Buster Keaton (1895-1966)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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hansolo
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Re: Buster Keaton (1895-1966)

Message par hansolo »

Extrait de la chronique de 1kult.com
"Les Feux de la rampe (dont on raconte que Chaplin aurait réduit considérablement son rôle par jalousie)"

J'aimerais en savoir plus sur la part mythe/réalité de cette remarque...
Les affirmations du "Tavernier/Coursodon" reposent-elle sur des éléments concrets (personnage plus etoffé dans le scénario original, scènes non intégrées au film?) - car en l'etat cela m'apparait comme des affirmations gratuites. La presence de Keaton est un atout du chef d'oeuvre de Chaplin et je me demande bien pourquoi Chaplin aurait souhaité la presence de Keaton pour ensuite alterer sa prestation ...

En tout cas je n'ai jamais eu un tel sentiment à chaque fois que je regarde Limelight, le duo Chaplin/Keaton dans le film etant un pur bonheur!!
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cinephage
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Re: Buster Keaton (1895-1966)

Message par cinephage »

J'avoue que la chose est surprenante, Chaplin supervisant son script, pourquoi irait-il chercher Keaton si c'est pour réduire son rôle ?? Surtout qu'à l'époque du film, Keaton, quasiment oublié, n'était plus en mesure de faire de l'ombre à Chaplin, qui était très connu.
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Re: Buster Keaton (1895-1966)

Message par bruce randylan »

C'est lors des premières projections que Chaplin aurait perçu que le public réagissait de manière bien plus enthousiaste aux apparitions de Keaton qu'au sienne dans les scènes où ils sont tous les deux à l'écran. :wink:

Il y a beaucoup de légende urbaine derrière cette affaire mais il existe évidement aucune trace officielle. La veuve de Keaton revient sur l'affaire dans sa biographie, calmant le jeu en remerciant avec élégance Chaplin d'avoir donné un rôle à Keaton... Mais elle dément rien sur les coupures qu'aurait subi le personnage de Keaton.
Par ailleurs, le films lors de son avant-première faisait 10 minutes de plus que la version qu'on connait aujourd'hui...
CQFD ?
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cinephage
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Re: Buster Keaton (1895-1966)

Message par cinephage »

La chose s'explique mieux, merci. :D
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Re: Buster Keaton (1895-1966)

Message par Alphonse Tram »

bruce randylan a écrit :Ce ne sont pas des muets :wink:
Si ma mémoire est bonne, le doc de Kevin Brownlow indique que ce sont pour la majorité des remakes de ses court-muets avec un budget bien inférieur et une mise en scène moins inspirée mais Keaton tente de perfectionner plusieurs gags, de les enrichir et il semblerait qu'il y arrive à plusieurs reprises.
Je n'étais pas sûr. Merci pour les précisions :D
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hansolo
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Re: Buster Keaton (1895-1966)

Message par hansolo »

bruce randylan a écrit :C'est lors des premières projections que Chaplin aurait perçu que le public réagissait de manière bien plus enthousiaste aux apparitions de Keaton qu'au sienne dans les scènes où ils sont tous les deux à l'écran. :wink:

Il y a beaucoup de légende urbaine derrière cette affaire mais il existe évidement aucune trace officielle. La veuve de Keaton revient sur l'affaire dans sa biographie, calmant le jeu en remerciant avec élégance Chaplin d'avoir donné un rôle à Keaton... Mais elle dément rien sur les coupures qu'aurait subi le personnage de Keaton.
Par ailleurs, le film lors de son avant-première faisait 10 minutes de plus que la version qu'on connait aujourd'hui...
CQFD ?
Alternate version for Limelight
When the film was released in 1952, it ran 141 minutes. It had been in distribution for several months, when Chaplin recalled film prints and deleted a scene in which Calvero leaves the sleeping Thereza, and goes to a bar, where he meets his old friend, Claudius, the armless violin player, who gives Calvero money. The film ran 137 minutes after this scene was edited out. In the ending credits, there is still a billing for Stapleton Kent as Claudius, even though he is not seen in current versions of the film. The excellent Image/David Shepard DVD version is the 137 minute version, but it presents the deleted scene as an extra feature.
J'ai un peu du mal a croire qu'une réaction du public différente entre le personnage incarné par Keaton et Calvero ait pu être analysée, puisque les scènes où on les voit sont particulierement courtes et ils apparaissent en même temps!
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Re: Buster Keaton (1895-1966)

Message par bruce randylan »

La version présentée à l'avant-première de Londres durait 147 minutes au lieu des 141 de la première exploitation et donc des 137 actuelles.
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Re: Buster Keaton (1895-1966)

Message par allen john »

One week (1920)

Donc, pas content de son premier court métrage personnel The high sign, qu'il juge imparfait, Keaton réussit à obtenir de son ami et producteur Joe Schenck de retourner au charbon, pour faire un film qu'il sortira en premier: il veut marquer le coup, et promettre au public du solide. Il obtient, avec One week, du TRES solide. C'est même parfait: sorti en France sous le nom un peu impropre de La maison démontable, One week ne fait pas mentir son titre original, et utilise pour structurer le film un calendrier qu'on effeuille, et dont la première image est justement le premier plan du film. cet accessoire temporel et chronologique s'avère aussi être un symbole de domesticité, et ça tombe bien, puisque la suite nous conte les aventures de deux jeunes mariés, Keaton et Sybil Seely, qui se voient offrir à l'issue de la cérémonie un cadeau très pratique: une maison préfabriquée. Mais l'ancien petit ami éconduit de la jeune femme se venge en intervertissant les numéros des caisses qui contiennent les éléments de la maison afin d'en rendre la construction hasardeuse...

Le film n'a pas la moindre graisse, et Keaton utilise la maison pourtant difforme et biscornue au grand bénéfice d'un film qui avance logiquement sur ses 22 minutes, truffé de gags sans qu'aucune scène soit indigeste, et le tout joué avec précision par les acteurs. La maison fournit un grand nombre d'occasions pour les gagmen de s'en donner à coeur joie: On sait que l'équipe de Keaton était composée de fameux virtuoses, Keaton, Eddie Cline et Clyde Bruckman en tête, mais l'occasion de se laisser aller tout en restant logique et réaliste, avec un sujet pareil, était trop belle: la maison a donc, à l'étage, des portes qui s'ouvrent sur l'extérieur, les accessoires de cuisine sont aussi à l'extérieur, les fenêtres semblent tout droit sorties d'un film expressioniste Allemand, etc... Chaque séquence exploite une pièce ou une particularité de la maison qui rend fou, et on appréciera l'ingéniosité de Keaton, qui trouve des solutions quelquefois inattendues, toujours excentriques mais aussi toujours géniales...

Les actrices des films de Keaton sont généralement oubliées, parlons donc de Sybil Seely, celle qui a à mon sens le mieux réussi à incarner la partenaire de Buster dans certains de ses films. Ce n'est sans doute pas une grande actrice, mais elle est physiquement une réponse idéale à Keaton, petite, aux traits simples, et aux gestes sans exagération. Keaton et son partenaire Eddie Cline la dirigent à la perfection, elle partage le temps de pellicule avec Buster, et le couple est plausible du début à la fin. Bien sur, c'est au mieux une ravissante idiote, mais le film offrant l'image physique de la désagrégation littérale du confort marital, sous le couvert de cette maison sans queue ni tête, c'est d'autant plus approprié... D'ailleurs, la plupart des films de Keaton s'intéresseront plus à la séduction avant le mariage qu'à la vie commune. Le couple, toutefois, fait front, et j'aime particulièrement le plan qui voit les deux jeunes mariés se réveiller au lendemain de la tempête, après avoir passé la nuit dehors, dans l'impossibilité de rentrer dans cette maison-derviche... nous voyons l'effet de la tempête sur la maison, encore plus biscornue qu'avant, mais eux vont se retourner pour la voir, et tombent dans les bras l'un de l'autre. Durant ce film, Sybil fait donc comme son mari, elle construit cette maison sans trop se poser de questions sur le résultat obtenu, commettant parfois des digressions en dessinant des petits coeurs sur le mur de la maison. Elle offre même à Keaton un gag lié à la nudité, le seul passage francheemnt absurde du film, puisqu'elle demande littéralement au caméraman de cacher l'objectif pendant qu'elle sort nue de la baignoire afin de rattraper le savon... De son coté, Keaton prouve à quel point il sait habiter ses films physiquement, payant de sa personne avec la précision qu'on lui connait. chaque séquence recèle une trouvaille dans ce sens, et on verra avec plaisir la progression des tâches physiques à accomplir, de plus en plus difficiles, de plus en plus drôles aussi. Le point culminant est sans doute le moment ou cette maison tourne sur son axe à la faveur d'une tempête, et Keaton cherche à y entrer, en visant la porte, mais ratant son coup un certain nombre de fois; parmi les autres gags les plus notables, on remarque une préfiguration du plus fameux moment de Steamboat Bill Junior (1928): un pan de mur tombe sur Keaton imperturbable: la fenêtre lui permet d'être indemne. dans un ordre d'idées équivalent, Joe Roberts arrive à la maison avec un piano, et le jette littéralement suir Buster, qui reste coincé pendant quelques instants. Ca a lair très réel, et ça l'est probablement.

Le film est aussi célèbre pour une fin parfaite, dans laquelle Keaton montre son talent pour l'accumulation de situations: une fois qu'ils ont appris que la maison est construite au mauvais emplacement, le couple tente de la déplacer, et la maison se retrouve coincée sur les rails. A l'horizon, un train se profile... jetez-vous sur le film, je n'en dirai pas plus.
Dernière modification par allen john le 16 févr. 11, 13:23, modifié 1 fois.
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Re: Buster Keaton (1895-1966)

Message par allen john »

The high sign (1920)
http://allenjohn.over-blog.com/article- ... 34921.html

Convict 13 (1920)

Après la réussite de One week, tout s'est passé comme si Buster Keaton avait été débarrassé d'un poids impressonnant, et le film suivant est beaucoup moins rigoureux, à tous les niveaux. mais il recèle quand même de solides moments de Keatonerie, et grace au bon vieux truc du rêve, il nous permet d'avoir accès à ce fameux sens de l'absurde sans limite qui a fait une bonne part de sa réputation, et qu'il doit en partie à ses années de formation auprès de Roscoe Arbuckle...

Donc, Convict 13 s'appelle en Français Malec champion de golf, et si le stupide titre Français rend bien compte de l'essentiel de la première bobine, même si Buster n'est en aucun cas un champion, le titre original quant à lui se concentre plus sur la deuxième partie: Buster y joue un golfeur, venu pratiquer son sport favori sur un terrain situé pas trop loin d'une prison. Un détenu s'évade, et échange ses vêtements avec lui. Lorsque les gardes à la poursuite de l'évadé interviennent, ils emportent donc notre héros, bien sur.

Sur ce canevas, viennent se greffer un certain nombre de situations. Bien sur, Buster est amoureux, d'une jeune femme jouée par Sybil Seely (qu'il cherche à épater en jouant au golf), et celle-ci se révèle dans la seconde partie être la fille du directeur de la prison... Sinon, alors que le héros a échangé son uniforme de détenu contre celui d'un garde évanoui, un autre détenu (Joe Roberts) commence une mutinerie impressionnante, et Buster va jouer un grand rôle dans sa capture, mais la mutinerie va s'étendre à tous les autres prisonniers malgré tout....

C'est du grand n'importe quoi, donc, et non seulement une scène finale va révéler que tout cela n'est qu'un rêve, mais la logique de l'ensemble est celle du délire des rêves, le principal vecteur étant ici celui de l'échange de vêtement. Buster déguisé en golfeur agit comme un golfeur, en détenu comme un détenu, et en gardien, comme un représentant de la loi. le film est dminé par l'humour physique et sportif, avec des gags joyeusement idiots (la fessée administrée au poisson après lui avoir fait restituer une balle de golf qu'il avait avalé, la corde pour pendre le condamné, remplacée par un élastique), et des prouesses: le plus impressionnant serait selon toute vraisemblance une trouvaille de Joe Keaton, le père (d'ailleurs présent parmi les prisonniers ici): Keaton assomme les mutins les uns à la suite des autres en faisant tournoyer une corde au bout de laquelle un boulet est attaché: un ballet à la précision redoutable...

L'humour noir est déja présent, avec une scène au cours de laquelle, venu se réfugier dans la prison pour échapper aux gardiens, Buster apprend qu'étant le numéro 13, il va être exécuté le jour même. S'ensuivent diverses mesures, et en particulier l'exécuteur (Eddie Cline) lui trouve le cou parfait pour être pendu... Les scènes de la poursuite entre les gardiens et le faux détenu sont une prémonition de Cops (1922) et Seven chances (1925) dans lesquels Buster sera aussi poursuivi, respectivement par des policiers, et des femmes en colère. Mais ici, les gardiens ne sont qu'une dizaine. Toutefois, on trouve ici un gag qui sera absent des deux films en question: rejoint par la troupe de gardiens disciplinés, et se trouvant de fait à leur tête, Buster change de direction comme à la parade, immédiatement imité par tous les hommes en uniforme...

Bon, voilà, Buster Keaton rode son style, et s'essaie à diverses expériences. Ce film loufoque n'a pas la maitrise des deux récédents, mais il porte en lui des promesses, qui en plus seront tenues par les films qui suivront, et 'est déja beaucoup. On voit en plus avec plaisir l'équipe se complétéer et revenir pour notre plus grand plaisir: outre Joe Keaton, il y a aussi joe Roberts dans un rôle spectaculaire, la jolie Sybil seely, et l'apparition d'Eddie Cline. On est bien dans l'univers de Buster Keaton, c'est sur.

The scarecrow (1920)

Keaton aime a encadrer ses films d'une manière unique et a souvent cherché des débuts ou des fins qui marquent, sans pour autant qu'ils aient un rapport évident avec le reste du film. ici, c'est un intertitre bateau, nous annonçant la lente montée du soleil au matin, suivi d'un plan animé nous montrant un soleil extrêmement pressé. La séquence qui suit est étrange, et totalement détaché edu reste du film, à part pour un détail: dans ce film, Joe Roberts et Buster Keaton vivent ensemble, n'étant antagonistes que sur un seul point, qu'on verra plus tard. C'est à ma connaissance le seul cas de film dans lequel ils ne soient pas des ennemis (si on s'en tient aux courts métrages qui permettent à Roberts de développer un personnage, par opposition à One week, ou Roberts n'a qu'une apparition), et le lien entre les deux est mal défini. Un plan nous permet d'établir une hypothèse: il se peut, tout simplement, qu'ils soient frères.

Ils habitent dans une maison ou tout est rationnalisé, automatisé, avec une ingénierie compliquée mais fonctionnelle, dont ils usent calmement, surement et sans heurts. ils en sont probablement les co-inventeurs, mais la vision de ces cinq minutes est hallucinante: chaque objet a deux ou trois utilités, tel le fourneau-gramophone, ou la table qui une fois retournée debient un cadre attaché au mur. un ensemble de cables accrochés au plafond leur permet d'avoir accès durant le repas au poivre, sel, etc... C'est le Buster ingénieur que l'on retrouve, celui qui ne cherche pas à nous faire rire aux larmes, mais bine à nous épater. D'ailleurs, une fois quittée la maison, les deux hommes se sretrouvent dans un film bien plus traditionnel: ils sont tous les deux amployés dans une femre, et courtisent la même jeune femme (Sybil Seely), dont le père, un vieux bougon brutal, est joué par un vieux bougon brutal: Joe Keaton.

Le reste du film conte donc la rivalité pas trop agressive entre les deux hommes pour gagner le coeur de la belle. Celle-ci est mise à contribution en particulier pour improviser un pas de danse qui va conduire à une série de quiproquos. Alors qu'elle danse, elle tombe nez à nez avec roberts, un peu embarrassé. Elle lui demande assistance sur son baller, et Buster arrive et les trouve enlacés. Il se lance dans une lamentable grande scène de jalousie ultra mal jouée, prouvant que le propos de ce film est surtout de s'amuser un peu... j'en retiens pourtant des gags étranges et attachants, tel cette course-poursuite entre Buster et le chien Luke (De Roscoe Arbuckle) ou ce beau plan qui voit la jeune fille faire son choix, et enlacer enfin Buster. Celui-ci, totalement immobile et apparemment impassible, manifeste son émotion en fermant les yeux quelques secondes... Sinon, le final voit le jeune couple dans une moto avec side-car, embarquer un prêtre, qui les marie, mais l'équipage se retrouve dans une rivière, donc dans l'eau, élément Keatonien par excellence (TOUS SES FILMS!!!!). La mariage, oui, mais une fois marié, semble-t-il nous dire, tout tombe à l'eau!!

Voilà, c'est le 4e film de Buster Keaton, sorti en 1921, et l'équipe est en place. De grandes choses vont bientôt pouvoir à nouveau se jouer après ces aimables mais un peu maigres amusements... Pour finir, le titre est du au déguisement d'épouvantail que keaton est à un moment amené à utiliser pour échapper à son poursuivant canin.
Dernière modification par allen john le 16 févr. 11, 13:30, modifié 1 fois.
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Re: Buster Keaton (1895-1966)

Message par someone1600 »

Tu as vu ces films comment parce que tu me donnes vraiment envie de les voir. :? :D
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Re: Buster Keaton (1895-1966)

Message par allen john »

someone1600 a écrit :Tu as vu ces films comment parce que tu me donnes vraiment envie de les voir. :? :D
Les films sont largement disponibles. En France, il y a le coffret Arte de l'intégrale des courts métrages d'Arbuckle avec Keaton, puis de Keaton seul. en GB, Masters of Cinema a fait la même chose. enfin, il ya les DVD Kino qui contiennent souvent ces films en bonus. Sinon, Youtube, sans doute...
:D
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Re: Buster Keaton (1895-1966)

Message par hansolo »

allen john a écrit :Sinon, Youtube, sans doute...
:D
Tout a fait, c'est sur YT que j'ai découvert un bon nombre de courts avec Keaton! Et souvent dans une qualité très correcte!
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Re: Buster Keaton (1895-1966)

Message par someone1600 »

Bon j'essaierai sur youtube alors. :wink:
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Re: Buster Keaton (1895-1966)

Message par hansolo »

someone1600 a écrit :Bon j'essaierai sur youtube alors. :wink:
YT et sites analogues (DailyM, GoogleVideo et consorts)
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Re: Buster Keaton (1895-1966)

Message par allen john »

Neighbors (1920)

La perfection aussi bien technique qu'artistique de Neighbors est une source de pur bonheur: Keaton a mis au point un film qui tourne autour d'une situation géographique particulière, un peu de la même manière que Rear window est conditionné par son décor. La cour partagée par deux familles de voisins dans ce film est un superbe lieu cinématographique, propice à toutes les acrobaties et les installations géniales dont Keaton avait le secret.

L'histoire est assez simple: deux familles vivent les uns à coté des autres, ne s'aiment pas, à l'image des deux pères, interprétés par Joe Keaton et Joe Roberts. et comme ces deux_là sont tout sauf tendres, ça donne rapidement le ton. d'autre part, leurs enfants, Buster et Virginia Fox (La future mrs Zanuck), s'aiment d'un amour pur et naïf, se passant des mots doux par un trou dans le mur. Après diverses disputes, les deux tourtereaux réussissnet à persuader leurs familles respectives de'accepter le mariage, mais c'est un désir mis à mal par les circonstances...

C'est un festival de gags physiques et acrobatiques, avec dès les premières 5 minutes une série de cascades de Buster causées par le jusqu'au-boutisme sadique de son père: c'est difficilement racontable, mais je pense que Keaton a risqué gros, et on mesure l'implication de Buster dans ses films, tout comme on mesure à quel point son enfance, avec un père pareil, a du être terrifiante... Ne manquez pas non plus les interventions spectaculaires (et très minutées) des copains acrobates de l'acteur, qui le tirent d'un mauvais pas vers la fin du film...

http://allenjohn.over-blog.com/article- ... 50438.html
Dernière modification par allen john le 16 févr. 11, 13:32, modifié 1 fois.
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