A bout de souffle (Jean-Luc Godard - 1960)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Major Tom
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Re: A bout de souffle (Jean-Luc Godard - 1960)

Message par Major Tom »

Dirk Diggler a écrit :sans être un chef d’œuvre
Un peu quand même hein...
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Barry Egan
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Re: A bout de souffle (Jean-Luc Godard - 1960)

Message par Barry Egan »

Non. Chef d’œuvre, pour moi faut rajouter la marque émotionnelle. J'ai pas imprimé. Donc non.
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Jeremy Fox
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Re: A bout de souffle (Jean-Luc Godard - 1960)

Message par Jeremy Fox »

Chef-d’œuvre me concernant. Mais avec Le Mépris et Pierrot le fou, Godard ira encore plus haut
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Barry Egan
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Re: A bout de souffle (Jean-Luc Godard - 1960)

Message par Barry Egan »

A quel étage ?
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Jeremy Fox
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Re: A bout de souffle (Jean-Luc Godard - 1960)

Message par Jeremy Fox »

Dirk Diggler a écrit :A quel étage ?
Au sommet :wink:
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Major Tom
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Re: A bout de souffle (Jean-Luc Godard - 1960)

Message par Major Tom »

Dirk Diggler a écrit :Non. Chef d’œuvre, pour moi faut rajouter la marque émotionnelle. J'ai pas imprimé. Donc non.
Ça va nous relancer dans le débat sur "qu'est-ce que le chef-d'œuvre", mais je crois bien que pour toi comme pour les autres, que tu le veuilles ou non, À bout de souffle est ce qu'on appelle un "chef-d'œuvre". Il a considérablement marqué son époque et surtout marqué l'histoire du cinéma.
Par exemple je ne supporte pas Titanic, mais le film est bien perçu comme un chef-d'œuvre universel et je dois me faire à l'idée qu'on en parlera toujours ainsi... ;)
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Barry Egan
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Re: A bout de souffle (Jean-Luc Godard - 1960)

Message par Barry Egan »

Tu accepteras, alors, comme moi, que The Informant! de Soderbergh est un chef d’œuvre aussi, dans son genre :mrgreen:
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cinephage
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Re: A bout de souffle (Jean-Luc Godard - 1960)

Message par cinephage »

Dirk Diggler a écrit :Tu accepteras, alors, comme moi, que The Informant! de Soderbergh est un chef d’œuvre aussi, dans son genre :mrgreen:
Ta définition du chef d'oeuvre s'arreterait-elle à la définition suivante :"est un chef d"oeuvre tout film décrété comme tel par Dirk Diggler".
Ou prends-tu en compte d'autres critères extérieurs à tes gouts propres, comme le poids d'une oeuvre dans l'histoire du cinéma, ou encore sa reconnaissance publique, ou bien critique ?
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Re: A bout de souffle (Jean-Luc Godard - 1960)

Message par Barry Egan »

cinephage a écrit :
Dirk Diggler a écrit :Tu accepteras, alors, comme moi, que The Informant! de Soderbergh est un chef d’œuvre aussi, dans son genre :mrgreen:
Ta définition du chef d'oeuvre s'arreterait-elle à la définition suivante :"est un chef d"oeuvre tout film décrété comme tel par Dirk Diggler".
C'est une proposition qui me plaît :D

Blague à part, j'en sais rien. La reconnaissance publique doit pas mal y faire, par contre, je n'accorde pas de poids à la reconnaissance critique, tout simplement parce qu'en matière d'art, je considère qu'il n'existe aucune expertise. De l'expérience, oui, mais pas d'expertise. Donc il ne peut y avoir qu'une reconnaissance publique. Je dirais que quand le film n'a au départ qu'une reconnaissance critique au sens où on l'entend généralement mais pas de reconnaissance publique, il est appelé à devenir "culte" dans les 10 années suivant sa sortie, donc destiné lentement à acquérir la vraie reconnaissance publique grâce à un petit noyau de gens qui en ont vu d'autres et qui savent distinguer le génie du tout-venant. C'est pour cette raison que je prédis à The Informant!, au même titre que Noblesse Oblige le futur statut de classique, quand il aura dépassé le stade "culte" dans lequel il se trouvera dans un peu moins de dix ans :idea:
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Re: A bout de souffle (Jean-Luc Godard - 1960)

Message par Federico »

Je trouve que l'analyse de Dirk Diggler tient debout, notamment sa remarque sur l'interview de Parvulesco et l'aspect un peu "hip". Et il à tout à fait le droit de ne pas le considérer comme un chef d'oeuvre, surtout si on prend le terme dans son sens strict et qu'il lui reste d'autres Godard des années 60 à découvrir. :wink:
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Re: A bout de souffle (Jean-Luc Godard - 1960)

Message par Nomorereasons »

Federico a écrit :Je trouve que l'analyse de Dirk Diggler tient debout
+1. On a un jeune classikien intelligent et cinéphile et tout, et voir cinéphage (aka le Darth Vador de la branche ultra-dure du Modem) fondre dessus, ça me tord le coeur :cry:

Pour moi, A bout de souffle est un film qui me fait davantage rêver qu'il ne me donne de plaisir à proprement parler. C'est une catégorie. Je préfère Pierrot le Fou, même si j'en ai trouvé l'entame assez rude les trois-quatre premières fois que je l'avais vu.
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Re: A bout de souffle (Jean-Luc Godard - 1960)

Message par cinephage »

Mais je ne tombe sur personne, mon bon yap... Il me parait légitime, quand quelqu'un déclare A bout de souffle n'est pas un chef d'oeuvre, mais The informant l'est, de lui demander ce qu'il entend par chef d'oeuvre. On sait combien le terme fait bondir ici et là quand chacun l'utilise avec une acception différente. Autant connaître celle de Dirk, puisqu'il s'agit effectivement d'un cinéphile intelligent : autant comprendre ce qu'il veut dire.

Et bien sur qu'on peut préférer The informant à à bout de souffle. Godard a réalisé un paquet d'autres films, et il me parait difficile de décréter lequel serait son chef d'oeuvre, au sens traditionnel du terme. Peut-être le Mépris, formellement un peu plus abouti...

Sur a bout de souffle, en tout cas, le film a tout de même été un énorme succès public. La critique n'est venue qu'après (disons qu'une poignée de jeunes gens des Cahiers l'ont défendu, mais que la critique établie pas). Il pourrait bien rentrer aussi dans la définition de Dirk...
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Re: A bout de souffle (Jean-Luc Godard - 1960)

Message par Barry Egan »

Comme je l'ai dit, dans A bout de souffle, il a manqué pour moi une émotion. En même temps, c'est un peu péremptoire de dire "pas chef d’œuvre" après une seule vision alors que le film est plutôt alambiqué du point de vue technique - là où je reconnais qu'il est vraiment génial, d'ailleurs. Ce rythme haché, cette ambiance live, c'est pas courant, aujourd'hui quand on reprend ce type de tournage handmade, on arrive plus rarement à retrouver ce caractère naturel. Ce qui est certain, c'est que je reverrais ce film, parce qu'il est superbe d'un point de vue purement audiovisuel, même s'il ne me touche pas encore au cœur, ce que je ne pense pas impossible dans le futur.

The Informant!, pour moi, c'est un chef d’œuvre, parce que je trouve la farce sublime, le personnage de Mark Whitacre incroyablement attachant, que je ricane à chaque fois que je le vois, et que - je ne sais pas si c'est une astuce scénaristique nouvelle - je suis fasciné de voir que toutes ses magouilles, qui sont des faits centraux de l'histoire, ne sont jamais montrées à l'écran. C'est un procédé assez culotté que je ne me rappelle pas avoir vu avant. Tout ce qu'on a, c'est le récit de ses malversations et la mine déconfite de Scott Bakula quand il les apprend de sa bouche. Ça, plus la musique jazzy absurde, les voix off décalées et l'excellente prestation de Matt Damon qui s'extrait enfin d'un véhicule type La Mort dans la peau ou L'Agence, et je me mets à considérer que ce film sera reconnu comme un classique de la comédie et une belle métonymie de notre époque dans les quarante ans.
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Re: A bout de souffle (Jean-Luc Godard - 1960)

Message par AtCloseRange »

Je préfère le remake... :mrgreen:
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Re: A bout de souffle (Jean-Luc Godard - 1960)

Message par Federico »

Dirk Diggler a écrit :Comme je l'ai dit, dans A bout de souffle, il a manqué pour moi une émotion. En même temps, c'est un peu péremptoire de dire "pas chef d’œuvre" après une seule vision alors que le film est plutôt alambiqué du point de vue technique - là où je reconnais qu'il est vraiment génial, d'ailleurs. Ce rythme haché, cette ambiance live, c'est pas courant, aujourd'hui quand on reprend ce type de tournage handmade, on arrive plus rarement à retrouver ce caractère naturel. Ce qui est certain, c'est que je reverrais ce film, parce qu'il est superbe d'un point de vue purement audiovisuel, même s'il ne me touche pas encore au cœur, ce que je ne pense pas impossible dans le futur.
Voilà, c'est ça. Un grand film (et il facile d'imaginer le choc vécu par ses premiers spectateurs) mais l'émotion est bien moins palpable ou, disons, d'un autre ordre que dans les Godard/Karina. J'y vois un peu la même différence qu'entre le Tarantino de Pulp fiction et celui de Jackie Brown...
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