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Test dvd
Image de la jaquette

Le Bossu

DVD - Région 2
Gaumont
Parution : 13 juin 2012

Image

En 2005 Gaumont avait déjà sorti Le Bossu dans une très belle édition, avec un master numérique restauré (il était même précisé "haute définition" sur la jaquette). Aujourd'hui en 2012, l'éditeur ressort le film dans sa collection Gaumont Classiques ; si l'on perd hélas le beau packaging en forme de livre, on gagne la cohérence propre à une collection de même qu'une image remaniée. La source restaurée semble la même (cela se voit au niveau de la propreté de la copie et de la définition, plutôt exemplaires pour du format DVD), mais l'étalonnage a été refait et la cadrage légèrement modifié. La nouvelle image du Bossu est plus chaude et surtout moins lumineuse, ce qui profite aux nuances de couleurs saturées qui font pour partie l'identité de ce film d'aventures aux costumes et aux décors soigneusement choisis, de même qu'elle apparaît un peu élargie aux quatre bords du cadre (pour simplifier, le cadrage de 2005 était légèrement "zoomé"). Enfin, les contrastes sont aussi les grands bénéficiaires de ce nouvel étalonnage. Quand à la compression, elle n'est quasiment jamais prise en défaut. En résumé, le Dyaliscope (l'un des formats anamorphiques utilisés en Europe dans les années 50 et 60 pour éviter de payer les droits du Cinémascope...) est particulièrement bien servi par ce DVD, qui ne pourrait être meilleur que si l'on repartait totalement de zéro avec une restauration très poussée du négatif  comme on le fait de nos jours.

Son

La bande-son du Bossu avait, elle aussi, été restaurée en 2005. La piste mono 2.0 se révèle toujours aussi claire, dénuée de scories, et elle sert particulièrement bien la musique composée par Jean Marion. Pour un mono d'époque, il faut saluer la bonne intégration des ambiances et des voix, dont l'équilibre reste agréablement constant sur toute la durée du film. Cette bande-son se signale même parfois par son dynamisme (tout relatif bien sûr pour un mono de 1959), au point qu'on ne se sent jamais gêné par un manque d'élargissement du spectre sonore. Enfin, des sous-titres pour sourds et malentendants sont disponibles conformément aux principes exemplaires de l'éditeur.

Suppléments

André Hunebelle ou la botte secrète du cinéma populaire (31 min)
Produit par Gaumont et réalisé par Dominique Maillet, ce documentaire fait intervenir Henri-Jean Servat, journaliste et ami de Jean Marais, Jean-Pierre Desagnat, ancien assistant de Hunebelle, Jean Cosmos, scénariste (notamment de la version du Bossu réalisé par Philippe De Broca en 1997) et Jean Guffroy, assistant décorateur sur le film de 1959. On a aussi le plaisir - très rapide - de voir De Broca s'exprimer sur le roman populaire (son scénariste et lui ont été interviewés en 2004). De façon un peu décousue, ce programme brasse plusieurs sujets relatifs au Bossu et à son tournage. Les performances de la star, Jean Marais, et sa deuxième carrière dans les films de cape et d'épée sont principalement abordés par Servat qui nous livre plusieurs informations sur l'engagement de l'acteur, son plaisir de la transformation, ses performances physiques et aussi ses hésitations (selon le journaliste, la rupture avec Cocteau est consommée à ce moment-là). Cosmos s'exprime plutôt sur les mérites du récit d'aventures et sur la naïveté inhérente au cinéma de Hunebelle. De son côté, Guffroy aborde le tournage en studio qui, selon lui, est un grand facteur de créativité. Mais c'est surtout Desagnat qui bénéficie du plus grand temps de parole ; avec lui, nous prenons connaissance de bon nombre d'anecdotes sur le tournage du film et son réalisateur. On apprend ainsi quelques éléments sur la personnalité de Hunebelle et sur sa façon de travailler - cet amoureux du spectacle populaire ne semblait pas avare en contradictions puisqu'il est décrit à la fois comme un réalisateur dilettante et bon vivant mais aussi comme quelqu'un qui préparait ses plans avec précision. On n'en saura hélas pas beaucoup plus sur André Hunebelle alors qu'on n'attendait beaucoup d'un portrait de ce cinéaste plutôt mal considéré. Ce documentaire manque généralement de véritable point de vue, s'éparpillant dans plusieurs directions sans choisir un axe fort et encore moins de ligne directrice.

Le secret du Bossu : la malédiction de Paul Féval (23 min)
Ce documentaire est construit sur des interviews croisées de deux experts : Sarah Mombert, maître de conférence à l'ENS, et spécialiste du roman de cape et d'épée, et Jean-Pierre Galvan, instituteur et auteur de Paul Féval - Parcours d'une œuvre. Cette autre production Gaumont est autrement plus intéressante que celle traitant du film de Hunebelle en se concentrant essentiellement sur Paul Féval et son travail. Grâce à l'érudition des deux intervenants, beaucoup d'informations pertinentes nous sont données sur un auteur plutôt méconnu en dehors de son roman le plus célèbre. Faisant des allers-retours constants entre la personnalité de Féval, son parcours d'homme puis d'écrivain et son œuvre - dont les différentes adaptations du Bossu, du théâtre au cinéma - Mombert et Galvan tracent le portrait d'un personnage complexe qui finira, poussé par sa famille, à faire un retour vers la religion au service de laquelle il mettra sa plume, méprisant alors le roman populaire pour lequel il ambitionnait auparavant de donner ses lettres de noblesse.

Le secret de la Botte de Nevers (5 min 25)
Ce programme court donne la parole au fameux maître d'armes Claude Carliez, dont la carrière au cinéma s'étend sur 40 ans. La fameuse botte recréée par Paul Féval dans Le Bossu, inspirée par un Duc de Nevers, est ici décortiquée et réalisée avec l'aide des élèves et compagnons d'armes de Carliez, qui interprétait par ailleurs un petit rôle dans le film d'André Hunebelle.

Bande-annonce (4 min 18)
Ce long film-annonce d'une excellente qualité technique nous en montre beaucoup sur le film sans vraiment aménager un quelconque suspense et s'illustre par une voix off au discours un peu autosuffisant qui prête parfois à sourire.

Par Ronny Chester - le 18 juin 2012