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Test dvd
Image de la jaquette

Padre padrone

DVD - Région 2
Mk2
Parution : 18 février 2004

Image

Si l’éditeur fait bien de nous préciser que l’aspect granuleux de la copie vient du fait d’un tournage en 16 mm pour la RAI, l’image ayant été ensuite gonflée en 35 mm pour son exploitation en salles, ce n’est pas une excuse suffisante pour expliquer le résultat final sur ce DVD. Car oui, l’aspect granuleux est bien présent mais pas de ce seul fait. La compression s’avère en effet très décevante, l’image instable fourmillant constamment et les scènes nocturnes en pâtissant assez fortement. Mais ce n’est pas tout ; aucune restauration n’a été faite sur le master récupéré : artefacts en pagaille et nombreuses lignes verticales venant rayer la copie. A signaler surtout au chapitre 6, une séquence vraiment très abîmée (43’30), l’image étant même gelée quelques secondes ; nous avons l’impression de regarder la scène derrière une vitre embuée et sale. Côté définition, ce n’est pas le nirvana non plus mais rien de rédhibitoire. Une fois ceci dit et sachant que les Taviani n’ont pas cherché à faire "joli", on peut tout de même aisément regarder ce film dans cet état, beaucoup d’autres scènes étant bien mieux conservées ou traitées. Bref, si l’on considère que ce film n’a pas bénéficié de recherches esthétiques particulières, son ton âpre et rude s’accommode assez de cette copie moyennement belle.

Son

Côté son, sachant que comme la plupart des films italiens, celui-ci a été post-synchronisé, nous ne nous étonnerons pas de cet aspect un peu "studio" et "étouffé" de certains passages, ceux-ci étant dus plus au film qu’au DVD qui restitue finalement assez bien les bruits d’ambiance, le vent dans les paysages désertiques et toutes les autres incongruités sonores et musicales dont les Taviani sont coutumiers. Bonne ambiance sonore dans l’ensemble en ayant toujours en tête que Padre padrone a été un film plutôt artisanal dans sa fabrication.

Suppléments

Passons très rapidement sur des menus hideux car ce n’est vraiment pas le plus important, pour nous consacrer aux suppléments.

Les bandes annonces (9’) de 3 autres films sortis en même temps, La nuit de San Lorenzo, Kaos et Good morning Babilonia.

Une introduction (3’) au film par Nanni Moretti qui tient dans Padre padrone le rôle du compagnon de chambrée de Gavino, celui qui lui enseigne ses premiers rudiments d’éducation. On sent que l’acteur-réalisateur tient ce film en haute estime et nous fait partager sa passion avant que nous le découvrions. Moretti en profite pour évoquer brièvement son propre parcours.

3 entretiens vraiment très intéressants tournant tous exclusivement autour de Padre Padrone, de la place qu’a occupé le film dans leurs carrières, des anecdotes de tournage et de l’influence qu’ont eu les récompenses et le succès international de ce film sur la suite de leurs activités professionnelles. Ils se décomposent ainsi :

- Souvenirs des frères : entretien avec Paolo et Vittorio Taviani. Avec une passion communicative, les deux frères nous évoquent la genèse de leur film, analysent quelques scènes et sont toujours aussi étonnés du succès que leur "bébé" a rencontré un peu partout dans le monde. On aurait souhaité que cet entretien se poursuive !

- Souvenir du père : Entretien avec Omero Antonutti. Le comédien shakespearien, que l’on retrouvera souvent dans les autres œuvres des cinéastes, revient surtout sur les méthodes de tournage de ces derniers.

- Souvenir du fils : Entretien avec Saverio Marconi, interprète de Gavino à 20 ans. Artiste underground à l’époque, Saverio Marconi à son tour nous parle de son expérience et de l’influence primordial du film sur la suite de sa carrière.

Par Erick Maurel - le 22 février 2004