Stanley Kramer (1913-2001)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Stanley Kramer (1913-2001)

Message par Jeremy Fox »

Le problème de Boisset a souvent été à mon avis son manque de subtilité. Sa personnalité qui ressort au sein des bonus westerns où il intervient ne fait que me le confirmer. Peut-être très sympathique mais avançant quand même avec des gros sabots. Ca n'empêche pas qu'il ait fait des bons films (Le Juge Fayard par exemple)
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Rick Blaine
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Re: Stanley Kramer (1913-2001)

Message par Rick Blaine »

Jeremy Fox a écrit :Le problème de Boisset a souvent été à mon avis son manque de subtilité. Sa personnalité qui ressort au sein des bonus westerns où il intervient ne fait que me le confirmer. Peut-être très sympathique mais avançant quand même avec des gros sabots. Ca n'empêche pas qu'il ait fait des bons films (Le Juge Fayard par exemple)
Oui, ça je suis d'accord, mais justement le contre-exemple d'Allons z'enfants m'avait frappé, le traitement étant plutôt subtile, et la mise en scène d'une très belle facture classique. Le résultat est très touchant, ce qui n'est pas courant chez lui. Du coup j'ai un doute sur ce qu'il est capable de faire. Même si ses interventions en bonus DVD font effectivement pencher la balance vers un manque de subtilité criant.
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Jeremy Fox
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Re: Stanley Kramer (1913-2001)

Message par Jeremy Fox »

Rick Blaine a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Le problème de Boisset a souvent été à mon avis son manque de subtilité. Sa personnalité qui ressort au sein des bonus westerns où il intervient ne fait que me le confirmer. Peut-être très sympathique mais avançant quand même avec des gros sabots. Ca n'empêche pas qu'il ait fait des bons films (Le Juge Fayard par exemple)
Oui, ça je suis d'accord, mais justement le contre-exemple d'Allons z'enfants m'avait frappé, le traitement étant plutôt subtile, et la mise en scène d'une très belle facture classique. Le résultat est très touchant, ce qui n'est pas courant chez lui. Du coup j'ai un doute sur ce qu'il est capable de faire. Même si ses interventions en bonus DVD font effectivement pencher la balance vers un manque de subtilité criant.
Jamais vu ce fameux Allons z'enfants alors qu'on en avait énormément parlé l'année de sa sortie. Dans ma wishlist :wink:
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Rick Blaine
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Re: Stanley Kramer (1913-2001)

Message par Rick Blaine »

Jeremy Fox a écrit :
Jamais vu ce fameux Allons z'enfants alors qu'on en avait énormément parlé l'année de sa sortie. Dans ma wishlist :wink:
Je pense qu'il te plairait. :wink:
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Kevin95
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Re: Stanley Kramer (1913-2001)

Message par Kevin95 »

Boisset est intéressant (voir parfois bon) lorsqu'il mélange son discours avec les codes, l’esthétique du cinéma de genre tel le policier ou le fantastique (Le Prix du danger) avec l'aide (précieuse) de grands acteurs et collaborateurs. Dès que ces codes sont minces ou absents, que des acteurs de secondes zones apparaissent, on sent le film à thèse singeant les italiens sans leur dérision et leur distance. Mais lorsqu'il ne court pas après Rosi ou Petri, son cinéma est nettement plus comestible.

Kramer c'est autre chose. Ça volonté est moins de dénoncer ou faire couler de l'encre que monter qu'il en a une grosse (intelligence) et de porter sa tolérance en bandoulière. Parfois ça donne de bonnes choses (Inherit the Wind hormis sa morale finale par exemple) parfois des choses poussiéreuses (pardon M. Fox) comme Guess Who's Coming to Dinner.

Là où Boisset mets les pieds sur la table en prenant des airs héroïques, Kramer lance un débat lors d'un diner mondain en veillant que ça ne choque la maitresse de maison.
Dernière modification par Kevin95 le 9 juin 15, 16:10, modifié 2 fois.
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Jeremy Fox
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Re: Stanley Kramer (1913-2001)

Message par Jeremy Fox »

Kevin95 a écrit :parfois des choses poussiéreuses (pardon M. Fox) comme Guess Who's Coming to Dinner.

.
Ah mais je suis d'accord. Poussiéreux mais néanmoins très agréable à regarder pour ma part.
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Re: Stanley Kramer (1913-2001)

Message par Federico »

Bon ben voilà, j'ai voulu découvrir Le dernier rivage... et c'est tout de même pas terriblos. Long, poussif, bavard et nappé de sentimentalisme (sans parler de l'enrobage musical mélodramoromantique). En partie sauvé par la qualité de certains interprètes (Peck et Gardner font joliment le job, Perkins et surtout Astaire beaucoup plus passables, ce dernier étant à mon avis une erreur de casting) et parce qu'il y a malgré tout trois séquences très réussies :
Spoiler (cliquez pour afficher)
- les discussions "so british" des vieux habitués de la salle de billard scandalisés du fait qu'ils ne pourront jamais écluser tout le porto avant la fin (ils m'ont rappelé le duo d'amateurs de cricket d"Une femme disparait d'Hitchcock ;
Image
- la touchante relation unissant l'amiral avec sa très dévouée, très jeune et très charmante secrétaire* ;
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- la découverte de l'origine du message Morse diffusé en continu (qui est aussi le seul moment où la musique fait montre d'un peu plus de recherche).
Image
(*) A se demander si il n'y avait pas eu là une discrète allusion au président américain d'alors, Eisenhower et à la liaison qu'il aurait entretenu avec sa secrétaire durant la guerre. A noter aussi que le personnage joué par Peck se prénomme... Dwight.
Bref, tout n'est pas à jeter mais on est à des années-lumières de la sensation terrifiante de fin imminente distillée par l'étalon absolu du genre : Point limite.
Dernière modification par Federico le 10 juin 15, 10:59, modifié 3 fois.
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Re: Stanley Kramer (1913-2001)

Message par kiemavel »

Kevin95 a écrit :Là où Boisset mets les pieds sur la table en prenant des airs héroïques, Kramer lance un débat lors d'un diner mondain en veillant à que ça ne choque pas la maitresse de maison.
Bien vu...
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Re: Stanley Kramer (1913-2001)

Message par Federico »

kiemavel a écrit :
Kevin95 a écrit :Là où Boisset mets les pieds sur la table en prenant des airs héroïques, Kramer lance un débat lors d'un diner mondain en veillant à que ça ne choque pas la maitresse de maison.
Bien vu...
Oui, y a un peu de ça. Kramer a souvent abordé des sujets épineux mais en tournant parfois pas mal autour du pot. Ceci dit, pour revenir au Dernier rivage, il finit par aborder assez frontalement le problème de l'euthanasie (même si le contexte est on ne peut plus extrême et qu'il s'agit d'une euthanasie collective en quelque sorte).

De façon beaucoup plus légère, me suis quand même marré de l'audace consistant à montrer le toujours élégant Gregory Peck mettant la main aux fesses d'Ava Gardner pour la hisser sur son voilier (et ce n'est pas une gentille petite poussette, il y va franco, en pétrissant !).
Spoiler (cliquez pour afficher)
Image

Ce qui provoquera la meilleure réplique du film, d'un Astaire amusé qui observe la scène de loin :

Image :uhuh:
Geste qu'il reproduira presque un peu plus loin... pour faire signe à son observateur de sortir du sous-marin (on notera que la tenue du gars est nettement moins émoustillante mais bon, comme ça, y aura pas de jaloux). :mrgreen:
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Re: Stanley Kramer (1913-2001)

Message par Kevin95 »

Image

ON THE BEACH (Stanley Kramer, 1959) découverte

Le post apo ! Voilà une idée qu'elle est bonne, originale en plus, on va enfin me respecter en tant qu'artiste. Je ne fais pas parler les morts mais voilà sans doute ce que pensait le réalisateur/producteur/démocrate Stanley Kramer quand il lanca la production de On the Beach et le bougre n'a pas tord, c'est vrai que le post apo en 1959 ce n'est pas commun. Mais cinq ans avant que Kubrick ne fasse du rodéo sur une bombe atomique, Kramer joue la carte du film premier degré, mélo en diable et bourré de bonnes intentions. Comme d'hab avec le monsieur, on ne fait pas dans la finesse, les violons sont en état d'alerte maximal, les stars sont mises en valeur avec un noir et blanc du plus bel effet, les critiques ont de quoi user de l'encre puisque Fred Astaire est dans un contre-emploi, le message progressiste est balancé une bonne dizaine de fois sans pour autant mettre le crucifix aux clous. Ça sent le placard de mamie, alors pourquoi dépoussiérer le film ? Parce que les meilleurs films de Kramer (et On the Beach en est un) se regarde avec intérêt, sans sauter au plafond c'est entendu mais c'est pro, pas méchant et doter de quelques envolées. Le bougre ne peut pas avoir toutes les tares et sa vision de San Francisco désertique, la déprime des personnages ou les derniers instants avant la fin sont bien rendus (la dernière scène d'Astaire est superbe). Oui, la musique est assommante et le sérieux de scout du réalisateur rend certaines scènes risibles (le dialogue entre un déserteur et un sous-marin). Mais les deux heures trottinent et Ava Gardner est royale même dans un rôle méta d'alcoolique. Alors pourquoi refuser ?
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Re: Stanley Kramer (1913-2001)

Message par DearHunter »

Federico a écrit :
Jeremy Fox a écrit :A même si ça ne doit pas pouvoir faire de l'ombre aux Coppola/Pakula/Pollack du même tonneau.
coppolapakulapollack: intéressantes allitérations sur ce trio de choc.
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Re: Stanley Kramer (1913-2001)

Message par Jeremy Fox »

Jeremy Fox a écrit :
AtCloseRange a écrit :Je conseille: On the Beach, Jugement à Nuremberg , son premier Not as a Stranger et pourquoi pas La Nef des Fous.

Je note tout ça. Merci

Effectivement très agréablement surpris par le passionnant Jugement à Nuremberg et notamment par son interprétation de haut niveau avec surtout un magistral Maximilian Schell. Malgré sa longueur, pas une seconde d'ennui.
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Re: Stanley Kramer (1913-2001)

Message par Rick Blaine »

Le casting est tellement extraordinaire dans ce film, on pourrait en reprendre deux heures de plus, c'est effectivement passionnant.
Chapichapo
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Re: Stanley Kramer (1913-2001)

Message par Chapichapo »

J'ajouterais parmi ses meilleurs films:
"Procès de singe"
et
"L'or noir del'Oklahoma"
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Re: Stanley Kramer (1913-2001)

Message par Jeremy Fox »

Je vais guetter ces titres :wink:
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