Robert Mulligan (1925-2008)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)

Message par Jeremy Fox »

Bon Cathy, si tu en as d'autres de cet acabit, n'hésite pas une nouvelle fois à nous le signaler :wink: Une belle unanimité pour l'instant !
Tom Peeping
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)

Message par Tom Peeping »

Jeremy Fox a écrit :Une belle unanimité pour l'instant !
Pas tout à fait ! J'ai aussi acheté Come September sur Play à la suite de vos avis plutôt très positifs (je ne connaissais pas du tout le film). Eh bien, je dois dire que je me suis vraiment ennuyé devant cette comédie romantique dont les ratages m'ont paru bien supérieurs aux qualités. Pour les qualités : les paysages du Nord de l'Italie, les couleurs, le charme du cocktail Gina/Rock. Pour les ratages : le cabotinage de Gina, la paresse du scénario (ni drôle, ni mélo), l'insipidité rare de Bobby Darin, les jeunes acteurs trop vieux pour que les conflits de leurs personnages soient crédibles ou intéressants. Plus la réalisation plate de Mulligan (ce qui ne m'as pas surpris, considérant que je trouve tous les films de Mulligan aujourd'hui sans saveur, mal foutus, inregardables). Bref, pour moi, Come September a été une complète déception et un film sitôt vu, sitôt oublié.
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Jeremy Fox
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)

Message par Jeremy Fox »

Tom Peeping a écrit : Plus la réalisation plate de Mulligan (ce qui ne m'as pas surpris, considérant que je trouve tous les films de Mulligan aujourd'hui sans saveur, mal foutus, inregardables).
:o Ah oui, dans ce cas là, je comprends mieux ta déception. J'ai toujours trouvé au contraire les mises en scène de Mulligan très élégantes. Il y a certains de ses titres auquels je n'accroche pas du tout (The Stalking Moon par exemple) mais dans l'ensemble, j'aime énormément le ton de ses films, surtout sa justesse et sa sensibilité lorsqu'il aborde le thème de la jeunesse et de l'enfance.
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Flol
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)

Message par Flol »

Jeremy Fox a écrit :j'aime énormément le ton de ses films, surtout sa justesse et sa sensibilité lorsqu'il aborde le thème de la jeunesse et de l'enfance.
Exactement pareil pour moi. Et c'est justement pour ces mêmes raisons que j'ai enregistré The Stalking Moon il y a quelques mois (pas encore visionné), et que je suis intéressé par The Spiral Road (aka L'Homme de Bornéo en VF) actuellement diffusé sur TCM (bien que je doute qu'il y soit question aussi de la jeunesse et de l'enfance dans celui-ci...).
En bref, tout film de Mulligan que je n'ai pas vu m'intéresse énormément ! :o
Nestor Almendros
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)

Message par Nestor Almendros »

L'HOMME SAUVAGE (THE STALKING MOON) - 1968

LEGERS SPOILERS
Suite du coffret Warner Western Classic Collection avec ce western atypique que j'ai eu grand plaisir à revoir et qui figure donc parmi mes films préférés du réalisateur. J'aime l'originalité du projet, ses choix de mise en scène assez modernes pour l'époque: un western presque contemplatif, en tout cas minimaliste. On peut tiquer devant la première heure au rythme très lent et à l'action rare mais on comprend ensuite que cette longue mise en place était là, entre autres, pour contraster avec les sursauts de violence et le danger palpable du piège qui se referme sur les héros, pendant la deuxième moitié.
Partant d'un pitch aussi sommaire qu'efficace, Mulligan propose un film d'ambiance savamment dosé qui joue très habilement de la menace, de l'invisible. Ainsi, ce quasi huis-clos en pleine nature se déroule dans un ranch au paysage de carte postale, présenté comme un lieu idyllique. Sauf que cette Nature gigantesque finira par cacher le Mal d'une façon presque parfaite. Mulligan joue assez bien de ces arrière-plans de forêt où le spectateur peut s'imaginer à loisir qu'elle cache Salvaje, l'indien vengeur, en train d'épier nos héros peu méfiants au départ. Il y a beaucoup de cela pendant tout le film. La menace est constamment abstraite: elle est davantage un phénomène psychologique pour le spectateur, au pire une ombre, au mieux une silhouette. Jamais ce danger ne sera vraiment personnifié, on ne verra pas le visage de l'indien. Mulligan a bien compris que la menace invisible est bien plus percutante pour un spectateur qui intègre alors ses propres peurs à l'histoire.

Il y a une simplicité dans ce projet que j'apprécie beaucoup. On tient une sorte de concept et on le garde sans se perdre dans les codes traditionnels Hollywoodiens. Même la musique ne surligne pas trop l'action, ne joue pas dans la surenchère: elle participe à la mise en ambiance et sait même s'arrêter quand il le faut (Mulligan utilise assez bien l'importance du silence et son impact).

Le film est sorti en z2 dans la collection Fnac.
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)

Message par Super Soul »

Salut à tous !

H-48 avant l'ouverture ce mercredi du cycle Robert Mulligan ! L'occasion de revoir les plus grands films et quelques raretés du "François Truffaut Américain", ainsi que le surnomme Jean-Luc Douin dans le très bel article que Le Monde lui consacre aujourd'hui. Pour en savoir plus

La programmation
La présentation en vidéo de 5 films de Mulligan
Une conférence "Qui êtes-vous Robert Mulligan ?", jeudi 10 juin !

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cinephage
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)

Message par cinephage »

Love with the proper stranger (1963)

Je découvre ce film charmant, qui réunit tout ce qui fait une bonne comédie romantique. Des comédiens au charme fou, remarquablement filmés : Nathalie Wood est absolument superbe, toujours bien filmée, le visage mutin, la mèche charmeuse, le regard impertinent; et Steve MacQueen, que je découvre comique, est à la fois lui-même, avec sa nonchalance aisée et son sourire ravageur, mais en plus jeune, doutant de lui-même, maladroit avec les filles... Bref, le couple marche, il marche très fort.
Ensuite, on est à New York, cité filmée de façon quasi-documentaire, avec ses lumières nocturnes, ses grands magasins, ses terrains de sport où les immigrés italiens se retrouvent pour jouer ou parier... La ville se révèle accessible, dans un très beau noir et blanc (qui valut une nomination à l'oscar à son chef op).
Enfin, Elmer Bernstein compose ici une bien jolie bande sonore, souvent jazzy, parfois plus romantique (notamment une ritournelle au piano vraiment très belle, très simple aussi).
Bref, si l'on rajoute à cela un cadre social bien exploité (la bohème des musiciens new-yorkais, les familles d'immigrants entassées), d'excellents moments romantiques (le "rival" de bonne famille et sa mère, hilarante, l'ex de Steve McQueen, qui a muri avec ses enfants alors qu'il reste musicien sans attache...), d'autres comiques (notamment un diner en tête-à-tête formidable).
Bref, Love with the proper stranger est une des meilleures comédies romantiques modernes que j'aie vu (on n'est pas dans le screwball, mais au contraire très proche de ce qu'on fait encore à ce jour). Un jalon majeur dans un genre mineur. Mais j'adore les genres, alors...
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)

Message par Major Tom »

cinephage a écrit :Love with the proper stranger (1963)
S'il n'y avait pas eu Le Septième Sceau, il aurait été mon film du mois, en mars de l'an dernier. Manifestement, il m'a plus marqué que les deux autres grands classiques (avec Casablanca ce mois-là) puisque j'ai des avatars McQueen/Wood à la pelle et rien pour les deux autres. :mrgreen:
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)

Message par Miss Nobody »

Major et moi voulions nous déplacer à la cinémathèque hier, pour redécouvrir ce très beau film.
Nous aurions sans doute rencontré quelques classikiens (Cinéphage au moins)... mais la flemme l'a emporté. :oops:
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cinephage
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)

Message par cinephage »

Miss Nobody a écrit :Major et moi voulions nous déplacer à la cinémathèque hier, pour redécouvrir ce très beau film.
Nous aurions sans doute rencontré quelques classikiens (Cinéphage au moins)... mais la flemme l'a emporté. :oops:
J'ai effectivement retrouvé un grand habitué de la Cinémathèque en la personne de Bruce Randylan. 8)

C'est vraiment un film remarquable : parce qu'il est assez sobre, et que son sujet est très connu, on en fait vite un petit film, alors qu'en réalité, son glamour contamine en profondeur.
Je suis enchanté de l'avoir découvert sur grand écran, et atterré de constater qu'il n'existe pas de dvd de ce film, pourtant aussi accessible que très sexy. Ca devrait bien se vendre, un film comme ça.
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)

Message par Grimmy »

C'est vraiment un très très beau film. J'espère, moi aussi, avoir l'occasion de le revoir grâce à un dvd. Je suis bien content que ce petit film curieusement méconnu fasse l'unanimité.
Nestor Almendros
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)

Message par Nestor Almendros »

Je précise pour les non initiés que le titre français est Une certaine rencontre. :wink:
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)

Message par Jeremy Fox »

Jamais vu comme pas mal de Mulligan des 60's ; dès que j'en ai l'occasion, je ne manquerais pas de me jeter dessus d'autant que je viens de redécouvrir Un été 42 qui tient toujours aussi bien la route. Dommage que le DVD soit aussi décevant.
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cinephage
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)

Message par cinephage »

Les pièges de Broadway (The Rat Race), de Robert Mulligan (1960) 6/10 - Pas mal fichu, un peu naïf, mais pas très original...
Vu à la Cinémathèque, dans une copie qui a vu de meilleurs jours. Tony Curtis campe un naïf venu de la campagne pour y vivre de son métier de saxophoniste. Dans un schéma fort classique, il aide une jeune fille perdue, à qui on ne la fait plus, puis va de déconvenue en déconvenue jusqu'à se faire voler la totalité de ses possessions. Rien de révolutionnaire dans le film, ni même dans le traitement. Tony Curtis en gentil dadais, est très bien, j'ai plus de réserves quant à Debbie Reynolds, dont la moue semble la seule expression. L'intrigue est cousue de film blanc, et on n'est jamais vraiment surpris. N'étant pas amoureux de jazz, je n'ai pas non plus été emballé par la musique de Bernstein.
Le principal intérêt du film, à mes yeux, réside, comme souvent dans ce type de film, dans les personnages secondaires, notamment une propriétaire teigneuse et un barman débonnaire, qui suivent l'action sans y intervenir, et qui sont souvent drôles et bien vus.

Le roi des imposteurs (The Great Impostor), de Robert Mulligan (1961) 7,5/10 - Etonnant, bourré de séquences hilarantes, et Tony Curtis y est vraiment très bien, j'avoue l'avoir rarement vu incarner de façon aussi complète un personnage. Tirée de faits réels, l'intrigue est aussi intrigante que surprenante, sur un canevas assez proche de Catch me if you can (on suit le parcours d'un homme qui change d'identité), avec des situations souvent loufoques et burlesques, le film trace les contours d'un personnage aussi attachant que dérangé, qui interpelle le spectateur par la radicalité de ses choix, et l'opacité de ses motivations. Seuls, quelques échanges avec Karl Marlden, ainsi qu'un flashback (sans doute la partie la plus faible du film), nous apportent quelques clés quant à la psychologie de cet homme qui refuse qu'on lui dise non. Au final, on passe un excellent moment, et ce roi des imposteurs est un personnage original auquel on repense volontiers. Enfin, la BO de Mancini qui accompagne le film est fraiche, drole, entrainante, et joue certainement un rôle dans le plaisir qu'on prend. J'aimerais bien l'écouter à part...
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Boubakar
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)

Message par Boubakar »

cinephage a écrit :Je suis enchanté de l'avoir découvert sur grand écran, et atterré de constater qu'il n'existe pas de dvd de ce film, pourtant aussi accessible que très sexy.
Malheureusement...
La version du cousin de l'Amérique est proposée en Vo sans sous-titres, autant dire qu'il y a de quoi être dèg'.
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