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Portraits

portrait de john hughes à travers ses films

Il fut un temps, maintenant lointain, où le nom de John Hughes était synonyme de chronique adolescente juste et sensible, d’humour irrésistible, de sens aigu du tragi-comique. Sixteen Candles, Breakfast Club, La Vie en plus et bien sûr la magistrale Folle journée de Ferris Bueller... autant d’œuvres aussi touchantes que drôles qui s’interrogeaient avec intelligence sur le passage à l’âge adulte, sur le mal-être adolescent, sur les rapports familiaux et amoureux. Des chroniques sociales déguisées en comédies parfois potaches qui ne prenaient jamais le spectateur pour un imbécile et qui ne brossaient pas le jeune public dans le sens du poil mais le poussaient plutôt à s’interroger sur son propre vécu.

Né en 1950 en Illinois, John Hughes grandit à Grosse Pointe, banlieue aisée de Chicago. Il abandonne les études pour travailler dans la publicité mais ne rêve que d'écrire. Aussi, alors qu'il est bien installé dans son agence et que la réussite financière est au rendez-vous, il abandonne ce milieu pour devenir rédacteur pigiste. Il s'occupe du courrier des lecteurs dans la revue National Lampoon, magazine à la sauce Mad né au début des années 70 dont l’univers satirique est transposé au cinéma par John Landis en 1978 avec Animal House - film qui lance quasiment à lui tout seul le genre de la teen comedy. Le sens de l'humour et de l'observation de Hughes le font bientôt remarquer et il écrit de nombreuses articles et parodies pour la revue (ainsi que pour Playboy). Il est rattaché au service cinéma du magazine et travaille sur la sitcom Delta House qui, comme Animal House, se déroule dans un campus américain. Il écrit quasi seul un numéro spécial de la revue consacré aux vacances, que la Warner lui demande d'adapter au cinéma. C'est ainsi que naît l’hallucinant Bonjour les vacances, réalisé par Harold Ramis en 1983. Il signe dans la foulée le scénario de Mr. Mom et, les deux films se plaçant en tête du box office américain, monte sa propre société de production chez Paramount.

Il passe à la réalisation avec Sixteen Candles en 1984, premier d'une série de films consacrés à l'adolescence avec, entre autres, Breakfast Club et La Folle journée de Ferris Bueller. Des réalisations qui n'ont rien à voir avec Porky's et autres comédies décérébrées, Hughes étant un cinéaste profondément sensible et romantique. Il s'écarte avec courage de ce qui risque de devenir une marque de fabrique avec La Vie en plus et Un ticket pour deux. Hélas, le public ne suit pas et à partir de 1991, John Hughes semble abandonner toutes velléités d'artiste et ne fait plus que produire et signer des scénarios de films alimentaires. Après un Uncle Buck assez drôle mais facile, il se contente ainsi de faire marcher le tiroir-caisse en écrivant et en produisant des ersatz de films à base de chiens (Les 101 Dalmatiens et cinq épisodes de Beethoven tout de même !) et de gniards (Denis la malice et quatre épisodes de Home Alone ! ). « L’une des raisons pour lesquelles j’aime écrire des scénarios est qu’on repart chaque fois pour une nouvelle aventure (…) Chaque histoire a sa particularité. Il n’existe pas de règles générales. Dès qu’on commence à suivre des règles, on est prisonnier de formules toutes faites », déclarait Hughes lors de la sortie d’Un ticket pour deux. On ne peut que regretter qu'il n'ait pas suivi cette règle et ne nous ait laissé pour preuve de son talent qu'une poignée de films vraiment personnels. John Hughes succombe à une attaque cardiaque en août 2009. Il était âgé de seulement 59 ans.

Seize bougies pour Sam (Sixteen Candles, 1984)

Samantha Baker (Molly Ringwald, l'actrice fétiche du cinéaste) a seize ans aujourd'hui. Et son malheur est complet car personne - même pas ses parents pris par l'organisation du mariage de sa sœur - ne pense à lui souhaiter son anniversaire. Pire, c'est le jour qu'a choisi l'élu de son cœur pour sortir avec une blonde du lycée. Pire encore, le pot de colle du lycée, Geek (Anthony Michael Hall, autre grand habitué du cinéma de John Hughes découvert dans Bonjour les vacances), s'est mis en tête de sauver sa journée...

Avec ses adolescents d'une petite ville de l’Illinois (où le réalisateur plantera presque toujours sa caméra) et son mélange de comédie et de tendresse, Sixteen Candles pose les bases du cinéma de John Hughes qui va en quelques films renouveler de fond en comble la "teen comedy". La mode est alors aux comédies décérébrées, à l'image de l’affreuse série des Porky’s, mais Hughes prend le contrepied total de cette vague, évacuant les blagues potaches, les seins nus sous la douche et autres bizutages. Chez lui, les adolescents ne sont pas obsédés par le sexe mais par la romance. Chez lui, la grosse artillerie n'a pas droit de cité et, même s'il mène ses films sur des rythmes de comédie, prend le temps de développer ses personnages, notamment en donnant une grande place à des dialogues fins et brillants. Et l'on trouve déjà ici son goût pour les échanges chuchotés et intimes, comme dans une très belle scène mettant face à face l’avorton du collège et l’une de ses gloires. Hughes a vécu son adolescence à l’écart, ni dans le clan des intellos, ni dans celui des gros bras, se plaçant en observateur. Il a gardé profondément ancrée en lui toute cette période, et il y a dans ses films comme une volonté de réinventer ses années collège en fantasmant tout ce qu'elles pouvaient avoir de romantiques. Sixteen Candles, brouillon de ses futures réalisations, est un portrait touchant d'adolescents un peu perdus, délaissés par leurs parents et qui peinent à s'imaginer un futur. Une œuvre sensible, parfois bouleversante, qui montre comment John Hughes sait évoquer avec lucidité et amour cet âge qui, ailleurs dans l'industrie du cinéma, n'est vu que comme une cible commerciale à qui l'on destine des franchises insipides et racoleuses. Rythmé, drôle, touchant, servi par des dialogues savoureux et une interprétation hors pair, Sixteen Candles est un très joli film à redécouvrir.

Breakfast Club (1985)

Cinq lycéens sont enfermés pour une journée de colle. Il y a là le sportif, la gothique rebelle, l’intello du premier rang, la princesse et le voyou, figures caricaturales de l’ado que John Hughes va se plaire à tordre et à abattre une heure trente durant. Tandis que ces personnalités antagonistes apprennent à s’écouter et à se comprendre, le spectateur suit le même chemin et est appelé à aller au-delà des apparences. Car l’adolescence est un moment très conservateur, où l’on a besoin d’être rangé dans une catégorie. C’est un moment difficile où l’on est confronté à ce besoin d’identification, et on l’on se doit d'affirmer dans un même temps sa propre personnalité. C’est un âge de masques et de mensonges que Hughes va approcher avec une grande acuité, décrivant la douleur et le mal-être de ces jeunes gens qui, pour certains, essayent de se conformer à ce qu'attendent d'eux les parents, pour d'autres à se fondre coûte que coûte dans un groupe. C'est le sportif qui se dégoûte de devoir sans cesse humilier les faibles pour appuyer son appartenance à son clan.

Le film est particulièrement marquant par sa volonté de ne pas jamais prendre le spectateur pour un imbécile. Ne serait-ce que par l’importance accordée aux dialogues (ils portent le film, et non pas le scénario), Breakfast Club est à mille lieux des canons du film pour ados qui fleurissent alors sur les écrans. Magnifiquement écrit, le film creuse ses personnages, aborde des sujets difficiles de manière pertinente, touchante et juste. Cette importance accordée au texte entérine la volonté évidente de Hughes de parler de l’adolescence sans cynisme, sans démagogie ou esprit mercantile. Le film fait partie avec Pump Up the Volume des comédies (encore que pour ces deux oeuvres, le terme est bien mal choisi) adolescentes les plus justes et les plus sincères à avoir vu le jour, des films intelligents qui prennent l’exact contrepied des comédies ados décrébrées qui brossent le spectateur dans le sens du poil, ou du moins colportent les idées les plus ringardes et abaissantes, sans aucune autre ambition que la vente de pop corn. Magnifiquement interprété par Judd Nelson, Ally Sheedy, Anthony Michael Hall, Molly Ringwald et Emilio Estevez, Breakfast Club est une très grande réussite.

Une créature de rêve (Weird Science, 1985)

Gary (Anthony Michael Hall) et Wyatt (Ilan Mitchell-Smith) sont les geeks du lycée et, par conséquence, n'ont strictement aucun succès avec les filles. Ils décident donc de fabriquer la femme idéale en bidouillant leur Commodore 64 et en piratant des données depuis un serveur informatique du Pentagone. C'est ainsi qu'au bout de quelques essais infructueux apparaît Lisa (Kelly LeBrock), une divine créature qui va semer le chaos dans leur vie d'adolescents...

Avec son pitch improbable, Weird Science est on ne peut plus éloigné de ce qui faisait l’originalité des deux premiers longs métrage de John Hughes. Alors que ce dernier avait su revoir de fond en comble le film pour ados avec Sixteen Candles et Breakfast Club, il ne fait ici que répéter des formules déjà vues ailleurs des centaines de fois. Il n'y a plus ici d'univers singulier et personnel, d'approche sensible de la jeunesse, juste l’acceptation de la norme de la teen comedy. Grossier, grotesque et un brin réactionnaire, Weird Science annonce la face noire du cinéma de John Hughes (les séries Maman j'ai râté l'avion ou  Beethoven), son penchant commercial qui semble être l’incarnation cynique de son mal-être d'adulte rêveur confronté à la réalité de l'industrie du cinéma. Le film souffre aussi d'être le troisième réalisé par Hughes en moins de deux ans, un rythme de production effréné qui d'évidence l'épuise : bâclé, tourné et monté à la-va-vite, une photographie sacrifiée sur l'autel d'une esthétique pub et clinquante... pas grand chose à sauver à part quelque séquences drôles et inventives. Le tout est qui plus est marqué par un cynisme qui devient à la longue foncièrement désagréable. Comme si Hughes se dégoûtait lui-même de céder à la facilité et avait décidé de corrompre de l'intérieur la teen comedy en grossissant à outrance chacun de ses traits. Mais la leçon est amère, et l'on préfère mille fois plus le Hughes portraitiste sensible de l'adolescence que le satiriste glauque. Reste le plaisir de redécouvrir les tout jeunes Bill Paxton et Robert Downey Jr., ainsi que son acteur fétiche Anthony Michael Hall. Une créature de rêve peut ainsi être vu comme une nouvelle étape d'une série documentaire regardant grandir son acteur, seule manière de sauver Weird Science du désastre total...

La Folle journée de Ferris Bueller (Ferris Bueller's Day Off, 1986)

Ferris Bueller (Matthew Broderick) décide un beau matin de sécher le lycée. Il embarque avec lui sa petite amie Sloane (Mia Sara, la princesse Lili de Legend) et son meilleur ami Cameron (Allan Ruck). Alors qu'ils font les quatre cents coups, le terrible proviseur Ed Rooney (le génial Jeffrey Jones) décide de coincer ce symbole du lycée, bientôt aidé par la propre sœur de Ferris (excellente Jennifer Grey), jalouse à en mourir du succès de son frère...

Une journée d’anniversaire oubliée (Sixteen Candles), une journée de colle pour cinq ados (Breakfast Club), une journée de virée pour trois amis… les meilleurs films de John Hughes sont resserrés dans le temps, l’urgence poussant chacun des personnages à aller au plus vite à l’essentiel, au fond d'eux-mêmes, à se confronter à leurs peurs, leurs doutes ou leurs frustrations. Ainsi, malgré ce que peut faire penser son pitch, La Folle journée de Ferris Bueller n'est pas une énième comédie démagogique mettant en scène un ado potache et frondeur. Hughes signe comme à son habitude une comédie irrésistible, qui est aussi et surtout un beau portrait de l'adolescence et une satire mordante de l'american way of life. En s'amusant à tirer à tout va sur les institutions, l'establishment, la politique de Reagan, Wall Street, le culte du travail et de la réussite, en mettant en scène des adolescents incompris par les adultes et qui ont le sentiment d'évoluer dans un monde parallèle, John Hughes se place tout entier du côté de ses personnages, ne portant jamais de regard supérieur sur ce qu'ils sont et ce qu'ils font, épousant entièrement leur discours. Certes celui-ci peut paraître complètement banal et la morale du film des plus simples et évidentes : penser à vivre sa vie avant de de vivre celle que les autres - les parents, l'école, les amis - vous imposent ; penser surtout à prendre du plaisir - « Life moves pretty fast. If you don't stop and look around once in a while, you could miss it » comme dit Ferris. Mais la sincérité de Hughes - ce n'est pas pour rien qu'il tourne à Northbrook, là où il a fait sa scolarité - est telle que le film possède un pouvoir de séduction immédiat et total.

Magnifiquement écrit, filmé et interprété, inventif en diable, La Folle journée de Ferris Bueller est aussi irrésistible que son héros. Ferris est l'adolescent parfait, inventif, drôle, débrouillard, gouailleur... tellement parfait qu'il en devient irréel et, au final, proprement agaçant. Gosse de riche égoïste (« Je me fous de savoir si les Européens sont anarchistes ou nazis : ça ne change rien au fait que je n'ai pas de voiture »), il incarne malgré son évident charisme cette jeunesse américaine aisée, bouffie de suffisance et inconsciente que Hughes n'hésite pas à fustiger, surprenante façon de transformer un feel good movie en une réflexion sur les vides de l'adolescence. Si bien que l'on reporte toute notre attention sur le sidekick de Ferris, Cameron, l'adolescent renfermé et timide, mal dans ses baskets et qui se révèle être le véritable centre du film. Il faut un talent fou pour embarquer ainsi le spectateur et guider son regard sans avoir l'air d'y toucher. Menée à un train d'enfer, c'est l'œuvre la plus dynamique et la plus immédiatement accrocheuse de John Hughes qui semble ici insatiable et intarissable (de fait, la première version du film durait trois heures !). Un must !

Un ticket pour deux (Plains, Trains and Automobiles, 1987)

Le film raconte une énième rencontre impromptue entre deux personnages que tout oppose. Steve Martin et le regretté John Candy, tous deux dans leur plus beau rôle, sont des représentants de commerce qui se retrouvent obligés de voyager ensemble suite au détournement de leur avion pour cause de blizzard. John Candy, obèse, vulgaire, gaffeur, est l’incarnation même de tout ce que déteste Steve Martin, le yuppie sûr de lui et arrogant.

Avec Un ticket pour deux, John Hughes s'éloigne d'un coup des chroniques adolescentes qui ont fait jusqu'ici son succès. Il écrit un récit on ne peut plus classique qui est surtout pour lui l'occasion de célébrer cette comédie hollywoodienne qu'il aime tant. De la screwball comedy à Frank Tashlin, en passant par Tex Avery (la délirante scène de l’autoroute) et Frank Capra, le film est un hommage vibrant et constamment vivant à la comédie de l'âge d'or. Hilarant, vif, Un ticket pour deux atteint un certain idéal de comédie, que ce soit en terme de rythme, de complémentarité des acteurs et de justesse de ton. A la fois fantasque et grave, burlesque et touchant, John Hughes fait ici preuve d'une totale maîtrise du genre ; et il est d'autant plus douloureux de voir le tournant que va prendre sa carrière par la suite, en grande partie à cause du relatif insuccès de ce film et l'échec public de son suivant, le bouleversant La Vie en plus. Mieux vaut donc oublier la suite désastreuse de sa carrière et se délecter encore et encore de ce New York-Wichita, de profiter au maximum de la virée que nous offrent Neal Page et Del Griffith, compagnons de route aussi insupportables qu'irresistibles.

La Vie en plus (She's Having a Baby, 1988)

Jake (Kevin Bacon) et Kristy (Elizabeth McGovern) viennent de se marier. Ils sont encore jeunes (vingt-six ans) et ne sont pas bien sûrs d'être tout à fait prêts à faire leurs premiers pas dans le monde des adultes. Tout en s'installant dans leur nouvel "home sweet home", ils ne cessent de se poser des questions sur leur couple et sur le tournant que va maintenant prendre leur vie...

Après une série de films consacrés à l'adolescence, John Hughes a envie de poser sa caméra ailleurs que dans les couloirs des collèges. C'est ainsi qu'il entreprend La Vie en plus, premier pas de son cinéma dans le monde des (jeunes) adultes. Le film est en grande partie autobiographique ; il y avait longtemps que Hughes avait envie de filmer une histoire de mariage, et il sent qu'il est grand temps pour lui de réaliser ce projet afin d'échapper à l'étiquette de réalisateur de teen movie qui lui colle déjà à la peau. Mais La Vie en plus ne débarque pas comme un cheveu sur la soupe, le cinéaste poursuivant des thématiques explorées depuis ses premiers pas de réalisateur. Les parents ont toujours été dans ses films des figures aveugles, insensibles ou absentes. Avec La Vie en plus, il plante sa caméra à côté de personnages qui, il y a quelques années, souffraient de leurs relations avec leurs parents et qui, aujourd'hui, sont sur le point d'en devenir. En changeant de cadre, Hughes ne change en rien son appréciation du monde et il signe un portrait toujours critique de la génération Reagan. S'il quitte les rivages de l'adolescence, son style est toujours là, intact, délicieux mélange d'espièglerie, de sensibilité, de comédie, de gravité, de rêve et de romance. She's Having a Baby est une œuvre fragile et vulnérable à l'image de son auteur, artiste sensible qui va après quelques années d'intense créativité s'abîmer dans l'industrie hollywoodienne. She's Having a Baby devait être un renouveau pour John Hughes, c'est au contraire le tombeau d'une carrière aussi fulgurante que précieuse.

La Vie en plus est en effet un échec commercial cinglant, le premier de la carrière de Hughes. S'il n'est pas financièrement atteint, c'est par contre un coup au cœur alors qu'il a comme volonté de faire évoluer son cinéma. Il tourne l'année suivante Uncle Buck, une comédie sympathique mais régressive, dans laquelle il retrouve John Candy après Un ticket pour deux. Régressifs aussi les scénarios de Maman j'ai raté l'avion (1989) et de La P'tite arnaqueuse (Curly Sue, 1991), le dernier film qu'il met en scène. Hughes n’est plus alors que l’ombre de lui-même. Son inspiration s’est délayée dans la machine des studios, Disney a dévoré ses rêves. Après Curly Sue, il ne fait plus que produire et participer à des scénarios sans âme (sous le pseudonyme d’Edmond Dantes) et plus jamais ne signera d'œuvres personnelles. Reste qu'entre 1984 et 1988, il aura signé une poignée de films inoubliables, marquant le cinéma américain et des artistes comme Judd Apatow qui aime à rappeler que la comédie d'aujourd'hui lui doit tout.

Par Olivier Bitoun - le 3 mai 2013