Le Cinéma britannique

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Ann Harding
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Re: Le cinéma britannique

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Q Planes (Armes secrètes, 1938) de Tim Whelan (& Arthur Woods) avec Ralph Richardson, Valerie Hobson et Laurence Olivier

Charles Hammond (R. Richardson) est un agent secret chargé de retrouver la trace de prototypes d'avions qui ont disparu mystérieusement en mer. Il se rend à la société Barrett où un nouveau prototype va bientôt être testé ...

Ce film britannique réalisé par l'américain Tim Whelan, ancien gagman de Harold Lloyd, est une petite merveille de drôlerie. J'ai été stupéfaite de reconnaître un rythme étourdissant, proche de la 'screwball comedy', dans un film anglais de cette époque. Les trois acteurs principaux s'en donnent à coeur joie dans ce pré-James Bond des années 30 qui doit certainement beaucoup à son réalisateur. Mais, c'est Ralph Richardson qui crève l'écran avec une performance comique et décalée qui montre un sens comique absolument formidable. Apparemment, son personnage d'espion élégant avec chapeau melon et parapluie inspira (bien plus tard) les créateurs de John Steed dans The Avengers (Chapeau melon et bottes de cuir). En tout cas, il porte le film avec finesse et détachement, avec un gag récurrent. On le voit téléphoner précipitamment à sa petite amie Daphne pour lui dire qu'il ne sera au rendez-vous, tandis que celle-ci essaie de lui dire quelque chose qu'il n'a pas le temps d'entendre. De son côté, la géniale Valerie Hobson est la soeur de Richardson, qui travaille dans le journalisme et enquiquine quelque peu son cher frère. Elle est insolente, élégante et formidable. Laurence Olivier est un peu en retrait par rapport à ses deux comparses en pilote d'essai casse-cou. Il faut ajouter que le film comporte quelques scènes qui annoncent les futurs James Bond avec le 'harponnage' en plein vol d'avions qui sont ensuite chargés sur un cargo. Ce qui pourrait être un film de propagande sans intérêt devient un soufflé léger et euphorisant. Absolument délicieux. :)
Dernière modification par Ann Harding le 29 nov. 11, 17:45, modifié 1 fois.
joe-ernst
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Re: Le cinéma britannique

Message par joe-ernst »

Ann Harding a écrit :Q Planes (Armes secrètes, 1938) de Tim Whelan (& Arthur Woods) avec Ralph Richardson, Valerie Hobson et Laurence Olivier
Pas de s-t j'imagine... :?
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hansolo
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Re: Le cinéma britannique

Message par hansolo »

Profondo Rosso a écrit :The Railway Children de Lionel Jeffries (1970)

Sally Thomsett est-elle la craintive et espiègle Phyllis et sa performance est d'autant plus impressionnante qu'elle avait 20 ans alors qu'elle jouait une fillette de 11 :shock: sans que le spectateur ne le distingue et pour l'anecdote son contrat lui interdisait durant le tournage d'apparaître cigarette à la main ou en compagnie de son petit ami pour ne pas éventer l'astuce.
:shock:
c'est son seul rôle marquant?
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Ann Harding
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Re: Le cinéma britannique

Message par Ann Harding »

joe-ernst a écrit :
Ann Harding a écrit :Q Planes (Armes secrètes, 1938) de Tim Whelan (& Arthur Woods) avec Ralph Richardson, Valerie Hobson et Laurence Olivier
Pas de s-t j'imagine... :?
Je ne sais pas si le DVD anglais a des ST, vu que j'ai regardé un enregistrement réalisé sur TCM US. Mais, après avoir regardé différents sites, les DVD Simply Media ne semblent avoir de ST
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Profondo Rosso
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Re: Le cinéma britannique

Message par Profondo Rosso »

hansolo a écrit :
Profondo Rosso a écrit :The Railway Children de Lionel Jeffries (1970)

Sally Thomsett est-elle la craintive et espiègle Phyllis et sa performance est d'autant plus impressionnante qu'elle avait 20 ans alors qu'elle jouait une fillette de 11 :shock: sans que le spectateur ne le distingue et pour l'anecdote son contrat lui interdisait durant le tournage d'apparaître cigarette à la main ou en compagnie de son petit ami pour ne pas éventer l'astuce.
:shock:
c'est son seul rôle marquant?
L'année suivante elle joue aussi dans Les Chiens de Paille de Peckinpah sinon pas une grande carrière semble t il. Le plus drôle c'est qu'elle était même plus âgée que Jenny Agutter (17 ans) qui joue sa grande soeur ! Mais bon on ne voit vraiment rien c'est d'autant plus frappant quand on la voit plus mûre dans le Peckinpah après.Sinon bien alléchant ce Q Planes...
joe-ernst
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Re: Le cinéma britannique

Message par joe-ernst »

Ann Harding a écrit :Je ne sais pas si le DVD anglais a des ST, vu que j'ai regardé un enregistrement réalisé sur TCM US. Mais, après avoir regardé différents sites, les DVD Simply Media ne semblent avoir de ST
Ben tant pis, merci. :(
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Re: Le cinéma britannique

Message par Profondo Rosso »

Payroll de Sidney Hayers (1961)

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Des gangsters pillent la camionnette blindée transportant les salaires d'une compagnie. Le chauffeur est tué. Sa femme se lance dans son enquête, parallèlement à la police.

Une redoutable série noire bien retorde qu'on retient surtout désormais pour être le premier rôle en anglais de Françoise Prévost. Le point de départ est classique. Une bande de malfrats projettent de braquer un fourgon blindé depuis longues semaines. Leurs plans sont contrecarrés par l'arrivée d'un nouveau modèle de véhicule dont la sécurité est bien plus difficile à franchir. Heureusement pour eux, il possède une taupe au sein de la compagnie avec le modeste Denis Pearson (William Lucas) qui va leur donner les plans de la camionnette afin qu'ils en trouvent les point faibles puisqu'ils sont mécaniciens dans le civil. La première partie dépeint donc la minutieuse préparation du casse et parallèlement insère des scènettes qu'on pense futiles sur le quotidien des agents de la compagnie et leur vie de famille, ainsi que des rapports orageux entre la taupe et son épouse Jackie (Françoise Prévost).

La scène de braquage, filmée au cordeau par Sidney Hayers est une merveille de tension et de violence sèche à l'issue spectaculaire. Passé ce moment, le film part dans une direction étonnante. Tout les protagonistes même les gangsters sont dépeint comme des "monsieur tout le monde". Pour les auteurs du hold-up, c'est un coup d'éclat inespéré qu'ils ne vont pas savoir gérer pour faire profil bas. L'informateur sombre dans le remord et la paranoïa tandis que son épouse par son trouble devine le fond de l'histoire et entame une liaison avec le redoutable chef de gang incarné par Michael Craig. Ce qu'ils n'avaient pas prévus, c'est la vengeance impitoyable de l'épouse d'un des convoyeurs tués. On saisit alors l'importance des apartés bucoliques du début et Billie Whitelaw femme au foyer quelconque au départ devient une veuve glaciale bien décidé à faire payer les meurtrier de son époux. Le script (adapté d'un roman de Derek Bickerton) joue intelligemment de la frêle allure du personnage en donnant un tour bien plus sournois à sa vengeance. Elle va briser psychologiquement les truands amateurs à coup de lettre anonymes, d'appel téléphonique dans le vide et de filature dans un Newcastle sinistre et grisâtre qui se prête parfaitement à cette ambiance de film noir. Billie Whitelaw est parfaite de froideur et de détermination (et un regard d'une intensité incroyable) et il est dommage que le film ne s'appuie pas plus sur elle pour laisser la place à des moments plus classiques sur l'errance et la suspicion des gangsters et aussi les manigances de Françoise Prévost un peu trop mise en avant.

Le final est redoutable d'efficacité avec notre veuve qui traque les meurtrier jusqu'à une ultime séquence jubilatoire (et qui l'absous avec un peu d'hypocrisie morale) tandis que ceux ci se seront joyeusement trahis entre eux auparavant le temps de mémorables retournements de situations. Très alerte et diablement efficace, porté par une mise en scène nerveuse de Sidney Hayers très bonne série noire. 4,5/6

Et Studio Canal oblige c'est évidemment sans sous-titres...
Dernière modification par Profondo Rosso le 27 déc. 11, 01:45, modifié 1 fois.
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Re: Le cinéma britannique

Message par Commissaire Juve »

Profondo Rosso a écrit :Payroll de Sidney Hayers (1961)

...

Le final est redoutable d'efficacité avec notre veuve qui traque les meurtrier jusqu'à une ultime séquence jubilatoire (et qui l'absous avec un peu d'hypocrisie morale) tandis que ceux ci se seront joyeusement trahis entre eux auparavant le temps de mémorables retournements de situations. Très alerte et diablement efficace, porté par une mise en scène nerveuse de Sidney Hayers très bonne série noire. 4,5/6

Et Studio Canal oblige c'est évidemment sans sous-titres...
Oh oui, très bon souvenir ! Et beau master DVD. 8)

EDIT : c'était mon 4e achat de classique british "made in UK", en décembre 2008 !
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Re: Le cinéma britannique

Message par Profondo Rosso »

C'est clair que la copie dvd est superbe !
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Re: Le cinéma britannique

Message par Rick Blaine »

Tes chroniques sont toujours passionnantes! Et je sens que ce Payroll devrait me plaire. C'est commandé! :D
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Re: Le cinéma britannique

Message par Profondo Rosso »

Merci ! Oui là sûr que tu vas bien apprécier c'est du tout bon :wink:
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Re: Le cinéma britannique

Message par Stygma2 »

Anecdotique, mais ça fait un peu de lecture...et le phrase de Truffaut (si elle est vraie) vaut son pesant de peanuts . Ca parle essentiellement de Londres.



http://blogs.rue89.com/zoom-avant/2011/ ... ial-226062
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Re: Le cinéma britannique

Message par Commissaire Juve »

Stygma2 a écrit :Anecdotique, mais ça fait un peu de lecture...et le phrase de Truffaut (si elle est vraie) vaut son pesant de peanuts . Ca parle essentiellement de Londres.



http://blogs.rue89.com/zoom-avant/2011/ ... ial-226062
J'ai aussi entendu parler de cette phrase. Il n'était pas à une co***erie près. Ça me fait penser à cette autre co***erie de 1753 par Jean-Jacques Rousseau :
Je crois avoir fait voir qu'il n'y a ni mesure ni mélodie dans la musique française parce que la langue n'en est pas susceptible ... je conclus que les Français n'ont point de musique et n'en peuvent avoir, ou que, si jamais ils en ont une, ce sera tant pis pour eux.
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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Re: Le cinéma britannique

Message par Stygma2 »

Commissaire Juve a écrit :
Stygma2 a écrit :Anecdotique, mais ça fait un peu de lecture...et le phrase de Truffaut (si elle est vraie) vaut son pesant de peanuts . Ca parle essentiellement de Londres.



http://blogs.rue89.com/zoom-avant/2011/ ... ial-226062
J'ai aussi entendu parler de cette phrase. Il n'était pas à une co***erie près. Ça me fait penser à cette autre co***erie de 1753 par Jean-Jacques Rousseau :
Je crois avoir fait voir qu'il n'y a ni mesure ni mélodie dans la musique française parce que la langue n'en est pas susceptible ... je conclus que les Français n'ont point de musique et n'en peuvent avoir, ou que, si jamais ils en ont une, ce sera tant pis pour eux.

C'est aussi tellement con, qu'on aurait pu croire aussi là que est inventé sur pièce, je n'irai pas verifier, sachant de toute façon que personne n'est à l'abri de la philosophie.
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Re: Le cinéma britannique

Message par Profondo Rosso »

Ah mais Godard a aussi sorti son lot de bêtises là dessus
Les Russes ont fait des films de martyre. Les Américains ont fait des films de publicité. Les Anglais ont fait ce qu'ils font toujours dans le cinéma, rien.
Sinon pour le Cycle London Calling j'étais tenté mais bien déçu par la sélection pas mauvaise mais sans surprise (encore du Frears et du Leigh...) il y avait moyen de faire découvrir quelques pépites moins attendues...

edit : quoique je suis un peu de mauvaise fois en regardant dans le détail il y a de bonnes choses quand même Il pleut toujours le dimanche, The Long Good Friday, Les Trafiquants de Dunbar (tiens pas vu ce Dearden !)...
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