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Test dvd
Image de la jaquette

Octobre à Paris

DVD - Région 2
Editions Montparnasse
Parution : 2 octobre 2012

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Un master très propre, une définition de bonne tenue, des contrastes bien dosés... cette édition DVD permet de découvrir le film dans des conditions optimales, les Editions Montparnasse ayant pu bénéficier du travail de restauration effectué à l'occasion de la réédition du film dans les salles en 2011. Pour un film resté si longtemps invisible, diffusé sous le manteau, la diffusion sur ces deux supports et dans des conditions de visionnage aussi excellentes était inespéré. On ne pourra que saluer le travail de tous ceux qui ont contribué à faire ainsi renaître ce film si rare et si précieux.

Son

La bande-son est très propre, sans souffles ni grésillements. Par contre, il y a très peu de dynamique et l'ensemble est vraiment étouffé, jusqu'à rendre parfois difficilement compréhensibles certains entretiens. Mais ce défaut est d'évidence dû à la qualité du matériel d'enregistrement utilisé pendant le tournage et non à l'édition en elle-même.

Suppléments

A propos d’octobre (Un film de Mehdi Lallaoui - 2011 - 8 min 54)
Mehdi Lallaoui, réalisateur et président de l’association Au nom de la Mémoire, a réalisé en 1991 avec Agnès Denis un documentaire de 52 minutes, Le Silence du fleuve, consacré à la répression de la manifestation du 17 octobre 1961. C'est également lui qui, avec d'autres militants et la société de distribution Les Films de l’Atalante, a oeuvré auprès des ayants droits pour qu'Octobre à Paris puisse enfin bénéficier en 2011 d'une sortie en salles. Pour cette distribution salle, il réalise un avant-propos afin d'expliquer au spectateur d'aujourd'hui le contexte de l’époque. Daniel Mermet, dix-huit ans en 1961, raconte en ouverture de ce documentaire ce qu'il a vu de la répression policière du 17 octobre, notamment cette image qui reste gravée dans sa mémoire d'un homme s'accrochant désespérément au bord d'un pont et qui finit par tomber dans la Seine suite aux coups que les policiers lui assènent. Jean-Luc Einaudi, auteur de La Bataille de Paris (1991, édition Seuil), revient dans le détail sur le contexte de l'époque et explique comment cette manifestation pacifique restera dans les annales comme la plus violente d’Europe occidentale contemporaine. L’historien Gilles Manceron poursuit en expliquant les tensions dans le gouvernement De Gaulle suite à la reprise des discussions avec le GRPA. Il rappelle qu’il y a eu de nombreux meurtres d'Algériens avant le 17 octobre et que l’on repêchait souvent dans la Seine des cadavres portant des marques de tortures. D'autres témoignages viennent compléter les explications des deux spécialistes : une témoin qui raconte le départ de la manifestation, l'avocate Nicole Rein qui décrit les tortures d'Algériens qu'elle a pu constater, et enfin René Vautier qui explique comment il a essayé de sortir le film en 1973 et la grève de la faim qu'il a entamée pour lutter contre la censure dont il était l'objet.
Un bonus intéressant en cela qu’il donne un contexte au film de Jacques Panijel qui, tourné sur le vif, au coeur même des évènements, ne s'embarrasse pas de précisions historiques. Par contre, d'un point de vue formel, on est dans tout ce qu’il y a de plus conventionnel et attendu.


17 octobre 1961 (Un film de Sébastien Pascot – 2012 – 50 min 57)
Ce documentaire - à la forme là aussi des plus classiques - revient en détail sur la façon dont s'est déroulée la soirée du 17 octobre. De nombreux entretiens avec des historiens et des témoins du drame (dont un policier) permettent de comprendre très précisément la manière dont les choses se sont déroulées. Le film se termine sur deux minutes glaçantes où défilent les noms des manifestants tués suite à la répression policière.

Le choix de proposer ces deux documentaires en supplément est très pertinent car ils complètent un film qui entend donner la parole à ceux qui n'y avaient pas droit mais qui du coup écarte toute contextualisation historique.

Par Olivier Bitoun - le 17 octobre 2012