés sur ce film, ce qui ne m'étonne guère à vrai dire, car cet Hitchcock là suscite souvent débat.
Pour ma part, je rejoindrais l'avis de Lord Henry, qui traduit parfaitement mes sentiments :
Tout le côté psychanalitique du film ne m'intéresse guère et je vois là surtout un superbe exercice de style, visuellement parlant.Lord Henry a écrit :Il s'est offert à mes yeux comme une libre association de motifs visuels, un labyrinthe onirique dans lequel les images s'enchaînent comme si le cinéaste s'abandonnait à l’élan de l'écriture automatique (...)
Je crois qu'il est assez vain de s'attacher à l'argument psychanalytique et je doute qu'Hitchcock lui-même le prenne au sérieux. Ici, le cinéma s'assume comme tel, triomphe absolu de la stylisation; et le sens naît de la forme.
A ce titre, l'analyse du film sur le site de Cinétudes vaut le coup d'oeil !
http://www.cinetudes.com/index.php?acti ... rique=3239
Enfin et surtout, lorsque je pense "Marnie", je pense immédiatement "Hermann" qui signe là son plus beau score à mon sens.
-
- Invité
- Messages : 461
- Inscription : 21 janv. 05, 11:25
Pour un artiste - et Hitchcock l'est évidemment démesurément - tout est prétexte aussi bien la psychanalyse, l'intrigue policière que n'importe quoi d'autre.
Si la matière psychanalytique est prépondérante dans ce film, l'essentiel - comme toujours chez Hitchcock en quasi rival de tous les docteurs Freud en puissance -, réside pourtant dans le traitement cinématographique spécifique qu'il en fait. C'est la caméra - le véritable substitut du cinéaste - qui jouera encore une fois dans cette oeuvre les seconds degrés, c'est-à-dire en définitive les vrais "psychanalystes" afin de révéler au grand jour les sentiments plus ou moins troubles qui emprisonnent chacun des personnages dans leurs histoires propres.
Et puis j'apprécie particulièrement l'humour si british du cinéaste, quand pour faire un peu la nique à la psychanalyse et à ses activités plus ou moins inquisitoriales, il fait aussi de son héros dandy (très subtilement joué par Sean Connery) en mal d'amours plus ou moins hystériques ... un chasseur de fauves d'un genre particulier. La psychanalyse aussi chasse toutes sortes de zèbres ...
Si la matière psychanalytique est prépondérante dans ce film, l'essentiel - comme toujours chez Hitchcock en quasi rival de tous les docteurs Freud en puissance -, réside pourtant dans le traitement cinématographique spécifique qu'il en fait. C'est la caméra - le véritable substitut du cinéaste - qui jouera encore une fois dans cette oeuvre les seconds degrés, c'est-à-dire en définitive les vrais "psychanalystes" afin de révéler au grand jour les sentiments plus ou moins troubles qui emprisonnent chacun des personnages dans leurs histoires propres.
Et puis j'apprécie particulièrement l'humour si british du cinéaste, quand pour faire un peu la nique à la psychanalyse et à ses activités plus ou moins inquisitoriales, il fait aussi de son héros dandy (très subtilement joué par Sean Connery) en mal d'amours plus ou moins hystériques ... un chasseur de fauves d'un genre particulier. La psychanalyse aussi chasse toutes sortes de zèbres ...