Rainer Werner Fassbinder (1945-1982)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Max Schreck
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Message par Max Schreck »

Bob Harris a écrit :
Max Schreck a écrit :Un peu triste que Berlin Alexanderplatz ne soit pas au programme
C'est parce qu'il est en cours de restauration. Il sera présenté en 2006 au Centre Pompidou. :wink:
Oui, j'ai lu ça. Encore un peu de patience alors... 8)
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Jack Griffin
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Message par Jack Griffin »

Bon ce qui est bien c'est que j'entre dans les films de Fassbinder en ne sachant rien du tout (pitch, acteur etc...)

La roulette chinoise

Je pense qu'il y a pas mal de truc qui m'ont échappé notamment dans les dissertations de biiip mais il n'empêche que cela m'a beaucoup plu. Dynamitage cruel du couple et des rapports filiaux dans une atmosphère très pesante,assez abstraite; on parle d'enfer, la plus grande partie du film se passe dans le chateau alors que les scènes du début se déroule à l'extérieur - très belle scène avec Karina en pleine forêt - La présence de plus en plus envahissante de la petite estropiée calculatrice vient rajouter au malaise. Enorme scène finale qui renvoie au titre du film
A noter Macha Méril en gouvernante muette. C'est court (86 min) et intriguant.


La femme du chef de gare

Histoire de cocufiage peut être un poil trop longue, superbement mise en scène et dans laquelle Fassbinder sur un sujet banale fait passer des idées sur l'obsession, la signification de la relation d'un couple et aussi sur l'histoire de l'allemagne mais sans jamais vouloir vraiment y toucher . Le film se passe en 1920, on entend parler de grêve, on voit dans un plan un type porté une croix gammée mais je n'y ai pas vu de réelle incidences dans l'histoire (ou alors peut être ai je raté une métaphore)...Le personnage du chef de gare et celui de sa femme sont très bien écrit et restent assez complexes (entre sadisme et couardise pour le mari qui est montré comme un gros bébé).
John Constantine
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Message par John Constantine »

Jack Griffin a écrit :La roulette chinoise

Je pense qu'il y a pas mal de truc qui m'ont échappé notamment dans les dissertations de biiip mais il n'empêche que cela m'a beaucoup plu. Dynamitage cruel du couple et des rapports filiaux dans une atmosphère très pesante,assez abstraite; on parle d'enfer, la plus grande partie du film se passe dans le chateau alors que les scènes du début se déroule à l'extérieur - très belle scène avec Karina en pleine forêt - La présence de plus en plus envahissante de la petite estropiée calculatrice vient rajouter au malaise. Enorme scène finale qui renvoie au titre du film
A noter Macha Méril en gouvernante muette. C'est court (86 min) et intriguant.
C'est en effet pesant d'un bout à l'autre du film et il y a heureusement de brèves ruptures de ton - un gode, un "fasciste" balancé à un chauffard, du Kraftwerk en cheveu sur la soupe. C'est en effet clairement encore un film de crise de couple, enfin d'après-couple, avec je crois la première fois qu'un(e) gamin(e) a un rôle important chez RWF, et comme par hasard, l'enfant n'apporte strictement rien au couple, sinon que du mal. RWF y cause encore crypto-nazisme et l'idée de filiation non assumée, d'une gamine handicapée lui donne bcp de force. Le final est un tour de force de mise en scène, de cadrage, composition. :o

Un film qui fait partie d'un binôme avec Le Rôti de Satan pour son antipathie - ici plus léchée, alors que le Rôti, ça bave - et l'idée du poète maudit et plagiaire.

A noter que RWF aimait pratiquer la roulette chinoise avec sa troupe.
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Message par vic »

John Constantine a écrit :
Jack Griffin a écrit :La roulette chinoise

Je pense qu'il y a pas mal de truc qui m'ont échappé notamment dans les dissertations de biiip mais il n'empêche que cela m'a beaucoup plu. Dynamitage cruel du couple et des rapports filiaux dans une atmosphère très pesante,assez abstraite; on parle d'enfer, la plus grande partie du film se passe dans le chateau alors que les scènes du début se déroule à l'extérieur - très belle scène avec Karina en pleine forêt - La présence de plus en plus envahissante de la petite estropiée calculatrice vient rajouter au malaise. Enorme scène finale qui renvoie au titre du film
A noter Macha Méril en gouvernante muette. C'est court (86 min) et intriguant.
C'est en effet pesant d'un bout à l'autre du film et il y a heureusement de brèves ruptures de ton - un gode, un "fasciste" balancé à un chauffard, du Kraftwerk en cheveu sur la soupe. C'est en effet clairement encore un film de crise de couple, enfin d'après-couple, avec je crois la première fois qu'un(e) gamin(e) a un rôle important chez RWF, et comme par hasard, l'enfant n'apporte strictement rien au couple, sinon que du mal. RWF y cause encore crypto-nazisme et l'idée de filiation non assumée, d'une gamine handicapée lui donne bcp de force. Le final est un tour de force de mise en scène, de cadrage, composition. :o

Un film qui fait partie d'un binôme avec Le Rôti de Satan pour son antipathie - ici plus léchée, alors que le Rôti, ça bave - et l'idée du poète maudit et plagiaire.

A noter que RWF aimait pratiquer la roulette chinoise avec sa troupe.
Vu aujourd'hui, j'ai bien aimé sans plus mais j'étais un peu crevé et stressé, donc pas l'idéal pour un film assez exigeant. Macha Méril dansant sur Kraftwerk (j'ai d'abord penser à JM Jarre :lol: ) est surement ce que je retiendait le plus du film. Et les acteurs, tous parfaits, ambigus, troublants. Enfin dans le genre "couple/famille en décomposition", RWF a fait qd mm bcp plus fort ailleurs.
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John Constantine
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Message par John Constantine »

Prenez garde à la Sainte Putain

La nuit américaine mais sous le soleil mais en plus déglingué. On attend souvent dans les films de RWF - le spectateur, le personnage espérant une vie meilleure mais tenté par l'entropie : alors pourquoi ne pas faire un film d'attente sur un tournage de film (un Lemmy Caution tropical sur "la violence d'état institutionnalisée"), plombé par les problèmes matériels et les querelles d'égo. Alors RWF le fait bien, pioche dans ses expériences de tournage tout en étalant ses démons sur les relations de groupe : oppression, exploitation encore. De grands moments comme le début au bar de l'hôtel - faut dire que pas mal de scènes se passent au bar de l'hôtel, on y engloutit des cuba libre - qui installe l'ambiance, l'ostracisme envers Eddie Constantine dans le rôle d'Eddie Constantine, les pétages de plombs de Jeff le réalisateur. Devise du film : "je vous dis que je suis las à mourir de toujours représenter ce qui est humain sans y prendre part moi-même."
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Message par Jack Griffin »

John Constantine a écrit :
Le Rôti de Satan, Rainer Werner Fassbinder, 1976 couleur
Satansbraten


Eviter de commencer par celui-ci si vous ne connaissez pas RWF : le film le plus misanthrope et antipathique de RWF, sur un poète maudit, vaguement calqué sur RWF et ses angoisses. Ca crache, ça baise, ça vomit, ça se fout les doigts dans le nez, ça se fout à poil. Je ne sais tjrs pas de quoi ça parle mais je suis curieux des réactions en salle.
Vu avec petite présentation d'Ingrid Caven qu'on sentait très ému de reparler de RWF avec qui elle garde encore un très fort attachement (applaudissements de sa part vers l'écran, elle a parlé du cinéaste comme si celui ci nous écoutait encore). Donc présentation du film et du contexte politique dans lequel il a été produit, mais aussi évocation de Fassbinder en générale avec diverses anecdotes sur sa façon de s'habiller, de fumer, les rapports qu'ils entretenait avec hommes et femmes sur le plan sexuel ou encore les derniers jours de sa vie (l'actrice nous a avoué qu'elle ne pouvait plus supporter de le voir dans l'état où il était à l'époque).
Elle a dit également que ça faisait un bail qu'elle n'avait pas vu le film et s'est souvenu d'une séance avec Fassbinder où ils s'étaient marrer tout du long. L'actrice était plutôt enjouée, toujours passionée par le travail de son ex-mari (et c'est là que je me suis rendu compte que la fascination dégagée par Fassbinder sur les gens qui l'entourait était encore très pregnante -enfin du moins pour Caven...).
Longs applaudissements après le pitch... j'en garderais un excellent souvenir.

En ce qui concerne le film je reste assez dubitatif sur le but de l'entreprise(oui je n'ai pas vraiment compris où tout cela voulait en venir même si des thèmes apparaissent ça et là) mais fasciné par la permissivité du ton, l'absurdité et l'outrance qui ne m'ont pourtant pas gavé comme je le craignais tout au début. Le film tient sur un fil et sait rester surprenant malgré l'absence d'une ligne directrice claire et d'un manque de budget. C'est trash, vulgaire, grossier, méchant mais en même temps intelligent. Je ne saurais pas trop l'expliquer mais le sous texte, les thèmes et le caractère iconoclaste restent suffisament fort pour qu'on n'est pas l'impression d'être devant un délire creux et purement gratuit ... Le film reste tout de même un témoin de son époque.
Dans le côté théatral et absurde ça m'a fait pensé un peu à du Ionesco...En tout cas la salle a énormément ri.
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Jack Griffin
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J'ai fait un tour au Niveau -1 de l'expo et les quelques affiches exposées sont magnifiques. Notamment celle de la roulette chinoise (malheureusement non mise en vente)

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Dommage qu'elle soit au petit format car il y a pas mal de détails.
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Message par Max Schreck »

Jack Griffin a écrit :
John Constantine a écrit :
Le Rôti de Satan, Rainer Werner Fassbinder, 1976 couleur
Satansbraten


Eviter de commencer par celui-ci si vous ne connaissez pas RWF : le film le plus misanthrope et antipathique de RWF, sur un poète maudit, vaguement calqué sur RWF et ses angoisses. Ca crache, ça baise, ça vomit, ça se fout les doigts dans le nez, ça se fout à poil. Je ne sais tjrs pas de quoi ça parle mais je suis curieux des réactions en salle.
Vu avec petite présentation d'Ingrid Caven qu'on sentait très ému de reparler de RWF avec qui elle garde encore un très fort attachement (applaudissements de sa part vers l'écran, elle a parlé du cinéaste comme si celui ci nous écoutait encore). Donc présentation du film et du contexte politique dans lequel il a été produit, mais aussi évocation de Fassbinder en générale avec diverses anecdotes sur sa façon de s'habiller, de fumer, les rapports qu'ils entretenait avec hommes et femmes sur le plan sexuel ou encore les derniers jours de sa vie (l'actrice nous a avoué qu'elle ne pouvait plus supporter de le voir dans l'état où il était à l'époque).
Elle a dit également que ça faisait un bail qu'elle n'avait pas vu le film et s'est souvenu d'une séance avec Fassbinder où ils s'étaient marrer tout du long. L'actrice était plutôt enjouée, toujours passionée par le travail de son ex-mari (et c'est là que je me suis rendu compte que la fascination dégagée par Fassbinder sur les gens qui l'entourait était encore très pregnante -enfin du moins pour Caven...).
Longs applaudissements après le pitch... j'en garderais un excellent souvenir.

En ce qui concerne le film je reste assez dubitatif sur le but de l'entreprise(oui je n'ai pas vraiment compris où tout cela voulait en venir même si des thèmes apparaissent ça et là) mais fasciné par la permissivité du ton, l'absurdité et l'outrance qui ne m'ont pourtant pas gavé comme je le craignais tout au début. Le film tient sur un fil et sait rester surprenant malgré l'absence d'une ligne directrice claire et d'un manque de budget. C'est trash, vulgaire, grossier, méchant mais en même temps intelligent. Je ne saurais pas trop l'expliquer mais le sous texte, les thèmes et le caractère iconoclaste restent suffisament fort pour qu'on n'est pas l'impression d'être devant un délire creux et purement gratuit ... Le film reste tout de même un témoin de son époque.
Dans le côté théatral et absurde ça m'a fait pensé un peu à du Ionesco...En tout cas la salle a énormément ri.
Effectivement, le jeu de massacre était vraiment réjouissant. Du début à la fin du film, on ne quittera jamais le miroir déformant, le grotesque le plus décomplexé, la misanthropie la plus impitoyable. Réalisé avec peu de moyens et certainement en très peu de temps, le film ne cesse d'être drôle. Sa cruauté sans appel n'est jamais étouffante ou claustrophobique (le personnage de la femme de l'écrivain, le seul à peu près sain dans l'histoire, parvient même à être touchant).

La troupe a du bien s'amuser sur le plateau à aller à fond dans l'outrance. C'est parfois très théatral.

Et puis formellement, il y a de très beaux plans qui mettent bien en valeur les décors, et une musique qui vient assez subtilement apporter parfois un contrepoint mélancolique aux comportements aberrants des personnages.
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Message par John Constantine »

D'après ce que j'ai cru comprendre, le tournage du Roti de Satan n'a pas tjrs été facile pour la troupe, notamment pour Margit Carstensen dont les culs de bouteille l'aveuglaient carrément. La prestation de Kurt Raab en poète visqueux est hallucinante, surtout avec ses 20 couches de maquillage. On dirait qu'il va fondre. :o
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Message par Jack Griffin »

John Constantine a écrit :D'après ce que j'ai cru comprendre, le tournage du Roti de Satan n'a pas tjrs été facile pour la troupe, notamment pour Margit Carstensen dont les culs de bouteille l'aveuglaient carrément. La prestation de Kurt Raab en poète visqueux est hallucinante, surtout avec ses 20 couches de maquillage. On dirait qu'il va fondre. :o
La transformation de Margit Carstensen est en effet assez impressionante

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Image :lol:

Kurt Raab ressemble au professeur Rollin.
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Message par John Constantine »

Deux personnages ayant besoin de fric dans Le droit du plus fort et Le roti de Satan.

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Message par vic »

Bon, je ne peux pas rater ce film, je serais donc à la séance de 14h dimanche prochain.
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Message par Jack Griffin »

John Constantine a écrit :Prenez garde à la Sainte Putain

La nuit américaine mais sous le soleil mais en plus déglingué. On attend souvent dans les films de RWF - le spectateur, le personnage espérant une vie meilleure mais tenté par l'entropie : alors pourquoi ne pas faire un film d'attente sur un tournage de film (un Lemmy Caution tropical sur "la violence d'état institutionnalisée"), plombé par les problèmes matériels et les querelles d'égo. Alors RWF le fait bien, pioche dans ses expériences de tournage tout en étalant ses démons sur les relations de groupe : oppression, exploitation encore. De grands moments comme le début au bar de l'hôtel - faut dire que pas mal de scènes se passent au bar de l'hôtel, on y engloutit des cuba libre - qui installe l'ambiance, l'ostracisme envers Eddie Constantine dans le rôle d'Eddie Constantine, les pétages de plombs de Jeff le réalisateur. Devise du film : "je vous dis que je suis las à mourir de toujours représenter ce qui est humain sans y prendre part moi-même."
Oui c'est de l'attente, il ne se passe rien du tout et le nombrilisme du film peut agacer. ça ne m'a pas passionné de bout en bout mais bon les personnages, l'humour, le pittoresque de la chose (tournage en espagne où on parle français, anglais et allemand) séduit plus d'une fois. Le perso de Kurt Raab (que je n'ai vu pour l'instant que dans des rôles de grand enfant) m'a encore une fois fait bien marrer (cheveux bouclé cette fois-ci). Un des types d'imdb dit que le film parodie L'année dernière à Marienbad, au moins sur une séquence.

Le film m'a fait penser à l'ambiance de l'expo de beaubourg au niveau -1 (Juke boxe, des gens debouts ou assis sur des bancs qui attendent un film)...

... :arrow:
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Aujourd'hui, j'ai entendu le juke-box diffuser A song for Europe mais Constantine n'était pourtant pas là. :o
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Message par John Constantine »

Huit heures ne font pas un jour

... mais ça prend une journée à tout mater. Entre 2 films plombés, RWF pond en 72 un feuilleton social (5x1H30 contre les 8 initialement prévus, les derniers scripts jugés trop didactiques par la télé, on y parlait syndicats) où une famille ouvrière est confrontée à divers problèmes : conditions de travail, logement, crèches, racisme, ostracisme des vieux... on se pince au début tant RWF joue à fond la carte du feuilleton mélo. C'est fluide, tellement direct que ça passerait sans problème sur France 2 ou M6 l'aprèm' et souvent très drôle. C'est le truc le plus rafraichissant écrit et mis en scène par RWF que j'ai jamais vu. Tous les thèmes sociaux sont abordés sans didactisme aucun - à part l'expérience d'autogestion-en-atelier-mais-pas-trop du dernier épisode - et débutant sur les chapeaux de roue de l'optimisme demain ça ira mieux, RWF tempère progressivement et soigneusement, notamment par ses vues cyniques sur le mariage, tout en préparant le terrain pour Tous les autres s'appellent Ali. Pour la réal, on ne change pas un truc qui gagne, donc du chambranle de porte en-veux-tu-en-voilà pendant huit heures, mais qui casse délicieusement le classicisme de l'histoire tous unis on vaincra (mais pas trop quand même). Plaisir des acteurs - en particulier le personnage de la grand-mère, veuve joyeuse superactive et ayant réponse à tout et bien sûr Schygulla, Irm Hermann, Kurt Raab en bourge à abattre, un p'tit rôle pour Margit Carstensen ou Brigitte Mira.
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