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Test dvd

La Chevauchée de la vengeance

DVD - Région 2
Sidonis / Calysta
Parution : 19 octobre 2010

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Après être sortis dans un très beau coffret zone 1, il fallait bien que ces chefs-d’œuvre de la collaboration entre Budd Boetticher et Randolph Scott arrivent également un jour chez nous et c'est ce qu'avait heureusement décidé de faire Sidonis voici plusieurs années pour le plus grand plaisir des westernophiles possédant un lecteur non dézoné. Concernant La Chevauchée de la vengeance, les copies d'origine sont identiques, la colorimétrie est la même ainsi que les quelques défauts de pellicule. Dommage alors que la compression du DVD Sidonis soit bien moins convaincante : le fourmillement intempestif du zone 1 n'est certes plus de la partie mais l'ensemble paraît un peu moins net, les séquences avec travellings et panoramiques pâtissant de ce travail de numérisation assez moyen qui fait même apparaitre ici et là quelques effets de peigne. Rien de rédhibitoire en l'état - sauf pour ceux biberonnés à la HD pour lesquels cela ne passera surement pas - mais on avouera néanmoins notre légère préférence pour le DVD américain tout en rêvant que cette pépite ait un jour droit à un master digne de ce nom.

Son

Deux versions sont disponibles : une version française d'origine plutôt correcte ainsi qu'une version originale qui ne souffre d’aucuns gros défauts apparents : assez claire, plutôt précise et sans trace de souffle (ou si peu), elle nous restitue voix, bruits de fond et musique de la plus belle des façons. Une fois n'est pas coutume, il est à signaler que l'on peut passer d'une langue à l'autre à la volée et que les sous-titres sont débrayables ; une aubaine pour les anglophiles !

Suppléments

Un joli programme de suppléments pour le DVD de ce très grand western, à commencer par les trailers des cinq westerns de la collaboration Budd Boetticher / Randolph Scott sortis fin 2010 chez l'éditeur. Des bandes-annonces de qualité inégale, celles ayant le moins souffert des vicissitudes de l'âge concernent les deux films en Cinémascope, celles de Decision at Sundown et de L'Homme de l'Arizona s'avérant plus que médiocres. Nous avons aussi droit à les présentations du film par Patrick Brion et Bertrand Tavernier, ce dernier ayant profité de cet entretien pour nous parler plus globalement de l'œuvre du réalisateur, l'éditeur ayant tout simplement décidé de scinder son intervention pour en faire deux modules différents. Dans le premier, Bertrand tavernier nous présente le film en pas moins de 24 minutes, s'enthousiasmant comme rarement sur tous les domaines d'un film "à la mise en scène extraordinaire" qu'il trouve "plus que magnifique" et qu'il adore de plus en plus au fur et à mesure des visionnages. Il dit qu'il regardait souvent le duo Ride Lonesome / Comanche Station avant de commencer à tourner un film en Cinémascope pour s'inspirer de la perfection de l'utilisation de ce format, faisait visionner Ride Lonesome sur le tournage de La Princesse de Montpensier pour faire comprendre ce qu'il voulait faire concernant la profondeur de champ, s'extasie sur la prestation de James Best, sur la composition musicale de Heinz Roemheld, sur la photographie de Charles Lawton, sur le travail d'écriture de Burt Kennedy... Passionné autant que passionnant !

Dans sa présentation du cinéaste en 23 min 32, il sera tout autant extatique, parlant plus du réalisateur, de ses rencontres avec lui et de ses divers corpus que de ses films. Il ne tarit pas non plus d'éloges sur Burt Kennedy, le scénariste fétiche de Boetticher, et revient avec humour sur Harry Joe Brown, pochtron sympathique, ainsi que sur le fait que Boetticher bénéficiait d'une liberté artistique totale. Ce bonus complète parfaitement sa présentation du film. Celle de Patrick Brion est bien plus courte (7 min 11), qui lui aussi ne tarit pas d'éloges sur "un film formidable que l'on devrait montrer dans les écoles de cinéma", sur sa superbe galerie de seconds plans... Sa présentation comporte pour moitié des citations du réalisateur dont il se réjouit de nous lire des extraits.

Par Erick Maurel - le 27 janvier 2018