Yasujiro Ozu (1903-1963)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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k-chan
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Message par k-chan »

phylute a écrit :Les amateurs de cinéma japonais se retrouvent ici :D
Aaaaaaaah !!! J'avais pas vu ca !!! Merci beaucoup ! :D

Gromit a écrit : Un tel enthousiasme fait VRAIMENT plaisir à lire :D
Tu devrais prendre demain matin le premier train Reims-Nice et venir voir Contes cruels de la Jeunesse de Oshima que je présente dans le cadre de notre Festival :wink:
Oui oui j'ai vu !! Et j'aimerais vraiment !!! Pas seulement pour le Oshima d'ailleurs. Mais malheureusement...



...Je ne suis pas assez riche pour m'offrir ce genre de pélerinage ! (faut que je retape mon CV pour cet été d'ailleurs !! Pas de vacance en prévision :( en ce qui me concerne)
Mackey

Message par Mackey »

yasujiro ozu étant l'un de mes réalisateurs préférés, et même si je n'ai pas eu la possibilité de voir toute son oeuvre, voici mon ordre de préférence :

1. Fleurs d'equinoxe
2. Voyage à tokyo
3. Fin d'automne
4. Le goût du saké
5. Herbes flottantes
6. Récit d'un propriétaire
7. Dernier caprice
8. Printemps tardif
9. Bonjour
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Zelda Zonk
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Message par Zelda Zonk »

Découverte en salle, hier soir, de Il était un père (1942)

Mon premier Ozu. Une oeuvre qui me donne envie de voir d'autres films du réalisateur. Ce film là est apparemment une rareté qui ressort actuellement en salle (je constate d'ailleurs que peu de forumeurs l'ont vue). La copie est très mauvaise, le son déficient, mais l'émotion passe quand même. Une histoire de relation filiale contrariée qui n'est pas sans rappeller les mangas de Tanigushi. On pense notamment au Journal de mon père. Je crois d'ailleurs que le dessinateur japonais ne nie pas cette influence majeure. Curieux de voir comme Ozu filme toujours à hauteur de sol, à hauteur d'homme (agenouillé), et donc souvent en contre-plongée. Les plans sont le plus souvent frontaux et les mouvements d'appareil très rares. Le réalisateur privilégie les situations brutes, à fort contenu émotionnel, les visages aux dialogues, les postures à l'action, d'où le sentiment d'une certaine lenteur d'une part, et d'intrusion dans la vie du foyer d'autre part.
Je dois dire que j'ai assez aimé, sans être non plus pleinement emballé, et qu'il me tarde en tout cas de découvrir d'autres oeuvres plus connues du cinéaste.
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Memento a écrit : Curieux de voir comme Ozu filme toujours à hauteur de sol, à hauteur d'homme (agenouillé), et donc souvent en contre-plongée. Les plans sont le plus souvent frontaux et les mouvements d'appareil très rares.
.
Et il gardera ce style tout au long de sa carrière. Il filme et cadre 'au raz du tatami'
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Zelda Zonk
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Message par Zelda Zonk »

Jeremy Fox a écrit :
Memento a écrit : Curieux de voir comme Ozu filme toujours à hauteur de sol, à hauteur d'homme (agenouillé), et donc souvent en contre-plongée. Les plans sont le plus souvent frontaux et les mouvements d'appareil très rares.
.
Et il gardera ce style tout au long de sa carrière. Il filme et cadre 'au raz du tatami'
Voilà, c'est exactement ça.
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Watkinssien
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Message par Watkinssien »

Un des plus singuliers cinéastes que ce monsieur Yasujiro Ozu, un cinéma simple, d'une virtuose limpidité, engageant un propos universel et s'interrogeant avec brio sur les relations avec les autres.


Mon préféré, c'est Banshun, tout à fait représentatif de son cinéma.
Mais ce qui est bien avec son oeuvre, c'est qu'elle est tellement cohérente, que l'on ne peut qu'être séduit par le reste de sa filmographie.

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Stalker
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Message par Stalker »

Watkinssien a écrit :Un des plus singuliers cinéastes que ce monsieur Yasujiro Ozu, un cinéma simple, d'une virtuose limpidité, engageant un propos universel et s'interrogeant avec brio sur les relations avec les autres.
Je suis sûr qu'Ozu restera un des cinéastes les plus énigmatiques de l'histoire du cinéma. Comment avec des histoires si simples et répétitives, des acteurs si peu expressifs et un langage cinématographique aussi dépouillé pouvait-il faire des films aussi beaux et universels ? Je suis sûr que beaucoup de cinéastes aimeraient posséder la clef de ce mystère.
L'art de la simplicité...
Watkinssien a écrit :Mon préféré, c'est Banshun, tout à fait représentatif de son cinéma.
Printemps tardif... le Ozu qu'il me tarde le plus de découvrir !

Pour l'instant mes deux préférés sont Eté Précoce (Bakushû) et Le Goût du Saké.
J'ai aussi une tendresse particulière pour Récit d'un Propriétaire.
Voyage à Tokyo me touche beaucoup également, mais il est urgent que je le revoie...

edit : tentative de top :

1. Eté Précoce
2. le Goût du Saké
3. Récit d'un propriétaire
4. Voyage à Tokyo
5. Printemps Tardif
6. Bonjour
7. Printemps Précoce
8. Fin d'automne
9. Fleur d'équinoxe
10. Il était un père
11. Une Auberge à Tokyo (le seul que je n'aime pas trop)
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Ouf Je Respire
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Message par Ouf Je Respire »

J'ai tenté "Fleurs d'équinoxe": me suis endormi. :oops: Mais je retenterai dans une meilleure forme.
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k-chan
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Message par k-chan »

Stalker a écrit :
Watkinssien a écrit :Un des plus singuliers cinéastes que ce monsieur Yasujiro Ozu, un cinéma simple, d'une virtuose limpidité, engageant un propos universel et s'interrogeant avec brio sur les relations avec les autres.
Je suis sûr qu'Ozu restera un des cinéastes les plus énigmatiques de l'histoire du cinéma.
Oui, et de toute évidence un des plus grands. Il y a un passage dans le livre de Donald Richie, en rapport avec Akira Kurosawa, que j'aime bien :

"Le plateau d'Ozu, lui aussi, ressemblait à une de ces réunions. Nobuo Nakamura se souvient que, même au cours des répétitions, les acteurs qui tournaient une scène de repas ou de bar, recevaient du véritable whisky ou des mets raffinés. Ozu animait la réunion par ses plaisanteries et ses monologues. L'atmosphère du plateau de tournage d'un film de Ozu contrastait singulièrement avec le silence qui règne chez bien d'autres metteurs en scène. L'enryo* était bien moins pratiqué sur le plateau que dans ses films. Akira Kurosawa, qui admirait Ozu, et dont les premiers films ont été défendus par son ainé, déclara à Léonard Schrader combien il regrettait que les film d'Ozu ne se fassent pas plus l'echo de cette facette inconnue d'Ozu, et que l'homme était si charmant et si spirituel que ses mises en scène ne lui rendent pas justice*.

* Le peuple japonais est effectivement un peuple retenu et porté à la cérémonie. Un mot japonais l'exprime, enryo, que l'on pourrait approximativement traduire par "réserve", "retenue" ou "manque d'assurance". Le japonais , cependant, ne pratique ce culte de l'enryo qu'avec son entourage. Envers le reste du monde, peut-être pour contrebalancer cette modestie involontaire, il se comporte par contre de façon souvent presque brutale.

* Bien que ces remarques soient parfaitement fondées, il convient de révéler que Kurosawa est un ennemi déclaré de toute forme d'enryo, qu'il considère comme une réplique féodale. L'humour du cinéma de Kurosawa, par exemple de Sanjuro, provient justement du spectacle d la subversion et de la destruction de l'enryo (enretien avec Léonard Schrader, 1972.)"

Stalker a écrit :
Watkinssien a écrit :Mon préféré, c'est Banshun, tout à fait représentatif de son cinéma.
Printemps tardif... le Ozu qu'il me tarde le plus de découvrir !

Pour l'instant mes deux préférés sont Eté Précoce (Bakushû) et Le Goût du Saké.
C'est drôle, ces trois films sont justement mes trois Ozu préférés. :D

Mais tout se joue à peu, les films d'Ozu étant tous si beaux. Un de mes cinéastes préférés encore. J'ai une sympathie particulière pour le magnifique Crépuscule à Tokyo, qui est d'un pessimisme étonnant, plus fort encore que chez Naruse. Le seul film d'Ozu qui m'ait un peu ennuyé, c'est Les soeurs Munakata.


Vivement les coffrets Carlotta.
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k-chan
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Message par k-chan »

Ouf le tautologue a écrit :J'ai tenté "Fleurs d'équinoxe": me suis endormi. :oops: Mais je retenterai dans une meilleure forme.
Essaye Bonjour ! :wink:

Peut-être le plus abordable, très drôle et très frais. :D
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Vic Vega
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Message par Vic Vega »

Top édité avec les Ozu découverts depuis.
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Margo

Yasujiro Ozu : Coffret / vol.1 + Il était un père

Message par Margo »

Après Fassbinder, c'est l'oeuvre d'Ozu que Carlotta se fait fort de remettre à l'ordre du jour grâce au DVD. Voici donc le (monumental) premier coffret de la collection ainsi que l'édition collector d'Il était une fois un père (sorti en unitaire), testés par Jeremy Fox. Vos avis sur le coffret et le(s) film(s), c'est sur ce topic !
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Zelda Zonk
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Message par Zelda Zonk »

Je n'ai vu que Il était un père, au cinéma.
J'ai aimé, mais sans plus, par rapport à la réputation de ce réalisateur.

J'ai donc retenté le coup avec Voyage à Tokyo, pour beaucoup son chef-d'oeuvre, là encore sur grand écran.
Et là encore, nouvelle déception.

Sans nier les qualités évidentes de ce réalisateur, son cinéma ne m'émeut guère et a une fâcheuse tendance à m'ennuyer. :oops:
Question de sensibilité personnelle je suppose. Je suis le premier à le regretter. :cry:

Très belle chronique de Jérémy en tout cas. Bravo. Il me donne même l'envie de retenter le coup sur un 3ème film.
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Memento a écrit :
Sans nier les qualités évidentes de ce réalisateur, son cinéma ne m'émeut guère et a une fâcheuse tendance à m'ennuyer. :oops:
Question de sensibilité personnelle je suppose. Je suis le premier à le regretter. :cry:
C'est tout à fait compréhensible et je pourrais dire exactement la même chose du cinéma de Mizoguchi par exemple (pour en rester dans le cinéma japonais), à mon grand regret aussi.

Si tu veux faire une troisième tentative, je ne saurais trop te conseiller de dénicher Bonjour :wink:

Et merci sinon :)
Jack Uzi
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Message par Jack Uzi »

Tiens, Jeremy, la thèse du "Ozu, le moins japonais des cinéastes japonais" est si je me souviens bien développée dans le livre de Shigehiko Hasumi consacré à Ozu et publié par les Editions des Cahiers du cinéma.
Si tu as l'occasion de le dénicher, c'est un ouvrage qu'il ne faut pas manquer de lire.
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