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Test dvd
Image de la jaquette

Sanshiro Sugata

DVD - Région 2
Cheyenne Films
Parution :

Image

Très beau transfert 2.35 compatible 16/9 d’un film touné en somptueux Cinémascope N&B 2.35. Pour un film dont le négatif dormait depuis 1965 dans une cave de la Toho, oublié de ses propres producteurs et qui n’avait jamais été édité dans son propre pays ni en VHS ni en Laserdisc ni en DVD, on peut être fier de la valeur technique de l’éditeur français qui bat le Japon sur un terrain où il est pourtant expert. La gestion du contraste des noirs est splendide même si elle a pour contrepartie une certaine perte de luminosité dans les scènes nocturnes (premier combat, scène de l’étang). Qu’importe, ce respect du contraste des noirs était essentiel à la beauté plastique du film et c’était lui son plus bel élément. On a relevé en tout et pour tout deux défauts fugitifs d’une fraction de seconde sur la totalité des 153’ du film (on ne sait d’ailleurs pas très bien à quoi les attribuer : matériel d’origine ou compression ?) : la performance mérite d’être signalée. La copie elle-même est en ‘état 1’. Nous sommes donc très satisfaits.

Son

v.o.s.t.f., pas de v.f. puisque le film ne fut édité en France qu’en v.o.s.t.f. il y a quatre ans, ni de v.o. sans sous-titre. Le meilleur choix : le plus cinéphiliquement rationnel. Les sous-titres sont très lisibles et agréables, très bien compatibles avec le format 16/9. Le report des équilibrages dialogues-effets sonores-musique est très correct. Les normes de l’époque suffisent amplement à magnifier le film. Il était bien inutile de le remastériser et nous félicitons l’éditeur de ne pas l’avoir fait. Vive le son d’époque !

Suppléments




Le menu principal du DVD 9 contenant le film
est beau et divisé en 2 parties :
a) Film : pour voir le film immédiatement en v.o.s.t.f.
b) Chapitrage : le film est divisé en chapitres illustrés.


Le menu principal du DVD 5 contenant les riches suppléments éclairant parfaitement le film sous tous ses aspects, est tout aussi beau et épuré graphiquement. Il est à l’image éditoriale du beau livret de 28 pages, inclus dans le boitier, illustré de très belles photos N&B et contenant lui aussi de précieux commentaires historiques et critiques. Les suppléments ne sont pas numérotés et nous les numérotons nous-même par ordre chronologique et logique de vision.

Suppléments :

1) Bande-Annonce : en 16/9 et v.o.s.t.f. car il s’agit de la B.A. japonaise originale telle qu’elle fut diffusée en salles françaises lors de la sortie exclusive du film en 1999. Elle est longue (durée : 3’20’’) mais très belle, dense, bien rythmée et munie d’intertitres japonais significatifs de la charge symbolique et spirituelle du film.

2) La découverte du film par Christophe Champclaux : en 4/3 et v.f., en plan demi-rapproché, le jeune homme nous explique (durée : 3’50’’) comment, à partir d’une remarque de Wang Yu mentionnant l’influence que ce titre avait eu sur lui – remarque qui l’avait frappé quelques années auparavant - il parvint à retrouver le film dont la Toho elle-même, en 1995, ne se souvenait plus. Le récit est précis, méthodique, savoureux et surtout exemplaire : il restitue le rêve de tout cinéphile amoureux d’une œuvre selon lui injustement ignorée ou oubliée. Ce rêve est réalisé par Christophe. La triomphale conclusion étant : Reste, outre la touche personnelle de Kurosawa, ce que Bazin nommait les "vertus anonymes de la tradition" : "J’achète ! ". Puissent de si beaux rêves se concrétiser plus souvent, dans l’intérêt de l’histoire du cinéma mondial !

3) Entretien avec l’acteur Yuzo Kayama : en 4/3 et v.o.s.t.f., en plan rapproché (durée totale de 26’11’’) c’est le sous-menu le plus remarquable de ces suppléments : il est d’une richesse extrême. Afin de vous communiquer le désir d’écouter ces souvenirs très précis et variés de l’acteur qui tint le rôle principal dans ce film sur lequel planait du début à la fin, selon sa belle expression, l’ombre de Kurosawa’, nous en reproduisons ci-après les intertitres français qui en divisent les sections, avec le minutage de chaque section entre parenthèses : la rencontre avec Akira Kurosawa (4’34’’) – à propos du tournage de Akahige [Barberousse] (1964) et Sugata Sanshiro (9’15’’) – les lieux de tournage (10’21’’) – Kurosawa et Sugata Sanshiro (11’41’’) – entraînement de Judo (16’40’’) – Sugata Sanshiro aujourd’hui (18’39’’) – Toshiro Mifune (19’27’’) – le combat dans les herbes (21’06’’) – la scène de l’étang (23’14’’) – le combat final (24’13’’) – Yuzo Kayama interprète un rôle dans Thunderbolt de Jackie Chan. Ce dernier l’avait-il choisi par rapport à Sugata Shanshiro ? (26’11’’).

4) Entretien avec Wang Yu : en 4/3 et v.o.s.t.f., durée 40’’. Très bref mais on a confirmation de l’influence que le film exerça sur lui de vive voix, filmé au comptoir d’un bar bien fourni !

5) Sugata Sanshiro : références et influences. Menu riche, précis et bien divisé, d’une durée de 15’. Son commentaire musical est beau et approprié à l’esprit du film. Après la vision d’une belle reproduction d’affiche originale, chaque texte-écran (en 4/3) illustre son propos par un extrait du film (en 2.35 compatible 4/3) le suivant immédiatement. Nous résumons chacun de ces textes pour vous en donner une idée : rapport avec le film de 1943 – le fétichisme du pied dans le cinéma asiatique – sens spirituel de l’abandon des socques par Sugata Sanshiro avant son initiation – nénuphares et retours en arrière – le Deguello – la Pierre et le Sabre – l’œil du diable et l’œil divin – la jarre vide de saké – visages hirsutes dans le cinéma japonais et chinois de Hong Kong – aspect mercantile du combat historique de 1885 – Sugata Sanshiro, matrice du cinéma de Kung Fu : exemple de Sonny Chiba – une syntaxe novatrice.

6) Scènes de combat commentées : 4/3 - durée 45’. Elles le sont par Yves Cadot, (docteur en langue et civilisation japonaise, 4ème dan de Judo) et Jean-Luc Rougé (directeur de la Fédération Française de Judo, champion du monde 1975). Commentaires autant historiques et biographiques que techniques ou sociologiques : nous les recommandons car il sont très vivants et à la portée des cinéphiles néophytes dans ce domaine qui y découvriront d’intéressantes détails sur la fidélité du film à l’histoire des arts martiaux qu’il a pour sujet et mesureront mieux le travail créatif de la fiction par rapport à la réalité qui l’a inspirée.

Par Francis Moury - le 2 mars 2009