Margo a écrit :Faut croire que je suis un ciné-intégriste alors, parce qu'hier soir, j'avais vraiment l'impression d'être à un enregistrement de Cauet ou de Ruquier, avec la claque au premier rang
Alors, on n'était pas dans la même salle. Dans la mienne, à chaque fois qu'une réplique faisait mouche ou que ça pétait méchant (que, petit spectateur jubilant, je me disais, "put... le coup de feu qui calme !" (je suis très familier en mon for intérieur)), il y avait un public pour applaudir ou marquer le coup. Cet écho, sans doute naïf et un peu irrévérencieux, de la salle à mes réactions propres m'a bien plu.
J'ai eu du pot d'échapper à Cauet...
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
Nikita a écrit :Bon, je revois mes plans : je n'irai pas voir ce film vendredi soir
Paradoxalement, c'est précisément parce que le coté "grand-messe" du cinéma me manquait que c'est Miami Vice que j'ai été voir hier, de tous les films que je voulais voir (après 2 mois à voir des films sur mon ordi en solitaire).
Je savais que la salle serait pleine, et que les gens seraient réactifs. C'est ce qu'on appelle un public. C'est bien, quand ça réagit, un public.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
cinephage a écrit :Paradoxalement, c'est précisément parce que le coté "grand-messe" du cinéma me manquait que c'est Miami Vice que j'ai été voir hier, de tous les films que je voulais voir (après 2 mois à voir des films sur mon ordi en solitaire).
Je savais que la salle serait pleine, et que les gens seraient réactifs. C'est ce qu'on appelle un public. C'est bien, quand ça réagit, un public.
Je déteste l'effet de foule.
Je suis un sociopathe.
David Locke a écrit :l'esprit même du cinéma qui consiste à faire prendre conscience au spectateur qu'il n'est pas le seul à éprouver les sentiments qu'il éprouve - qu'il existe une universalité des sentiments.
Dès lors, la vraie cinéphilie ne peut être aristocratique et élitiste. Elle est fondée sur le partage de l'expérience, à l'image de l'objet de sa passion.
(...)
Un spectateur se gausse d'une situation qui nous tire des larmes? N'est-ce pas la preuve de l'ironie tragique de la scène qui nous avait échappée et qui éclate alors au grand jour pour nous bouleverser tous à égalité?
(...)
La présence du public anonyme qui, protégé par la demi-obscurité de la salle, réagit spontanément est ce qui rend vivante l'expérience cinématographique. Cette présence nous force à réagir au lieu de recevoir passivement, à participer activement au film, à le nourrir de notre imagination au lieu de se laisser simplement nourrir par lui.
Helward a écrit :
Je déteste l'effet de foule.
Je suis un sociopathe.
C'est tout l'enjeu de ce topic qui est résumé par les deux positions ci-dessus...
Aller au cinéma, c'est faire partie d'un public. Comme au théâtre, au concert, ou à tout autre spectacle, le public réagit à ce qu'il ressent (certes, moins fort, l'artiste n'est pas dans la salle).
Parfois, je ne suis pas d'accord avec le public, mais je suis généralement content de découvrir d'autres façons de percevoir le film que je vois (là encore, tant que la réaction est sincère, les gens qui crient pour déranger tout le monde, c'est un autre problème).
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J'ai été très impressioné de constater à quel point des petites filles qui tapent -volontairement- dans ton siège pour ensuite ricaner comme des oies pendant deux bonnes minutes, avant de récidiver évidemment, peuvent être insupportables.
C'était pendant Le Nouveau Monde (avec sinon un public qui partait avant le générique la première séance, et salle quasi-hilare à la fin pendant la deuxième)
Autre grande séance: King Kong avec gosse qui chiale, fumeur de Marie-Jeanne juste devant, racailles qui prennent le public en photo depuis leurs portables, couple de morues qui se pelote avec petits cris étouffés et voisin qui joue au Snake.
Margo a écrit :EDIT : ceci dit, c'est le genre de trucs qui m'arrive encore assez rarement pour ne pas me dégoûter du ciné en salle. La dernière fois, c'était il y a 6 mois - un quart de la salle morte de rire quand les deux héros de Brokeback mountain se roulent une pelle, ça calme quand même un peu...
Ah tiens chez moi c'était des exclamations de dégoût.
"Personne ici ne prend MJ ou GTO par exemple pour des spectateurs de blockbusters moyennement cultivés." Strum
cinephage a écrit : C'est bien, quand ça réagit, un public.
A la façon des rires préenregistrés des plus mauvais sitcom, non merci car, encore une fois, il n'y a rien de moins sincère justement que des réactions en masse dans une foule
cinephage a écrit :C'est tout l'enjeu de ce topic qui est résumé par les deux positions ci-dessus...
Aller au cinéma, c'est faire partie d'un public. Comme au théâtre, au concert, ou à tout autre spectacle, le public réagit à ce qu'il ressent (certes, moins fort, l'artiste n'est pas dans la salle).
Parfois, je ne suis pas d'accord avec le public, mais je suis généralement content de découvrir d'autres façons de percevoir le film que je vois (là encore, tant que la réaction est sincère, les gens qui crient pour déranger tout le monde, c'est un autre problème).
Il y a de fait une forme d'égocentrisme dans ma façon de percevoir le cinéma. J'en suis conscient. Voir un film a toujours été pour moi une expérience solitaire (je n'ai dû aller que 15 fois au cinoche dans toute ma vie), quitte à la partager ensuite. J'ai beaucoup de mal à regarder un film avec quelqu'un d'autre (je me sens influencé dans mon jugement). C'est une question d'éducation, je pense.
Il me semble que c'est justement l'habitude de regarder des films chez soi qui fait que beaucoup de gens ne savent plus comment se comporter dans une salle de cinéma. En fait, ils ne se laissent plus capter une heure et demie de leur temps : il voudraient pouvoir téléphoner en même temps, tout commenter à haute voix, faire une pause pour aller aux chiottes, se foutre de la gueule d'un acteur, se baffrer de tout ce qui leur passe à portée de la main...
Tout cela est évidemment insupportable.
Mais parfois, le miracle se produit et le cynisme habituel disparait : le public est captif, rit ou pleure au diapason du film (ou à contre-temps, peu importe!), et, ce faisant, accroît le plaisir de la projection, et lui donne même tout son sens...
Il y a comme cela des films qui sont indissolublement liés dans mon souvenir à l'expérience de leur projection. Non seulement je me rappelle du film, mais il m'a marqué, m'a fait comprendre quelque chose de la nature humaine certes par son contenu, mais aussi par la façon dont il a été perçu par le public dont je faisais partie ce jour-là.
Je pense que si on va dans un supermarché du cinéma style multiplexe, on ne peut que difficilement voir un film avec un véritable public. Il est préférable de s'orienter vers les cinémas de quartier, de centre ville, les salles Art & Essai, les ciné-clubs, les projections en plein air ou lors de festivals accessibles au public.
S'il n'y a rien de tout cela dans les parages, ou si vous êtes cinéphage, il reste le DVD, mais tout seul, c'est un peu dommage. Invitez au moins les voisins (sauf si ce sont des beaufs pur jus)!
"There is Paramount Paris and Metro Paris, and of course the real Paris. Paramount's is the most Parisian of all." Mon top 20
David Locke a écrit :Je pense que si on va dans un supermarché du cinéma style multiplexe, on ne peut que difficilement voir un film avec un véritable public.
il faut voir les films en vo quelques semaines après leur sortie: une salle de 500 personnes pour toi tout seul ou avec ta compagne, mais quel pied