Mervyn LeRoy (1900-1987)

Message par **Jeremy Fox** » 4 déc. 03, 07:34

Geoffrey Firmin a écrit :
Beule a écrit :Quel casting oui Mais c'est Stanwyck et pas Grahame, non?
Stanwyck

Oui, un petit oops, je le savais mais elles se ressemblent je trouve et je me suis mélangé les pinceaux en écrivant. Effectivement, quel casting

Ambroise · Message par **Ambroise** » 30 août 04, 12:58

Little Caesar (Mervyn Le Roy)

Un des tout premiers films de gangsters, pré-Scarface. Le film a une place importante dans l'histoire du cinéma car il quasiment lancé un genre, avec ses stéréotypes. Mais il est aussi la preuve que classique et chef d'oeuvre ne sont synonymes.
En effet, Little Caesar a très mal vieilli. La mise en scène est statique, c'est bavard et il n'y a pas beaucoup d'action.
Par contre, il révèle un des plus grands acteurs de cinéma, déja génial dans ce film: Edward G.Robinson.

Message par **Jeremy Fox** » 17 oct. 04, 17:08

Venant de découvrir avec émerveillement son Little Women (Les 4 filles du Dr March), j'aurais voulu en savoir un peu plus sur ce cinéaste dont je n'ai vu que quelques films, tous ceux que je cite ci-après.

Dans les années 30, à la Warner, il a connu une grande popularité avec ses puissants drames sociaux et s'avèra comme un maître du réalisme. Il réalisa des petits films nerveux et rapides, d'une modernité assez étonnantes tels Little Caesar qui nous faisait découvrir Edward G Robinson, Three on a match avec Joan Blondell et Bette Davis, Je suis un évadé, étonnant film à portée sociale, ou ,dans le musical, le superbe et délurée Chercheuses d'or 1933, chorégraphié par Busby Berkeley, d'une impertinence assez rare pour l'époque. Il réalisera encore un bon drame avec Quand la ville gronde en 1937 puis passera à la MGM où il se spécialisera surtout dans le mélodrame. J'ai des souvenirs assez ému du célèbre Valse dans l'ombre (Waterloo Bridge) avec Vivian Leigh et Robert Taylor, et trop lointain de ce tire-larme qu'était Blossoms in the dust. Without reservations prouvait que John Wayne n'était pas fait pour la pure comédie puis vint ce charmant et adorable Little Women suivi, dans un tout autre genre du non moins réussi Ville haute ville basse avec un casting étonnant (Ava Gardner, James Mason, Cyd Charisse, Van Heflin, Barbara Stanwick...) et d'un péplum pas si mauvais qu'on a voulu le dire, surtout grâce à l'interprétation étonnante d'un Peter Ustinov hallucinant en Néron : Quo Vadis. Les rois de la couture était un bon remake du Roberta avec Fred Astaire et La première sirène, véhicule pour Esther Williams, était loin d'être désagréable. En 1955, il réalise avec John Ford, le terne et ennuyeux Permission jusqu'à l'aube et revient en force en 1959 avec l'excellent polar-réaliste dans la lignée des Hathaway des années 40 : The FBI Story.

A son actif, un professionnalisme rarement pris en défaut, une réputation de méticulosité qu'on retrouve dans la perfection technique de ses réalisations, une utilisation parfaite du technicolor et une facilité d'adaptation aux équipes techniques des studios avec qui il a le plus travaillé, la Warner (pour la partie de sa filmo la plus réputé) et la MGM chez qui il a réalisé un nombre impressionnant de films très mal perçus et jugés mais que je trouvent pour la plupart plus qu'honorables. Aucun génie mais la patte d'un artisan consciencieux qui donnera quelques perles.

En auriez vous vu d'autres et votre avis sur ceux-ci, entre autres les célèbres Jonhnny Eager, Random Harvest, Trente secondes sur Tokyo... ?

Il me reste encore en VHS à regarder, son western, Strange lady in town que je vais me faire un plaisir de regarder dans la semaine

Merci

Message par **Jeremy Fox** » 17 oct. 04, 17:17

Les 4 filles du Docteur March de Mervyn Leroy

Niais, larmoyant, tire-larme, ennuyeux, bavard, pénible, lourd... voici tout les adjectifs que j'ai lu après avoir recherché des articles sur ce film dans mes bouquins.

Je dois avoir une âme de midinette car ce film pétri de bons sentiments m'a semblé magique. Magnificience du technicolor (et le DVD warner All zone lui rend magnifiquement hommage), professionalisme du réalisateur, et perfection de l'interprétation m'ont comblé. June Allsyson est une nouvelle fois extraordinaire, Margaret O Brien aussi émouvante que dans Meet me in St Louis, Liz Taylor et Janet Leigh ravissante et toujours aussi talentueuses.

Belle musique de Adolph Deutsh, perfection technique du département artistique de la MGM (oh ces costumes, ces décors...), bref, un film idéal pour les fêtes de fin d'années.

Je me suis souvent demandé qui de June Allyson ou de Margaret O'Brien m'avait le plus souvent fait venir quelques larmes aux bords des yeux : dans ce film elles sont toutes les deux de la partie et m'ont fait craquer lors de leur dernières scènes ensemble.

Aucun génie mais une certaine perfection d'artisan consciencieux qui m'a ravie plus que je ne l'espérais

Merci à Kurwenal de m'avoir mis la puce à l'oreille pour l'achat que je ne regrette pas

frédéric · Message par **frédéric** » 17 oct. 04, 17:19

Pas vu beaucoup de ses films un cycle chez Brion s'impose non ????

frédéric · Message par **frédéric** » 17 oct. 04, 17:21

Excepté LA PREMIERE SIRENE qui n'est pas désagréable effectivement et QUO VADIS ? est un péplum un peu long mais tout à fait regardable.

Commissaire Juve · Message par **Commissaire Juve** » 17 oct. 04, 17:23

Waterloo Bridge... méga mélo... grand souvenir (je l'ai en LD). Vivien Leigh y est très joliment filmée !

Lord Henry · Message par **Lord Henry** » 17 oct. 04, 17:28

Il aura signé un grand film, They Won't Forget, et le meilleur de sa filmographie est effectivement à chercher du côté de la période Warner de ses débuts.

Son passage à Culver City ne lui a guère réussi artistiquement - pour peu qu'il eût jamais eu dans ce domaine quelque ambition.

Message par **Jeremy Fox** » 17 oct. 04, 17:31

Lord Henry a écrit : Son passage à Culver City ne lui a guère réussi artistiquement - pour peu qu'il eût jamais eu dans ce domaine quelque ambition.

L'ambition de bien faire son travail, ce qu'il réussit la plupart du temps je trouve.

Lord Henry · Message par **Lord Henry** » 17 oct. 04, 17:32

Si je devais caractériser ses années à la MGM, je parlerais de professionnalisme pantouflard.

Message par **Jeremy Fox** » 17 oct. 04, 17:38

Lord Henry a écrit :Si je devais caractériser ses années à la MGM, je parlerais de professionnalisme pantouflard.

Je te l'accorde mais j'avoue marcher à ce classicisme pépère

De toute façon, dès que le technicolor est bien utilisé, je craque (Quo Vadis est magnifique aussi de ce point de vue

)

Kurwenal · Message par **Kurwenal** » 17 oct. 04, 18:06

Lord Henry a écrit :Si je devais caractériser ses années à la MGM, je parlerais de professionnalisme pantouflard.

Dans ce cas, vive les charentaises

Kurwenal · Message par **Kurwenal** » 17 oct. 04, 18:53

Et que vaut ce Bad Seed que certains sur le forum ont acheté ?

Tom Peeping · Message par **Tom Peeping** » 17 oct. 04, 19:05

Kurwenal a écrit :Et que vaut ce Bad Seed que certains sur le forum ont acheté ?

Un sommet de "camp". Le film est tiré d'une pièce de théâtre à succès des années 50 au thème outrancier : une sale gamine, furieuse de n'avoir pas gagné le premier prix de "bonne conduite" à l'école, se met à assassiner ceux qui sont en travers de son chemin. Tout est traité très sérieusement, dans une mise en scène terriblement classique et avec des comédiens (presque que des femmes + la blonde gamine) qui en font des tonnes et des tonnes. Le contraste entre le ridicule de l'histoire et le sérieux de la réalisation font tout le sel du film, pris au 15e degré. Et il faut voir la petite Patty McCormack, mauvaise comme la gale, comploter contre sa bonne et grosse tante, sa voisine alcoolique ou son jardiner débile... Un drame insupportable mais une comédie hilarante...

Max Schreck · Message par **Max Schreck** » 17 oct. 04, 19:12

Jeremy Fox a écrit :
Lord Henry a écrit :Si je devais caractériser ses années à la MGM, je parlerais de professionnalisme pantouflard.
Je te l'accorde mais j'avoue marcher à ce classicisme pépère

De toute façon, dès que le technicolor est bien utilisé, je craque (Quo Vadis est magnifique aussi de ce point de vue )

Moi aussi j'aime bien Quo Vadis, qui est plutôt un bon peplum par l'ambition de son sujet et ses acteurs (Deborah Kerr porte très bien la tunique). Mais comparé à des réussites incontestables, même si plus tardives, comme Spartacus, Ben Hur ou La Chute de l'Empire romain, le film se révèle bien mou du genou.

Gold diggers of 33 n'est-il pas un des meilleurs films à mettre en scène les chorégraphies géométriques de Busby Berkeley, en plus d'avoir un rythme, des personnages et une histoire palpitants ?

Enfin, n'oublions pas que sa carrière s'est achevée avec sa co-réalisation du Green Berets de John Wayne, que je n'ai pas vu mais dont tout le monde s'accorde à dire que c'est très mauvais.