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Test dvd
Image de la jaquette

Le Casanova de Fellini

DVD - Région 2
Carlotta
Parution : 16 novembre 2004

Image

Le master restauré proposé par Carlotta se révèle relativement propre. On doit déplorer de temps en temps des points blancs et quelques rares poussières, mais le travail sur ce plan reste satisfaisant. Les couleurs sont belles et rendent parfaitement hommage à l’esthétique particulière du film. De même pour la définition qui se fait rarement prendre en défaut. La compression, de son côté, est globalement bien maîtrisée. Au chapitre des déceptions, on relèvera une ou deux sautes d’images et variations chromatiques. Il est clair que le spectateur n’a pas eu l’occasion de voir Casanova dans ces conditions depuis fort longtemps. Il y aurait de quoi jubiler si un bémol ne venait pas gâcher un confort de vision qui aurait pu être total. En effet, le format vidéo présenté par le DVD est de 4/3. Le film s’affiche pourtant au format cinéma 1.77 qui correspond exactement au format vidéo 16/9. Il est dommage que Carlotta n’ait pas pu se procurer un master 16/9. La définition s’en ressent franchement si l’on veut zoomer sur l’image pour remplir l’écran de son diffuseur 16/9.

Son

Le DVD propose trois pistes sonores en mono 1.0 : les versions anglaise, italienne et française. Casanova a été tourné en anglais. Tous les acteurs s’expriment dans cette langue, il suffit d’observer les mouvements de leur lèvres pour s’en rendre compte. Certes, le film a été complètement postsynchronisé, et cela se voit parfois, mais il n’en reste pas moins que la version anglaise peut être considérée comme la version originale. D’autant que la performance de Donald Sutherland s’apprécie pleinement en écoutant sa voix. Par chance, c’est la piste sonore qui bénéficie du meilleur traitement. Elle possède la meilleure dynamique et la meilleure définition. Les voix sont très claires et les ambiances plutôt bien rendues. Le mixage italien est plus étouffé et aigu avec des ambiances moins présentes. La postsynchronisation est légèrement déficiente mais il faut savoir que Fellini a supervisé avec méticulosité le doublage et a choisi chaque timbre de voix dans un but précis, comme il l’avait fait pour la version anglaise. La version française bénéficie de l’apport de Michel Piccoli qui double Sutherland. Malheureusement, cette piste présente des ambiances en retrait et partage les mêmes caractéristiques que la piste italienne. En conclusion, la version anglaise est celle à privilégier sans aucune forme de contestation.

Suppléments


Casanova
est présenté sous la forme d’une édition double DVD dans une boîte de carton plastifié du plus bel effet. Les menus, tous animés et musicaux, sont joliment illustrés.
Le chapitrage est animé et musical. Il est divisé en 15 chapitres répartis sur 5 pages.

DVD 1

Comme seul supplément sur ce disque, la bande-annonce du film (1’49’’). Plus ou moins bien conservée, avec de belles couleurs et de forts contrastes, elle présente une succession de plans courts qui visent à donner un aperçu de la folle richesse de l’œuvre et du génie baroque du cinéaste.


DVD 2

E il Casanova di Fellini ? (72’34’’). Voici un film rare qu’il est agréable de retrouver dans cette édition DVD. Réalisé pendant l’interruption de tournage de Casanova, et présenté par l’actrice Olimpia Carlisi qui joue le rôle d’Isabella dans le film de Fellini, il a pour vocation de définir un portrait croisé du légendaire séducteur. Tourné pour la télévision sous la forme d’un documentaire fiction, il interroge plusieurs intellectuels (professeurs, écrivains, scientifiques), dont Tonino Guerra et le scénariste du film Bernardino Zapponi, sur leur vision du personnage Casanova. Des membres de la Jet Set sont mêmes mis joyeusement à contribution lors d’une escapade de l’équipe de tournage dans une boite de nuit. Ce documentaire joue franchement la carte de l’humour. Même Fellini seulement présent en voix off, exception faite d’une discrète apparition sur le plateau de Cinecitta, participe au jeu des questions. Les moments les plus amusants du film sont apportés par les quatre plus grands et célèbres comédiens du cinéma italien : Marcello Mastroianni, Ugo Tognazzi, Vittorio Gassman et Alberto Sordi. Chacun d’entre eux se livre à un petit numéro savoureux. L’acteur français Alain Cuny se prête au jeu. Il ressort de cet exercice une vision drôle, complexe et contradictoire de Casanova et par extension du mâle italien. Le film est présenté dans une copie granuleuse et surexposée (du 16 mm sans aucun doute) et assez abîmée. On y relève des tâches, des rayures et un festival de points blancs. Le son, une piste italienne mono sous-titrée en français, est de son côté plutôt clair.

Les trois documentaires suivants ont été produits en 2004 par Carlotta Films et Allerton Films. Réalisés par la même équipe technique, ils sont constitués de trois entretiens couvrant chacun un thème différent. Illustrés par des extraits du film de Fellini, solidement montés et techniquement irréprochables, ils se révèlent très instructifs. Ils sont au format 4/3 et en mono 1.0.

Et Fellini créa Casanova (28’23’’) : Gianfranco Angelucci, collaborateur de Federico Fellini, revient sur l’histoire du film et de son tournage compliqué. Il est le réalisateur du documentaire E il Casanova di Fellini ? contenu dans le DVD et évoqué ci-dessus. On apprend qu’il a réalisé ce dernier sur demande du cinéaste afin de tester les comédiens pour le personnage et en tirer quelques enseignements. Angelucci nous renseigne sur la vision qu’avait Fellini de Casanova et nous livre bon nombre d’anecdotes sur le tournage.

"Poly-Gammie" en la mineur (21’26’’) : Alexandre Desplat, jeune et talentueux compositeur de musiques de film tels que Sur mes lèvres (2001), Nid de guêpes (2002) ou de La jeune fille à la perle (2003), s’exprime sur son métier de musicien pour le cinéma et, principalement bien sûr, du travail de Nino Rota sur Casanova. Ses explications techniques sont à la portée de tout un chacun et l’on ressent, malgré une certaine retenue, son amour pour la musique de Rota, le compositeur dont il tire sa principale influence.

Les mémoires d’un Casanoviste (21’41’’) : Alain Jaubert, écrivain et documentariste, se définit comme un "casanoviste", soit un véritable passionné de l’homme Giacomo Casanova (1725 - 1798), qu’il tient également pour un brillant écrivain. On ne s’étonnera donc pas de trouver ici le portrait d’un personnage radicalement différent de celui dépeint par Federico Fellini. Lors de ce court entretien, Jaubert revient sur la vie et l’œuvre de Casanova, ses rencontres, ses voyages, ses aventures, ses relations féminines. Il explique dans les grandes lignes les thèmes contenus dans les Mémoires, rédigées de 1789 à 1792, du grand témoin de son époque que fut Casanova. Les auteurs de ce documentaire nous font le plaisir de nous présenter quelques extraits tirés d'une scène coupée du film de Fellini, dans laquelle Casanova s’abandonne à une tendre liaison homosexuelle.

Par Ronny Chester - le 10 octobre 2008