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Test dvd
Image de la jaquette

Les Premiers pas du cinéma - À la recherche du son, Un rêve en couleur

DVD - Région All
Lobster
Parution : 10 mai 2006

Image et son

Il fallait s’y attendre, le rendu technique des films dépend de la qualité des extraits proposés par les documentaires. On est surpris de constater que la majorité d’entre eux est plutôt bien conservée. On le doit certainement aux efforts de Lobster Films dont la politique de restauration d’œuvres anciennes est saluée depuis des années. Bien entendu, on sera indulgents avec certains extraits peu gâtés par le temps, nous sommes quand même parfois en présence d’images datant de près d’un siècle. Le reste du métrage, à savoir les interviews, sont de qualité Broadcast et ne souffrent d’aucuns défauts.

Suppléments

Le menu principal de chaque DVD, assez dépouillé, est musical et introduit par une animation. Les suppléments sont en fait composés de 35 films, faisant partie de ceux dont des extraits figurent dans les documentaires, proposés dans leur intégralité. Les deux documentaires sont chapitrés en 5 parties, nommées suivant la technique étudiée : Introduction - Son direct - Son optique - Générique pour le premier et Introduction - Coloriage Teintage - Synthèse additive - Synthèse soustractive - Générique pour le second.

DVD A LA RECHERCHE DU SON

Les courts métrages sont répartis suivant trois modules : Son direct, Son sur disque et Son optique.

Son direct

Quand Madelon (France, 1917) - 3’14’’
Petit film patriotique avec des soldats français chantant une célèbre chanson populaire. Des sous-titrages optionnels permettent de d’entonner un karaoké.

Le Père la Victoire (France, 1917) - 3’42’
Autre chanson filmée de G. Lordier. Toujours à la gloire des soldats, du vin et de la Madelon.

The Chamber Mystery (USA, 1928) - Extrait de 3’04’’
Des bulles de BD sont incrustées sur l’image pour retranscrire certains dialogues. Voilà un moyen intéressant de réduire le nombre de cartons d’un film muet.

Miss Venus (Allemagne, 1921) - 3’45’’
Un spectacle de cabaret avec une danseuse accompagnée de quelques musiciens. La partition de la musique du film apparaît sous l’écran à l’adresse de l’orchestre jouant en salle.

Ain’t She Sweet (USA, 1933) - 7’14’’
Il s’agit d’un Screen Song des frères Fleischer. Un dessin animé amusant et ingénieux mettant en scène des chats musiciens puis une chanteuse en chair et en os avec un texte défilant à la façon d’un karaoké.

Son sur disque

Lucia di Lammermoor (France, 1900) - 4’02’’
Film Artistique Chantant de Georges Mendel. Le célèbre Caruso figure parmi les ténors. Les artistes bougent à peine et s’adressent à la caméra. Voilà un film uniquement intéressant d’un point de vue historique. L’image est assez altérée mais reste parfaitement exploitable.

La Donne e Mobile (Allemagne, 1908) - 2’30’’
Cinophon Alfred Duskes. Un extrait de Rigoletto.

Carmen : air du Toréador (France, 1910) - 4’18’
Phonoscène Gaumont.

La Légende du roi Gambrinus (France, 1911) - 5’16’’
Phonoscène Gaumont.

La Marseillaise (France, 1911) - 2’49’’
Phonoscène Gaumont.

Nursery Favorites (USA, 1913) - 5’29’’
Kinetophon Edison.

Le Chanteur de Jazz - Bande-annonce (USA, 1927) - 6’54’’
Vitaphone Warner. Document très intéressant avec la présentation du film suivie des images de la première et de quelques scènes. Le morceau de choix de ces suppléments.

Son optique

Snappy Tunes (USA, 1923) - 6’52’’
Phonofilm Lee DeForest. Un numéro musical au piano effectué par deux jazzmen. Ce court métrage est assez abîmé dans sa première partie.

Theodore Case Test Film (USA, 1924) - 33’’
Court extrait d’un test à l’harmonica. Moyennement intéressant.

Ma He’s Making Eyes at Me (USA, 1925) - 1’36’’
Un numéro de cabaret : un artiste chante avec son canard. Assez incongru.

Arthur Conan Doyle (USA, 1927) - 10’37’’
Un document Fox Movietone. Il s’agit d’une interview de l’illustre écrivain qui s’exprime sur Sherlock Holmes puis sur ses expériences métapsychiques que Conan Doyle prend bien plus au sérieux que ses travaux littéraires à son âge avancé. Voilà un petit film exceptionnel qui constitue sûrement le nec plus ultra des suppléments.

Governor Young Hails Greater Talkie Season (USA, 1928) - 2’30’’
Ce document est en couleur. Le comédien Ronald Colman accueille les vœux du gouverneur de l’état de Californie qui fait la promotion du cinéma parlant.

Finding his Voice (USA, 1929) - 10’13’’
Un dessin animé Fleischer Studios. Réalisé par le légendaire Max Fleischer, il met en scène un personnage représentant le cinéma parlant selon Western Electric. Voilà un programme aussi amusant que didactique.

DVD UN RÊVE EN COULEUR

Les courts métrages sont répartis suivant trois modules : Coloriage, Synthèse additive et Synthèse soustractive.

Coloriage



Cinq films français coloriés au pinceau : Forgerons (1895, 33’’), Mort de Marat (1897, 39’’), Danse serpentine (1898, 52’’), Exécution de Jeanne d’Arc (1898, 42’’) et Danseurs espagnols (1898, 2’02’’).

Trois films français coloriés au pochoir : Métamorphoses du papillon (1904, 1’22’’), La Fée aux fleurs (1905, 1’08’’) et Le Sorcier arabe (1906, 2’45’’).

Tous ces petits films ont avant tout un intérêt scientifique et historique. Les deux derniers d’entre eux proposent un spectacle fantastique « à la Méliès » qui les éloignent un peu de la simple démonstration technique. Les images sont dans l’ensemble particulièrement bien conservées pour leur âge.


Synthèse additive

Inauguration du Campanile de San Marco (Angleterre, 1912) - 9’37’’
Procédé Kinemacolor dont les défauts sautent aux yeux (les franges colorées) quand les sujets sont en mouvement, c’est-à-dire la quasi totalité du temps. Ces images présentent un intérêt documentaire, mais le film est bien long.

Essai Trichrome du Dr Doyen (France, 1912) - 41’’

Essai couleur de Sonia Delaunay (France, 1928) - 25’’
Ce film malheureusement très court a le mérite d’être totalement inédit et de montrer la volonté d’une célèbre artiste peintre de trouver une correspondance visuelle au cinéma de son travail sur la couleur.

Jeunes femmes prenant le thé (France, 1937) - 3’12’’
Scènes bucoliques près d’un lac qui s’apparente à un reportage d’époque un peu naïf.

Synthèse soustractive

Wonderland of California (USA, 1930) - 6’50’’
Procédé Cinecolor. Scènes picaresques et « people » destinées à mettre en valeur la Californie et qui font très cartes postales. On aperçoit les Marx Brothers au détour d’un plan (les seules images en couleur connues des comédiens).

The King of Jazz - Bande-annonce (USA, 1930) - 3’34’’
Technicolor bichrome. Superproduction fastueuse d’époque produite par Universal. La bande-annonce base évidemment sa promotion sur la couleur et le son.

La Cucaracha (USA, 1934) - 19’16’’
Technicolor trichrome. Officiellement le premier court métrage en couleur de l’histoire du cinéma, il est proposé ici dans son intégralité. Il s’agit d’une histoire d’amour, de rivalité et de séduction. La copie est magnifique et la colorimétrie éclatante.

Becky Sharp - Bande-annonce (USA, 1935) - 2’46’’
Technicolor trichrome. L’événement du premier long métrage en Technicolor est présenté avec pompe. Rouben Mamoulian, le réalisateur, est d’ailleurs mis sur le même plan que le « metteur en couleurs » du film.

New York (France, 1938) - 5’03’’
Procédé Kodachrome. Pérégrinations dans Big Apple pour un petit film documentaire assez déconcertant par son réalisme qui produit un effet d’immédiateté grâce à l’usage de la couleur. La tenue de ces dernières est d’ailleurs remarquable.

Par Ronny Chester - le 20 novembre 2005