Menu
Test dvd

Tout(e) Varda

DVD - Région 2
Arte Vidéo / Ciné-Tamaris
Parution : 31 novembre 2012

Image

La Pointe courte

Il s’agit de la première édition de La Pointe courte. Le master est d’une très grande propreté, très peu de défauts sont à signaler comme cette légère bande noire qui vient se superposer au plan de la minute 35’12. Les noirs dans certaines scènes d’intérieur sont parfois un peu passés. Mais dans l’ensemble, pour un film qui a été tourné dans les années cinquante dans des conditions très pauvres, le travail effectué sur ce DVD est remarquable.

Cléo de 5 à 7

Cinquante ans après avoir concouru dans la compétition officielle du Festival de Cannes, Cléo de 5 à 7 a de nouveau fait sensation sur la croisette en 2012 dans la section Cannes Classics. Pour célébrer cet anniversaire en grande pompe, le film a été entièrement restauré sous la supervision d’Agnès Varda et de sa société Ciné-Tamaris. Le remarquable travail de restauration redonne toute sa profondeur au magnifique noir et blanc de cette œuvre d’une qualité photographique exceptionnelle. En terme de qualité d’image, ce DVD comble parfaitement nos attentes.

(à suivre...)

Son


La Pointe courte

A l’époque, le son avait été postsynchronisé en studio. Mais comme tout avait été minutieusement écrit, les décalages s’avèrent très rares. Cette édition met parfaitement en valeur la trame sonore élaboré par Agnès Varda : la musique, les voix et les bruitages s’articulent dans chaque séquence selon un ordonnancement retranscrit avec précision dans ce DVD.

Cléo de 5 à 7

De même que l’image, le son a été restauré à merveille. Bruitages, chansons et dialogues se détachent avec netteté et garantissent un visionnage d’une qualité sonore appréciable.

(à suivre...)

Suppléments

La Pointe courte

Agnès présente le film et dialogue avec Mathieu Amalric (9 min)
Véritable passage obligé dans tous les DVD de l’intégrale Tout(e) Varda, la présentation du film par l’auteur en personne permet de replacer l’œuvre dans son contexte. Elle ressort ici l’affiche originale de La Pointe courte, diffusé pour la première fois au cinéma en 1956, soit deux ans après le tournage. Ensuite, Agnès Varda tente de reconstituer l’écriture du scénario, qu’elle avait écrit chaque dimanche dans sa cour de la rue Daguerre. Mais la partie la plus intéressante de cette introduction est la rencontre avec Mathieu Amalric. Agnès Varda semble très émue et presque intimidée par ce grand acteur français, né en 1965 lorsque Agnès Varda venait tout juste de sortir Le Bonheur, son troisième long métrage. La conversation est articulée autour du thème du premier film. Cette question est évidemment auréolée de mystère concernant Agnès Varda : alors qu’elle n’appartenait absolument pas au monde du cinéma, qu’elle n’était en rien cinéphile, qu’est-ce qui a bien la pousser à réaliser La Pointe courte ? « Moi non plus, je ne sais pas pourquoi j’ai fait un premier film », dit-elle à Mathieu Amalric qui livre en toute sincérité ses ressentis face à la caméra d’Agnès Varda.

Souvenirs et propos sur le film (Entretien d’Alexandre Mabilon avec Agnès Varda) (15 min 43)
Agnès Varda revient en détail sur la genèse de son film, sur ses influences (Faulkner, Brecht), sur les conditions de tournage, de production, sur ses choix esthétiques radicaux, le montage avec Alain Resnais, la présentation au Festival de Cannes. C’est un document passionnant, très instructif d’un point de vue historique et analytique. Contrairement à certains cinéastes, Agnès Varda sait très bien parler de ses propres films.

Cléo de 5 à 7

Souvenirs et anecdotes (36 min)
Ce bonus, riche en révélations et en émotions, permet de se figurer les conditions de tournage de Cléo de 5 à 7, film ambitieux à petit budget. Avec ce documentaire, Agnès Varda effectue presque un travail de recréation ; elle revient sur les lieux de tournage avec les acteurs et les techniciens du film, parmi lesquels Antoine Bourseiller, Corinne Marchand et Dorothée Blank. Il est curieux de revoir, quarante ans après la sortie du film, ces magnifiques acteurs que l’on n’a pas eu la chance de voir vieillir à l’écran.

Hans Baldung Grien - peintre allemand du 16è siècle
Ce bonus est très instructif, car il révèle toute la richesse des influences picturales de la cinéaste qui a été considérablement inspirée par Hans Baldung Grien. Les œuvres du peintre de la Renaissance ont nourri la matrice symbolique et thématique du film. Le bonus est accompagné d’une petite biographie de l’artiste et se présente comme « Le Petit Musée de Hans Baldung Grien ».

Madonna et Agnès parlent de Cléo - 1993 (2 min)
Cet extrait d’une émission présenté par Christophe Dechavanne est un supplément tout à fait inattendu. Madonna avait envisagé de faire un remake de Cléo de 5 à 7 avec Agnès Varda. Elle a abandonné le projet car elle a eu peur de la liberté de la cinéaste, qui n’a jamais sur se plier aux exigences du système hollywoodien.

Trajet réel de Cléo dans Paris (en accéléré) (9 min)
Quarante-quatre ans après le tournage du film, le trajet est entièrement retracé sur fond de musique jazz endiablée. Ce supplément permet de se rendre compte des transformations urbaines de la capitale en un demi-siècle. A réserver aux amoureux de Paris... et de jazz.

A propos des Fiancées du Pont - 2005 (3 min)
Agnès Varda évoque le contexte du tournage du petit film muet inséré à la fin du deuxième tiers de Cléo de 5 à 7. Pour la cinéaste, ce film était avant tout un prétexte pour que Jean-Luc Godard enlève enfin ses légendaires lunettes noires.

Les Fiancés du Pont Mac Donald - 1961 (5 min)
Parce que ce court métrage muet fonctionne de manière indépendante, il a toute sa place dans les boni. On y retrouve tout le gratin du cinéma de la Nouvelle Vague : Anna Karina, Jean-Luc Godard, Emilienne Caille, Eddie Constantine, Sammy Frey, Georges de Beauregard, Danièle Delorme, Yves Robert, Alan Scott, Jean-Claude Brialy.

Mosaïque des affiches de Cléo
Panorama des affiches françaises et étrangères du film.

Film-annonce de 1962 (2 min)
C’est une vrai bande-annonce d’époque, faite d’image fixes et animées, de commentaires off qui présentent les personnages et les thème du film. Elle révèle aussi toute la beauté photographique de l’œuvre. Cela vaut le coup d’œil.

En plus des boni, le DVD contient le court métrage Les dites Cariatides, également présent dans le DVD « Varda tous courts », qui rassemble l’intégralité des courts de la cinéaste. En 1984, Agnès Varda réalise ce film de commande sur les cariatides parisiennes et y récite des poèmes de Baudelaire. De ce point de vue, il est intéressant que ce documentaire soit associé à Cléo de 5 à 7, qui brille également par sa fibre baudelairienne.


Agnès Varda aime revenir sur ses œuvres passées, et parfois elle s’amuse à les compléter. Elle a réalisé en 2005 le bonus Les dites Cariatides Bis, inclus dans ce DVD.

(à suivre...)

Par François Giraud - le 10 janvier 2013