Anthony Mann (1906-1967)
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
Je débute avec Anthony Mann, dont je n'ai vu que Men in War et, tout dernièrement, The Man from Laramie. Difficile donc d'avoir une opinion sur le bonhomme, mais j'aime son traitement sec, brutal du western. La scène de la "main" de Man from Laramie est à cet égard exemplaire, puisqu'elle est d'une violence inouïe même si tout se passe hors-champ (tournée aujourd'hui, elle serait sans doute beaucoup plus explicite, avec son lot d'effets gore, mais je suis persuadé qu'elle y perdrait en impact).
Sinon, je trouve qu'on est parfois limite dans le post, comme dans cet échange ci-dessous, qui est presque un clin d'oeil au genre:
Barbara Waggoman: Did you have any trouble getting here?
Will Lockhart: No, we came from Laramie.
Barbara Waggoman: Oh, is that your home?
Will Lockhart: No, ma'am. No, I can't rightly say anyplace is my home.
Barbara Waggoman: Oh, but everybody should have a place to remember and feel they belong to.
Will Lockhart: Well, I-I always feel like I belong... where I am.
Très chouette film, avec un excellent James Stewart.
Sinon, je trouve qu'on est parfois limite dans le post, comme dans cet échange ci-dessous, qui est presque un clin d'oeil au genre:
Barbara Waggoman: Did you have any trouble getting here?
Will Lockhart: No, we came from Laramie.
Barbara Waggoman: Oh, is that your home?
Will Lockhart: No, ma'am. No, I can't rightly say anyplace is my home.
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Très chouette film, avec un excellent James Stewart.
"In a sense, making movies is itself a quest. A quest for an alternative world, a world that is more satisfactory than the one we live in. That's what first appealed to me about making films. It seemed to me a wonderful idea that you could remake the world, hopefully a bit better, braver, and more beautiful than it was presented to us." John Boorman
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
Ravi que ça t'ai plu ! Tu peux donc continuer parce que le reste est (plus ou moins) à l'avenent !
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
Ok. Nächster Halt, Winchester '73 je pensemonk a écrit :Ravi que ça t'ai plu ! Tu peux donc continuer parce que le reste est (plus ou moins) à l'avenent !
EDIT: et Bend of the River dans la foulée
"In a sense, making movies is itself a quest. A quest for an alternative world, a world that is more satisfactory than the one we live in. That's what first appealed to me about making films. It seemed to me a wonderful idea that you could remake the world, hopefully a bit better, braver, and more beautiful than it was presented to us." John Boorman
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
Les Affameurs, Bend of the River (1952)
Anthony Mann retrouve pour la seconde fois James Stewart après WInchester 73. Les affameurs s'avèrent être un chef d'oeuvre du genre mêlant plusieurs thématiques du western, le convoi de pionniers, évoqués dans plusieurs films précédemment, mais ici, ce ne sera que le déclencheur de l'aventure, on y trouvera quand même quelques indiens pour faire bonne mesure. Mais le film est surtout un film sur la rédemption possible ou non d'anciens brigands, même si on sait dès le départ quelle sera la conclusion avec James Stewart pour héros. La force du film est donc en réalité de centrer son action sur le convoyage de provisions et de bêtes emportées illégalement sans être réellement volées et suyr les relations humaines entre Cole Emerson et Glynn McLintock deux anciens bandits,( quoique dès le départ Cole Emerson apparaisse comme étant encore en activité vu qu'il doit être pendu pour vol de chevaux). Il y a aussi la fièvre de l'or qui va transformer d'autres hommes en brigands prêts à tuer ! Tout s'enchaine naturellement dans le film, il n'y a aucun temps mort et les moments de bravoure et de tension se succèdent. Anthony Mann ajoute l'atout jeunesse avec un tout jeune Rock Hudson, séduisant jeune joueur qui naturellement choisira le bon côté. James Stewart s'avère excellent comme à son habitude dans ces rôles complexes, Arthur Kennedy est lui aussi impeccable en "salaud", tout comme Julie Adams. Un grand western. Merci à Jeremy qui grace à sa chronique m'a fait sortir le DVD de son rayonnage !
Anthony Mann retrouve pour la seconde fois James Stewart après WInchester 73. Les affameurs s'avèrent être un chef d'oeuvre du genre mêlant plusieurs thématiques du western, le convoi de pionniers, évoqués dans plusieurs films précédemment, mais ici, ce ne sera que le déclencheur de l'aventure, on y trouvera quand même quelques indiens pour faire bonne mesure. Mais le film est surtout un film sur la rédemption possible ou non d'anciens brigands, même si on sait dès le départ quelle sera la conclusion avec James Stewart pour héros. La force du film est donc en réalité de centrer son action sur le convoyage de provisions et de bêtes emportées illégalement sans être réellement volées et suyr les relations humaines entre Cole Emerson et Glynn McLintock deux anciens bandits,( quoique dès le départ Cole Emerson apparaisse comme étant encore en activité vu qu'il doit être pendu pour vol de chevaux). Il y a aussi la fièvre de l'or qui va transformer d'autres hommes en brigands prêts à tuer ! Tout s'enchaine naturellement dans le film, il n'y a aucun temps mort et les moments de bravoure et de tension se succèdent. Anthony Mann ajoute l'atout jeunesse avec un tout jeune Rock Hudson, séduisant jeune joueur qui naturellement choisira le bon côté. James Stewart s'avère excellent comme à son habitude dans ces rôles complexes, Arthur Kennedy est lui aussi impeccable en "salaud", tout comme Julie Adams. Un grand western. Merci à Jeremy qui grace à sa chronique m'a fait sortir le DVD de son rayonnage !
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
Quelle belle récompenseCathy a écrit :Les Affameurs, Bend of the River (1952)
Anthony Mann retrouve pour la seconde fois James Stewart après WInchester 73. Les affameurs s'avèrent être un chef d'oeuvre du genre mêlant plusieurs thématiques du western, le convoi de pionniers, évoqués dans plusieurs films précédemment, mais ici, ce ne sera que le déclencheur de l'aventure, on y trouvera quand même quelques indiens pour faire bonne mesure. Mais le film est surtout un film sur la rédemption possible ou non d'anciens brigands, même si on sait dès le départ quelle sera la conclusion avec James Stewart pour héros. La force du film est donc en réalité de centrer son action sur le convoyage de provisions et de bêtes emportées illégalement sans être réellement volées et suyr les relations humaines entre Cole Emerson et Glynn McLintock deux anciens bandits,( quoique dès le départ Cole Emerson apparaisse comme étant encore en activité vu qu'il doit être pendu pour vol de chevaux). Il y a aussi la fièvre de l'or qui va transformer d'autres hommes en brigands prêts à tuer ! Tout s'enchaine naturellement dans le film, il n'y a aucun temps mort et les moments de bravoure et de tension se succèdent. Anthony Mann ajoute l'atout jeunesse avec un tout jeune Rock Hudson, séduisant jeune joueur qui naturellement choisira le bon côté. James Stewart s'avère excellent comme à son habitude dans ces rôles complexes, Arthur Kennedy est lui aussi impeccable en "salaud", tout comme Julie Adams. Un grand western. Merci à Jeremy qui grace à sa chronique m'a fait sortir le DVD de son rayonnage !
Tu ne trouves pas que le personnage de Rock Hudson aurait mérité d'être un peu plus fouillé (où plutôt moins sacrifié) ? C'est probablement mon seul reproche à faire au film d'autant qu'il s'avère plutôt bon dans ce rôle.
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
pareilJeremy Fox a écrit : Tu ne trouves pas que le personnage de Rock Hudson aurait mérité d'être un peu plus fouillé (où plutôt moins sacrifié) ? C'est probablement mon seul reproche à faire au film d'autant qu'il s'avère plutôt bon dans ce rôle.
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
Il aurait mérité d'être moins sacrifié ! Surtout que je n'ai réalisé qu'à la fin que j'avais vu son nom au générique et que ça devait être le fameux joueur, maintenant, je me demande comment on aurait pu faire évoluer son rôle, vu qu'on ne montre pas ce qui se passe à Portland. Le personnage aurait pu être peut-être developpé dans la fin, mais vu comme le film est construit, je me demande si cela n'aurait pas été de trop !Jeremy Fox a écrit : Quelle belle récompense
Tu ne trouves pas que le personnage de Rock Hudson aurait mérité d'être un peu plus fouillé (où plutôt moins sacrifié) ? C'est probablement mon seul reproche à faire au film d'autant qu'il s'avère plutôt bon dans ce rôle.
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
Je suis un aventurier, The Far Country (1954)
Jeff Webster est un cowboy solitaire et égoïste qui doit conduire des vaches au Canada dans le Clondike, mais dans une petite ville limitrophe du canada, le marshall "saisit" son troupeau. Il finit par le récupérer et s'en va à Dawson où la conquête de l'or bat son plein.
Troisième western de la collaboration Anthony Mann/James Stewart, il est totalement dans la même veine que les Affameurs, avec le même thème du convoyeur, de la ruée vers l'or, du héros plutôt égocentriste que les évènements vont pousser à se révéler autrement. Quelque part, même si les lieux n'ont rien à voir, The Far Country montre ce qui a pu se passer dans le Portland des Affameurs avec cette ruée vers l'or qui rend totalement fous les hommes, sauf qu'ici nous sommes dans une petite ville qui va naître de cet afflux de population. Nous avons aussi le thème du convoyeur avec ce convoi de vaches, les scènes typiques de saloon, et la construction de cette petite ville avec l'arrivée de "dames patronnesses", et l'évolution progressive de la mentalité de ces habitants venus pour chercher de l'or et qui finalement voient qu'ils pourraient s'installer totalement dans cette petite ville.
Contrairement aux affameurs où on sent le personnage de James Stewart toujours proche de l'héroïsme et prêt à retomber dans son "banditisme", Ici le héros dont le passé ne nous est aucunement révélé ne vit que pour lui-même et semble se désintéresser de tout ce qui l'entoure, égocentriste et égoïste, laissant même tuer sous ses yeux un homme. Ce n'est qu'au bout d'une lente progression qu'il va finir par se révéler le héros tel qu'il est. Evidemment il y a cette fameuse selle à clochette qui le signale, comme quelque part le marginal de l'histoire, l'homme qui ne veut accepter aucune compromission, aucune mission et ne roule que pour lui. James Stewart excelle comme d'habitude dans ce rôle d'homme à la fois antipathique mais qui sait tout de même demeurer attachant, malgré son caractère assez détestable. Il y a aussi Walter Brennan en ami qui parle trop, Ruth Roman et Corinne Calvet, que tout oppose, la fille brune aguicheuse, contre le garçon manqué blond mais qui tombent toutes deux amoureuses de cet homme ! Il y a aussi ce sens du rythme et de la mise en scène qui caractérise les Westerns de Mann, notamment ce très bon duel final sous le "plancher" du saloon. The Far Country est sans aucun doute inférieur à Bend of the River, mais n'en demeure pas moins un excellent western
Jeff Webster est un cowboy solitaire et égoïste qui doit conduire des vaches au Canada dans le Clondike, mais dans une petite ville limitrophe du canada, le marshall "saisit" son troupeau. Il finit par le récupérer et s'en va à Dawson où la conquête de l'or bat son plein.
Troisième western de la collaboration Anthony Mann/James Stewart, il est totalement dans la même veine que les Affameurs, avec le même thème du convoyeur, de la ruée vers l'or, du héros plutôt égocentriste que les évènements vont pousser à se révéler autrement. Quelque part, même si les lieux n'ont rien à voir, The Far Country montre ce qui a pu se passer dans le Portland des Affameurs avec cette ruée vers l'or qui rend totalement fous les hommes, sauf qu'ici nous sommes dans une petite ville qui va naître de cet afflux de population. Nous avons aussi le thème du convoyeur avec ce convoi de vaches, les scènes typiques de saloon, et la construction de cette petite ville avec l'arrivée de "dames patronnesses", et l'évolution progressive de la mentalité de ces habitants venus pour chercher de l'or et qui finalement voient qu'ils pourraient s'installer totalement dans cette petite ville.
Contrairement aux affameurs où on sent le personnage de James Stewart toujours proche de l'héroïsme et prêt à retomber dans son "banditisme", Ici le héros dont le passé ne nous est aucunement révélé ne vit que pour lui-même et semble se désintéresser de tout ce qui l'entoure, égocentriste et égoïste, laissant même tuer sous ses yeux un homme. Ce n'est qu'au bout d'une lente progression qu'il va finir par se révéler le héros tel qu'il est. Evidemment il y a cette fameuse selle à clochette qui le signale, comme quelque part le marginal de l'histoire, l'homme qui ne veut accepter aucune compromission, aucune mission et ne roule que pour lui. James Stewart excelle comme d'habitude dans ce rôle d'homme à la fois antipathique mais qui sait tout de même demeurer attachant, malgré son caractère assez détestable. Il y a aussi Walter Brennan en ami qui parle trop, Ruth Roman et Corinne Calvet, que tout oppose, la fille brune aguicheuse, contre le garçon manqué blond mais qui tombent toutes deux amoureuses de cet homme ! Il y a aussi ce sens du rythme et de la mise en scène qui caractérise les Westerns de Mann, notamment ce très bon duel final sous le "plancher" du saloon. The Far Country est sans aucun doute inférieur à Bend of the River, mais n'en demeure pas moins un excellent western
Dernière modification par Cathy le 24 août 11, 13:27, modifié 1 fois.
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
Moi je pense le contraire, pour moi il s'agit du meilleur de quinté.
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
Même chose pour moi!someone1600 a écrit :Moi je pense le contraire, pour moi il s'agit du meilleur de quinté.
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
Cela me rappelle qu'il est sorti en 1.33 avant d'être à nouveau proposé en format large dans un coffret Stewart. L'occasion de le revoir sous ce format, d'autant que la copie 1.33 dessert le film par ses couleurs ternes. The Far Country est un peu à Mann ce que The Searchers est à Ford.
Ego sum qui sum
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
Les westerns de Mann avec Stewart sont tous bons (et même les autres, Mann ne s'est pas arrêté à Stewart), on est tous d'accord là dessus, mais les top varient d'une personne à l'autre (et même dans le temps), chacun pouvant trouver son bonheur dans la diversité des films.
Tous découverts cet été, c'était fascinant.
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
Rien de plus vrai : ce fut longtemps pour moi The Far Country avant de passer à Bend of the River. Pour l'instant ce serait pour moi The Man from Laramie mais ça peut encore s'intervertir car, après avoir revu Les Affameurs la semaine dernière, j'ai du mal à imaginer qu'on puisse faire bien mieux.monk a écrit : mais les top varient d'une personne à l'autre (et même dans le temps)
Une belle preuve que la série dans son ensemble s'élève à de très hauts niveaux. Beau consensus autour en tout cas.
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Re: Anthony Mann (1906-1967)
Je suis pour ma part resté à The Man From Laramie en tête, suivi de prêt par Winshester '73. Mais c'est Man from the West qui prend la 3e place. Bend of the River doit donc être 4e, bien que je ferais bien quelques ex aequo