Marlène Dietrich (1901-1992)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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someone1600
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Re: Marlène Dietrich (1901-1992)

Message par someone1600 »

Deux excellents film en effet. :D
Joe Wilson
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Re: Marlène Dietrich (1901-1992)

Message par Joe Wilson »

Le chevalier sans armure

Un film qui doit beaucoup à Marlene Dietrich, qui offre les conditions d'une fascination à chaque apparition...et son personnage s'enrichit au fil des minutes : à la fierté et l'orgueil d'une classe se mêle l'incarnation d'une sensibilité fragile et intime, que l'actrice dévoile avec évidence sans jamais donner l'impression de trop en faire. Face à elle, Robert Donat trouve difficilement sa place, mais assure l'essentiel pour donner une crédibilité au couple.
La mise en scène de Jacques Feyder est inégale, tout en offrant de beaux moments de bravoure, entre instants suspendus (Donat déclamant un poème) et intensité de l'action. Après une première moitié plutôt consciencieuse, Le chevalier sans armure parvient à trouver un équilibre dans cette fuite en avant, et peut exprimer, par la générosité des rebondissements, l'éclat de l'aventure.
Feyder contourne habilement les pièges de la reconstitution historique : si l'enchaînement des évènements politiques prête à sourire, la description échappe aux clichés et aux jugements à l'emporte-pièce. Ainsi, la Russie est un théâtre d'ombres, un artifice d'illusions formant autant d'obstacles à un couple qui doit conquérir sa liberté.
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feb
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Re: Marlène Dietrich (1901-1992)

Message par feb »

La lecture de ta critique donne envie Joe Wilson :wink: Par curiosité, comment as-tu vu ce film ? Parce que la seule version que je connaisse est l'édition dispo sur Amazon US et j'imagine qu'elle est Z1 et en VO :evil:
http://www.amazon.com/Knight-Without-Ar ... 664&sr=1-1
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Re: Marlène Dietrich (1901-1992)

Message par riqueuniee »

En ce qui me concerne,j'ai découvert ce film (pas mal du tout, en effet) à la télévision. Sans doute dans l'émission de Brion. A moins que ça ne soit sur CinéClassic.
Joe Wilson
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Re: Marlène Dietrich (1901-1992)

Message par Joe Wilson »

Je l'ai découvert grâce à un enregistrement du Cinéma de minuit (fin 2007 il me semble). :)
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feb
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Re: Marlène Dietrich (1901-1992)

Message par feb »

Merci pour la réponse :wink:
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Re: Marlène Dietrich (1901-1992)

Message par riqueuniee »

Joe Wilson a écrit :Je l'ai découvert grâce à un enregistrement du Cinéma de minuit (fin 2007 il me semble). :)
Effectivement. Ca devait être dans un de ses cycles de "raretés et curiosités"
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Supfiction
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Re: Marlène Dietrich (1901-1992)

Message par Supfiction »

Ann Harding a écrit :Image

Ich küsse Ihre Hand, Madame (1929, Robert Land) avec Marlene Dietrich, Harry Liedtke, Pierre de Guingand et Charles Puffy

A Paris, Laurence Gérard (M. Dietrich) rencontre par hasard le comte Lerski (H. Liedtke), un aristocrate russe déclassé qui travaille comme serveur dans un grand restaurant. Laurence est attirée par lui, ignorant tout de sa profession...

Cette comédie allemande m'a permis de découvrir Marlene Dietrich avant Sternberg. Elle a toujours dit que c'est Sternberg qui a fait d'elle un mythe. J'étais donc très intéressée par cette Marlene encore peu connue, qui interprète ici une belle française volage partagée entre son ex-mari (P. de Guigand), son avocat (C. Puffy) et un bel aristocrate russe (H. Liedtke). Marlene a sans aucun doute déjà une présence et une photogénie remarquables. Elle me fait d'ailleurs penser physiquement à la jeune Garbo (qui fut une star avant elle). Elle offre une certaine sensualité, de belles rondeurs, mais elle n'a pas encore l'aura et le mystère de la femme fatale qu'elle aura quelques années plus tard. Il est évident que la cinématographie de Sternberg donnera à son visage une allure de déesse inaccessible, alors qu'ici, elle n'est qu'une jolie femme. Cette comédie se révèle tout à fait agréable, sans atteindre au charme des films contemporains d'Hanns Schwarz. Harry Liedtke (ancien partenaire à l'écran de Pola Negri) est un serveur de grande classe qui a tout pour séduire la très snob Marlene. Le film avait la particularité de contenir la chanson-titre sur une bande-son synchronisée avec la voix du célèbre ténor Richard Tauber doublant Harry Liedtke. Cette chanson a été restaurée sur la copie que j'ai pu voir. C'est un très joli film que l'on peut voir avec plaisir.
Un extrait de 10 minutes pour découvrir cette Marlène avant Marlène dans Ich küsse Ihre Hand, Madame :

http://www.youtube.com/watch?v=FI58dcZunBw

Quant à Richard Tauber (à droite, ci-dessous), c'est l'un des plus grand chanteurs de ce début de XXeme siècle. Autrichien, il quitta son pays après l'Anschluss.

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Cathy
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Re: Marlène Dietrich (1901-1992)

Message par Cathy »

Le chevalier sans armure, Knight without Armor (1937) - Jacques Feyder

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Un jeune anglais devient agent secret britannique dans la Russie de 1913, mais bientôt la guerre éclate puis la révolution. Au service des rouges, il sauve une jeune comtesse russe et s'enfuit à travers la Russie.

Jacques Feyder tourne ici un curieux film. Le début est assez étrange avec plusieurs petites scènes qui comme de courts chapitres de livres présentent les protagonistes leur cadre de vie, d'abord un petit portrait de ce jeune étudiant anglais qui veut étudier en Russie, se voit expulser et accepter de devenir un agent secret, mais aussi de cette jeune comtesse qui va se marier et est présentée au tsar, leur première rencontre où ils ne se remarquent pas à Ascott puis dans le train qui les emmène en Russie. On se demande où tout cela va mener, surtout quand le jeune homme est envoyé en Sibérie suite à un attentat contre un proche de la Comtesse. Le film démarre quand la révolution éclate et là ce qui n'était qu'une succession de très courtes scènes présentant l'engagement politique du premier et la frivolité de la seconde. D'ailleurs le début de ce qui constitue le corps du film est une magnifique scène où la Comtesse se réveille seule dans sa maison, sort et se retrouve confrontée à une marée de révolutionnaires.

La suite n'est qu'une succession de poursuites, des deux héros qui se retrouvent confrontée à l'horreur et à la peur quel que soit le camp qui est momentanément au pouvoir. Il y a naturellement la dénonciation de cette barbarie révolutionnaire, qui voit aussi le patrimoine détruit comme les portraits peints éventrés avec les baionnettes, mais il y a aussi une superbe histoire d'amour entre ces deux êtres que tout oppose, la sublime scène de la forêt avec la révélation de leur amour, mais aussi l'horreur de cette révolution quoiqu'un peu répétitive, la rencontre avec ce commissaire du peuple qui visiblement amoureux de la jeune femme va tout faire pour les sauver. Marlene Dietrich est superbement filmée, elle est certes ravisssante en jeune comtesse mais on a beaucoup de mal à croire en sa fragilité et elle est parfois très fausse au niveau de son jeu, notamment quand elle tue un homme, elle est plus elle-même quand elle est déguisée en cosaque. Robert Donat est bien meilleur dans le rôle de ce héros malgré lui. Le couple fonctionne toutefois très bien, il y a de superbes scènes, notamment celles de foule, même si on n'évite pas les clichés avec ces russes dansants et chantant. Le film n'est aucunement un chef d'oeuvre, Marlene Dietrich montre les limites de son jeu compensé par sa superbe photogénie, mais il se laisse agréablement voir !

Je l'ai vu à partir d'un enregistrement du cinéma de minuit et non de TCM comme je le croyais !
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Ann Harding
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Re: Marlène Dietrich (1901-1992)

Message par Ann Harding »

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Das Schiff der verlorenen Menschen (Le Navire des hommes perdus, 1929) de Maurice Tourneur avec Fritz Kortner, Robin Irvine, Vladimir Sokoloff, Gaston Modot et Marlene Dietrich

Le capitaine Fernando Vela (F. Kortner) offre le passage pour le Brésil à bord de la Galathée contre rémunération. Un jeune médecin américain, William Cheyne (R. Irvine) se retrouve à bord par accident et se voir refuser de retourner à terre. En mer, les rapports entre le capitaine et l'équipage dégénèrent. Une nuit, Cheyne et le cuistot (V. Skoloff) repèrent un avion en perdition. Ils sauvent le pilote et découvrent qu'il s'agit d'une femme (M. Dietrich)...

En 1929, Maurice Tourneur a quitté les Etats-Unis où il travaillait sans interruption depuis 1914. En effet, les conditions de travail au sein de la MGM ont brusquement changées. Un réalisateur n'a plus la loi et doit accepter la présence constante d'un producteur-superviseur sur son plateau. Tourneur refuse ce dictat de la direction et quitte brusquement le studio en pleine production de The Mysterious Island. Il part pour l'Allemagne où il va tourner ce film produit par la compagnie Wengeroff. Son fils Jacques est assistant-réalisateur sur le tournage. Il semble que des moyens importants ont été donnés à Tourneur pour la réalisation de ce film. Mais, hélas, à part la scène d'ouverture, splendide, tout le film a été tourné en studio. Pour un film censé se dérouler en mer, c'est un comble! On a construit apparemment une énorme nef de 30m de haut pour le tournage dans un réservoir. La distribution est internationale avec les russes Vladimir Sokoloff et Boris de Fast, les allemands Fritz Kortner et Marlene Dietrich (avant sa métamorphose sternbergienne), l'anglais Robin Irvine (que l'on peut voir dans Downhill d'Alfred Hitchcock) et le français Gaston Modot, un vétéran du cinéma qui a débuté à la Gaumont en tant que cascadeur. Malheureusement, le scénario écrit par Maurice Tourneur lui-même manque de surprises. Ce navire peuplé d'évadés et autres criminels nous offre un récit balisé et attendu. Le capitaine est une brute. Il sera victime d'une mutinerie qui l'enverra par-dessus bord. Puis, les marins se soûlent avec tout ce qui leur tombe sous la main. Pendant ce temps, l'inquiétant Morain (Gaston Modot) prend la place du capitaine. Une femme (une jeune Marlene assez dodue) se retrouve à bord et va exciter la concupiscence de cet équipage hors de contrôle. Elle est défendue par un jeune médecin séduisant. Voilà, c'est à peu près tout avec en plus une fin heureuse sans surprise. Visuellement, Tourneur a les services du hongrois Nicolas Farkas qui travaille en Allemagne depuis de nombreuses années. Le film débute par une scène particulièrement atmosphérique où Gaston Modot, un évadé, courre dans de hautes herbes sous un ciel plombé. Ces paysages du nord de l'Allemagne aurait pu donner au film un tout autre cachet que la pesanteur des studios. Il y a des images remarquables dans ce film, mais, la montée du suspense et la terreur qu'on devrait resentir est absente. Je pense que le transfer du film a été réalisé à une vitesse trop lente: c'est un handicap supplémentaire pour le déroulement de l'intrigue. Néanmoins, il y a des très bons acteurs tels Valdimir Sokoloff en cuisinier sympathique et Gaston Modot qui prête ses larges épaules au dangereux Morain. Quant à Marlene, elle est habillée en homme à bord de ce bateau (bien qu'elle soit apparemment une riche héritière américaine). Elle n'a pas encore l'aura qu'elle gagnera grâce à la photo de Sternberg. J'ai été contente de découvrir le seul film allemand de Tourneur, même si celui-ci se révèle une relative déception.
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Re: Marlène Dietrich (1901-1992)

Message par Kimm »

je suis en train de lire l'auto-biographie de Marlène (MARLENE D., 1984) [merçi Cathy!], et je dois dire que je passe un très bon moment!
Elle parle de son enfance, de sa relation avec sa mère, de ses débuts au théâtre, du travail de et avec Josef Von Sternberg, dément ce que la plupart des biographes ont affirmé..bref, un petit bijou d'informations, à travers les yeux de Marlène, mais quels yeux! :D
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Ann Harding
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Re: Marlène Dietrich (1901-1992)

Message par Ann Harding »

Kimm a écrit :je suis en train de lire l'auto-biographie de Marlène (MARLENE D., 1984) [merçi Cathy!], et je dois dire que je passe un très bon moment!
Elle parle de son enfance, de sa relation avec sa mère, de ses débuts au théâtre, du travail de et avec Josef Von Sternberg, dément ce que la plupart des biographes ont affirmé..bref, un petit bijou d'informations, à travers les yeux de Marlène, mais quels yeux! :D
On peut même parler de re-création de la vérité. :mrgreen: Enfin, le livre en dit pas mal sur la personnalité de Marlène, à défaut d'être fiable.
feb
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Re: Marlène Dietrich (1901-1992)

Message par feb »

Le jardin d'Allah (The garden of Allah) - Richard Boleslawski (1936)
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Cathy m'avait prévenu et Cathy avait raison :mrgreen:

Le jardin d'Allah propose une histoire d'amour entre un moine en fuite de son monastère et une superbe femme sortant du couvent qui parait incroyable aujourd'hui (et assez kitch) le tout sur un rythme très très lent. Il se passe peu de choses dans ce film platement mis en scène par Boleslawski, la caméra est posée, les acteurs récitent leur texte sans grande conviction et puis on passe à la scène suivante sur fond de grande musique orientale. Je n'ai pas réussi à accrocher un seul instant à l'histoire d'amour entre ces 2 personnes : Charles Boyer est un acteur avec lequel j'ai quelques problèmes, je trouve qu'il joue assez mal (son accent français parfois bien présent n'aide vraiment pas), il semble faire la tronche pendant tout le film (pourtant quand on voit la femme qui se tient en face de lui :oops: on se dit qu'il aurait pu tomber plus mal), bref une fois de plus je n'accroche à son personnage (ça fait la troisième fois après Conquest où Garbo le mange tout cru et Love Affair où Irene Dunne fait de même alors que je l'ai trouvé très bon face à Ingrid Bergman dans Gaslight).
Marlene Dietrich, quant à elle, est magnifique, sa garde-robe et le superbe Technicolor (le beige semble être la couleur dominante du film et se voit rehausser par des pointes de couleurs vives comme le bleu des yeux de l'actrice, les fleurs, les couchers/levers du soleil, ses multiples tenues) ne font que la mettre en valeur pendant tout le film.
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Cependant, coincé entre Desir et Angel, 2 superbes films N&B où l'actrice joue de son charme habituel, le rôle qu'elle tient ici parait bien terne comparé à ces derniers et aux meilleurs films de Von Sternberg : elle est bien plus agréable à regarder que Boyer certes mais là aussi elle semble un peu sortir son texte en mode automatique, les yeux dans l'horizon et montrant assez peu d'expression.
Les seconds rôles n'apportent rien de plus : Joseph Schildkraut joue le guide local, Basil Rathbone et Alan Marshal ne sont là que pour faire "avancer" l'histoire et C. Aubrey Smith campe parfaitement, de par sa stature, le père qui accueille le couple.
Le film vaut surtout pour la beauté de sa photo avec ce Technicolor à la couleur beige qui vire sur des tons plus chauds lors des passages dans le désert en jouant avec les couchers et levers du soleil. Marlene Dietrich, que nous avons plus l'habitude de voir en N&B, y est vraiment superbe et techniquement le DVD propose un master de bonne qualité qui permet de profiter de ces teintes. En résumé, assez déçu par la mise en scène assez molle du film, par la prestation des 2 acteurs principaux (heureusement que Marlene est agréable à regarder :mrgreen: ) et par l'histoire bien maigre qui n'offre aucune surprise. 5/10
Federico
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Re: Marlène Dietrich (1901-1992)

Message par Federico »

France Culture a re-diffusé la série d'émissions Grandes Traversées consacrées à Dietrich (datant de 2007 :?: ), divisées en trois approches : Archives, Docu et Débat. Occasion aussi de ré-entendre la voix de Michel Boujut.

http://www.franceculture.com/emission-l ... usion.html
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
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hellrick
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Re: Marlène Dietrich (1901-1992)

Message par hellrick »

Découverte hier du très bon western Rancho Notorious même si je lui préfère le très enjoué Femme ou démon dans un genre il est vrai très différent.
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

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