Une Femme est une femme (Jean Luc Godard - 1961)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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NotBillyTheKid
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Message par NotBillyTheKid »

-Kaonashi Yupa- a écrit :C'est en partie à cause de mes quelques années en fac de ciné, avec tous ces types (beaucoup d'étudiants et pas mal de profs) qui ne juraient que par Godard.
Ne jurer QUE par Godard, c'est trop... mais tu vois, tu y viens aussi... (grâce à cette chère Anna) :wink:
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-Kaonashi-
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Message par -Kaonashi- »

NotBillyTheKid a écrit :
-Kaonashi Yupa- a écrit :C'est en partie à cause de mes quelques années en fac de ciné, avec tous ces types (beaucoup d'étudiants et pas mal de profs) qui ne juraient que par Godard.
Ne jurer QUE par Godard, c'est trop... mais tu vois, tu y viens aussi... (grâce à cette chère Anna) :wink:
héhé :mrgreen:

Je vous jure, il y a des étudiants, en fac de ciné, dès qu'il y a un dossier ou exposés à faire, c'est directement et systématiquement sur Godard, encore et toujours.
Je me souviens d'un prof qui ne s'était pas privé de faire une remarque bien singlante à ce propos, rappelant à certains étudiants qu'il existe nombre de cinéastes intéressants hors de la Nouvelle vague française. Il respectait leur choix, mais appuyait bien sur le fait que ceux qui voulait faire un mémoire de maîtrise voire un doctorat avait pas mal intérêt à varier un peu leurs recherches, ou alors avoir un sujet ultra-béton et nouveau sur ce cinéaste pour convaincre un directeur de recherches.
Bon, moi j'étais limite dans l'excès inverse, à ce moment-là (toute la Nouvelle vague-Cahiers du cinéma, ça sent entre les doigts de pieds), mais je me soigne, depuis quelques temps. :mrgreen:
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les.photos.dalix
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Message par les.photos.dalix »

NotBillyTheKid a écrit :
-Kaonashi Yupa- a écrit : C'est le premier Godard que j'ai vu, il y a longtemps maintenant. Peut-être étais-je trop jeune ? J'avais été influencé par un avis dans Première, qui avait fait sa liste des 100 meilleurs films du monde, vers 1995 : ça disait, pour Alphaville, que c'était l'un des films de SF les plus surpenants.
Quand j'ai vu le résultat...
Par contre, s'il y a Anna Karina, il y a toujours Eddy Constantine, qui m'agace un peu.
À l'occasion, je retenterai peut-être, on verra.
Il y a des plans magnifiques dans alphaville, tout à fait de "science fiction" et qui sont faits grâce à ce sens pragmatique aigüe qu'a Godard (je trouve qu'on insiste pas suffisament sur cet aspect dans sa manière d'aborder le cinéma). Il y a nottament un plan où Eddie Constantine rentre dans l'ascenceur, l'ascenceur est une cage en verre. Le tout est filmé comme si l'on était juste à côté de la cage en verre. On suit l'ascenceur qui monte. Le tout est d'une fluidité et d'une étrangeté remarquable.
Je me demandais comment Godard avait pu filmer ce plan de telle manière qu'on soit juste à côté de cette cage en verre. Réponse toute simple: l'ascenceur était divisé en deux: entre les deux parties de l'ascenceur: une vitre. En effet la science fiction est une question de point de vue ; )
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Boubakar
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Re: Une Femme est une femme de Jean Luc Godard

Message par Boubakar »

Outre le côté hommage aux grandes comédies musicales américaines, le film est également assez personnel pour Godard ; quand le personnage d'Anna Karina déclare à Brialy qu'elle veut un enfant, c'est en substance ce que l'actrice demande au réalisateur (alors en couple).
C'est pourquoi, sous ses airs légers, je vois de la gravité dans ce film, mais ça reste dans la lignée des premiers films de Godard ; le ton totalement libre, décomplexé, assez respectueux des musicals, et une interprétation hors-pair.
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MJ
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Re: Une Femme est une femme (Jean Luc Godard)

Message par MJ »

J'en retiens Anna Karina, la photographie de Raoul Couttard, Anna Karina, des numéros musicaux enjoués, Anna Karina, un humour plein d'allant (
Spoiler (cliquez pour afficher)
Belmondo et le serveur: "Je te pose une question, si tu réponds non tu me dois 10'000 balles. -Ok- Tu me donnes 10'000 balles?" :lol:
), Anna Karina, une vision faussement légère du couple et de ses complications, et heu... Anna Karina. Le film fonctionne peut-être un peu en circuit fermé dans son approche semi-autobiographique qui doit surenchérir dans les mots d'esprits et les figures de style. Pas le Godard le plus essentiel donc, mais quand même à découvrir.
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Boubakar
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Re: Une Femme est une femme (Jean Luc Godard)

Message par Boubakar »

MJ a écrit :Pas le Godard le plus essentiel donc, mais quand même à découvrir.
De ceux que j'ai vus (en gros, le début de sa filmo), il me paraît être le film le plus accessible de Godard.
Cosmo Vitelli
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Re: Une Femme est une femme (Jean Luc Godard)

Message par Cosmo Vitelli »

Boubakar a écrit :
MJ a écrit :Pas le Godard le plus essentiel donc, mais quand même à découvrir.
De ceux que j'ai vus (en gros, le début de sa filmo), il me paraît être le film le plus accessible de Godard.
Pas faux
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
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Re: Une Femme est une femme (Jean Luc Godard - 1966)

Message par Blue »

UN AMOUR DE FILM.

"Une Femme Est Une Femme" est un des Godard les plus accessibles et en même temps il est complètement représentatif de la patte du réalisateur. Le travail de Coutard sur les couleurs, les mouvements d'appareil dans l'espace réduit que constitue l'appartement, ainsi que le montage image/son complètement hors-normes font de cette comédie un véritable joyau cinématographique. Sans temps mort, le trio d'acteurs s'en donne à coeur joie à travers des répliques dont l'humour fait à chaque fois mouche. Et puis au fond, quand tu as Anna Karina dans le cadre, t'as déjà le début d'un grand film ; alors quand en plus tu la mets bien lumière, que tu la vêts d'un soutif, que tu lui fais prononcer n'importe quoi rien que pour capter son accent ou que tu lui fais regarder l'objectif de la caméra en lui donnant un air inspiré, franchement, n'atteint-on pas là les limites de l'irrésistible ? A voir, revoir et rerevoir.
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Re: Une Femme est une femme (Jean Luc Godard - 1966)

Message par Anorya »

Blue a écrit :UN AMOUR DE FILM.

"Une Femme Est Une Femme" est un des Godard les plus accessibles et en même temps il est complètement représentatif de la patte du réalisateur. Le travail de Coutard sur les couleurs, les mouvements d'appareil dans l'espace réduit que constitue l'appartement, ainsi que le montage image/son complètement hors-normes font de cette comédie un véritable joyau cinématographique. Sans temps mort, le trio d'acteurs s'en donne à coeur joie à travers des répliques dont l'humour fait à chaque fois mouche. Et puis au fond, quand tu as Anna Karina dans le cadre, t'as déjà le début d'un grand film ; alors quand en plus tu la mets bien lumière, que tu la vêts d'un soutif, que tu lui fais prononcer n'importe quoi rien que pour capter son accent ou que tu lui fais regarder l'objectif de la caméra en lui donnant un air inspiré, franchement, n'atteint-on pas là les limites de l'irrésistible ? A voir, revoir et rerevoir.
:D :D :D
Je suis über d'accord avec toi mon Blue.
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Re: Une Femme est une femme (Jean Luc Godard - 1961)

Message par Watkinssien »

Sans être aussi enthousiaste, je vous rejoins sur la jubilation que procure cette oeuvre jolie et joviale, parfaitement interprétée.
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Re: Une Femme est une femme (Jean Luc Godard - 1966)

Message par Federico »

Blue a écrit :UN AMOUR DE FILM.
"Une Femme Est Une Femme" est un des Godard les plus accessibles et en même temps il est complètement représentatif de la patte du réalisateur. Le travail de Coutard sur les couleurs, les mouvements d'appareil dans l'espace réduit que constitue l'appartement, ainsi que le montage image/son complètement hors-normes font de cette comédie un véritable joyau cinématographique. Sans temps mort, le trio d'acteurs s'en donne à coeur joie à travers des répliques dont l'humour fait à chaque fois mouche. Et puis au fond, quand tu as Anna Karina dans le cadre, t'as déjà le début d'un grand film* ; alors quand en plus tu la mets bien lumière, que tu la vêts d'un soutif, que tu lui fais prononcer n'importe quoi rien que pour capter son accent ou que tu lui fais regarder l'objectif de la caméra en lui donnant un air inspiré, franchement, n'atteint-on pas là les limites de l'irrésistible ? A voir, revoir et rerevoir.
Un amour de film ? Absolument. Et parce qu'Anna Karina est un amour d'actrice aussi délicieuse et craquante que son accent qui donne l'impression qu'elle chante même quand il n'y a pas de chanson dans cette musicale-comédie (que je mets personnellement au-dessus de tous les films chantés du sympathique Jacques Demy).
Une double-friandise (le film ET l'actrice) à goûter, re-goûter et re-re-goûter puis à accompagner d'une seconde de 1961 qu'elle illumina de sa candeur mutine et divinement 1femme : Ce soir ou jamais de Michel Deville.

(*) Je ne serais pas loin de penser de même, sauf que ce ne fut pas toujours le cas. Comme par exemple avec le nanar Shéhérazade de Pierre Gaspard-Huit ou cette tentative curieuse mais un peu bancale de S-F contemplative en chambre et à la française que fut L'alliance de Christian de Chalonge.
Dernière modification par Federico le 10 mai 14, 15:58, modifié 1 fois.
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Re: Une Femme est une femme (Jean Luc Godard - 1961)

Message par julien »

L'alliance c'était quand même pas mal. Plus du cinéma psychologique que de la science-fiction d'ailleurs. Par contre Karina dans Moi César..., elle était vraiment navrante. Tout comme le film d'ailleurs.
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Re: Une Femme est une femme (Jean Luc Godard - 1961)

Message par Federico »

Une curiosité chopée cette nuit sur France Culture dans la rediffusion d'un Atelier de création radiophonique de 1971 (ou 1981 ??) consacré à l'histoire du cinématographe : Jean-Luc Godard raconte Une femme est une femme, un digest du film (durée : 34') avec des extraits introduits par le réalisateur.
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