Mervyn LeRoy (1900-1987)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Kurwenal
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Message par Kurwenal »

Tom Peeping a écrit :
Kurwenal a écrit :Et que vaut ce Bad Seed que certains sur le forum ont acheté ?
Un sommet de "camp". Le film est tiré d'une pièce de théâtre à succès des années 50 au thème outrancier : une sale gamine, furieuse de n'avoir pas gagné le premier prix de "bonne conduite" à l'école, se met à assassiner ceux qui sont en travers de son chemin. Tout est traité très sérieusement, dans une mise en scène terriblement classique et avec des comédiens (presque que des femmes + la blonde gamine) qui en font des tonnes et des tonnes. Le contraste entre le ridicule de l'histoire et le sérieux de la réalisation font tout le sel du film, pris au 15e degré. Et il faut voir la petite Patty McCormack, mauvaise comme la gale, comploter contre sa bonne et grosse tante, sa voisine alcoolique ou son jardiner débile... Un drame insupportable mais une comédie hilarante...
Punaise! :shock: :roll:

Merci Tom...mais j'hésite à comprendre si tu le conseilles ou déconseilles :lol:
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Max Schreck a écrit : 1- Gold diggers of 33 n'est-il pas un des meilleurs films à mettre en scène les chorégraphies géométriques de Busby Berkeley, en plus d'avoir un rythme, des personnages et une histoire palpitants ?

2- Enfin, n'oublions pas que sa carrière s'est achevée avec sa co-réalisation du Green Berets de John Wayne, que je n'ai pas vu mais dont tout le monde s'accorde à dire que c'est très mauvais.
1- Oui

2- Je pense que tu te trompes, c'est Ray Kellog, le co-réalisateur de ce navet
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Message par Tom Peeping »

Kurwenal a écrit :Merci Tom...mais j'hésite à comprendre si tu le conseilles ou déconseilles :lol:
Moi aussi...
Enfin bon, c'est un film à voir une fois, mais pas du tout indispensable dans une DVDthèque. Sauf si tu aimes les numéros d'actrices histrioniques et les films de John Waters, dont c'est un intéressant précurseur...
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Max Schreck
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Message par Max Schreck »

Jeremy Fox a écrit :2- Je pense que tu te trompes, c'est Ray Kellog, le co-réalisateur de ce navet
Selon Imdb, il y a participé sans être crédité. Il faudrait se renseigner ailleurs.

EDIT : rien à voir, mais en allant jeter un oeil sur le générique du film, je découvre que Bruce Lee et Chuck Norris sont crédités en tant que chorégraphe et performer arts martiaux !
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Message par Kurwenal »

Tom Peeping a écrit :
Kurwenal a écrit :Merci Tom...mais j'hésite à comprendre si tu le conseilles ou déconseilles :lol:
Moi aussi...
Enfin bon, c'est un film à voir une fois, mais pas du tout indispensable dans une DVDthèque. Sauf si tu aimes les numéros d'actrices histrioniques et les films de John Waters, dont c'est un intéressant précurseur...
Ben voilà, c'est un de mes problèmes :oops:

:arrow:
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Max Schreck a écrit :
Jeremy Fox a écrit :2- Je pense que tu te trompes, c'est Ray Kellog, le co-réalisateur de ce navet
Selon Imdb, il y a participé sans être crédité. Il faudrait se renseigner ailleurs.

EDIT : rien à voir, mais en allant jeter un oeil sur le générique du film, je découvre que Bruce Lee et Chuck Norris sont crédités en tant que chorégraphe et performer arts martiaux !
En même temps, vu la filmo de LeRoy, je le vois mal sur un film comme celui de Wayne
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Message par Tom Peeping »

blabla
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Message par Lord Henry »

Max Schreck a écrit : Gold diggers of 33 n'est-il pas un des meilleurs films à mettre en scène les chorégraphies géométriques de Busby Berkeley, en plus d'avoir un rythme, des personnages et une histoire palpitants ?
Il me paraît bien fondé d'affirmer que Busby Berkeley se mettait en scène tout seul.

A ses coréalisateurs étaient uniquement dévolues les scènes non musicales.
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Tom Peeping
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Message par Tom Peeping »

blaba... :oops:
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Message par Tom Peeping »

Kurwenal a écrit :
Tom Peeping a écrit : Enfin bon, c'est un film à voir une fois, mais pas du tout indispensable dans une DVDthèque. Sauf si tu aimes les numéros d'actrices histrioniques et les films de John Waters, dont c'est un intéressant précurseur...
Ben voilà, c'est un de mes problèmes :oops:
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Message par Max Schreck »

Jeremy Fox a écrit :En même temps, vu la filmo de LeRoy, je le vois mal sur un film comme celui de Wayne
Le Coursodon-Tatave inscrit bien Green Berets dans la filmo de Leroy (coréal. non crédité, précisent-ils). S'ils ne disent pas explicitement qu'il a tourné ou non des scènes retenues, il aurait en tous cas supervisé les cinq mois et demi de tournage.
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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

Je suis complètement d'accord avec Jeremy. Mervyn LeRoy fait partie de ces artisans consciencieux qui parfois s'élèvent au-dessus de leur potentiel pour signer des films formidables. J'ai aussi une préférence pour ses polars sur fond social qui font partie de ce que les USA ont produit de plus percutant dans les années 30 (Little Caesar, Je suis un évadé, La ville gronde). Il s'est coulé tranquillement dans les productions MGM de qualité, bien qu'un peu pépère en effet. Mais absolument rien de honteux.
J'ai revu Quo Vadis récemment. L'honnêteté m'oblige à dire que j'ai trouvé ce film moins exaltant que dans mon souvenir. Mais il a de très beaux restes ! Il faut rappeler également que Anthony Mann fut responsable de plusieurs scènes d'action. :wink:
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

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Une Étrangère dans la Ville (Strange Lady in Town - 1955) de Mervyn LeRoy
WARNER


Avec Greer Garson, Dana Andrews, Cameron Mitchell, Lois Smith, Pedro Gonzalez Gonzalez
Scénario : Frank Butler
Musique : Dimitri Tiomkin
Photographie : Harold Rosson (Warnercolor 2.55)
Un film produit par Mervyn LeRoy pour la Warner


Sortie USA : 12 Avril 1955

Étonnant de voir apparaître la signature de Mervyn LeRoy au générique d'un western, plus habitué que nous sommes à trouver associé son nom au film social ou de gangsters des années 30 ou à toutes sortes de drames psychologiques, familiaux ou romantiques de la Warner puis de la MGM ; Strange Lady in Town sera d'ailleurs son unique incursion dans le genre. En y regardant de plus près, excepté l'époque et les lieux et même si on y rencontre des Tuniques Bleues et des Indiens, si on y côtoie des cow-boys et des mexicains, même si on fréquente les saloons et si l'on s'y bagarre violemment à poings nus... on peut aisément comprendre que certains n'aient pas pensé à inclure ce film au sein du western. Il s'agit en fait d'une mixture de western (sans aucun doute) mais aussi de comédie romantique, de mélodrame familial ainsi que de film religieux, la mayonnaise n'ayant malheureusement pas pris à quelque niveau que ce soit. Il est même assez triste de voir ce grand cinéaste s'être fourvoyé à ce point en réintégrant la Warner (après avoir été fidèle à la MGM durant des années) car son film s'avère être un sacré ratage (comme d’ailleurs la plupart de ceux qui suivront malgré des idées de départ souvent intéressantes) ; d'où son passage sous silence dans une majorité des cas lorsque l'on aborde la filmographie du réalisateur. Que ce film ne soit pas plus souvent mis en avant est ainsi tout à fait justifié.

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1880 au Nouveau Mexique. Des Cow-boys voient arriver, étonnés, au milieu de leur campement, une superbe femme rousse très élégamment vêtue. Il s'agit de Julia Garth (Greer Garson) qui, en provenance de Boston, vient exercer sa profession de médecin dans la région. Sa diligence s'étant renversée, elle est venue leur demander de l'aide. Fatiguée de l'intolérance des hommes de l'Est envers les femmes, elle a décidé de s'installer à Santa Fe pour changer de vie surtout qu'elle a de la famille dans le coin, en l’occurrence son frère David (Cameron Mitchell), lieutenant dans la cavalerie. Elle trouve à se loger près d'une mission tenue par le père Gabriel Mendoza (Walter Hampden). Par son efficacité (elle réussit à soigner les yeux d'un enfant quasi aveugle), son charme et sa gentillesse, elle obtient assez vite du succès auprès des pauvres gens. Cela rend jaloux Rork O'Brien (Dana Andrews), le médecin de la contrée, qui l'accuse de lui soutirer tous ses clients. Julia n'est pas étonnée par ce fait, ayant été précédemment mise en garde de la rudesse et de la misogynie de cet homme par la fille de ce dernier (Lois Smith) qu'elle avait rencontré lors d'une de ses visites à son frère ; en effet, la jeune Spurs O'Brien aimerait bien se faire épouser de David qui va malheureusement suivre une mauvaise pente, se liguant avec des voleurs de chevaux. Avant de régler les problèmes de son frère et d'apaiser les conflits qu'elle a avec son principal rival en médecine, Julia en aura profité pour soigner quelques célébrités tels Billy the Kid ou le Général Lew Wallace. Sans elle, nous n'aurions ainsi jamais pu lire 'Ben-Hur'...

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Nous n'aurons ensuite plus jamais l'occasion de rencontrer de nouveau le cinéaste au sein de ce parcours ; alors ne restons pas sur une mauvaise impression de Mervyn LeRoy et rappelons rapidement de quoi il était capable en dehors de nous avoir délivré un mauvais western. Ce fut quand même l'homme qui nous avait offert l'un des films les plus puissants du début des années 30, l'inoubliable Je suis un évadé (I was a Fugitive from a Chain Gang), l'un des plus célèbres films de gangsters avec Le Petit César (Little Caesar), l'une des meilleures et des plus grinçantes comédies musicales de la Warner avec Chercheuses d'or 1933 (Gold Diggers of 1933), l'un des films pré-code les plus réjouissants avec Three on a Match. Passé à la MGM en changeant totalement de ton et de style, il nous donnera encore de beaux moments de cinéma : le superbe mélo romantique La Valse dans l'Ombre (Waterloo Bridge) ou ce sommet du film familial cher au studio du lion : Les 4 Filles du Dr March (Little Women). Nous pourrions encore citer Ville haute, Ville Basse (East Side, West Side), superbe drame au casting quatre étoiles, La Première Sirène (Million Dollar Mermaid), l'un des meilleurs ‘musicals’ avec Esther Williams ou encore Quo Vadis, intéressant péplum ne serait-ce que pour la composition halluciné de Peter Ustinov. Bien évidemment, cette imposante filmographie ne contient pas que de bons films mais suffisamment pour que ce cinéaste ait sa place tout à fait méritée dans les annales de l'histoire du cinéma. C'est pour cette raison que nous n'allons pas nous appesantir trop longtemps sur ce pseudo-western, moralisateur et un peu niais.

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Une femme qui se trouve être le protagoniste principal d'un western, ce n'était déjà pourtant pas banal même s’il y eut quelques célèbres antécédents (Johnny Guitar) ; les personnages de Julia (femme brillante ayant étudiée la médecine en Europe d’où elle ramène de nouvelles méthodes vues avec méfiance) et de Spurs (garçon manqué se moquant des réactions réactionnaires de son père) permettent aux auteurs de lancer des messages progressistes quant à la place de la femme dans la société ainsi que de vilipender la misogynie ambiante à l’époque et l’ignorance des ‘mâles’ quant aux capacités des femmes à exercer les mêmes professions qu’eux. Seulement, c'est souvent asséné sans nuances au sein de scènes intempestivement bavardes ou au contraire avec une trop grande légèreté (presque avec insignifiance), par l'intermédiaire de la rivalité/attirance gentillette entre Dana Andrews et Greeer Garson à la façon d'une comédie américaine, le spectateur sachant pertinemment qu'avant la fin du film, les deux adversaires se jetteront dans les bras l’un de l’autre. Au sein d’un scénario parfaitement prévisible, le pauvre Dana Andrews se voit obligé de déclarer sa flamme au cours d’une séquence ridicule où, assis derrière son piano, il fait sa demande en mariage en récitant un poème. Mais le scénariste Frank Butler (pourtant auteur du très beau Whispering Smith) fera encore plus gratiné dans la balourdise et la niaiserie avec la mort du prêtre ; il n'aurait plus manqué que les chœurs célestes pour en faire un monument de ringardise ! Quant au petit indien aveugle à la voix d’ange, nous ne sommes guère éloigné de Joselito. Il est clair qu’au milieu de tout ce salmigondis, les amateurs d’action se sentiront blasés d’autant que quant elle arrive, c’est à coups de vilaines transparences comme lors de la ‘course’ de buggy.

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Le film aurait pu éventuellement donner lieu à une chronique villageoise à la façon de Stars in my Crown de Jacques Tourneur mais ce n’est même pas réussi à ce niveau non plus, les auteurs ayant surtout centré leur histoire sur Greer Garson qui, impassible, passe tous les obstacles avec un calme olympien au travers d’une suite de séquences s’éternisant plus que de coutume. L’actrice est loin d’être mauvaise mais ce que le scénariste donne à faire à son personnage (proche de celui Marie Curie déjà interprété par l’actrice) ne s'avère guère captivant. Et puis, la Warner, fidèle à 'son style westernien', ne peut s’empêcher d’injecter à l’ensemble un humour balourd (avec notamment l’insupportable comédien Gonzalez Gonzalez) rendu encore plus indisgeste par les traits appuyés de la musique de Dimitri Tiomkin qui, hormis la chanson du générique chantée par Frankie Laine, ne restera pas dans les annales elle non plus. Bondieuserie et leçons de morale à gogo : "courage fuyons" ; d’autant que plastiquement, le film est loin d’être mémorable à l’image de l’utilisation ‘platounette’ du scope. Une actrice principale qui fait ce qu’elle peut face au reste d'un casting bien terne et quelques situations intéressantes pour un western dans l’ensemble plutôt mauvais, en tout cas tout à fait dispensable hormis pour ceux qui feraient une thèse sur le féminisme au cinéma. Pour l’anecdote, c’est grâce à l’hospitalisation de Greer Garson pendant le tournage que Mervyn LeRoy a pu aller remplacer John Ford (hospitalisé lui aussi) sur celui de Permission jusqu’à l’aube (Mister Roberts).

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Lord Henry a écrit :
Max Schreck a écrit : Gold diggers of 33 n'est-il pas un des meilleurs films à mettre en scène les chorégraphies géométriques de Busby Berkeley, en plus d'avoir un rythme, des personnages et une histoire palpitants ?
Il me paraît bien fondé d'affirmer que Busby Berkeley se mettait en scène tout seul.

A ses coréalisateurs étaient uniquement dévolues les scènes non musicales.
Sauf que les scènes non musicales de Gold diggers 1933 sont ici tout aussi énergiques et réussies que les magnifiques chorégraphies de Berkeley. Vraiment, à la Warner, LeRoy possédait un réel punch qu'il a un peu perdu par la suite.
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