Jack Sullivan a écrit : La réponse de k-chan apparaît avant le post de Jeremy auquel il réagit. On appelle Mulder et Scully?
Aucun surréalisme là dedans. C'est moi qui, en sachant que cette réponse, postée après son intervention, allait le déstabiliser (ce qui n'a pas manqué ), ait viré mon premier post... mais trop tard
Jeremy Fox a écrit :
Oui mais justement, en écoutant Frodon, on a l'impression qu'il englobe sa filmo entière. Et je ne vois pas en quoi l'universalité des thèmes traités ferait perdre à un cinéaste toute spécificité nationale. Sinon Renoir en 1937 aurait été le moins français des cinéastes français ou Chaplin en 1940 le moins américain des cinéastes américains. Ce qui pour moi n'a d'une part aucun sens, d'autre part aucun intérêt.
En fait, l'intéret du bouquin d'Hasumi est plus l'effort pour mettre en lumière les parties les moins connues de l'oeuvre d'Ozu que sa thèse centrale. Car après tout si une partie des muets que j'ai vus de lui copie Hollywood (script pouvant etre retourné aux US sans changement, aucun élément évoquant le Japon, fringues identiques à ses modèles) et s'inscrit en cela dans la tendance lourde du muet japonais de son temps le génie de ses dernières oeuvres est d'avoir crée une forme où cadre, profondeur de champ et montage racontent la culture japonaise. Peut etre que c'est la thèse de Donald Richie qui rend le mieux compte de ce parcours: pour lui, bien des grands cinéastes japonais ont commencé leur oeuvre par l'ouverture à l'Occident avant de se replier vers quelque chose de plus typiquement japonais.
Jack Sullivan a écrit :Mais attention, ce serait par trop facile d'opposer émotion violente face à des péripéties vs. bouleversement intime devant des non-évènements. Je suis sensible au deux, et tout type de film, du plus show-off au plus "intériorisé", peut me déclencher tout type de réactions.
Pas question pour moi d'opposer ça. Je n'ai jamais parlé de péripéties mais de traitement du sujet et des situations. J'avoue par contre de mon coté etre moins touché dans l'ensemble par un cinéma retenu ou intériorisé qu'il soit intimiste ou pas.
Jeremy Fox a écrit :
Oui mais justement, en écoutant Frodon, on a l'impression qu'il englobe sa filmo entière. Et je ne vois pas en quoi l'universalité des thèmes traités ferait perdre à un cinéaste toute spécificité nationale. Sinon Renoir en 1937 aurait été le moins français des cinéastes français ou Chaplin en 1940 le moins américain des cinéastes américains. Ce qui pour moi n'a d'une part aucun sens, d'autre part aucun intérêt.
En fait, l'intéret du bouquin d'Hasumi est plus l'effort pour mettre en lumière les parties les moins connues de l'oeuvre d'Ozu que sa thèse centrale. Car après tout si une partie des muets que j'ai vus de lui copie Hollywood (script pouvant etre retourné aux US sans changement, aucun élément évoquant le Japon, fringues identiques à ses modèles) et s'inscrit en cela dans la tendance lourde du muet japonais de son temps le génie de ses dernières oeuvres est d'avoir crée une forme où cadre, profondeur de champ et montage racontent la culture japonaise. Peut etre que c'est la thèse de Donald Richie qui rend le mieux compte de ce parcours: pour lui, bien des grands cinéastes japonais ont commencé leur oeuvre par l'ouverture à l'Occident avant de se replier vers quelque chose de plus typiquement japonais.
Nous sommes donc d'accord
J'en conclue (en prenant des précautions quand même) que :
1- Frodon a du lire le bouquin en diagonale en en recrachant un contresens complet.
2- l'expression 'moins japonais des cinéastes japonais' me semble toujours aussi vaine quand on prend en compte l'ensemble de sa carrière.
Jeremy Fox a écrit :
1- Frodon a lu le bouquin en diagonale en en recrachant un contresens complet.
Ce qui est assez grave quand on dirige les Cahiers...
k-chan a écrit :Concernant la technique, on à taxer Kurosawa de trop occidentalisé.
Mais meme à ça on peut facilement objecter l'importance de l'idée de théatralité que ce soit d'un point de vue formel (le travail sur le cadre) ou thématique dans bien des films du cinéaste.
Pour moi, Voyage à Tokyo est un chef-d'oeuvre éternel, mon film japonais préféré, d'une maitrise technique bluffante qui débouche sur une intensité émotionnelle rare. Le plan le plus frappant est celui sur Setsuko Hara qui se retient de pleurer, surprenant par le fait qu'Ozu reste fixé sur elle sans aucun plan de coupe. Du coup, on peut voir en même temps son sourire qu'elle a du mal à tenir, son buste qui menace de s'écrouler, ses bras tremblants, son regard baissé au sein du même plan, en même temps. L'émotion en est décuplée. Et cette image du couple qui se sépare dans la ville trop grande pour eux...