Le cinéma japonais

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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gnome
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Message par gnome »

Ben y a une rétro ATG... :idea:

C'est l'occasion de sortir de beaux coffrets !!!!! :D
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Eigagogo
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Eigagogo »

C'est privé la MCJP, pas moyen de récupérer des subventions (enfin je présume). La MCJP c'est surtout axé autour du catalogue des grosses institutions US/JP (JapanFondation, National Film Center, Kawakita Film Institute, Filmex Tokyo, Matsuda, ..) , apparemment rien de vraiment geré en direct avec les studios (enfin si .. et c'est pour ça que ça merde pour certaines retros ... ^^). De toute façon, les ATG = Toho, c'est hors de prix, pas collaboratif pour un sou, pas rentable, et ça sortira probablement jamais (hors fansub ou Criterion/MasterOfCinema dans un élan risqué). Criterion joue bien le coup là, ils mettent pas tant un nom (inconnu) en avant qu'une une thématique "fraiche", et des trucs plus punchy susceptible d'attirer un nouveau public. Idem pour les Nikkatsu Noir (va t'en essayer de marketer le "I am waiting" de Kurahara à l'unité!). Wildside aurait pu faire ça sur certains de leur roman-porno (un coffret "La nouvelle vague érotique": Graines de prostituée, doux parfum d'eros, osen la maudite, Painfull bliss, par exemple)
bruce randylan
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Message par bruce randylan »

La femme des neiges (Tokuzo Tanaka - 1968)

Lors d'une tempête de neige, deux sculpteurs se réfugient dans un cabanon en montagne. Ils ne tardent pas à recevoir la visite de la femme des neiges, déesse qui tue ceux qu'elle croise. Tombant amoureux du plus jeune, elle l'épargne à condition que celui-ci ne dévoile jamais cet instant. Prenant forme humaine, elle se rend dans son village.


Première rencontre pour ma part avec ce réalisateur, ancien assistant de Kurosawwa, Mizoguchi et Ichikawa dont les films les plus connus demeurent 3 Zatoichi (le 3 ; 4 et 13 tous inédits en France – je possède le 13 en DVD US) ; Et bien pour une rencontre, c'est un coup de foudre ! Sans doute la meilleure découverte de ce cycle jusqu'à présent,
C'est un très beau mélange entre le drame, la romance, suspens et le film fantastique.
L'histoire, inspirée d'une légende classique (également à la base d'un sketch de Kwaidan), est ici accompagné d'histoires secondaires bien intégrés à la trame principale : le concours de sculpture, l'intendant amoureux de l'épouse et l'enfant.

Ces éléments parviennent à mettre en valeur et à approfondir l'amour de cette déesse pour un humain. C'est vraiment ce qui surprend le plus dans ce film : les personnages existent vraiment dans le cœur des spectateurs et se révèlent émouvants. On n'est d'ailleurs pas loin de verser quelques larmes lors de la séquence finale. Ca change des autres productions du genre où les protagonistes ne sont souvent qu'un prétexte et une excuse à des séquences horrifiques.

Au nombre de 2-3 dans la femmes des neiges, les passage fantastiques sont sublimes et bénéficient des trucages experts de la Daei qui avaient sous-doute les meilleurs du Japon. Les effets-spéciaux sont assez discrets mais se révèlent efficaces en utilisant avec intelligence la photographie, les couleur, les maquillages et les décors pour rendre crédible les séquence où les victimes succombent par le froid et l'effroi et que l'environnement devient de plus en plus blanc,
On est pas loin d'égaler Bava ou les meilleurs Terence Fisher sans que les trucages paraissent trop forcés (comme les couleurs qui ne sont que légèrement accentués sans tomber dans le grand bariolage)

Le reste du film est tout aussi bien filmé avec une belle utilisation du cadre et de l'espace pour une mise en scène jamais figée ni académique. Et puis, l'histoire est menée sans temps mort, les acteurs sont fabuleux et crédibles tandis que la musique s'avère excellente.

Pour une séance d'initiation je ressors conquis et il me tarde de faire plus ample connaissance avec Tanaka dans quelques heures avec le demon du mont Oe qui s'annonce comme un grande fresque !



Le manoir du chat fantôme (Nobuo Nakagawa – 1958)

Dans un hôpital désert, un homme se rappelle de son installation avec sa femme dans un manoir qui se révèlera hanté

C'est un peu un deux en un.
D'un côté il y une partie « contemporaine » gothique et de l'autre un long flash-back occupant toute la grosse partie centrale qui se déroule des décennies avant et qui explique d'où vient le spectre de cette femme-chat.
Grosse surprise : c'est le long segment en flash-back qui est en couleur ! :o
Ce n'est que le premier signe d'un film très libre formellement, virtuose et à la limite de l'expérimental.

Pour rester sur la partie central, même si celle-ci est la plus folle, elle souffre de gros problème de rythme et de personnages inconsistants auxquels il est impossible de se passionner. On est donc seulement spectateurs passifs dépendant de l'inspiration du cinéaste. Heureusement celle-ci est féconde et Nakagawa mélange fantastique, chambara et sérial : cadavre emmuré, chat-vampire, peu d'art-martiaux, acteurs en roue libre, murs dégoulinant de sang
L'ambiance ne se prend pas trop au sérieux et n'est même pas loin parfois de l'auto-parodie (les techniques de la femme chat-pour attirer ses proies à distance sans oublier les oreilles se dressant :lol: ). A des moments on pense aux futurs délires pop de Seijun Suzuki comme ce plan délirant d'un homme fou donne des coups de sabres dans le vide tandis que des couleurs flash s'emmêlent derrière lui et que le visages de ses victimes (en gros plan) viennent en surimpression sur les bords de l'image.


Les parties contemporaines qui ouvrent et clôturent le film sous beaucoup moins extravagantes mais tout aussi bluffantes visuellement avec des plan-séquences spectaculaires qui posent immédiatement l'ambiance lourde et oppressante de l'histoire. On se rapproche plus de l'humeur d'Edgar Allan Poe en citant ouvertement le Corbeau.
Le 1er plan commence ainsi par un travelling sur des fenêtres où avance un chat, puis la caméra panote pour dévoiler un long couloir qui débouche sur un escalier, elle monte à l'étage en se retournant à 180° pour rentrer dans une pièce plongée dans l'obscurité qu'elle traverse presque en entier.

Quelque minutes plus-tard un autre morceaux de bravoure (seulement coupé par deux rapides inserts) nous fait pénétrer dans la demeure hantée : on part d'une branche surplombant le portail, on descend au niveau de acteurs pour les suivre avancer doucement et lentement dans la cour intérieure du manoir où la végétation a repris ses droits avant de s'éléver au premier étage de la maison. (l'ensemble baignant un brouillard étouffant du meilleur effet avec apparition/disparation d'une vieille femme dans la maison)

Deux plans déments qui impressionnent car Nakagawa ne cherche pas la facilité avec un sens du l'espace, de la photographie, du timing et du mouvement qui forcent le respect sans rien avoir de gratuit.
On le sent tout de même plus à l'aise dans ce domaine que dans les délires colorés à la frontière du bis qu'il ne semble pas avoir souvent décliné durant la suite de sa carrière à l'inverse de cette ambiance morbide et angoissante.

A voir donc pour l'exercice de style, stimulant et réjouissant car l'histoire est décevante surtout avec un happy-end crétin rajouté par les producteurs que le cinéaste saborde totalement. Il en fait une sortie de caricature de soap télévisuel assez irresistible dont la platitude visuelle tranche avec le bouillonnement créatif du reste.
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Message par bruce randylan »

Le spectre de dame Iwa (Tai Kato – 1961)

Aussi sortie sous le titre Contes fantastiques de l'ère Edo, voilà une nouvelle version du fantôme de Yatsuda signé 2 ans après les versions de Misumi et Nakagawa. L'histoire est d'ailleurs un peu un mixe des deux : Iemon est une belle ordure égoïste mais ce n'est pas lui qui est à l'origine de l'empoisonnement et de la mort de sa femme.
Il développe aussi le personnage de la sœur (très présente au début), réduit celui de l'acolyte de Iemon qui ne prend pas part au complot et supprime l'amour du serviteur pour Iwa.
Par contre, comme les deux autres versions, l'histoire est toujours aussi complexe à suivre et il faut presque une demi-heure pour remettre tous les personnages à leurs places.

Sinon, la grosse différence de taille réside dans le fait que cette version est en noir et blanc. Contrainte ou choix délibéré ? Quoiqu'il en soit, Kato tourne logiquement le dos aux effets visuels colorés pour se recentrer l'histoire et le personnage peu reluisant de Iemon incarné par Tomisaburo Wakayama qui lui donne toute la force et la puissance nécessaire. Il est impressionnant et inquiétant par la violence qu'il dégage qu'il s'agisse de passer à tabac sa femme pour obtenir de quoi picoler ou qu'il maltraite son serviteur qui a essayé de le voler.
La pauvreté du personnage est donc plus mis en avant que dans les autres versions et cette dimension sociale (vite dit) permet au réalisateur de situer une bonne partie de son film dans des lieux qu'il affectionne : bars bondés, bordels populaires, rue grouillante de passants...

D'ailleurs c'est Kato qui signe lui-même l'adaptation de cet opus dont on reconnaît immédiatement le style avec ses longues focales qui mêlent premiers plans très rapprochés et des nombreux personnages dans le fond du cadre s'activant ; le tout capté dans des plans (fixes) assez longs. Il rend une nouvelle fois les images très vivantes, occupant à merveille l'espace et dont le mouvement à l'intérieur du cadre donne une dynamique très soutenue au film même quand la narration fait du sur place.

Son découpage est aussi plus rythmé que dans les autres film que j'avais pu voir de lui (ma mère dans les paupières et le sang de la vengeance) et on peut sans doute déceler l'influence de Kihachi Okamoto (et de la nouvelle vague ?) y compris dans l'utilisation du noir et blanc.
C'est un excellent travail et cette réalisation plus sèche et nerveuse tranche avec la théâtralité des autres adaptations. Ce traitement est peut-être anachronique et pas très fidèle à l'histoire mais un peu d'originalité ne fait pas de mal.
Et puis la réalisation s'avère très efficace à plusieurs moments notamment le plan-séquence où l'épouse s'empoisonne ou quand son mari la malmène et la blesse à la main. Il y a des séquences plein de bruit et de fureur vers la fin : la scène très impressionnante où Iemon massacre sa belle-famille alors qu'un orage gronde et le combat final assez intense bien que plus brouillon.

Pour ceux qui s'attendait à une histoire de fantôme, la déception et la frustration risquent d'être au rendez-vous. Les autres pourront profiter de la mise en scène élaborée de Kato et de la belle photographie même si la narration alambiquée peut refroidir et que l'histoire en générale est moins viscérale que les autres versions.
Dernière modification par bruce randylan le 18 déc. 12, 18:01, modifié 1 fois.
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Message par bruce randylan »

Le démon du Mont Oe (Tokuzo Tanaka - 1960)

Alors que 4 valeureux guerriers pensaient en avoir fini avec un démon, celui-ci revient reviens des années après pour essayer de kidnapper la favorite d'un souverain
il me tarde de faire plus ample connaissance avec Tanaka dans quelques heures avec le demon du mont Oe qui s'annonce comme un grande fresque !
Et bien les retrouvailles n'ont pas été à la hauteur.
Le film, sans être mauvais ,souffre de ses ambitions et de son budget : une grosse fresque au casting trois étoiles (Kazuo Jasegawa, Raizo Ichikawa, Shintaro Katsu...) où tout le monde a son moment de bravoure mais où les vraies interactions sont absentes

Le problème c'est que l'histoire est beaucoup trop dense pour les 115 minutes que dure le film. On devine que le scénario est tiré d'un volumineux livre épique qui impose vraisemblablement des coupes violentes vu les ellipses brutales, les trous énormes dans la narration et une bonne partie des personnage à peine esquissé ou aux motivations flous. Sans doute aurait-il fallut sortir le film en 2 parties ?

Du coup, le résultat est plus frustrant qu'autre chose. On passe d'excellentes séquence pleine d'idées et de rythme à des tunnels soporifiques interminables qui parlent beaucoup sans qu'on sache toujours pourquoi.
C'est rageant car l'ouverture par exemple est un petit bijou de mise en scène avec ses travellings nerveux, son ambiance bande-dessinés ou ses inventions plastiques et colorées.
Parmi les autres moments réussis, il y a le segment sur Shintaro Katsu et la sorcière dans la première partie, un combat contre une grosse araignée (très bien faîte) et la dernière demi-heure remplie d'actions et de batailles (quoique la transition manque vraiment de fluidité ; on sent la encore de nombreuses coupes au montage). D'autres passages sont plus ratés comme les moments avec le boeuf-démon qui a très mal vieilli.

Voilà, sauf qu'entre tous cela, il n'y a donc pas grand chose de passionnant malgré la tentative de Tanaka d'étoffer les personnages féminins et le méchant pour en faire un être plus humain et digne que la moyenne.
On sent surtout que le réalisateur est un peu perdu dans une production de cette envergure. C'est sa 3ème réalisation et ça fait beaucoup à gérer pour se frêles épaules. Ca reste donc un pure produit de commande, une grosse machine conçut pour le box-office et guère plus.

Alors il ne s'en sort pas si mal que ça techniquement mais on était en droit d'attendre quelque chose avec plus de personnalité et surtout quelque chose de plus palpitant même si le film au final est loin d'être honteux et accomplit régulièrement sa fonction de divertissement haut de gamme.
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Message par bruce randylan »

The most dangerous game (Toru Murakawa - 1978)

Une sorte de détective privé est engagé par une multinationale pour retrouver un de leur dirigeant kidnappé.

Curieuse mais décevant mise à jour du film noir à l'américaine façon le grand sommeil ou Chinatown : intrigue improbable et incompréhensible, magouille financière, détective privé "badass", femme fatale, pièges, traquenards etc... On a même droit à une scène où le héros se la joue Taxi Driver en s’entraînant à dégainer son pistolet qu'il porte en bandoulière.
Sauf que l'histoire n'est vraiment pas prenante, que la mise en scène se plante totalement avec un style post-Fukasaku : caméra à l'épaule, un sens du cadre chaotique et une photo sombre qui rend le visionnage on ne peut plus frustrant. Par exemple, on a droit à un moment à plan-séquence qui aurait du être impressionnant : le héros rentre dans un immeuble abandonné pour se livrer à une fusillade avec plusieurs méchant sur plusieurs étages. Sauf qu'on ne voit rien puisque toute l'action se trouve derrière des portes battantes à chaque palier. :?

Plus loin une autre scène est tout aussi décevante quand le détective est coincé sur le toit d'un bâtiment cerné par des policiers qui le mitraille à tout va. De nouveau ce n'est pas crédible et la mise en scène ne met pas en valeur l'action. Et je ne parle pas de la super longue poursuite où le héros court après la voiture des méchants sur des kilomètres et des kilomètres. Ridicule :|

Reste la figure du détective privé, tout aussi ordurier que ceux qu'il traque et assez efficace quand même. Sa personnalité est la seule chose qui donne un peu de couleur au film, notamment dans sa façon bien macho de traiter les femmes.
Sinon, pour achever d'en faire un film bancal qui ne répond pas aux attentes, la conclusion délaisse l'ambiance noire pour la déconnade.
Le film a quand même marché puisqu'il y aura deux suites (et c'est le résumé du 3ème que la cinémathèque à mis dans son programme :lol: )


Brutal tales of chivalry (Kiyoshi Saeki - 1965)

A la sortie de la guerre Hanada rentre dans sa ville pour retrouver le clan de Yakuzas dont il fait parti. Il arrive alors que le chef s'est fait assassiner par un clan concurrent sans foi ni loi. Hanada est désigné comme nouveau dirigeant de l'organisation et cherche à respecter les dernières volonté du mourant à ne pas répondre aux attaques par la violence

Un Ninkyo Eiga tout ce qu'il y a de plus classique et traditionnels. Même sans en avoir vu beaucoup (comme la vie d'un tatoué et des fleurs et des vagues de Suzuki), celui-là est vraiment l'un des moins réussis : Mise en scène académique, rythme mou, relent de mélodrame envahissant, scénario sans envergure (avec une peinture de l'après-guerre très mal exploitée), budget réduit, personnages ... Même le combat final est décevant.
Quelques bons points quand même : un casting dans l'ensemble agréable (sans être génial), une ou deux idées graphiques sympa (les deux héros se déplaçant dans une obscurité totale seulement suivi dans leurs marche par un gros spot lumineux), intégration des armes "modernes" dans le final (grenade et armes à feu) et puis c'est tout je crois.
A noter un happy end imposé pour mieux introduire toute une série de suites (pas loin d'une dizaine) pour une série à succès.
Dans le genre le sang de la vengeance de Tai Kato et la légende des yakuzas de Makino Masahiro sont autrement plus réussis.

Deux films vus dans le cadre de la rétro Toei à la Cinémathèque dont je suis assez septique sur la programmation qui ne met en avant que le cinéma de genre assez bis au détriment des premières années du studio ou des films plus sérieux.
Dernière modification par bruce randylan le 26 janv. 14, 23:36, modifié 1 fois.
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Message par Eigagogo »

bruce randylan a écrit :Deux films vus dans le cadre de la rétro Toei à la Cinémathèque dont je suis assez septique sur la programmation qui ne met en avant que le cinéma de genre assez bis au détriment des premières années du studio ou des films plus sérieux.
j'avoue ça me fait un peu bondir, la programmation est au contraire très représentative de l'identité du studio (comédies mis à part, éternelles délaissées). On loue tjs "l'age d'or des studios" sans se rentre forcement compte de l'extrême formatage que ça impliquait. C'est comme vouloir des films Nikkatsu en ne reclamant que des Yuzo Kawashima. Je pense pas qu'il y ait énormement de films "auteur" à la Toei (et ce existant sont ceux déjà plus ou moins connu et sont dans les cartons de la JapanFoundation, cf Tadashi Imai).
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Message par bruce randylan »

Eigagogo a écrit : j'avoue ça me fait un peu bondir, la programmation est au contraire très représentative de l'identité du studio (comédies mis à part, éternelles délaissées). On loue tjs "l'age d'or des studios" sans se rentre forcement compte de l'extrême formatage que ça impliquait. C'est comme vouloir des films Nikkatsu en ne reclamant que des Yuzo Kawashima. Je pense pas qu'il y ait énormement de films "auteur" à la Toei (et ce existant sont ceux déjà plus ou moins connu et sont dans les cartons de la JapanFoundation, cf Tadashi Imai).
Je trouve ça juste dommage de fêter les 60 ans du studio en évacuant d'emblée les 12 premières années avec en plus quelques bizarrerie comme celle de diffuser le 2ème ou 3ème épisode des Miyamoto Musashi de Uchida. Et puis 4 films pour Norifumi Suzuki, c'est un poil disproportionné je trouve.
La programmation de la MCJP il y a deux ans était beaucoup plus équilibrée (même si pour les coup, ça manquait aussi clairement de Bis). Il avait d'ailleurs diffusé une comédie géniale L'épouse du château des Otori.
Et puis je ne suis vraiment pas sur que Tadashi Imai soit si connu que ça. Quand j'en parle à mes amis cinéphiles (pour certain assez calé en cinéma Jap), ils ne connaissent pas du tout. Ca doit d'ailleurs être le seul cinéaste qui n'est absolument pas mis en avant par la cinémathèque.

J'espère vraiment que la future rétro Nikkatsu de décembre ne se limitera pas qu'au polar pop 60's et aux roman-pornos. Et à la rigueur avoir 2-3 Kawashima, je ne suis pas contre vu que la MCJP n'en avait diffusé qu'un (que j'avais raté)... Et puis c'est pas comme si on pouvait trouver ses films facilement en DVD (voire même rien qu'avec des sous-titres anglais).
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Message par bruce randylan »

Mais pour les comédies c'est clair que c'est la dèche. Quand je vois ce genre de bande-annonce, ça me donne bien envie ! :D


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Message par Eigagogo »

bruce randylan a écrit :Je trouve ça juste dommage de fêter les 60 ans du studio en évacuant d'emblée les 12 premières années avec en plus quelques bizarrerie comme celle de diffuser le 2ème ou 3ème épisode des Miyamoto Musashi de Uchida. Et puis 4 films pour Norifumi Suzuki, c'est un poil disproportionné je trouve.
je trouve qu'au contraire ça complémente parfaitement le cycle MCJP qui manquait cruellement de trucs 70s. Il manque qlq films pivots importants (Yakuza Gurentai de Sadao Nakajima notamment, ou un Truck Yaro, et Tokugawa à Teruo Ishii), mais c'est un bon panorama dans l'ensemble. Et puis Suzuki était une figure centrale du studio, il mérite tout autant qu'un Fukasaku d'être montré.
Et puis je ne suis vraiment pas sur que Tadashi Imai soit si connu que ça. Quand j'en parle à mes amis cinéphiles (pour certain assez calé en cinéma Jap), ils ne connaissent pas du tout.
pas connu parce qu'il n'y a pas de sous-titres, mais il est souvent dans les retro via le stock de la Japanfondation, et on le reverra sans aucun doute (là où les films de la présentes retro CF sont quasiment jamais projetés en salle). On peut dire que c'est déjà en DVD, mais on peut aussi se dire que les cinephiles retraités abonné de la CF aura enfin la chance de voir du nichon et du film bis et nuancer leur vision "du vénerable cinema japonais" :)

Pour les Shameful school, j'ai peur que ta review soit infiniment plus cinglante que Most Dangerous Game ^^ (c'est quand même super lourdingue, même pour un fan de Go Nagai).
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Message par bruce randylan »

Eigagogo a écrit : mais on peut aussi se dire que les cinephiles retraités abonné de la CF aura enfin la chance de voir du nichon et du film bis et nuancer leur vision "du vénerable cinema japonais" :)
Plus que les nichons, c'est du bis tout court qu'il est marrant de leur montrer. Le lendemain de la soirée bis Suzuki, les commentaires étaient bien gratinés :mrgreen:
Mais bon, ils arrivaient déjà à trouver que Masumura faisait un cinéma de "racoleur inconscient", alors...
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Message par Eigagogo »

quand je vois certains spécimens errer dans ce hall vide dédié à la déprime et au silence, je me dis qu'un peu de bis ne pourra que leur faire du bien :mrgreen:

gloire à suzuki!

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(et après, que la CF s'occupe un peu de HK, mais c'est moins tendance faut croire)
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Message par bruce randylan »

Eigagogo a écrit : (et après, que la CF s'occupe un peu de HK, mais c'est moins tendance faut croire)
Grave, devant les tueurs noirs de l'empereur fou, je me disais qu'un soirée bis autour de Robert Tai, ça le ferait ! 8)
(Et ça changerait un peu de l'Italie.)

Mais bon, plus sérieusement, à part Johnnie To, c'est clair que Hk est totalement mis de côté alors que la Chine et la Corée ont droits à droit à 2-3 trucs. Pourtant une rétro Chu Yuan ne ferait pas de mal et surtout, mon fantasme absolu, Sammo Hung.
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Message par joe-ernst »

Une question un peu hors-topic, désolé.

J'ai regardé l'autre soir Le hérisson de Mona Achache dans lequel il est question à un moment donné du film Les soeurs Munekata, d'Ozu. Sait-on pourquoi ce film n'a pas été édité en dvd ? Y a-t-il des problèmes de droits ? Ozu étant plutôt bien servi en dvd, je me suis donc posé la question.
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
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Message par bruce randylan »

peut-être une question de droit en effet puisque le film n'est pas une production Shochiku mais Shintoho. Après, il y a d'autre Shochiku qui ne sont pas sorti en France (une poule dans le vent ; la dame, qu'à t'elle oublié ? ; le fils unique...) Il faudra surveiller les sorties anglaise de BFI qui ont l'air de vouloir tout sortir d'Ozu. :wink:

En tout cas, pour l'avoir vu, je n'avais pas trouvé que c'était une pièce majeure du cinéaste.
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 6#p1440576
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