Jacques Tourneur (1904-1977)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Répondre
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99608
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Jacques Tourneur

Message par Jeremy Fox »

AtCloseRange a écrit : Wichita (Un jeu risqué) 1956

La copie qui passe sur TCM est très belle et laisse espérer un prochain DVD.
Que tu puisses avoir raison ! Un double programme avec son Great Day in the Morning ne serait pas pour me déplaire :fiou:
Jeff Bailey
Doublure lumière
Messages : 353
Inscription : 18 avr. 04, 19:28
Contact :

Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par Jeff Bailey »

Il existe en DVD espagnol (anglais sans sous-titres) :

http://www.dvdgo.com/product~catgid~45~ ... ichita.htm
Le prisonnier
Assistant opérateur
Messages : 2609
Inscription : 3 sept. 03, 13:45
Localisation : Le village

Re: Jacques Tourneur

Message par Le prisonnier »

Tom Peeping a écrit :Je viens de voir Canyon Passage (Le Passage du Canyon), splendide film de pionniers en Technicolor. Mais je n'ai pas vraiment compris le sens du titre du film. Comme il n'y a pas de canyon, j'en déduis que c'est une métaphore ? La canyon serait ce qui sépare la nature sauvage de la civilisation, les forêts peuplées d'indiens de San Francisco, l'ancien monde du nouveau ? Etrange titre...
Je me pose la même question !

Une réponse plausible serait d'avoir voulu conserver le titre du roman dont est tiré le scénario, alors que ce scénario a complètement transformé l'histoire du roman et ne comporte plus ni passage, ni canyon ? (suppositions gratuites, je n'ai pas lu le roman)
Jean Itard
Doublure lumière
Messages : 311
Inscription : 8 janv. 09, 20:13

Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par Jean Itard »

Image
La flibustière des antilles (Tourneur, 1951)
ATTENTION AUX SPOILERS !
N'étant pas particulièrement amateur des films de pirate, le me dois de faire amende honorable et de signaler la qualité et l'originalité de La flibustière des Antilles, qui est une belle réalisation en Technicolor, servie par une musique impeccable (en particulier revient régulièrement un beau thème romantique) de Franz Waxman.
Image
Ne renonçant pas aux conventions du genre (le terrible Barbe-noire par exemple), Tourneur parvient malgré tout à surprendre en centrant son récit sur une femme, une femme d'action, capitaine d'un bateau de pirate, anticipant en cela, et de beaucoup, les héroïnes des films de Tarantino. Il serait d'ailleurs intéressant de faire la liste des "femmes d'actions" dans le cinéma hollywoodien (j'avoue que ma mémoire et mes connaissances défaillantes me laissent en peine)...
Il faut signaler ici la qualité du jeu de la séduisante Jean Peters, aussi à l'aise l'épée en main que dans les scènes de romance.
Femme au milieu d'hommes (et élevée comme telle), confrontée pour la première fois à l'amour, son personnage me paraît être particulièrement bien écrit.
Ambigüe à souhait, elle appartient un peu à cette catégorie de femmes fatales et à poignes qui abondent à la même époque dans un autre cinéma de genre, le film noir. Il est permis par exemple de voir des correspondances avec une autre Jean, Simmons cette fois, dans Un si doux visage de Preminger.
En même temps, cette femme inconsolable des souffrances de l'amour, est une héroïne romantique...
ImageImage
Sans que cela soit vraiment gênant, je signalerais que Louis Jourdan (que j'aime beaucoup par ailleurs) me paraît, par contre, jouer assez faux
Spoiler (cliquez pour afficher)
(mais probablement encore cela s'explique-t-il par son rôle de traître).
Debra Paget, dont la ressemblance physique avec Jean Peters est assez évidente et contribue à semer le trouble, venant avantageusement, compléter le trio amoureux.
Un trio amoureux classique, certes, mais pas banal, car rendu avec force et entremêlé au récit de piraterie avec beaucoup d'habileté.
Au final, cette histoire romanesque de trahison amoureuse et de passion destructrice se révèle être plus que crédible, touchante. :D
Alligator
Réalisateur
Messages : 6629
Inscription : 8 févr. 04, 12:25
Localisation : Hérault qui a rejoint sa gironde
Contact :

Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par Alligator »

The City Under the Sea (City in the Sea) (War-Gods of the Deep) (Jacques Tourneur, 1965) :

Image

http://alligatographe.blogspot.com/2009 ... r-sea.html
_______________

Une adaptation d'Edgar Allan Poe, une réalisation de Jacques Tourneur, un Vincent Price en potentat malade mental, un cinémascope et un monde souterrain, voilà une série d'éléments bien bandants et qui donnent au final une soupe assez maigre, une grasse désillusion.

La faute en revient essentiellement à un scénario très mal écrit. D'emblée, les dialogues parfois incongrus émaillent un récit qui devient très rapidement fouilli et presque incompréhensible. Impossible alors d'entrer en empathie avec les personnages. David Tomlinson a beau se démener pour faire le clown, il ne parvient pas à donner une véritable chaleur, ni une cadence à un scénario décousu et pas loin d'être non existent. Je m'interroge sérieusement là-dessus. Les acteurs paraissent débiter du texte sans s'intéresser, sans y croire une seule seconde. Vincent Price peine à habiter son personnage à la folie bien ordinaire. Même pas peur! Tab Hunter est d'une platitude confondante. Je l'ai déjà oublié celui-là. Je n'en dirais pas autant de Susan Hart, superbe playmate, un peu vieillissante, joliment vieillissante. Son personnage est inintéressant, ne nous y trompons pas, elle est juste un faire-valoir, le fameux McGuffin de Sir Alfred, le prétexte qui déclenche le périple des deux personnages principaux vers ces mondes souterrains qui rappellent vaguement ceux de "Voyage au centre de la terre" de Levin, mais sans le chatoiement des couleurs, sans le rêve ni le merveilleux du monde imaginé par Verne. Je suppose que les productions AIP ont voulu refaire les succès du "Voyage..." ou bien encore du "20 000 lieues sous les mers" de Fleischer. Là encore, le film patauge en eaux troubles. Les scènes sous-marines sont très longues, épuisantes de nullité et finissent par annihiler les derniers regards conciliants. Les paupières se font lourdes, je n'en puis plus, vite, qu'on en finisse!
Federico
Producteur
Messages : 9462
Inscription : 9 mai 09, 12:14
Localisation : Comme Mary Henry : au fond du lac

Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par Federico »

Bertrand Tavernier a envoyé un article assez émouvant sur sa visite de la tombe de Jacques Tourneur à Bergerac :

http://www.telerama.fr/cinema/jacques-t ... ,56519.php
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
Wagner
Assistant opérateur
Messages : 2257
Inscription : 2 oct. 04, 19:21
Localisation : Dans le temps

Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par Wagner »

Finalement on est vraiment des freaks, à connaître Jacques Tourneur et à considérer ces vieilles bobines des années 1940 comme participant du patrimoine du cinéma.
Image

Ego sum qui sum
boulgakov
Machino
Messages : 1038
Inscription : 8 févr. 08, 08:17
Localisation : Paris

Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par boulgakov »

C'est un peu ce que je n'aime pas chez Tavernier, cette sorte de fétichisme. C'est indéniablement un immense cinéphile, il est juste un peu trop dans le sirop... quand il se lache un peu (dans le positif ou le négatif), ben ça me fait ni chaud, ni froid.
Mathématiques : dessèchent le coeur
Avatar de l’utilisateur
cinephage
C'est du harfang
Messages : 23899
Inscription : 13 oct. 05, 17:50

Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par cinephage »

boulgakov a écrit :C'est un peu ce que je n'aime pas chez Tavernier, cette sorte de fétichisme. C'est indéniablement un immense cinéphile, il est juste un peu trop dans le sirop... quand il se lache un peu (dans le positif ou le négatif), ben ça me fait ni chaud, ni froid.
Enfin, il s'agit d'un cinéaste qu'il a fortement contribué à faire reconnaître, qu'il avait pris en amitié. Son attachement n'est pas que cinéphile, et je comprends assez le ton qu'il emploie...
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
Nestor Almendros
Déçu
Messages : 24376
Inscription : 12 oct. 04, 00:42
Localisation : dans les archives de Classik

Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par Nestor Almendros »

boulgakov a écrit :C'est un peu ce que je n'aime pas chez Tavernier, cette sorte de fétichisme. C'est indéniablement un immense cinéphile, il est juste un peu trop dans le sirop... quand il se lache un peu (dans le positif ou le négatif), ben ça me fait ni chaud, ni froid.
Je ne vois pas ce qu'il y a de si fétichiste à "être dans le sirop" de cette manière-là. Quand je lis ceci:
Une quarantaine de personnes sont restés pour voir les 4 films de dimanche (Vaudou, Berlin express,La Griffe du passé, La Flibustière des Antilles). Pour tous ce fut un choc, une révélation.. D'autres sont venus pour un ou deux films. J'ai rencontré sa nièce, ses petites nièces, ses cousins, son médecin, ses voisins. Tous m'ont parlé de sa gentillesse, de sa délicatesse, de sa modestie. De son humour aussi. Et de sa pudeur. Certains sont venus voir les films. Les membres de sa famille m'ont tous dit que c'est la première fois que quelqu'un leur parlait des films de Jacques.
c'est surtout le triste constat d'un artiste respecté en son temps mais complètement oublié aujourd'hui. Que Tavernier ait eu des relations fraternelles avec Tourneur n'entâche pas l'impression désagréable d'une mémoire collective si sélective. Et je comprends ce geste car cela doit faire bizarre, au détour d'une invitation pour une rétrospective, de visiter la tombe délabrée d'un artiste pourtant renommé.
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
Avatar de l’utilisateur
Ann Harding
Régisseur
Messages : 3144
Inscription : 7 juin 06, 10:46
Localisation : Paname
Contact :

Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par Ann Harding »

Je me demande dans quel état est la tombe du père de Jacques Tourneur, le grand Maurice Tourneur... probablement encore plus oubliée que celle de son fils, hélas.... :|
Avatar de l’utilisateur
moonfleet
Décorateur
Messages : 3618
Inscription : 13 août 09, 21:46
Localisation : fondue enchaînée

Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par moonfleet »

Je ne vois pas non plus ce que celà a de fétichiste, je trouve au contraire cet hommage très touchant. Parce que j'aime le cinéma de Jacques Tourneur et aussi celui de Bertrand Tavernier. Que l'émotion soit au rendez-vous en retour dans la 'vraie' vie ne me dérange donc absolument pas. Merci Mr Tavernier pour ce petit détour par Bergerac.
Les lois de nos désirs sont des dés sans loisirs
Spoiler (cliquez pour afficher)
Image

Image
beb
Accessoiriste
Messages : 1724
Inscription : 18 oct. 08, 20:19

Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par beb »

...
Dernière modification par beb le 30 mars 23, 20:10, modifié 1 fois.
Alisou Two
Doublure lumière
Messages : 611
Inscription : 26 mai 07, 15:51

Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par Alisou Two »

et Maurice Tourneur n'est pas un cinéaste oublié
le cinema de minuit lui a consacré de nombreux cycles
Justin de Marseille
Samson
Katia
Volpone
et son chef d'oeuvre La Main du diable
joe-ernst
Décorateur
Messages : 3820
Inscription : 20 mars 06, 15:11
Localisation :

Re: Jacques Tourneur (1904-1977)

Message par joe-ernst »

Alisou Two a écrit :et Maurice Tourneur n'est pas un cinéaste oublié
le cinema de minuit lui a consacré de nombreux cycles
Justin de Marseille
Samson
Katia
Volpone
et son chef d'oeuvre La Main du diable
La main du diable devrait sortir en dvd en novembre, si tout va bien...
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
Répondre