Les derniers Bonus que vous avez vus

Rubrique consacrée aux DVD de films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Avatar de l’utilisateur
Boubakar
Mécène hobbit
Messages : 52276
Inscription : 31 juil. 03, 11:50
Contact :

Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Boubakar »

Lorenzo : le blu-ray tout fraichement sorti chez Elephant a pour seul bonus une présentation de 27 minutes par Rafik Djoumi (dont la perte de poids est impressionnante), et elle est vraiment intéressante, car on sent qu'il défend avec passion le film, qui est par ailleurs le préféré de George Miller de sa carrière.
Les coulisses sont assez vite évacués (Michelle Pfeiffer et Andy Garcia pressentis à la place de Susan Sarandon et Nick Nolte), car le tournage a été assez tranquille si on excepte la famille du petit garçon qui était assez envahissante sur le plateau. Djoumi fait à la place une analyse extrêmement sentie du film, qu'il compare à une guerre, et à un refus de l'ordre établi, deux thèmes qui parcourent la plupart de l’œuvre de Miller. Il v a même jusqu'à parler d'horreur dans les scènes de râle du garçon, dont la mise en scène de ces plans auraient inspiré des films comme Conjuring ou des œuvres de la même période.
Enfin, il va parler de la réception critique (assez bonne aux USA, inexistante en France à part un article écrit par lui-même au temps du Cinéphage), commerciale (où le film a été vendu comme une séance du samedi soir :| et il est assez critique sur l'affiche qui ne représenterait en rien l’œuvre), et sur sa quasi-absence d'exploitation vidéo, ce qui a fait que Lorenzo est, jusqu'à encore très récemment, un film méconnu. Il revient aussi sur la postérité du film, qu'on retrouve dans Paul ou les séries American dad et Community.
Avatar de l’utilisateur
Zelda Zonk
Amnésique antérograde
Messages : 14746
Inscription : 30 mai 03, 10:55
Localisation : Au 7e ciel du 7e art

Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Zelda Zonk »

SUSPIRIA
Wild Side – Les introuvables
Édition Collector 2 DVD (2008)


Image


A l'occasion d'une énième vision de Suspiria, j'ai enfin glissé le second DVD des Bonus dans le lecteur, et bien m'en a pris, puisque c'est du tout bon, tant dans la quantité des suppléments proposés (plus de 3 heures de contenu) que dans leur qualité très constante.

- Entretiens avec l'équipe du film : toutes les interventions méritent le détour, la plus intéressante étant, à mon sens, celle de Luciano Tovoli, le directeur de la photo, qui explique son travail et ses méthodes, son rôle ayant été primordial dans l'expérience esthétique et la flamboyance visuelle du film. A noter également des interviews très intéressantes de Claudio Simonetti, le compositeur des Goblin, du chef décorateur qui évoque ses influences picturales et architecturales, et de Daria Nicolodi, co-scénariste et ex-femme du réalisateur, qui explique que le scénario du film trouve sa source dans sa propre histoire familiale, sa grand-mère, pianiste, ayant été elle-même victime de magie noire dans son conservatoire de musique et de danse, en suisse. Nous avons enfin droit à deux conversations avec Dario Argento, la première dans un français très maîtrisé, et la seconde réalisée par une équipe italienne. Où l'on apprend notamment que sa première source d'inspiration pour le film était… Blanche neige et qu'il est très reconnaissant à la France pour le succès international du film, l'accueil en Italie ayant été très mitigé en 1977.

- Argento Connection : un module consacré à la « famille »Argento, autrement dit à ses collaborateurs fidèles qui le suivent plus ou moins depuis son début de carrière, à commencer par son père, Claudio Argento, dont le rôle a été primordial à ses débuts.

- Argento vu par Pascal Laugier, Alain Schlockoff et Jean-Baptiste Thoret : il n'étonnera personne que Thoret, en grand fan du réalisateur, ne tarisse pas d'éloges sur Argento et Suspiria. Sa culture du cinéma de genre (mais pas seulement), sa connaissance profonde du Giallo et du cinéma d'horreur, et la façon dont il communique sa passion et son enthousiasme, restent toujours un bonheur pour les cinéphiles. Quant à Laugier, il n'y va pas avec le dos de la cuillère et n'hésite pas à égratigner les critiques bien-pensant de l'époque, à commencer par Télérama qui conseillait à Argento, après ses premiers films, de « changer de métier, car il n'était pas fait pour le cinéma » (sic). Autre saillie décoiffante (je cite de mémoire) : « À l'époque, tous les critiques intello se branlaient devant le Blow Up d'Antonioni, mais dédaignaient copieusement Argento, alors que le film d'Antonioni, que j''apprécie pourtant beaucoup, n'arrive pas à la cheville de Profondo Rosso ». Et vlan !…

- Module sur la restauration réalisée par une équipe française (Cocorico !), qui a dû travailler manuellement sur la pellicule d'origine retrouvée à Rome, pour l'expurger des nombreuses traces de moisissure et autres poussières accumulées au fil du temps. Un travail de fourmi, réalisé en concertation avec Luciano Tovoli, le chef opérateur de Suspiria, qui a pris plus de 250 heures et dont le résultat, aujourd'hui visible sur DVD, nous laisse émerveillé tant la colorimétrie du film est d'une beauté stupéfiante.

- Rediffusion de l'émission de radio « Mauvais genre », sur France Culture, consacrée à Claudio Simonetti (compositeur des Globlin) et à l'importance de la musique dans l'œuvre de Dario Argento. Avec la participation, notamment, de Jean-Baptiste Thoret. Plus d'une heure d'émission qui revisite les grandes dates de la filmo du réalisateur et l'évolution de la musique dans ses œuvres, de L'oiseau au plumage de cristal jusqu'au Sang des innocents. Claudio Simonetti revient sur son travail avec les Goblin, sur les instruments pour le moins originaux parfois utilisés, et sur l'évolution de leur style suivant le sujet traité et la « couleur » des films. Il se met également parfois au piano pour interpréter les scores les plus emblématiques des Goblin. Passionnant.

Au final, de grands Bonus pour un très grand film. 8)
Avatar de l’utilisateur
tenia
Le Choix de Sophisme
Messages : 30839
Inscription : 1 juin 08, 14:29
Contact :

Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par tenia »

Zelda Zonk a écrit : 19 nov. 20, 11:26- Module sur la restauration réalisée par une équipe française (Cocorico !), qui a dû travailler manuellement sur la pellicule d'origine retrouvée à Rome, pour l'expurger des nombreuses traces de moisissure et autres poussières accumulées au fil du temps. Un travail de fourmi, réalisé en concertation avec Luciano Tovoli, le chef opérateur de Suspiria, qui a pris plus de 250 heures et dont le résultat, aujourd'hui visible sur DVD, nous laisse émerveillé tant la colorimétrie du film est d'une beauté stupéfiante.
Faudra que je ressorte mon coffret pour regarder cela, tant on sait maintenant que le travail effectué a donné un résultat totalement désastreux, tant au niveau de l'étalonnage que de la conservation de la texture argentique du film, en plus d'avoir probablement abîmé physiquement le négatif pendant cette restauration. Avec le recul, ça doit être fascinant.
Avatar de l’utilisateur
Zelda Zonk
Amnésique antérograde
Messages : 14746
Inscription : 30 mai 03, 10:55
Localisation : Au 7e ciel du 7e art

Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Zelda Zonk »

Vraiment ? Je l'ignorais. Je suis loin d'être un spécialiste du sujet de la restauration, mais j'ai trouvé la copie de ce DVD superbe, avec notamment un rendu des couleurs magnifique.
Avatar de l’utilisateur
Spongebob
David O. Selznick
Messages : 12849
Inscription : 21 août 03, 22:20
Last.fm
Liste DVD
Localisation : Pathé Beaugrenelle

Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Spongebob »

Un rendu des couleurs magnifiquement sursaturés tu veux dire ? Et au contraste surboosté pour paraître plus moderne.
Avatar de l’utilisateur
tenia
Le Choix de Sophisme
Messages : 30839
Inscription : 1 juin 08, 14:29
Contact :

Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par tenia »

Zelda Zonk a écrit : 19 nov. 20, 12:31Vraiment ? Je l'ignorais. Je suis loin d'être un spécialiste du sujet de la restauration, mais j'ai trouvé la copie de ce DVD superbe, avec notamment un rendu des couleurs magnifique.
Les couleurs sont sur-saturées jusqu'à faire disparaître les détails dans les hautes lumières, les couleurs ont parfois été carrément modifiées, et le film a été assez nettement dégrainé.
Les 2 exemples les plus flagrants entre un Blu-ray utilisant l'ancienne restauration (le disque britannique) et la nouvelle restauration 4K effectuée en 2018 ici et .
Avatar de l’utilisateur
Zelda Zonk
Amnésique antérograde
Messages : 14746
Inscription : 30 mai 03, 10:55
Localisation : Au 7e ciel du 7e art

Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Zelda Zonk »

Merci tenia pour les liens, c'est intéressant et les captures sont effet révélatrices (la couleur de la robe qui passe du violet au blanc, par exemple).
Sais-tu si la version Blu Ray de ce DVD Wild Side (celle dont je parle plus haut est de 2008 et n'est pas BR) utilise le même master ? (je suppose que oui, vu qu'elle est de 2010 apparemment).

Reste qu'au vu des exemples illustrés dans les Bonus du DVD, de type Avant restauration/Après restauration, on a quand même l'impression qu'on est passé d'un extrême à l'autre, tant les couleurs de la pellicule récupérée semblaient ternes et délavées, et la copie manquait de peps.

Je viens d'ailleurs de consulter le test du DVD Wild Side (2008) sur Classik, on l'on peut notamment lire :

« ... à l’heure où j’écris ces lignes, un débat naît sur la restauration des couleurs, certains ne reconnaissant pas le rendu de certaines scènes et reprochant certains contrastes poussés. Il est vrai que certaines couleurs sont surprenantes, comme la teinte rouge des derniers plans de l’évasion de Jessica Harper. Mais sur quoi se baser pour comparer ? Les copies délavées vues en festivals, des souvenirs de trente ans, certains DVD à l’étalonnage aléatoire ? Cette restauration étant partie du négatif original et supervisée par le directeur de la photographie, on peut penser qu’on est ici dans le vrai. Mais après tout, la restauration du plafond de la Chapelle Sixtine a aussi fait débat en son temps... La discussion reste ouverte... »

Sans parler des problèmes de poussière et autres moisissures :

Image

Bref, je pense que ce travail devait être fait, mais qu'ils ont sans doute poussé le curseur un peu trop loin au niveau des contrastes.
Avatar de l’utilisateur
tenia
Le Choix de Sophisme
Messages : 30839
Inscription : 1 juin 08, 14:29
Contact :

Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par tenia »

Zelda Zonk a écrit : 19 nov. 20, 13:27Sais-tu si la version Blu Ray de ce DVD Wild Side (celle dont je parle plus haut est de 2008 et n'est pas BR) utilise le même master ? (je suppose que oui, vu qu'elle est de 2010 apparemment).
Oui effectivement, c'est le même master que pour le DVD Wild Side.
Zelda Zonk a écrit : 19 nov. 20, 13:27Bref, je pense que ce travail devait être fait, mais qu'ils ont sans doute poussé le curseur un peu trop loin au niveau des contrastes.
C'est effectivement une question de curseur, car au-delà de ça, il y a clairement eu un rafraichissement de l'image très correct, mais ces couleurs et ce contraste...
Il est d'ailleurs intéressant de constater que Tovoli a aussi validé l'étalonnage effectué aux USA par Synapse (celui du comparatif que j'ai pointé juste au-dessus).
Avatar de l’utilisateur
Boubakar
Mécène hobbit
Messages : 52276
Inscription : 31 juil. 03, 11:50
Contact :

Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Boubakar »

C'est un choix curieux qu'a fait fait Jean-Baptiste Thoret d'avoir choisi Frédéric Taddeï parler de L'homme pressé, car sur les 40 minutes de son entretien, il passe la grande majorité du temps à tirer sur tout ce qui bouge. Il a beaucoup d'affection pour Delon, Darc et Molinaro, il les connait les trois (notamment dans ses émissions de radio), ce dernier lui étant proche car son épouse, Claire Nebout, avait joué sur son dernier film, Beaumarchais. Il revient aussi sur l'autoportrait de Delon dans ce personnage tout le temps pressé, le parallèle qu'il fait avec Gary Cooper dans Le rebelle, et sur l'évidente complicité avec Mireille Darc à l'écran.
Mais ensuite, c'est une démolition quasi-constante où, de manière générale, le cinéma français des années 1970 en prend pour son grade. Pour parler du film de Molinaro, c'est la laideur de l'image, l'absence de mise en scène, le compositeur Carlo Rustichelli qui n'a pas ses faveurs, l'omniprésence de troisième ou quatrième rôle identiques de film en film comme Dominique Zardi ou Jean Abeillé, les personnages secondaires inutiles... ça n'arrête pas, y compris dans la conclusion, où il dit que ça n'est qu'un bon film. Il va même se demander pourquoi Molinaro était le réalisateur alors que d'une part, il n'avait pas les compétences pour montrer la vitesse chez un homme, d'autre part il se faisait bouffer par les stars qu'il employait, mais également, il croyait que le personnage de Delon était une représentation de sa vie, alors qu'il était bien loin d'être un homme speed.

D'ailleurs, comme c'est le cas à chacun de ces entretiens, Jean-Baptiste Thoret n'intervient jamais pour lui apporter la moindre contradiction. Car lui, dans son introduction, semble beaucoup aimer le film, commençant d'ailleurs par lire un passage du roman éponyme de Paul Morant.
Enfin, il y a une archive de 5 minutes avec Edouard Molinaro, Mireille Darc et Michel Duchaussoy où l'actrice sera assez gênée de parler d'Alain Delon. Il est dommage que Studio Canal n'ait pas inclus l'interview de 15 minutes d'Edouard Molinaro réalisée lors du dvd.
Avatar de l’utilisateur
El Dadal
Producteur Exécutif
Messages : 7297
Inscription : 13 mars 10, 01:34
Localisation : Sur son trône de vainqueur du Quiz 2020

Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par El Dadal »

Sur la nouvelle édition des Trois jours du Condor, outre le commentaire audio de Pollack, on trouve un nouveau programme de 18min avec JB Thoret et Rafik Djoumi. Je ne surprendrai personne en disant que les deux compères sont passionnants à écouter et le cadre est joliment travaillé (je me demande où ça a été tourné, on dirait la librairie WH Smith). Par contre, il est fort dommage d'avoir monté ce supplément à la serpe. Et on sent qu'ils avaient encore beaucoup à dire quand on leur coupe l'herbe sous le pied, ce qui est très frustrant parce qu'on a une sensation d'inachevé. Je m'interroge donc sur l'origine des commandes de ces suppléments, avec des formats récurrents (beaucoup de 26min par ex ces dernières années)... À qui les doit-on ? Est-ce un standard uniformisé ? Et ici, est-ce le chef de projet chez StudioCanal qui a décidé de raboter ces entretiens ?

Concernant Serpico, on y retrouve deux documents issus des éditions existantes, sur Lumet et Pacino, auxquels vient s'ajouter le documentaire d'Antonino d'Ambrosio, mais pas de supplément analytique par contre. On pourra donc se consoler en allant écouter Bertrand Tavernier qui en parle, comme à son habitude, très justement :
Avatar de l’utilisateur
Jerome
Producteur Exécutif
Messages : 7615
Inscription : 23 mai 03, 15:29
Localisation : Parti chercher des archives inédites
Contact :

Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Jerome »

il peut y avoir une contrainte de durée de l'éditeur pour ne pas empiéter sur le bitbudget du film.
Pour l'UHD du Cercle rouge, on m'a demandé de ne pas dépasser 40 minutes pour le nouveau bonus. Ce qui me va très bien, j'aime pas les bonus longs ;)
"Sa place est dans un Blu-Ray"
Avatar de l’utilisateur
tenia
Le Choix de Sophisme
Messages : 30839
Inscription : 1 juin 08, 14:29
Contact :

Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par tenia »

Plusieurs éditions ont tout de même démontré la quantité de bonus (régulièrement en HD) qu'on pouvait embarquer sur un BD-50 sans empiéter sur le film (parfois long). Potemkine ont par exemple fait tenir 4h de bonus (dont 2 en HD) sur à peine 8 Go pour Soy Cuba (qui dure déjà 2h21).

Et des 4 nouvelles sorties Canal déjà dispo, il reste 20% de place sur 7 des 8 disques (seul le BR de Serpico est plein à ras-bord, et le film est d'ailleurs probablement plus compressé qu'il ne l'aurait pu). Laisser quelques minutes au bonus de Condor était donc parfaitement faisable. :wink:
De toute manière, le bitbudget est une chose mais si l'encodeur n'est pas suffisamment bien réglé, tu peux augmenter l'espace disque attribué au film sans forcément en tirer un bon résultat pour autant. On a vu ce que ça donnait sur les Carpenter, par exemple.
Avatar de l’utilisateur
Boubakar
Mécène hobbit
Messages : 52276
Inscription : 31 juil. 03, 11:50
Contact :

Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Boubakar »

Netflix vient de mettre en ligne le making of de 36 minutes de The Irishman, qu'on trouve sur l'actuelle édition Criterion (sous-titres anglais disponibles) :

Avatar de l’utilisateur
Boubakar
Mécène hobbit
Messages : 52276
Inscription : 31 juil. 03, 11:50
Contact :

Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Boubakar »

Amicalement vôtre : parmi la tonne et demi de bonus qui composent l'intégrale ultime de la série, deux d'entre eux se détachent du lot. En premier, le documentaire rétrospectif de 45 minutes réalisé en 2006 et comprenant une grande partie de l'équipe, aussi bien Roger Moore que Tony Curtis, le créateur Robert S.Baker, des scénaristes, le réalisateur Roy Ward Baker, et qui n'ont pas du tout la langue dans leur poche, en particulier sur Tony Curtis, qui se montrait horrible sur le tournage de la série.
Alors sur la pente descendante de sa carrière, il restait malgré tout une star et voyait le fait de jouer dans une série quelque chose de dégradant pour son image. Mais il fut contraint d'y tourner, sûrement pour payer ses doses de cocaïne, dont il se baladait avec constamment, et qui lui ont manqué d'aller en prison lors de son arrivée en Angleterre. Du coup, il fit payer sa mauvaise humeur sur le reste du tournage avec des retards incessants (six semaines sur le total de la série), l'improvisation quasi-constante de ses répliques, le fait qu'il ne supportait d'être doublé pour ses cascades ce qui rendait fou le réalisateur, d'insulter Joan Collins, invitée d'un épisode, parce qu'il n'en pouvait plus de ses exigences de diva... Jusqu'à une chose à la fois dégueulasse et très drôle racontée par un producteur ; traditionnellement, quand un acteur quittait un tournage, il offrit des cadeaux au reste de l'équipe. Mais Curtis avait comme choses à donner des bouteilles de champagne pour tout le monde... qu'il a fait mettre le compte de la production, histoire qu'il ne dépense pas un rond :mrgreen: ! Dans ce premier documentaire, Tony Curtis a du être habillé pour l'hiver, critiqué comme il est... alors que quand lui parle, il tourne autour du pot concernant ces soucis-là, notamment le fait qu'il arbore constamment des gants.
Par contre, Roger Moore, sorti du Saint, n'a droit qu'à des éloges ; ponctuel, toujours bien habillé, il connaissait son texte. Celui-ci, toujours plein d'auto-dérision, revient sur son jeu d'acteur limité et du rôle de ses sourcils. Au fond, la série fut arrêtée parce que le studio américain ABC, qui était coproducteur, n'a pas eu le succès espéré dans son pays, et n'a pas voulu poursuivre. Les producteurs anglais étaient prêts à produire malgré tout une deuxième saison quand Roger Moore a eu la proposition de jouer James Bond dans Vivre et laisser mourir, terminant ainsi la série sans réelle fin. Dommage d'ailleurs qu'il n'y ait aucun mot sur la musique, signée Ken Thorne ni sur le générique de John Barry.

Quant au deuxième bonus, il s'agit d'une masterclass de 30 minutes du même Roger Moore assurée par le fils du réalisateur Val Guest (qui a travaillé pour la série) réalisée pour les 40 ans de la série, en 2011 donc. A ce moment-là, Tony Curtis était décédé depuis quelques mois, et c'est l'occasion pour l'acteur de lui rendre hommage, ils sont restés amis, mais aussi d'en rajouter une couche sur son comportement pendant le tournage. Avec un ton de raconteur hors pair, où le public présent semble conquis et rit aux éclats, Roger Moore revient par exemple sur les gants que l'acteur américain portait constamment. Loin d'être une coquetterie comme Curtis le disait lors du docu de 2006, il s'agissait pour lui d'un moyen de cacher ses tâches sur les mains à cause de sa prise de drogues. Ou alors sur les retards pris sur les plannings parce qu'il pensait être LA star de la série, et faisait comme bon lui semble, notamment d'improviser beaucoup de duels à l'épée, juste parce qu'il aimait faire de l'escrime. Mais l'alchimie fonctionnait à 100 % entre les deux ; je n'ose imaginer la série avec Rock Hudson ou Ross Hunter, envisagés au départ pour jouer Danny Wilde. Toujours aussi drôle, Roger Moore revient sur sa prise de poids durant la série (12 kilos), à cause du champagne qu'ils buvaient durant les scènes. Et, à force de répéter les scènes, et donc de boire du champagne, il lui arrivait d'être ivre en jouant. Il y a aussi son auto-dérision qui marche à plein tubes, comme sa coupe de cheveux abondante, l'importance du sourcil droit ou gauche relevé ou froncés, et sur le fit qu'il se critique lui-même en tant qu'acteur limité qui a eu de la chance d'avoir une telle carrière.

Ces deux bonus font un tour très complet de la série, d'où le fait que l’appellation ultime sur le coffret n'est pas usurpée.
Avatar de l’utilisateur
Jerome
Producteur Exécutif
Messages : 7615
Inscription : 23 mai 03, 15:29
Localisation : Parti chercher des archives inédites
Contact :

Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Jerome »

Boubakar a écrit : 12 févr. 21, 10:21

Quant au deuxième bonus, il s'agit d'une masterclass de 30 minutes du même Roger Moore assurée par le fils du réalisateur Val Guest (qui a travaillé pour la série) réalisée pour les 40 ans de la série, en 2011 donc. A ce moment-là, Tony Curtis était décédé depuis quelques mois, et c'est l'occasion pour l'acteur de lui rendre hommage, ils sont restés amis, mais aussi d'en rajouter une couche sur son comportement pendant le tournage. Avec un ton de raconteur hors pair, où le public présent semble conquis et rit aux éclats, Roger Moore revient par exemple sur les gants que l'acteur américain portait constamment. Loin d'être une coquetterie comme Curtis le disait lors du docu de 2006, il s'agissait pour lui d'un moyen de cacher ses tâches sur les mains à cause de sa prise de drogues. Ou alors sur les retards pris sur les plannings parce qu'il pensait être LA star de la série, et faisait comme bon lui semble, notamment d'improviser beaucoup de duels à l'épée, juste parce qu'il aimait faire de l'escrime. Mais l'alchimie fonctionnait à 100 % entre les deux ; je n'ose imaginer la série avec Rock Hudson ou Ross Hunter, envisagés au départ pour jouer Danny Wilde. Toujours aussi drôle, Roger Moore revient sur sa prise de poids durant la série (12 kilos), à cause du champagne qu'ils buvaient durant les scènes. Et, à force de répéter les scènes, et donc de boire du champagne, il lui arrivait d'être ivre en jouant. Il y a aussi son auto-dérision qui marche à plein tubes, comme sa coupe de cheveux abondante, l'importance du sourcil droit ou gauche relevé ou froncés, et sur le fit qu'il se critique lui-même en tant qu'acteur limité qui a eu de la chance d'avoir une telle carrière.
Je peux dire : "J'y étais". C'était pour le lancement du coffret Blu-Ray Uk, ce qui explique que cette masterclass n'était pas sur leur disque. J'y étais avec un pote et on avait retrouvé mon grand ami Jaz Wiseman, spécialiste mondial de la série et qui avait un fanzine sur la série dans les années 2000.
Un moment inoubliable tellement Moore était drôle et inspiré. J'ai beaucoup insisté pour cette masterclass soit sur le coffret Blu-ray français.
Et Barry Norman, le modérateur était excellent (une sorte de Michel Drucker mais qui saurait de quoi il parle), étant fils de.... Leslie Norman, réalisateur de la série :fiou:
"Sa place est dans un Blu-Ray"
Répondre