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Test dvd
Image de la jaquette

Les Evadés de la nuit

DVD - Région 2
Tamasa
Parution : 30 avril 2012

Image

Tamasa a, très honnêtement, précisé sur son site que la copie des Évadés de la nuit qu’il éditait n’avait pas fait l’objet d’une restauration. Mais passé un générique tremblotant, et mis à part quelques accrocs (1) qui entachent de temps à autre la copie, le DVD offre une image pour l’essentiel fort correcte. On pourra cependant regretter que Tamasa n’ait pas encodé en 16/9 un film pourtant réalisé en 1.66. La réalisation de Roberto Rossellini perd, sans doute, un peu de son impact. On signalera enfin que, comme le rappelait Jean-François Rauger dans l’article qu’il a consacré à ce DVD, Tamasa ne propose Les Évadés de la nuit que dans la version qui a été distribuée en France, plus courte de huit minutes que celle diffusée en Italie. Jean-François Rauger faisait aussi état dans sa recension d’une version de 151 minutes présentée au Festival de Cannes. Pour visionner celle-ci, de même que la version italienne de 138 minutes, il faudra aller faire un tour de l’autre côté des Alpes… Medusa Home Entertainment y a en effet édité, en 2008, un coffret de 2 DVD rassemblant le montage italien (136 minutes) et celui projeté au Festival de Cannes. Cette édition n’offre cependant que des sous-titres italiens.

(1) Le plus spectaculaire de ces accidents se situe aux alentours de la 19ème minute. On note carrément une erreur de montage puisqu’on voit se répéter deux fois de suite un même plan sans que le récit le justifie. C’est heureusement la seule bévue d’une telle ampleur présente sur ce DVD.

Son

Là encore, l’absence annoncée de restauration ne s’avère finalement nullement préjudiciable. Dialogues et musique sont, en version originale comme en version française, d’une propreté suffisante pour permettre de goûter de manière satisfaisante le cosmopolitisme linguistique du film - on parle italien, anglais, russe ou encore allemand dans Les Évadés de la nuit - de même que la lyrique partition de Renzo Rossellini. On ne saurait cependant trop conseiller d’éviter le doublage français aux voix particulièrement disgracieuses...                      

Suppléments

Comme pour les autres classiques italiens édités par Tamasa en avril 2012, il faudra se contenter d’un diaporama combinant photos de plateau et affiches d’époque, constituant l’unique supplément audiovisuel. Ce dernier est, heureusement, épaulé par un livret d’une dizaine de pages, œuvre de Jean A. Gili de Positif. Le texte de ce spécialiste reconnu du cinéma italien prend la forme d’une synthèse efficace, envisageant aussi bien la place des Évadés de la nuit dans la carrière de Roberto Rossellini, que l’écriture et le tournage du film ainsi que sa réception critique. De ces pages joliment illustrées, on retiendra notamment de stimulantes considérations sur la réalisation de Roberto Rossellini, notamment sur le fait qu’« avec Les Évadés de la nuit, Rossellini découvre les possibilités expressives du zoom » et pour lequel « Rossellini met au point un système de commande à distance. Assis à côté de la caméra, il modifie la focale à partir d’un petit levier fixé sur un trépied. Il n’éprouve pas le besoin de mettre l’œil à la caméra, […] concentrant toute son attention sur les comédiens et le rapport des visages à l’espace qui les entoure. »

On pourra voir dans l’ultime plan des Évadés de la nuit, ainsi que nous l’évoquons en conclusion de notre analyse du film, une magnifique démonstration de ce parti-pris de réalisation.

Par Pierre Charrel - le 23 mai 2012