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Test dvd
Image de la jaquette

Le Départ

DVD - Région 2
Malavida
Parution : 15 juillet 2012

Image

Le master présente quelques défauts, des rayures - notamment une verticale qui dure quelques minutes - mais dans l'ensemble rien qui ne vient gêner le confort de vision. Le transfert est de bonne qualité, avec une définition très correcte, On remarque toutefois un peu de bruit numérique sur les fonds unis sombres ou clairs, mais l'ensemble reste de bonne tenue. Les contrastes sont biens rendus et si les noirs manquent parfois un peu de profondeur, cette édition rend justice à la photo de Willy Kurant, notamment dans les extérieurs où le noir et blanc évite ce côté grisailleux que le chef opérateur souhaitait absolument éviter dans ce film tel qu'il l'explique dans les bonus.

Son

Une bande-son mono de très bonne tenue, propre et bénéficiant d'une excellente dynamique. Les bruitages souvent mis en avant par le cinéaste, les voix et la musique parfois tonitruante de Komeda se marient parfaitement grâce à un mixage parfaitement orchestré. Il convient de rappeler que le film a été post-synchronisé et que Léaud a beaucoup modifié ses dialogues, ce qui fait qu'il y a le plus souvent un complet décalage entre ses phrases et le mouvement de ses lèvres !

Suppléments

Le Départ est proposé dans deux éditions : une classique comprenant le film et les supplėments et une collector à tirage limité qui propose en sus un livret de 13 pages et un CD inédit de la bande originale du film.

Les bonus proposés sont plutôt anecdotiques à l'exception de l'entretien avec Willy Kurant et du livret. Finalement, ce sont plus les amateurs de jazz qui semblent visés par cette édition que les cinéphiles, avec l'intervention du Polish Jazz Quartet et surtout la superbe bande originale de Komeda proposée dans la version collector.

Reprise du thème musical (10 min)
Bertrand Ravalar et son Polish Jazz Quartet, qui se sont fait une spécialité des reprise de Komeda et Trzaskowski, reprennent le thème du film à l'occasion de l'enregistrement d'un de leurs albums.

Entretien avec Willy Kurant (23 min, réalisé par Anne-Laure Brénéol, 2012)
Dans la première partie de cet entretien tourné dans les locaux de la BoutiKa en mai 2012, le grand chef opérateur revient sur ses débuts, Il raconte ses premiers pas comme assistant chercheur dans un laboratoire, son travail d'opérateur pour le tout juste naissant journal télévisé belge, ses premiers emplois en freelance... Kurant poursuit en racontant sa rencontre avec Jean-Christophe Averty, Marin Karmitz, Jacques Rozier, Agnès Varda (qui lui offre son premier poste de chef opérateur sur un long métrage avec Les Créatures), il s''attarde sur le cas Godard et sur sa collaboration avec Orson Welles avant d'en venir à Skolimowski et au Départ.
Kurant explique la façon dont a été réalisé l'impressionnante "course poursuite" entre Léaud et le coureur automobile et plus largement la façon dont il a travaillé avec le cinéaste. Il raconte notamment que Skolimowski lui faisait totalement confiance pour cadrer (chose rare dans le cinéma français où le chef opérateur doit souvent travailler avec un cadreur attitré), sa méthode de tournage demandant à chaque membre de l'équipe technique d'être toujours à l'affut, prêt à saisir ce qui advient. Kurant explique que son expérience de reporter lui a beaucoup servi, une bonne tenue de la caméra à l'épaule et une excellente capacité à filmer sur le vif se révélant particulièrement utile sur ce film. Le tournage est très léger, Kurant ne disposant pour l'image que d'un électricien, d'un machiniste et d'un matériel réduit au minimum. Il est cependant très fier du résultat, notamment pour les scènes en extérieur dont il apprécie énormément les contrastes qui tranchent avec la grisaille habituelle des réalisations de l'époque.

Qu'est-ce qui fait courir Jacky ? (22 min)
Il s'agit d'un court métrage documentaire réalisé par Bronka Ricquier, la productrice du Départ, consacré au coureur automobile Jacky Ickx. Le film s'ouvre sur une séquence de 1 min 30 où l'on accompagne le célèbre pilote dans une de ses courses, le montage faisant alterner ces images embarquées avec des clichés du sportif, le tout rythmé par la musique que Komeda a composée pour Le Départ, Après ce début en fanfare, le film devient bien plus classique, Ickx posant au milieu de ses multiples trophées et racontant à Bronka Ricquier comment et pourquoi il est devenu coureur automobile et ce qu'est la vie d'un sportif de haut niveau. La réalisatrice le filme lors d'un week-end à la mer, Ickx saccagant les dunes au volant de sa moto tout terrain et faisant la course avec une beauté à cheval, le tout sur une musique pop psychédélique un brin sirupeuse. Elle le suit ensuite lors d'une compétition, l'entretien se poursuivant alors en voix off. Très anecdotique donc, ce bonus faisant plus office de bouche-trou que de complément pertinent au film de Skolimowski.

Clip musical (2 min 48)
Un simple montage d'images du film sur la chanson interprétée par Christiane Legrand.

Bandes-annonces
On trouve ici la bande-annonce originale (4 min 12) et la bande annonce réalisée par Anne-Laure Brénéol à l'occasion de la réédition en salles  du film en 2011 par Malavida.

Livret de 13 pages
Très bien conçu, il permet de comprendre la genèse particulière du film et les méthodes de travail de Skolimowski grâce à un entretien avec Andrzej Kostenko mené par Malavida en 2011. Co-scénariste de Skolimowski, Kostenko a également travaillé comme assistant opérateur de Willy Kurant sur le tournage, ce qui lui permet d'offrir un témoignage complet et circonstancié sur l'ensemble des étapes de fabrication du film. Cet entretien est divisé en deux blocs : une partie est retranscrite sous forme d'avant-propos racontant la genèse du film, l'autre se présente sous la forme d'un entretien dans lequel Kostenko aborde plus spécifiquement le tournage et le travail avec Kurant, Komeda et les acteurs.

D'autres articles viennent compléter ce très intéressant entretien : une critique de Frédéric Bonnaud pour les Inrockuptibles publiée en 1998 ; une bio-filmographie de Skolimowski ; et enfin un très beau texte de Damien Bertrand consacré à Krzysztof Komeda intitulé Le Cristal brisé.

Par Olivier Bitoun - le 20 août 2012