Le cinéma japonais

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Best
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Best »

On est à la limite du naphta pour le 1er film (datant de 1981), alors je fais une petite entorse au règlement

Muddy river (Oguri Kôhei) - 1981


Oguri Kôhei, auteur en 2005 de La forêt oubliée, signe un remarquable film sur l’enfance. A l’image de L’incompris (Luigi Comencini), Cria Cuervos (Carlos Saura) ou encore Mon voisin Totoro (Hayao Miyazaki), il saura saisir avec justesse et humanité le ressenti de ses jeunes personnages, dans un contexte emprunt de difficultés.

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L’après guerre a laissé de nombreuses personnes dans une situation précaire, dans laquelle tous ne sont pas égaux devant la vie. Cette période trouble nous est contée à travers le regard innocent mais néanmoins chargé de souffrance de trois enfants, liés d’amitié suite à un drame survenu aux abords de la rivière. L’un vit avec sa famille dans une maison au bord de cette même rivière, bénéficiant du confort lié à la situation sociale de ses parents, tandis que les deux autres, une fille de dix ans et son petit frère, vivent sur un bateau accosté à la rive. Premier contraste, la mère de ces derniers n’a d’autre choix que de se prostituer, et laisse à contre cœur sa progéniture se débrouiller par elle-même, pour au final grandir plus vite que la normale. Une manière d’insister sur la triste réalité de nombreuses veuves de guerre, n’ayant que peu d’alternatives pour subvenir aux besoins des siens.

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Ici, les différences de classes sociales et la volonté affichée par certains de faire tomber les barrières sont au centre des débats. Ce désir contribue constamment à humaniser cette douloureuse tranche de vie. Ou quand la solidarité nécessaire à la reconstruction du pays et des âmes qui lui donnent vie passe par une volonté commune d’apporter sa contribution, aussi minime soit-elle. Même dans la difficulté ou la pauvreté, une parole donnée ne se reprend pas, et le respect garde une vraie valeur.

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Par moments, la souffrance s’éclipse le temps d’une parenthèse dorée. Alors, la simplicité des jeux, le bonheur qui en découle, de même que la spontanéité et le regard enthousiaste porté à des détails rappelle qu’ils ne sont que des enfants. Eux aussi victimes en cette période de transition, leur attitude illustre à merveille la complexité des émotions, à cet âge où il est nécessaire d’être entouré. Mais ces bulles d’oxygène passagères ne cachent jamais un malaise patent, toujours prêt à les toucher au cœur. Celui-ci frappera par à-coups, toujours cruel et sans concession. Un difficile apprentissage de la vie et une découverte de la réalité du monde dans lequel ils évoluent. Un monde où les injustices sont légion et où tout ne passe pas toujours comme on l’aurait voulu. La vie ne tient ici qu’à un fil, celui de la volonté … et de l’espoir.

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Un grand film sur l’enfance, dont l’authenticité et l’humanité rayonnent à travers les regards de ceux qui le font vivre. Muddy river n’oublie jamais la dure réalité mais garde toujours une place à l’espoir et à l’optimisme, et s’avère au final une très belle réalisation.

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Sazen tange and the pot worth a million ryo (Sadao Yamanaka) - 1935


Le réalisateur Sadao Yamanaka nous livre un hymne à la gloire de l’oisiveté d’une fraîcheur sans faille. Le pitch de départ est assez simple : un pot, reconnaissable par une tête de singe et n’ayant en apparence aucune valeur, est offert comme cadeau de mariage par un richissime seigneur japonais à son frère. Commence alors le périple de l’objet entre diverses mains ayant la fâcheuse tendance à vouloir s’en débarrasser. Sauf que voilà, le pot en question renferme la carte d’un trésor se montant à un million de ryos ! A peine sa véritable valeur connue, commence une quête drolatique qui verra différents desseins guider les actes de chacun. Les mêmes personnes qui souhaitaient s’en débarrasser se retrouvent à n’avoir d’yeux que pour lui, tandis que d’autres s’en serviront comme prétexte pour jouir des plaisirs simples de la vie, ou d’un peu de liberté dans leur vie maritale. Comme si la tranquillité et le bien-être n’étaient pas moins importante que l’argent.

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Malgré l’enjeu, il ne faut pas s’attendre à une quelconque action ou tension autre que la volonté de voir nos anti-héros réussir dans leur entreprise. Les adages « Rien ne sert de courir, il suffit de partir à temps. » ou « Tout vient à point à qui sait attendre. » sont particulièrement de mise dans le déroulement de l’histoire, et correspondent à l’esprit souhaité par le réalisateur.

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Cette comédie contient une énorme dose de sympathie et de bonne humeur, rendant le spectacle en tout point réjouissant. Si une certaine gravité, dû à l’époque durant laquelle se déroule l’action, n’est jamais loin, c’est bel et bien la joie qui s’exprime au travers des personnages. D’ailleurs, parlons en des personnages ! Ils sont l’élément clé du film et lui donnent une dimension humaine des plus plaisante. On retrouve entre autres un ronin caractériel et borgne (Denjirô Ôkôchi) vivant au crochet d’une gérante de maison de jeu au tempérament bien trempé, un oisif sympathique formant un couple qui l’est tout autant, des collecteurs d’ordures un peu simplets, … Le gamin de l’histoire, possesseur inopiné du fameux pot, a quand à lui été recueilli et bientôt « adopté » par cette bande de joyeux lurons. Ces derniers étant bien entendus loin de se douter de la nature de l’objet, rendant la situation d’autant plus cocasse.

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Pour autant, tout n’est pas rose et certains protagonistes n’auront cure des envies de jouir de la vie de chacun, les rappelant à la dure réalité de leur condition. D’autant que l’action a pour principale terrain de jeu les bas fonds d’Edo, où la bonhomie et la gentillesse de certains habitants, nullement entamée par la pauvreté, cède par moment sa place à la cupidité et à la violence.
Pour finir sur une bonne note supplémentaire, la réalisation et la mise en scène, ainsi que la beauté des plans proposés, sont idéales pour ce genre de film et permettent de le suivre dans les meilleures conditions possibles.

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Intéressant du début à la fin au point de ne pas vouloir en manquer une miette, drôle, attachant, humain, Sazen tange and the pot worth a million ryo est un petit bijou.

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gnome
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Re: Topic naphtalinippon

Message par gnome »

Tu me donnes très sérieusement envie de découvrir ce Muddy river...

Le Tange sanzen aussi d'ailleurs... :mrgreen:
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Eigagogo
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Eigagogo »

http://www.ecrans-asie.com

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Avec un peu de retard, voici le n°2 d'Ecrans d'Asie avec tout plein de bonnes choses à lire :

LES FESTIVALS DE TOUS LES POSSIBLES : La Rochelle, Cannes, Udine Far East Festival, Beijing Queer Film Festival.
LES VARIANTES CINEMATOGRAPHIQUES DE LA PEAU PEINTE par Christophe Falin.
AMOURS NOIRS, YOSHIHIKO MATSUI par Martin Vieillot - Portrait et entretien.
DEPARTURES, LA MORT SANS ÂMES par Bastian Meiresonne, ou comment le succès du film a été rondement mené.
LA PASSION DU PANSORI SELON IM KWON-TAEK par Bastian Meiresonne.
Coup de coeur pour la programmation du Musée Guimet ETE INDIEN et HYMALAYA(S) par Damien Paccellieri.
BRILLANTE MENDOZA, potrait écrit par Bastian Meiresonne, photos de Laurent Koffel.
L'AUBE DU MONDE d'Abbas Fadhel, dossier exceptionnel sur ce film irakien, par Damien Paccellieri.
DU CINEMA KARATE AU CINEMA KUNG-FU par Nolwenn Leminez.
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Dunn
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Dunn »

Bonjour,
j'aimerais decouvrir un peu plus le cinéma japonais, que me conseillez-vous pour commencer sans en être degouté?
j'aimerais m'acheter en dvd un naphta et un contemporain pour commencer...mais que prendre?
merci.
Best
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Best »

DavidDunn a écrit :Bonjour,
j'aimerais decouvrir un peu plus le cinéma japonais, que me conseillez-vous pour commencer sans en être degouté?
j'aimerais m'acheter en dvd un naphta et un contemporain pour commencer...mais que prendre?
merci.
En voilà cinq pour chaque catégorie qui sont à mon avis idéal pour se familiariser avec le ciné japonais. Même s'il y a tellement de genres différents que tu peux trouver ton bonheur ailleurs que dans ces quelques exemples (Il serait dommage de s'arrêter sur une déception !)

Déjà, en priorité, tu as Akira Kurosawa, et notamment Les 7 Samouraïs (qui m'a fait tomber sous le charme du ciné Japonais).

Pour le naphta :

Goyokin : L'or du Shogun (Hideo Gosha)
Goût du saké, Le (Yasujirô Ozu)
Rébellion (Masaki Kobayashi)
Sugata Sanshiro (Seichiro Uchikawa)
Tuer (Kenji Misumi)

Pour le contemporains :

Love letter (Shunji Iwai)
Hana-bi (Takeshi Kitano)
Taste of tea, The (Ishii Katsuhito)
Bird people in China (Miike Takashi)
Avalon (Mamoru Oshii)
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gnome
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Re: Topic naphtalinippon

Message par gnome »

Jack Carter a écrit :
k-chan a écrit :Coucou Best ! Dis-moi, as-tu fait les captures de La harpes de Birmanie à partir du dvd Carlotta ou du Criterion ?? :)
Best a écrit :
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à ton avis ? :mrgreen:
:mrgreen:

Pour DavidDunn, en Naphta, un incontournable, c'est quand même Hara-Kiri de Kobayashi.
Je t'aurais proposé :
- Hara-Kiri de Masaki Kobayashi
- Rashomon d'Akira Kurosawa
- Le masseur aveugle de kenji Misumi
- L'ange rouge de Yasuzo Masumura (mais il n'existe qu'avec des sous-titres anglais malheureusement)
- Assassinat de Masahiro Shinoda

en plus contemporain :
- Pluie noire de Shohei Imamura
- Kagemusha d'Akira Kurosawa
- Aniki, mon frère de Takeshi Kitano

Mais ce son des choix subjectifs, j'aurais pu confirmer ceux de Best qui sont tout aussi excellents (Goyokin a été mon film du mois, le mois dernier) et forcément on en oublie d'autres aussi essentiels...
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Alligator
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Alligator »

Nora-neko rokku: Sekkusu hanta (Stray Cat Rock: Sex Hunter) (Yasuharu Hasebe, 1970) :

http://alligatographe.blogspot.com/2009 ... hanta.html

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_______________

Film de yakuza disco groovy baby tentant d'user de la même esthétique que celle de la blaxploitation. Entre western moderne et mélodrame sanguinolent, le film perd souvent pied. Formellement plutôt réussi, avec un montage nerveux sur les scènes d'action et une bonne utilisation du format scope, le film manque toutefois d'un bon équilibre dans le rythme. On s'emmerde parfois. Pour être plus précis, les personnages adoptent face aux évènements des attitudes pas loin d'être soporifiques. Entre incohérence et imbécillité, ils semblent parader parfois plus qu'exister. Le sens de l'histoire se veut avant tout divertissant mais en abordant le sujet du racisme, des conséquences sociales et ldentitaires de l'occupation américaine. Ce n'est pas toujours très subtilement abordé, certes, mais ça a le mérite d'exister. Dommage que le scénario soit aussi maladroit et insensé parfois.

Les acteurs ne sont pas mauvais. Meiko Kaj est belle, arborant son célèbre chapeau. Bizarrement, elle n'a pas l'aura, l'élégance et la grâce qui la caractérisent habituellement. Je n'en décèle pas les raisons. Son personnage sans doute, trop faiblard, trop inexistant?
Un très bon point également pour la musique très seventies et swinging comme il faut, pétillante.
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Eigagogo »

Up de la mort :mrgreen:

Histoire des grands studios japonais, 3e volet
http://www.mcjp.fr/francais/cinema/la-toei-106/la-toei

* La tour des lys
* Le Mont Fuji et la lance ensanglantée
* Le riz
* L’épouse du château des Ôtori
* Un amour pur
* Le col du grand Bouddha 1
* Le col du grand Bouddha 2
* Le col du grand Bouddha 3
* Le conspirateur
* Ma mère dans les paupières / Liens de sang
* Contes cruels du bushidô
* Les treize tueurs
* Le grand attentat
* Hommes, porcs et loups
* La légende des yakuzas
* Le sang de la vengeance
* Le détroit de la faim
* La pivoine rouge : les jeux sont faits
* La pivoine rouge : le retour d’Oryû
* Combat sans code d’honneur
* Le couvent de la bête sacrée - interdit au moins de 16 ans
* Police contre syndicat du crime
* Dans l’ombre du loup
* Femmes de yakuzas
* Zegen, le seigneur des bordels - interdit aux moins de 12 ans
* La maison de geishas
* Nouveau combat sans code d’honneur

Le sang de la vengeance a ne pas rater! Niveau rareté, les Imai sont aussi à noter.
Helward
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Helward »

Cool, vais pas louper çà, notamment les Uchida.
Par contre c'est la petite salle... :? . Me rappelle de deux séances complètes pour un Mizoguchi alors même que j'étais arrivé 30 minutes en avance...
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-Kaonashi-
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Re: Topic naphtalinippon

Message par -Kaonashi- »

Toujours le même délire de la MCJP : des séances à 17h en semaine pour des films non reprogrammés... Chier ! :evil:
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bruce randylan
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Re: Topic naphtalinippon

Message par bruce randylan »

Eigagogo a écrit :Up de la mort :mrgreen:

Histoire des grands studios japonais, 3e volet
http://www.mcjp.fr/francais/cinema/la-toei-106/la-toei

* Le col du grand Bouddha 1
* Le col du grand Bouddha 2
* Le col du grand Bouddha 3
.
:shock: :shock: :o :o :D :D :D

enorme ! Depuis je temps que je désespérai de ne pouvoir les voir !

Pinaise entre ça et les rétro Gordon Douglas et Wajda à la cinémathèque, il va falloir courir !
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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Rétro Toei !

Message par shaman »

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Alphonse Tram
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Alphonse Tram »

Rha ouais le grand buddha !
Dommage je suis pas sur Paris.
Et pourquoi pas un dvd ??
Souhaits : Alphabétiques - Par éditeurs
- « Il y aura toujours de la souffrance humaine… mais pour moi, il est impossible de continuer avec cette richesse et cette pauvreté ». - Louis ‘Studs’ Terkel (1912-2008) -
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Re: Notez les films naphtas - Janvier 2010

Message par johell »

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LADY YAKUZA : LA PIVOINE ROUGE (Hibotan Bakuto) de Kosaku Yamashita (1968)

Alors que Ryuko, fille du chef du clan Yano prépare ses noces, son père est trahi et assassiné. Renonçant à son destin de femme, Ryuko prend la décision de marcher sur les traces de son père en assumant sa succession comme chef de clan. Tatouée de fleurs rouges comme le sang, elle part sur les routes du Japon pour s'aguerrir, s'initier aux pratiques yakuza et venger son père. Devenue une célèbre itinérante surnommée Oryu la Pivoine rouge, elle fait la connaissance de Katagiri, un yakuza solitaire marqué par un terrible secret...

Premier épisode d'une série de huit films produits par le studio Toei entre 1968 et 1972, LA PIVOINE ROUGE est le début des aventures d'une célèbre femme yakuza. Le film commence par une présentation du personnage par l'actrice elle-même, accroupie et qui s'adresse directement face à la caméra qui découvre ici une nouvelle héroïne de cinéma. Même si ce rôle le précède de quelques années, on pensera forcément à une autre oeuvre un peu plus populaire du nom de LADY SNOWBLOOD réalisé 5 ans plus tard, en 1973. Ce film avec la superbe Meiko Kaji présente également un personnage féminin très fort qui est aussi guidé par un instinct de vengeance.


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Dans LA PIVOINE ROUGE on y découvre la belle comédienne Junko Fuji qui campe une personnalité charismatique peut-être plus fragile mais néanmoins déterminée et qui découvre une vie qu'elle n'avait pas choisit : pleine de violence, de mensonges, de tristesse et de mélancolie. Sur un tempo lent, ce premier film s'attache principalement à dévoiler des personnages blessés par la vie plutôt que de s'étaler en action et autres éléments issus du cinéma d'exploitation. Du coup, il faut prendre le long-métrage de Kosaku Yamashita comme une introduction à l'univers de LADY YAKUZA. C'est un spectacle formellement très beau, avec quelques superbes compositions de plans où la couleur des pivoines, rouge comme le sang, s'accorde avec le tatouage de son héroïne. On est quand même loin d'une certaine flamboyance artistique, la saga débutant de manière classique et ne s'autorisant que très peu de délires visuels bien sanguinolents. En revanche c'est assez surprenant d'y découvrir un humour un brin balourd avec ce personnage moustachu et plein de taches de rousseur qui est amoureux de Ryuko. C'est surtout surprenant de voir que ce rôle secondaire assez comique est interprété par Tomisaburo Wakayama, rendu célèbre des années plus tard grâce au rôle de Ogami Itto dans la série BABY CART!

Ce premier scénario de LADY YAKUZA se perd un petit peu dans les méandres de sous-intrigues qui compliquent inutilement sa trame principale, au risque de perdre le spectateur face à une ribambelle de personnages. Mais on retiendra surtout celui de Katagiri campé par un Ken Takakura rongé par les remords. Sa relation avec Junko Fuji est le moteur principal d'une intrigue qui traîne parfois en longueurs mais finalement trouve son apothéose dans un assault final très réussi. LADY YAKUZA : LA PIVOINE ROUGE possède aussi une belle chanson de générique chanté par la comédienne elle-même. Un premier épisode qui présente un personnage fort intéressant et qui doit certainement être de plus en plus passionnant à suivre à mesure que la saga avance avec les autres nombreux épisodes.
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Jack Carter
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Jack Carter »

à partir du 16 janvier, tous les samedi à 20h40, Cine Cinema Club propose une serie de telefilms japonais des seventies (13 au total, episodes de moins d'une heure) issu d'une collection intitulée "Au Pays des fantomes". C'est inedit en France et en VO

voila les 3 premiers

Le Fantome de l'etang de Nobuo Nakagawa le 16 janvier
La Maison aux assiettes de Teruo Ishii le 23 janvier
Le Bateau des femmes fantomes de Teruo Ishii le 30 janvier
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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