Le cinéma japonais

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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gnome
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Re: Topic naphtalinippon

Message par gnome »

- Barberousse (Akira Kurosawa) 9.5/10
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Formellement, le film est un chef d'oeuvre. Mifune est extraordinaire comme les autres acteurs et l'histoire est superbe. Très humaine comme souvent (toujours?) chez Kurosawa. Mais il manque un petit quelque chose à ce cheminement d'un jeune assistant en médecine hautain qui s'ouvre progressivement aux autres pour en faire un chef d'oeuvre absolu comme le sont Ran, Kagemusha, Vivre ou même Le château de l'araignée... Il manque, je crois ce côté tragique et ces petites faiblesses qui rendaient les personnages de ces perles profondément humains et attachants... A aucun moment, je n'ai réussi à vraiment m'attacher à fond à un personnage... A aucun moment, je n'ai réussi à vibrer à 100% pour un des personnages... C'est ce qui fait perdre 0.5 points à ce néanmoins énorme film...

- Quartier Violent (Hideo Gosha) 9.5/10
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On ne joue clairement pas dans la même cour que le Kurosawa et pourtant, je lui met la même cote. Cette cote est d'ailleurs une cote purement subjective, liée à mon ressenti lors de la vision du film. C'est sombre, désespéré, cruel, rempli de personnages humains bardés de faiblesses... Mais, on s'y attache à ces personnage, du fait de leurs faiblesse d'ailleurs... Il y a ce côté tragique chez les personnage de Gosha qui m'a manqué dans le film de Kurosawa. Les personnages de Kurosawa ont certes leurs blessures qui se révèlent au long du film, mais on en ressent moins les ravages et donc, on vibre moins, du moins ai-je moins vibré... Peut-être à la prochaine vision... :D Une grande réussite pour moi donc que ce Gosha malgré une réalisation parfois bancale.
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Eigagogo
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Eigagogo »

MAJ Eigagogo Hiver 2008 http://eigagogo.free.fr/

Fidèle compagnon de route de Shûji Terayama, Henrikku Morisaki est un artisan de l'ombre fortement impliqué dans les nombreux projets cinématographiques et théâtraux de l'artiste. Touche à tout, assistant réalisateur, décorateur, graphiste, preneur de son, il a aussi été acteur dans des performances live expérimentant les frontières du cinéma et du réel. Il nous évoque ici le personnage de Terayama ainsi que son parcours personnel au sein de la troupe de théâtre Tenjô Sajiki.

Retour sur le cinéma indépendant japonais à l'occasion d'un article discutant de son évolution à travers le siècle passé en se focalisant principalement sur les décennies soixante et soixante-dix et l'apport de l'Art Theatre Guild. L'Art Theatre Guild dont les productions et distributions sont listées et chroniquées dans un panorama historique global. Enfin, une galerie exhaustive (et exclusive!) retrace l'évolution des affiches originales et souligne les grandes tendances graphiques de ces décennies. Les films suivants sont chroniqués dans l'ordre chronologique (d'autres textes viendront s'ajouter par la suite) :

Patriotisme De Yukio Mishima
Carnets secrets de ninja De Nagisa Oshima
L'évaporation de l'homme De Shohei Imamura
La Pendaison De Nagisa Oshima
Premier amour, version infernale De Susumu Hani
Le Petit Garçon De Nagisa Oshima
Les funérailles des roses De Toshio Matsumoto
L'approche de l'ombre de la nuit De Akio Jissoji
Journal d'un voleur de Shinjuku De Nagisa Oshima
Il est mort après la guerre De Nagisa Oshima
Jetons les livres, sortons dans la rue De Shuji Terayama
Pandémonium De Toshio Matsumoto
La Cérémonie De Nagisa Oshima
Une petite sœur pour l'été De Nagisa Oshima
L'Extase des anges De Koji Wakamatsu
L'air de Jongara de Tsugaru De Koichi Saito
Errance De Kon Ichikawa
Himiko De Masahiro Shinoda
L'assassin de la jeunesse De Kazuhiko Hasegawa
Double Suicide à Sonezaki De Yasuzo Masumura
L'empire des sales gosses De Kazuyuki Izutsu
Mort d'un tatoué De Banmei Takahashi
Koheiji est vivant De Nobuo Nakagawa
Jeux de famille De Yoshimitsu Morita
La légende de la sirène De Toshiharu Ikeda
Les funérailles De Juzo Itami
Jeunes et sauvages De Nobuhiko Obayashi

Bonne lecture!
Fatalitas
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Fatalitas »

le 12 fevrier sur Arte, à 22h10

Yakuza Eiga
Une histoire du cinéma yakuza

(France, 2008, 60mn)

Réalisateur: Yves Montmayeur

De l'âge d'or des années 60 à sa relative désaffection actuelle, l'histoire d'un cinéma subversif étroitement liée à celle de ses (anti-)héros : les yakuzas.

Descendant des films des samouraïs, le cinéma des yakuzas arrive sur les écrans japonais au début des années 60. Grâce à lui, les gangsters japonais accèdent au rang de mythe. Les clans participent activement à cette industrie cinématographique : non seulement ils la soutiennent financièrement, mais ils acceptent de raconter aux scénaristes leurs méthodes et leurs histoires. Certains yakuzas deviennent même acteurs, comme le chef du clan Ando (ici interviewé), auquel le cinéaste Sadao Nakajima a consacré plusieurs films. Puis, avec l'arrivée des jeunes générations, les codes d'honneur des yakuzas se perdent. Et le cinéma s'en fait le reflet. Désormais plus âpres, les films défont leur réputation glorieuse, jusqu'à se retourner contre eux à l'époque de la loi antigang de 1992... Guidés par des cinéastes, des acteurs, des producteurs, mais aussi un yakuza tapi dans l'ombre, le film retrace l'histoire du genre et de ses évolutions, étroitement liée à celle des clans.
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Re: Topic naphtalinippon

Message par k-chan »

Fata a écrit :Image
8) (faut juste remettre les bonnes dimensions)

edit : ah ben ya plus. :(
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Re: Topic naphtalinippon

Message par k-chan »

Fatalitas a écrit :le 12 fevrier sur Arte, à 22h10

Yakuza Eiga
Une histoire du cinéma yakuza

(France, 2008, 60mn)

Réalisateur: Yves Montmayeur
Très bonne nouvelle. J'espère que ce documentaire sera riche en extraits de films.
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Fatalitas »

il n' y aura pas de redif, gaffe :wink:
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Re: Topic naphtalinippon

Message par bruce randylan »

Carrefour ( Teinosuke Kinugasa - 1928 )

Découvrir un film muet japonais est toujours un miracle tant ceux-ci n'ont pas survécu aux années. :?
C'est déprimant car ceux-ci n'avait visiblement rien à envier avec les meilleurs plasticien allemand, russe ou français.
Ce film est en tout cas l'un des plus célèbres film avant-gardistes de l'époque bien que l'auteur avait fait très fort dans un film tourné l'année d'avant : le fameux une page folle qui avait beaucoup marqué les surréalistes français ( que je n'ai pas encore pris le temps de regarder en entier )
Carrefour présente une histoire traditionnelle ( la passion d'un jeune homme pour une geisha va mener lui et sa sœur à leur pertes ) qui n'est qu'un prétexte à une mise en scène impressionnante jamais avare en figures de style virtuoses : nombreux et incessant mouvements de caméra, décors impressionnistes, figures géométriques récurrentes qui sont autant de symbole sexuelles que de représentation visuelle de l'obsession du héros masculin...
Kinugasa transforme donc l'intrigue en un objet de fascination qui trouve sa tension dans la surchage d'idée de mise en scène pour un film muet des plus abouti plastiquement. C'est aussi un film plus abordable qu'une page folle puisque la narration demeure plus traditionnelle et avec une réalisation moins abstraite aussi.
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Message par Alligator »

Miyamoto Musashi (La Légende de Musashi) (Samurai) (Hiroshi Inagaki, 1954)

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C'est avec une douce joie que je découvre le premier volet de la trilogie du samouraï. Le souffle épique imprègne le film dès le début. La bataille en forêt sous la pluie a toute d'une grande : cris barbares du tréfond, larmes de peur et de douleur, les ténèbres de la mort. Cette séquence embarque le spectateur pour un spectacle romanesque, surtout épique. Je ne sais en quoi au juste le film ressemble à un western fordien? Les grands espaces, la beauté de la nature apaisée ou tourmentée. Y a quelque chose de mannien aussi, quand le paysage entoure, enserre le fracas des hommes.
Bref, c'est superbe. Les couleurs, les plans sur l'onde qui coule et fait danser les algues, le bruit de la pluie, les traits de lumières des éclairs. Par moments cette fresque fait volontiers un pas de valse avec la poésie. Quand Takezo s'approche du feu de camp préparé par le moine, la photographie sombre mais luisante sous les flammes, mariée au clair de lune qui éclaire à peine le visage inquiet du fugitif, les reflets vacillants dans les flaques, on se dit alors qu'on voit une grande scène de cinéma, à la poésie transcendante. Grand frisson.

Quelques scènes comme celles là font du film un moment important. Certes, tout le film n'est pas porté par une aussi grande beauté tout du long. Le scénario manque parfois de cohésion. De liant surtout entre les différents tableaux. Malgré cet état de faits, Inagaki parvient à donner une belle évolution au personnage joué avec quelle maestria par Mifune qui m'a scié le pompon. Le comédien donne pleine puissance à une sourde violence, à une tempête virile, à l'effroi d'être, à la confrontation aux démons intérieurs, au tumulte amoureux, tout à la fois, en mesurant ses effets, avec une justesse et beauté ahurissantes. Mifune explose : fougue et classe supérieures.

Mais au delà de toutes ces forces et beautés visuelles, le film parait, d'une manière très difficilement définissable, chargé de sens plus ou moins cachés. Quelque chose de pudique, mais de bien là. Profond et qui nécessite un petit effort, un oeil tourné, un regard porté, une attention particulière. Comme un sourire en coin.

----------------

Zoku Miyamoto Musashi: Ichijôji no kettô (Duel at Ichijoji Temple) (Samurai Part II)) (Hiroshi Inagaki, 1955) :

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On retrouve l'épure du premier épisode, à savoir une mise en scène tournée vers l'action, sur les combats de samourai ou les conflits introspectifs devant les aléas de la vie d'un homme qui se cherche. Cette thématique qui rappelle celles que de nombreux westerns ont bien voulu rendre tout autant spectaculaire est placée au centre d'un récit réaliste enrobé de plans apaisés sur la nature alors que les hommes se déchirent.
Inagaki recherche toujours ce contraste saisissant entre la douce poésie d'une nature tranquille face aux troubles amoureux, ou les désordres guerriers.

Entre mélodrame amoureux et quête initiatique, le film continue sur la lancée du premier opus à poser les questions de l'irrésolution, de l'indécision qui prélude au passage à l'âge adulte. Ici la sagesse du grand samourai est la ligne d'horizon vers où se projette le personnage joué par Toshirô Mifune. Avec toujours autant d'élégance.
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Re: Topic naphtalinippon

Message par bruce randylan »

Content de ne plus être le seul ( ou presque ) à trouver de l'intérêt à l' "académisme" de Hiroshi Inagaki. :D
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Re: Topic naphtalinippon

Message par shaman »

bruce randylan a écrit :Content de ne plus être le seul ( ou presque ) à trouver de l'intérêt à l' "académisme" de Hiroshi Inagaki.
En comparaison avec les autres versions de Miyamoto, Inagaki réalise sans doute l'approche la plus ringarde (très '50s) et la moins intéressante sur ce personnage. Qui loin d'être un héros fade, lisse et au grand coeur, se révèle être un guerrier questionnant le code dans toute son ampleur, dont ses dérives meurtrières.

Pour info, la même année, on se retrouve aussi avec ce Miyamoto. :shock: :D
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Re: Topic naphtalinippon

Message par bruce randylan »

On peut difficiliement reprocher à un film d'avoir été produit à l'époque de sa production !
Et puis la direction apportée à la psychologie du personnage n'a pas à remettre en cause la réalisation.

Mais bon, j'ai aussi la version de Uchida ( :fiou: ) donc je jugerai bien sur place. :wink:
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Re: Topic naphtalinippon

Message par shaman »

bruce randylan a écrit :On peut difficiliement reprocher à un film d'avoir été produit à l'époque de sa production !
Le plus incroyable c'est justement qu'une version plus nuancée avec Mikuni dans le rôle titre est sortie au même moment (1953 ou 54).
bruce randylan a écrit :Et puis la direction apportée à la psychologie du personnage n'a pas à remettre en cause la réalisation.
La réalisation reflète à merveille la platitude du propos quoi :mrgreen:
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Re: Topic naphtalinippon

Message par Alligator »

Je ne connais pas la version Uchida. Qu'elle soit meilleure, c'est fort possible, c'est même souhaitable bien entendu, mais on peut aussi prendre son temps à juger le film pour lui même et non pour ce que d'autres en auraient fait ou en ont fait ou en feront. Dire qu'il est plat parce que d'autres ont fait mieux me parait un peu court. Pris individuellement, un spectacle est là, une mise en scène s'impose, elle n'est pas plate du tout, c'est totalement gratuit de dire cela. Elle est pensée, impose un rythme particulier, équilibré, académique certes mais équilibré et sensé. Ringard, je ne sais pas ce que cela veut dire. Par rapport à quoi? une époque, un style, une école, un parti pris? C'est un aspect dans la mise en scène, en image, c'est technique, ce sont les décors, le jeu des comédiens, les personnages? Et puis quand bien même au final, si l'on pouvait décréter que le style est ringard, serait-ce un désavantage? Au contraire peut-être est-ce une force du film de produire une sorte de charme, ce fameux charme suranné que l'on vante par ailleurs pour le carton pâte et les dialogues plats des sf des années 50, ou les westerns, ou tout autre film de divertissement populaire hollywoodien? Bref, ces films d'Inagaki offrent quelques très beaux moments, de pûr divertissement, quelques plans picturaux très agréables à l'oeil et qui rappellent les meilleurs westerns de ces années-là. Ils appartiennent totalement à leur époque. Ils ont vieilli et c'est bien. Il n'y a pas de mal à se faire du bien : même si par ailleurs d'autres sont encore meilleurs, cela n'enlève rien au bon, voire très bon de ces films-là.
Wagner
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Message par Wagner »

Si le niveau moyen de la mise en scène des films d'Inagaki constituait le tout venant de la production cinématographique, je signe.
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Re: Topic naphtalinippon

Message par someone1600 »

Rashômon (1950)

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Excellent film encore une fois d'Akira Kurosawa. Cette histoire en flash-back, 4 histoires différentes mais qui racontent le meme evenement est vraiment bien raconté. Bien que les réactions des protagonistes sont exagéré, j'ai vraiment apprecié. En fait, il s'agit illico de mon film du mois. Il faut vraiment que je trouve un moyen de découvrir le cinema de Kurosawa dont je n'ai vu finalement que 3 films pour l'instant.

Note : 9 / 10

Je suis chanceux ce mois-ci a TCM, avec la diffusion de ce film-ci, de la Harpe Birmane et de Vacances a Tokyo (je crois que c'est le titre francais). :wink:
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