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Test dvd
Image de la jaquette

Les Groupes Medvedkine

DVD - Région 2
Editions Montparnasse
Parution : 6 février 2006

Image et son

La qualité des copies est très variable, souvent très dégradée. En partie faute à l’âge, elle est surtout liée à l’économie des moyens de tournage et de post production des films. Ne vous attendez donc pas à du DTS et du technicolor flamboyant. Ici le grain, les griffures, les surexpositions, font partie intégrante des œuvres.

Suppléments

Livret de 60 pages établi par l’équipe d’ISKRA
Le livret commence sur le parcours de Pol Cèbe. Employé de Rhodia, bibliothécaire du comité d’entreprise, cet homme à l’origine des groupes Medvedkine devient le président du CCPPO, un centre culturel populaire qui passe le film interdit de René Vautier, Afrique 50, Eisenstein, Ivens, des pièces de Brecht ou encore 1789. Un homme épris de culture et animé de la volonté de la faire partager à tous. Entre 1964 et 1976, Pol Cèbe reçoit les employés de l’usine dans la bibliothèque. Ceux-ci viennent en nombre s’ouvrir à la culture, écouter Cèbe leur parler de Picasso, “Des livres, des débats jusqu’au matin” Multipliant les témoignages (des ouvriers-cinéastes, des amis de Pol Cèbe, du chef-opérateur Jacques Loiseleux, de Bruno Muel…), ce livret nous raconte l’expérience des groupes Medvedkine, de la réalisation des films aux multiples rencontres pour présenter les œuvres. Autre point fort, un long et magnifique texte signé Chris Marker sur son ami Mario Marret. Nous découvrons également un autre personnage vivifiant, Antonio Paleo, alter-ego de Cèbe à Sochaux pour la naissance du Groupe Medvedkine de cette ville, lui aussi fortement impliqué dans la vie des ouvriers et leur émancipation.

Chacun des films constituant le double dvd est abordé, via ses concepteurs ou des critiques, témoignant des modes de fabrication et de production, des volontés politiques, sociales ou culturelles qui animent les ouvriers cinéastes. On découvre également la réception négative des dirigeants communistes, qui voient un peu les ouvriers cinéastes comme des “traîtres” qui travaillent avec des intellectuels de la capitale, et oublient de militer vraiment. Les textes du livret remettent ainsi les différents films et le mouvement Medvedkine au sein d’un contexte politique et social plus large.
Un complément indispensable et passionnant aux créations des Medvedkine.

(les citations anonymes de la chronique sont tous tirés de ce livret)

Par Olivier Bitoun - le 21 mars 2006