Pierre Etaix (1928-2016)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Major Dundee
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Re: Pierre Etaix

Message par Major Dundee »

Cosmo Vitelli a écrit : ... from=embed
julien a écrit :C'est hallucinant le nombre de publicités qu'il peut y avoir sur Daily Motion. Ils te les encastre carrément à l'intérieur de la vidéo dans une deuxième fenêtre. Quelle connerie. J'arrive même pas à lire la vidéo.
Pareil, je ne peux pas la lire je tombe sur la pub pour le film d'Amalric :shock:
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Re: Pierre Etaix

Message par Alphonse Tram »

julien a écrit :C'est hallucinant le nombre de publicités qu'il peut y avoir sur Daily Motion. Ils te les encastre carrément à l'intérieur de la vidéo dans une deuxième fenêtre. Quelle connerie. J'arrive même pas à lire la vidéo.
+1 Je croyais être non-comprenant, et c'est pas la première fois. Tellement peu ergonomique que je laisse tomber.
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Alphonse Tram
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Re: Pierre Etaix

Message par Alphonse Tram »

Si quelqu'un sait comment sortir de ça :
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merci de le signaler
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Re: Pierre Etaix

Message par Cosmo Vitelli »

C'est marrant (ou pas) ça passe chez moi.
Peut être aller directement sur le site de l'Express.

http://www.lexpress.fr/culture/cinema/p ... 04721.html
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Re: Pierre Etaix

Message par Bugsy Siegel »

Essaye de reculer le curseur au début de la vidéo mais pas à 0:00. A 0:09 par exemple, je pouvais lire la vidéo normalement.
on faisait queue devant la porte des WC comme au ciné lors du passage de l'Atlantide à l'écran. Jean Ray, Hôtel de Famille, 1922
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Re: Pierre Etaix

Message par kontarkh »

autrement la solution aller dans la rubrique info, revoir le jt a partir de la 29ème mn.
Cosmo Vitelli
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Re: Pierre Etaix

Message par Cosmo Vitelli »

kontarkh a écrit :autrement la solution aller dans la rubrique info, revoir le jt a partir de la 29ème mn.
Ce n'est pas un lien du journal de F2 que j'ai posté, mais l'interview vidéo à l'Express :wink:
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Re: Pierre Etaix

Message par Major Dundee »

Cosmo Vitelli a écrit :C'est marrant (ou pas) ça passe chez moi.
Peut être aller directement sur le site de l'Express.

http://www.lexpress.fr/culture/cinema/p ... 04721.html
Ah voilà un lien qui fonctionne, merci 8)
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Re: Pierre Etaix

Message par Alphonse Tram »

Oui, pareil, merci 8)
Du bruit pour rien finalement, quel râleur... :arrow:
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Re: Pierre Etaix

Message par cinephage »

Au Max Linder, on a les films sans les liens publicitaires, alors si on est parisien, la solution est toute trouvée aussi... :idea:
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Pierre Etaix

Message par Nestor Almendros »

cinephage a écrit :Au Max Linder, on a les films sans les liens publicitaires, alors si on est parisien, la solution est toute trouvée aussi... :idea:
d'autant qu'ils sont projetés en numérique...
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Re: Pierre Etaix

Message par Nestor Almendros »

YOYO (1964)

Voilà, j'ai entamé la rétro Etaix avec YOYO dont je ne savais absolument rien (comme avec les autres films, d'ailleurs). Je comprends donc mieux maintenant la filiation avec Jacques Tati, YOYO étant également un hommage assumé aux films muets de Chaplin (qui est ouvertement cité) et Keaton par exemple. J'avoue que je suis sorti de là un peu mitigé. Non que le film d'Etaix soit raté, c'est "seulement" que je porte un intérêt limité à ce style de cinéma (muet, slapstick), ce qui me vaut également de ne pas être un inconditionnel de Tati, même si je l'apprécie.

Pourtant, si l'histoire globale ne me convainc qu'à moitié (je la trouve un peu limitée à son esprit naif), je suis davantage séduit par le détail. En effet, comme Tati, Pierre Etaix développe l'intérieur des scènes, travaille son discours et son style dans les micro-détails de gags innombrables. Et de ce point de vue là, le contrat est parfaitement rempli: l'humour est communicatif, inspiré, jouant à la fois sur les codes de la scène et avec le spectateur. Cet aspect ludique et interactif est peut-être ce qu'il y a de neuf chez Etaix par rapport à ses maîtres (que je connais mal, donc vous pouvez corriger). On pense par exemple à cette carafe d'alcool et ce verre qui semblent faire partie d'un tableau alors que Philippe Castelli, dans un moment de grande soif, se sert "dans le tableau" sous nos yeux ébahis.
Si je reste encore sur ma faim au niveau du scénario, je suis amplement satisfait à l'échelle du gag. Et comme Tati, Etaix amplifie ces scènes avec un point de vue tranché, apportant un discours critique par un sens aigu de l'observation: le diner des pique-assiettes, la solitude de la bourgeoisie, la télévision (même si cette courte parenthèse n'est pas forcément réussie), la sphère "business" et ses opportunistes, etc. On remarque, une nouvelle fois comme avec Tati, un regard assez désabusé sur le monde moderne et les changements d'habitudes, de comportement.

Je ne sais pas si j'ai commencé par le film le plus représentatif de son réalisateur mais je tenterai quand même un autre opus car, si YOYO m'a plu, sans plus, j'ai été totalement séduit par le court-métrage qui précédait:

HEUREUX ANNIVERSAIRE (1962)

Là, j'y ai trouvé mon compte. En une dizaine de minutes, Etaix et Jean-Claude Carrière brodent intelligemment sur un fléau moderne: la voiture en ville. Par une trame toute simple (le mari pressé de rentrer chez lui pour fêter avec sa femme leur anniversaire de mariage trouvera de multiples embûches sur son chemin) enrichie d'une multitude de gags assez bien vus, ce court-métrage frappe fort et pose, en biais, un regard assez juste sur la société moderne et son individualisme: moins de cohésion entre les gens, davantage d'intérêts personnels qui passent en priorité. L'Oscar du meilleur film etranger est amplement mérité. Si le reste de la filmographie d'Etaix est de cet accabit, je suis plus que preneur.

Je me rends compte, par contre, que le premier film d'Etaix LE SOUPIRANT ne fait pas partie des 5 ressorties estivales de Carlotta. A trouver dans le futur coffret chez Arte, espérons-le. Un mot sur la très bonne restauration (projeté en numérique, c'est encore mieux): la redécouverte en vidéo se fera donc dans des conditons optimales.
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Re: Pierre Etaix

Message par Cosmo Vitelli »

Nestor Almendros a écrit :Je me rends compte, par contre, que le premier film d'Etaix LE SOUPIRANT ne fait pas partie des 5 ressorties estivales de Carlotta. A trouver dans le futur coffret chez Arte, espérons-le.
Prévu la semaine prochaine en salles, normalement :wink:
Nestor Almendros a écrit :

Là, j'y ai trouvé mon compte. En une dizaine de minutes, Etaix et Jean-Claude Carrière brodent intelligemment sur un fléau moderne: la voiture en ville. Par une trame toute simple (le mari pressé de rentrer chez lui pour fêter avec sa femme leur anniversaire de mariage trouvera de multiples embûches sur son chemin) enrichie d'une multitude de gags assez bien vus, ce court-métrage frappe fort et pose, en biais, un regard assez juste sur la société moderne et son individualisme: moins de cohésion entre les gens, davantage d'intérêts personnels qui passent en priorité. L'Oscar du meilleur film etranger est amplement mérité. Si le reste de la filmographie d'Etaix est de cet accabit, je suis plus que preneur.
Dans ce cas je te conseille fortement Tant qu'on a la Santé un film à sketches proche dans l'esprit d'Heureux Anniversaire (notamment le troisième sketch qui donne son titre au film)
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Re: Pierre Etaix

Message par Nestor Almendros »

Cosmo Vitelli a écrit :Dans ce cas je te conseille fortement Tant qu'on a la Santé un film à sketches proche dans l'esprit d'Heureux Anniversaire (notamment le troisième sketch qui donne son titre au film)
Eh bien justement...

TANT QU'ON A LA SANTE (1971)

Il s'agit, pour être précis, d'une version remaniée par Etaix en 71 avec l'ajout du premier segment qui ne faisait pas partie du métrage original de 1966.

Insomnie: Début en douceur avec cette petite histoire amusante qui souffre d'un rythme trop pendu soutenu mais qui, pour fonctionner correctement, se devait de jouer sur ces longueurs. En racontant la lecture de ce personnage, Etaix propose comme un film dans le film à la manière des Dracula de la Hammer (et un clin d'oeil à Murnau). S'il joue à reproduire le même type d'ambiance, l'intérêt reste malheureusement limité car l'humour se fait trop attendre. Il est cependant justifié (et garde son efficacité) par les interactions entre l'imaginaire du lecteur et la réalité, notamment, ses réactions, ce qui donne quelques gags amusants. Dommage, donc, que la reconstitution vampirise ( 8) ) l'histoire, en comprenant toutefois cette "utilité" technique.

Le cinématographe: L'intérêt va croissant avec ce segment qui rappelle par son ton le court-métrage HEUREUX ANNIVERSAIRE. Etaix brode une trame minimaliste de nouveau autour de ses observations. Cette fois-ci, après le conducteur citadin, il se penche sur le spectateur dans une salle de cinéma bondée où (encore une fois) le manque de place se fait sentir et où les ouvreuses en prennent gentiment pour leur grade. Surtout, on pourra trouver ici l'ancêtre des fausses publicité, genre repris plus tard avec succès par le Splendid, les Nuls ou les Inconnus. Très inspiré, Etaix s'amuse également à parodier la mode des produits de consommation, en particulier les multifonctions (une huile qui sert autant à décoincer la mécanique qu'à guérir le foie ou à compléter une salade). Cette publicité, projetée dans la salle, deviendra de nouveau un film dans le film.

Tant qu'on a la santé est le premier morceau de choix où Etaix développe une fois de plus son sens de l'observation pour montrer, avec humour, certains travers de notre société moderne. Sa filiation formelle avec Tati prend un vrai sens ici puisqu'Etaix rejoint son maître jusque dans ses thématiques. La ville, encore une fois, est dépeinte avec un cynisme aigre-doux, Etaix se jouant malicieusement de ses défauts pour les transformer en qualités humoristiques. C'est une société urbaine où l'on ne prend plus le temps de vivre, où le mal de crâne n'est jamais loin, où l'on court sans cesse - avec le stress qui va avec.
La partie au restaurant est très réussie: le réalisateur use d'un humour inspiré de Chaplin, Tati (etc.) avec un regard précis et une bonne utilisation du son.

Nous n'irons plus au bois: Dernier segment et autre réussite où Etaix prend le contrepied du court-métrage précédent en nous amenant cette fois-ci dans la campagne tranquille, loin de l'effervescence et du bruit de la ville. Ici point de critique mais un jeu permanent autour de quatre personnages dont un couple de citadins en plein pique-nique que le réalisateur s'amuse à rendre impossible avec un humour crescendo.


Malgré la structure handicapante du film à sketch (moins marquant qu'une fiction d'1h30) le résultat est très amusant.
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Re: Pierre Etaix

Message par Nestor Almendros »

RUPTURE (1961)

Après une carrière au music-hall, Pierre Etaix enchaîne alors sur le cinéma avec ce premier essai, son premier court-métrage. Il utilise déjà une structure qu'on retrouvera dans son court suivant (HEUREUX ANNIVERSAIRE), un héros cherchant à atteindre un but qui trouve sur son chemin des obstacles plutôt surprenants (et matière à gags). Avec peu de moyens, un seul décor me semble-t-il, il habille son intrigue avec une narration essentiellement visuelle basée sur les objets, leur utilisation ou leur détournement. On sent régulièrement l'inspiration d'origine scénique par la succession de micro-numéros (l'encrier, les timbres, etc.) mais le résultat est très amusant, à mi-chemin entre le clown et le mime.

LE SOUPIRANT (1962)

Après deux court-métrages, Etaix passe enfin au long, calquant une nouvelle fois la structure de son scénario sur la forme déjà éprouvée dans RUPTURE et HEUREUX ANNIVERSAIRE que je mentionne précédemment. On retrouve le même humour basé sur l'observation, un art efficace du détournement et un jeu ludique de l'auteur avec son héros malchanceux. Le style fonctionne toujours sur un visuel dominant avec peu de dialogues et une utilisation précise et épurée de la bande-son. Entre quiproquos et maladresses, les gags s'enchaînent à la manière des grands maîtres dans un rythme tranquille. On pourra peut-être regretter une baisse de régime dans la dernière partie. Cette obsession pour la chanteuse Stella amène cependant Etaix à évoquer le music-hall, ses coulisses (apparitions d'artistes - clowns, etc.) comme il le fera dans son film suivant YOYO avec le monde du cirque et son univers très proche.
On notera la courte apparition de Patrice Laffont, quelques années avant LE GENDARME A SAINT TROPEZ.

Je m'aperçois que n'ai encore rien dit sur Jean-Claude Carrière. Celui qui fut visiblement le partenaire de jeu du cinéaste, co-scénariste de tout ce que j'ai vu d'Etaix jusqu'à présent (et co-réalisateur du SOUPIRANT), fait une ou plusieurs apparitions dans chacun des films. Il porte finalement très bien son nom: quelle belle est étonnante carrière. Rien qu'au cinéma il aura excellé avec des pointures (Bunuel par exemple), dans différents humours ou dans le drame.

Je comptais voir d'autres Etaix cette semaine, finalement je commence un peu à saturer, je vais m'arrêter là pour l'instant :wink:
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