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Test dvd
Image de la jaquette

Les Chiens de paille

DVD - Région All
Criterion
Parution : 25 mars 2003

Image

Peut être pas le plus beau Criterion qu’il nous ait été donné de voir, le master de Straw Dogs reste toutefois d’une qualité tout à fait remarquable. Les tâches ou griffures sont aussi rares que les bons gags dans un film de Jean-Marie Poiré, et l’on ne peut qu’admirer le rendu des couleurs tout en grisés, marrons et verdâtres. Reste que la copie accuse un côté granuleux parfois gênant (sur les plans de ciel notamment). Un détail, mais qui empêche le film d’atteindre l’excellence de certains DVDs du prestigieux éditeur américain.

Son

Un mono (sic) d’une propreté parfaite. Rien à redire… A noter que le commentaire audio de Stephen Price (voir plus bas) est accessible via le bouton audio de la télécommande. Et que le film est sous-titrée en anglais pour les malentendants.

Suppléments

A noter une fois de plus le gros effort de design effectué par l’équipe de Criterion. Une jaquette tout bonnement splendide, des menus sobres mais raffinés, des sérigraphies à l’unisson, un livret classieux. Tout simplement parfait…

A noter qu’à l’inverse du film, aucun des bonus chroniqués ci-dessous n’est sous-titré en anglais.

Commentaire audio (par Stephen Price, auteur d’un livre référence sur Sam Peckinpah aux Etats-Unis – 117’) : commentaire passionnant et passionné (dès la première minute, Price met les points sur les i et prévient qu’il considère Straw Dogs comme le chef-d’œuvre de Sam Peckinpah et comme un des plus grands films de l’Histoire du cinéma. Au moins, vous êtes prévenus !)… Plutôt facile d’accès pour les DVDphiles anglophones, le commentaire recèle moult anecdotes sur la réception critique du film mais propose surtout une analyse fouillée et érudite de chaque séquence. Très peu de blancs, des propos pertinents : voilà un des plus beaux commentaires audio qu’il nous ait été donné d’écouter à ce jour.

Sam Peckinpah - Man of Iron (82’). Documentaire de la BBC regroupant des interviews de la famille, des proches collaborateurs ou amis qui ont côtoyé Peckinpah toute sa vie. Un énorme regret pour commencer : afin d’éviter tout problème de droit, les extraits qui parsemaient le reportage ont été enlevés et remplacés par des photos, ôtant beaucoup de son intérêt à ce long reportage. L’on apprend toutefois de nombreuses choses sur la vie de Peckinpah, ses angoisses de créateur ou ses choix de carrière, et nous avons même droit à quelques interviews d’époque du grand Sam. Kris Kristofferson, James Coburn, Jim Silke et tout le clan Peckinpah sont au rendez-vous, multipliant anecdotes de tournages (pas toujours faciles à suivre pour les non-anglophones, foutu accent texan à couper au couteau…). A noter que Kris Kristofferson sort la guitare de l’étui par trois fois pour nous gratifier de superbes ballades nostalgiques.

On Location : Dustin Hoffman (26’) : un documentaire s’ouvrant sur The Sound of Silence de Simon & Garfunkel ne pouvait qu’avoir pour sujet Dustin Hoffman. Et c’est effectivement le cas. Car même si ce 26’ est ponctué d’interviews de quelques acteurs du film et de Peckinpah himself, LA star du reportage est bel et bien Dustin, alors au sommet de sa gloire. Reste que ces images de tournage et de plateau valent aujourd’hui leur pesant d’or : si le document n’est en soi pas forcément passionnant il a valeur de document historique ; ainsi, Dustin Hoffman a été un grand acteur avant de tourner Rain Man !!… ;-)

Behind the Scenes : Images de tournage en noir et blanc, qui malgré leur qualité assez médiocre (la dernière minute est muette) ont surtout un intérêt documentaire : voir Peckinpah et ses acteurs au travail (puis interviewés par un reporter britannique), mais aussi comparer les making of d’alors, plutôt bon enfant et bricolos, avec les tristes featurettes actuelles.

Interviews - Susan George : interview de Susan George en 2002, d’une durée de 20 minutes et découpée en 4 chapitres. A noter une anecdote très amusante sur la manière dont Susan George se vit confier le rôle d’Amy, et qui permet de saisir tout l’humour de Peckinpah et de Dustin Hoffman.
Daniel Melnick : interview de 18 minutes découpée en 5 chapitres. Le producteur du film détaille la genèse du film mais revient aussi sur l’interdiction de Straw Dogs en Angleterre. Instructif…

Bande Annonce cinéma (1’40“) : Bande annonce de qualité médiocre mettant l’accent sur la violence du film… A noter une voix-off du plus bel effet. Bande Annonce TV : (1’37’’) : Trois bande-annonces de durée décroissante et qui reprennent en grande partie le montage de la bande annonce cinéma.

Correspondance : Lettres échangées avec Pauline Kael et Richard Schickel, dans lesquelles Peckinpah revient sur le malentendu persistant autour de son film et surtout de son héros, David… On sent Peckinpah blessé et meurtri par la violence des deux critiques, notamment par le fameux terme fasciste employé par Kael…S’ensuivent deux lettres de spectateurs offensés par le film et les réponses, pour le moins lapidaires et ironiques, de Sam Peckinpah ! Très drôle…

Livret de 20 pages, là encore superbement mis en page. Outre le générique détaillé, et le chapitrage du DVD, vous y retrouverez un très beau texte de Joshua Clover, au style délié et moderne. Plus une interview passionnante de Sam Peckinpah par le journaliste canadien André Leroux, réalisée en 1974 et où le cinéaste se dévoile longuement, revenant notamment sur la fameuse critique de Pauline Kael évoquée plus haut…

Par Margo Channing - le 28 mai 2003