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Test dvd
Image de la jaquette

The Opening of Misty Beethoven

DVD - Région All
VCA
Parution :

Image

Avant d’aborder la question de l’image et du son, un petit rappel concernant le codage du film. Celui-ci est issu de la collection VCA, société de production et d’édition américaine. Or, comme la plupart des DVD érotiques vendus, il est lisible sur n‘importe quelle platine de salon ou d‘ordinateur. C’est la raison pour laquelle celui-ci est "worldwide playable", et ne subit donc pas l’inconvénient de la répartition des zones en fonction de la localisation géographique. Il est donc par conséquent Zone All. Présenté dans un boîtier amaray simple, The Opening of Misty Beethoven ne paie pas de mine par son habillage, mais l‘essentiel se trouve ailleurs. "Hollywood Porn is here…right now! No film is going to equal this one"…tel que l’annonce avec fierté Screw en accroche.
Le DVD s’ouvre sur un menu animé et musical plutôt explicite qui fait son effet. La couleur rose peut être sujette à discussion car elle n’est pas ce que l’on peut appeler une couleur neutre. Si on ne touche pas à la télécommande, le film s’enclenche au bout d’une trentaine de secondes. Il n’y a pas de générique de fin.
L’image : Tourné en 1.66, le film est ici transféré dans un format 1.33 qui risque de déplaire aux puristes. La cassette VHS éditée par Alpha-France demeurera un souvenir nostalgique puisque le doublage VF (mythique) n’est plus présent. Edité aux USA par VCA Pictures, le film le fut ensuite en Allemagne, Angleterre ou encore dans une édition rare danoise chez "Vidéo" en VHS reprenant le film au format Letterbox sans 16/9 bien entendu. Rien de tout cela ici, puisque l’image est recadrée. La pellicule n’a pas été restaurée, l’image est souvent granuleuse, ce qui en soit n’est pas un mauvais point. Par contre, la définition n’est pas la plus ciselée que l’on ait vu, et certains flous peuvent gêner la vision de même que des traces et griffures multiples sur la pellicule parsèment le long-métrage et auraient eu besoin d’un petit lifting sans toutefois aller dans la direction inverse à savoir une image trop lisse. En soit décevante par rapport aux canons actuels, elle garde un cachet historique. Il suffit ensuite de savoir de quel côté on se place : en amateur fou du film pouvant céder à la contrainte d’une image moyenne et voulant à tout prix le revoir ou bien "accro" de la restauration subtile préférant attendre un nouveau transfert permettant de corriger ces défauts apparents ?
Son : Un mono d’origine en 2.0 qui possède une réverbération étrange et un mixage en général très moyen. La musique du film est correctement relayée par les enceintes et participe à une bonne dynamique générale, malgré un ou deux moments où un souffle sur la piste sonore peut dérouter. A noter, c’est important, que le film est présenté ici en VO mais sans la moindre présence de sous-titres. Les nombreux dialogues, l’accent New-yorkais des principaux interprètes nécessitent un bon niveau d’anglais et certains passages obligent à tendre une oreille attentive pour tout comprendre. C’est le problème des imports VCA qui, à l’instar des éditions Anchor Bay, ne proposent pas le moindre sous-titrage y compris en anglais. Par contre très bonne idée d’avoir inclus la possibilité du changement de piste à la volée sachant qu‘il y a un commentaire audio.

Son

Un mono d’origine en 2.0 qui possède une réverbération étrange et un mixage en général très moyen. La musique du film est correctement relayée par les enceintes et participe à une bonne dynamique générale, malgré un ou deux moments où un souffle sur la piste sonore peut dérouter. A noter, c’est important, que le film est présenté ici en VO mais sans la moindre présence de sous-titres. Les nombreux dialogues, l’accent New-yorkais des principaux interprètes nécessitent un bon niveau d’anglais et certains passages obligent à tendre une oreille attentive pour tout comprendre. C’est le problème des imports VCA qui, à l’instar des éditions Anchor Bay, ne proposent pas le moindre sous-titrage y compris en anglais. Par contre très bonne idée d’avoir inclus la possibilité du changement de piste à la volée sachant qu‘il y a un commentaire audio.

Suppléments

VCA a su rassembler du matériel, mais si le DVD semble bien rempli, on ne peut s‘empêcher d‘évoquer quelques réserves qui seront détaillées dans le traitement ci-dessous. La présence d’un commentaire audio est la première chose à signaler, et s’avère une aubaine suffisamment rare pour que l’on ne s’y intéresse pas, d’autant que ce sont les deux principaux interprètes qui s’y livrent. L’idéal aurait été de proposer le CD de la BO du film. Les suppléments n’ont aucun sous-titre. Ils se présentent de la façon suivante :

Production Stills : Des photos de production plein cadre, incluant des images de The Opening of Misty Beethoven ainsi que Barbara Broadcast. Si l’initiative est bonne, elle soulève pourtant une question logique. S’il s’agit des véritables archives du réalisateur (archives personnelles ?), comment est-il possible de n’offrir que douze clichés de chaque ? On se retrouve avec une vingtaine de photos en tout et pour tout. Or, si ce n’est pas dérangeant pour une production lambda, ça l’est beaucoup plus quand on a affaire à des chefs-d’œuvre d’une telle trempe qui méritaient beaucoup plus qu’un simple échantillon. Elles sont de qualité honorable, mais trop peu nombreuses. Il serait intéressant de savoir combien de documents d’archives possède réellement Radley Metzger.

Hall of Fame : Un document filmé au format 1.33 animé par la voix-off de Jim Holliday et présentant dans un but exclusivement informatif les quelques icônes les plus remarquables du X de la fin des années 70, du début et milieu des 80’s ainsi que du début des années 90’s. Un panorama qui n’a pas pour but l’exégèse de toute évidence, car un tel sujet aurait nécessité plus de deux heures trente pour pouvoir être traité avec cohérence. A noter une photo particulièrement ratée de Leslie Bovée qui ne rend pas du tout hommage à la fulgurante beauté de cette dernière.

Cast : Casting du film. Attention, il ne s’agit en aucun cas d’une filmographie même sélective des principaux interprètes, seuls sont donnés les noms crédités au générique. Seul intérêt, la fonction "Jump to a scene", qui permet de voir l’actrice choisie plongée dans le feu de l’action sans passer par le chapitrage. Elle ne concerne qu’une seule scène et pas l’intégralité du long-métrage.

Original Box Set : Le visuel d’époque du film qui permet de comprendre que le DVD le reprend à l’identique à l’exception du verso qui est différent.

Catalogue et Contact : Présentation animée d’une toute petite partie du catalogue VCA

Internet : Animation musicale présentant le site Internet de VCA Pictures.

Classic Comments : Document vidéo présentant le réalisateur américain Jim Holliday nous parler du film, des critères d’appréciations, de son accueil, ainsi que du problème posé par l’avant-dernière scène avec l’emploi du harnais et du dildo dans une production "straight". Jim Holliday se pose en précurseur de la défense de ce film, qu’il assure avoir défendu dès sa sortie et dont il continue à faire la promo, renvoyant à mal l’idée que celui-ci, pour beaucoup de personnes le découvrant aujourd’hui, serait trop vieux et ringard, tout comme on peut trouver l’érotisme des années 30 dépassé. Il commente ses impressions jusqu’à ce que le montage le coupe net alors qu’il s’apprêtait à le comparer à d’autres œuvres typiques dans leurs démarches. Comme pour le supplément Hall of fame, la question de la durée se pose : 3’55 pour parler d’un film comme The Opening of Misty Beethoven est-ce vraiment raisonnable ?

Enfin, Audio Commentary : Une piste de commentaire audio qui s’avère au final la meilleure surprise de cette édition. Elle revient en effet sur toute les composantes de la production : écriture, réalisation, interprétation, accueil du film. Une vraie mine d‘infos, qui comble l’absence de véritables archives. Jamie Gillis et Gloria Leonard se prêtent avec plaisir à cet exercice toujours difficile quand il s’agit de faire ressurgir les souvenirs, les anecdotes plutôt que de paraphraser ce qui se passe à l’écran. Il revient sur la signification du pseudo Constance Money. Le metteur en scène en froid pendant le tournage l’a trouvé alors que l’actrice réclamait sans cesse d’être payé. La scène du cinéma, se déroulant pendant le générique de début n’a pas été tournée à Paris même, au contraire des extérieurs filmés dans la Capitale. Gloria explique en quoi le film est sophistiqué et les raisons pour lesquelles il fut taxé de "porno chic", bien avant que cette expression ne soit passée dans le langage commun par le biais de la mode et l’imagerie publicitaire ; non sans ajouter une petite pique à l’attention des actrices siliconées d’aujourd’hui, sans être méchante mais en ne mâchant pas ses mots. Elle parle d’une ambiance de travail, d’une cohésion qui en façonne l’identité. Elle avoue l’avoir vu neuf fois sans jamais s’en lasser. Jamie ne fait pas la moue devant les apparitions de Constance, et sans cacher ses sentiments, déclare avoir eu plus que le béguin sur le tournage, un vrai coup de cœur. Il utilise même le mot "crush". On apprend que c’est le seul et unique rôle de Jacqueline Beudant, qui ne fit en tout et pour tout qu’un seul film. Son image orne le box set original. Les deux acteurs évoquent les conditions de tournage de l’époque, qu’elles soient sociales comme culturelles et évoquent la question du Sida qui bouleversa complètement la donne à partir de 1985, par l’écho de la mort de John Holmes entre autres. Ils soulignent le fait que les gens forniquaient n’importe où, n’importe quand sans se soucier de ce qu’il faisaient. Le tournage eût lieu à Paris, New York et Rome pour les décors principaux. Radley Metzger a aussi utilisé des stocks shots de ces villes. Gloria Leonard loue le travail plastique du cinéaste, elle raconte aussi ces carrières météoriques, plusieurs figurants n’ayant plus jamais tournés autre chose par la suite. Elle pense aussi que les films pourraient revenir en salles. Elle s’accorde à dire que : "puisque les gens sont habitués à voir des comédies et de la violence, pourquoi n’iraient-ils pas voir du sexe sur grand écran en 35 mm ?" Vers la fin du commentaire, elle explique qu’elle avait beaucoup d’appréhension pour sa scène lesbienne avec Constance Money, elle qui était habituée à des petites productions. Elle relate la réalisation dans un film "straight", de la première scène de pénétration par un dildo d’une femme sur un homme. La séquence fut censurée sur les bandes vidéo originales pour des raisons plus ou moins obscures : "pour des raisons probablement homophobes ou tout du moins réactionnaires, car c’était du quasi-jamais vu, et puis on est dans un film hétéro, alors que vient faire une telle scène dans un tel film, tu vois ce que je veux dire ?" dit-elle en s’adressant à Jamie Gillis qui acquiesce. Pour l’occasion une doublure fut engagée pour cette séquence, du nom de Casey Donovan. Les techniciens qui travaillaient sur les productions traditionnelles louaient aussi leurs services pour les pornos et utilisaient des pseudonymes.

Un commentaire audio en duo riche, bourré d’anecdotes, sans temps mort, qui retranscrit l’énergie d’une production qui n’en manque pas. Seul reproche à formuler : le son du commentaire est mixé trop bas par rapport aux dialogues et à la musique du film, ce qui oblige à pousser le volume.

A défaut d’être une édition parfaite, celle-ci propose le film non censuré mais pas dans une version tout à fait intégrale et permet aux jeunes générations de découvrir un film essentiel du genre, qui vingt sept ans après possède une fougue et une créativité tout à fait rares. En attendant un Zone 2 encore plus complet peut-être.

Par Jordan White - le 18 août 2004