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Test dvd
Image de la jaquette

Le Bruit et la fureur

DVD - Région 2
Rimini Editions
Parution : 17 novembre 2015

Image

Voici un film assez difficile à voir en nos contrées que Rimini édite à partir d'un master un peu vieillot mais tout à fait honorable pour les moins pointilleux d'entre nous qui souhaitent le découvrir. Nous sommes évidemment loin des critères actuels en terme de restauration (malgré la mention sacrément exagérée "Master Haute définition") mais rien de honteux non plus nous est présenté, loin de là ! Alors certes, on pourra déplorer un manque de définition certain, des couleurs un peu fades, passées et tirant parfois vers le jaune, le vert ou le rouge selon les séquences, mais à côté de cela la copie est relativement propre (hormis un trait vertical qui perdure plusieurs secondes vers la 54ème minute) et le format Cinémascope est respecté. Ceux qui ne jurent que par le Blu-ray ne seront évidemment pas convaincus ; la plupart des autres s'estimeront heureux de pouvoir découvrir cette rareté dans ces conditions tout à fait acceptables d'autant que la compression, même si pas toujours invisible (avec notamment un grain numérique un peu proéminent dans certains plans en extérieur), se révèle de bonne qualité. Rien de miraculeux mais rien de rédhibitoire non plus !

Son

Une seule version nous est proposée, la version originale sous-titrée avec la possibilité pour les anglophiles d'enlever les sous-titres. Il n'y a pas grand-chose à redire si ce n'est relever quelques séquences désagréablement résonnantes. Autrement, les dialogues s'avèrent clairs et la musique stridente et dissonante d'Alex North trouve un plutôt bel écrin au sein duquel se déployer. A signaler quand même quelques fautes d'orthographe dans les sous-titres, qui sont plutôt des disparitions de lettres sans conséquences.

Suppléments

En plus d'une bande annonce complètement détériorée, un seul autre supplément d'une durée de 38 minutes est proposé : William Faulkner et Le Bruit et le fureur par Frédérique Spill, maître de conférences en littérature américaine. L'intervenante évoque principalement la carrière de l'écrivain américain jusqu'à ce fameux roman adapté par Martin Ritt. La version cinématographique, elle ne l'aborde que le temps de quelques secondes, n'ayant a priori rien à dire à son propos.

Si la passion de Frédérique Spill pour l'écrivain rend l'ensemble très intéressant, j'aimerais néanmoins revenir sur la société Rose Night de Christophe Champclaux et Linda Tahir, productrice de ce supplément et de nombreux documentaires sur le cinéma depuis plus de dix ans. Il me semble dommage que les éditeurs se sentent obligés de faire appel à cette dernière lorsqu'ils n'ont rien d'autre à se mettre sous la dent car elle représente toujours le niveau zéro dans le domaine : elle n'a pas évolué ces années durant et le bâclage de leurs productions ne peut même pas s'apparenter à de l'amateurisme. Une caméra posée une fois pour toutes devant l'intervenant, des personnes passant dans le champ sans que cela ne semble déranger quiconque, des effets spéciaux totalement kitsch, un montage à l'arrache se permettant de laisser passer des interventions quasiment identiques à deux minutes d'intervalle, l'insertion d'extraits de films en plein sur le monologue de l'intervenante sans que les images n'aient à voir avec ce qui est dit, un mélange d'extraits de la belle copie DVD et d'une autre totalement moisie et recadrée... Non content de ne pas connaitre grand-chose dans le domaine où ils exercent (souvenons-nous de leurs documentaires sur le western, le genre se résumant à John Wayne et Clint Eastwood) et de n'avoir aucuns points de vue personnels, se contentant de répéter ce qu'ils ont entendu à droite et à gauche, leurs suppléments semblent être tournés dans la plus grande précipitation, ce qui en ressort principalement étant un profond mépris pour leur public. Si au bout du compte l'on en sait un peu plus sur William Faulkner (merci à Frédérique Spill), on aurait préféré que l'écrin soit à la hauteur ou ne serait-ce que simplement décent.

Par Erick Maurel - le 16 novembre 2015