Le voile des illusions, The Painted Veil (1934) - Richard Boleslawski
Une jeune autrichienne épouse un médecin anglais. Celui-ci l'emmène en Chine, où elle tombe amoureuse d'un autre homme. Une épidémie de choléra s'abat.
Le film est encoe un véhicule pour la vedette Garbo. D'ailleurs dès le générique le ton est donné avec un GARBO (sans Greta) en filigrane présent tout le long de ce générique. Richard Boleslawski ne se contente toutefois pas de mettre en valeur sa vedette dans des plans superbes, il décrit aussi les coutumes chinoises, leurs traditions. Nous sommes dans ce vent d'exotisme qui souffle sur Hollywood. Naturellement le film reste un mélodrame, mais il y a tout de même un souffle épique dans l'histoire avec toute cette évocation de la Chine. De nombreuses scènes montrent des cadrages audacieux, et surprenent par leur beauté. La scène de la procession et de la fête est magnifique visuellement parlant, avec ces gros plans de dragons chinois notamment, tout comme ce plan du visage de Greta Garbo se reflétant ou encore ces plans à travers des claustras. Boleslawski sait aussi donner un souffle épique à sa réalisation, notamment dans les dernières scènes d'émeutes. Garbo joue encore un personnage par qui le scandale arrive mais avec toujours autant de classe et d'élégance. A ses côtés. Herbert Marshall est totalement convaincant en médecin trompé tout comme George Brent en amoureux ténébreux. Un très beau film qui mériterait de sortir en DVD.
Copie TCM
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Je reposte aussi ma critique sur la Reine Christine
La Reine Christine - Queen Christina (1933)
Evocation romancée de la reine Christine de Suède, souveraine au 17ème siècle
L'histoire revue par Hollywood laisse toujours songeur, de la coiffure de la reine Christine qui est celle de Garbo aux raccourcis sur sa vie, même si le fond est exact.
Mais bon, il n'en reste pas moins un superbe film, surtout grâce à Greta Garbo, absolument superbe. Rarement l'actrice n'aura été filmée de si belle manière, ces gros plans qui émaillent tout le film et naturellement celui final axé sur les yeux de l'ex-souveraine. Elle irradie l'écran et est de toutes les scènes. Nous sommes encore dans l'atmosphère pré-code, le côté lesbien de la souveraine est évoquée dans la scène avec sa dame d'honneur et ce baiser certes chaste mais baiser sur la bouche entre les deux femmes. La scène où la reine se remémore sa nuit d'amour et la chambre est aussi un sommet du genre. Puis il y a cette atmosphère, cette femme "masculine" au milieu de tous ces hommes, même quand elle est en robe, elle reste ce garçon manqué qu'elle est censée être.
Rouben Mamoulian filme aussi avec talent ces intérieurs ou ces extérieurs enneigés. Il y a moins de folie sans doute que Von Sternberg quand il filme l'impératrice rouge, mais il y a quand même une sacrée maîtrise dans ces scènes de foule que ce soit celles des réceptions ou surtout la révolte des suédois. Et puis une fois encore il y a Greta Garbo qui illumine chaque plan et subjugue par sa présence, sa voix. Sans doute est-ce le film où elle est la plus belle, mais aussi John Gilbert dont le surjeu fait sourire, ah ces yeux écarquillés ! Il ne faut pas oublier de citer C. Aubrey Smith émouvant serviteur de la Reine. Peut^être pas un chef d'oeuvre du cinéma, mais incontestablement un film magnifique !