Mariage à l'italienne

Ce « nouveau master restauré » propose un grain assez fort, assez typique des productions italiennes de l’époque. Par ailleurs, quelques taches ainsi qu’un manque de stabilité parfois notable ternissent légèrement un tableau qui resplendit surtout par son rendu chromatique : il faut l’admettre, les couleurs y sont assez souvent flamboyantes. Très bonne copie, donc, à défaut d’être parfaite.

Les deux pistes audio, mono 1.0 d’époque, sont également assez satisfaisantes. Des aigus plus marqués mais également d’avantage de souffle sur la version française, laquelle nous prive surtout des chuintements de Sophia Loren, propres au dialecte napolitain. Bien qu’elle soit parfois un peu étouffée, on privilégiera donc - comme souvent - la version originale, aux sous-titres amovibles.

C’est devenu l’excellente habitude, presque la marque de fabrique de l’éditeur, mais Carlotta privilégie une nouvelle fois la qualité à la quantité dans ses suppléments. Outre une anecdotique mais historique bande-annonce originale s’ouvrant sur un micro-trottoir de l’époque, on y retrouve donc un module d’environ 26 minutes, Une vie, une époque… des circonstances, où deux critiques, Sabrina Piazzi et Alain Garel, entreprennent de resituer l’œuvre tant dans son contexte de production que dans la carrière de De Sica. Les deux intervenants font preuve d’une belle complémentarité, lui oeuvrant d’avantage comme un historien et elle comme une analyste - on ne peut d’ailleurs s’empêcher de supposer, à la lumière de leurs commentaires, que la jeune femme soit une bien plus fervente amatrice du film que son confrère. L’élégance discrète de la réalisation, autant que la pertinence des thématiques abordées, en fait en tout cas indéniablement un supplément de grande qualité.