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Test dvd
Image de la jaquette

La Chevauchée de l'honneur

DVD - Région 2
Sidonis / Calysta
Parution : 9 septembre 2019

Image

Au lancement du film, l’éditeur nous prévient, que « malgré les efforts réalisés lors de la restauration de cette œuvre, la qualité de l’image comporte quelques défauts que les procédés actuels ne peuvent résoudre. » Dont acte. Néanmoins, le vrai grand reproche que l’on se permettra de faire à cette édition n’est pas lié à ce qu’évoque cette introduction. En effet, le master fourni est stable et plutôt propre (malgré quelques points épars et la présence de poinçons de changement de bobines). De même, la compression s’avère correcte et ce DVD se situe techniquement dans la norme qualitative actuelle de ce support vieillissant. Tout juste relèvera-t-on parfois un peu de pompage (observable dans les hautes lumières). La définition va de moyenne à bonne selon les scènes, et la gestion des contrastes demeure satisfaisante (même si pas exceptionnelle) avec des noirs denses en général. Cependant, l’ensemble manque clairement de luminosité et les couleurs du Technicolor singulièrement d’éclat, celles-ci possèdent de plus une légère - mais bien visible - dominante magenta. Non, le véritable défaut de cette édition au niveau de l’image provient hélas du concepteur du DVD, à savoir la présence abusive d’Edge Enhancement (l’amélioration des contours) qui est ici utilisé à fond les manettes. Résultat : un liseré épais et très disgracieux présent sur tous les contours des personnages, des formes et des objets. Une vraie plaie que cet outil… La Chevauchée de l’honneur était déjà sorti en DVD chez Opening en 2009 (cf. notre test), à l’image certes moins propre mais sans la dominante couleur. Pas sûr que les possesseurs de l’ancien DVD soient convaincus par cette nouvelle édition.

Son

Seule la bande-son originale est disponible sur ce DVD. Cette piste sonore mono se révèle assez claire au niveau des dialogues (qui certes tendent un peu vers les aigus) et des effets sonores, même si l’ensemble paraît un peu sourd. Le mixage Dolby Digital 2.0 à 192 kbps fait ce qu’il peut. On remarque un peu de souffle mais celui-ci n’est en rien gênant. Enfin, l’équilibre entre les voix et les ambiances reste satisfaisant. La fidélité à la bande-son d’origine est somme toute probante.

Suppléments

Le disque nous accueille par une longue bande-annonce alléchante (6 min 37) présentant diverses sorties de l’éditeur. Il y a d’abord dans la collection Westerns de légende déjà disponibles en combo Blu-ray / DVD : A l’ombre des potences, La Vallée maudite, Ton heure a sonné, Les Desperados, La Vallée de la peur, La Pampa sauvage, Kansas en feu, L’Homme aux colts d’or, L’Aventurier du Texas, La Flèche brisée, La Dernière flèche ; et en DVD : Le Bandit et Sierra. On trouve ensuite le Coffret encyclopédique du Film noir comprenant 20 films en DVD, l’ouvrage de Patrick Brion et un jeu de photos d’exploitation. Suivent les sorties de septembre 2019 : Le Traquenard des sans-loi (DVD), La Chevauchée de l’honneur (DVD), Les Chevaliers du Texas (combo BR/DVD), Le Triomphe de Buffalo Bill (combo BR/DVD), La Femme qui faillit être lynchée (combo BR/DVD) ; les sorties d’octobre 2019 : La Nuit des morts-vivants (1990) en digibook BR, un cycle Charles Bronson (avec Les Baroudeurs en DVD, Un justicier dans la ville et Un justicier dans la ville 2 en BR) ; et les sorties de novembre 2019 : Le Train sifflera trois fois (digibook BR/DVD), Les Rivaux du rail (combo BR/DVD), Le Bourreau du Nevada (combo BR/DVD). Enfin, une quinzaine de coffrets de fin d’année sont annoncés regroupant nombre de sorties en DVD et Blu-ray.

William Holden - The Golden Boy (59 min 38 - 4/3 - Dolby Digital 2.0 - VOSTF - 1989)
Ce documentaire, réalisé à la fin des années 80 par Gene Feldman, se propose de dévoiler la personnalité profonde et les nombreux talents de William Holden, tout en survolant ses plus de quarante ans de carrière à Hollywood et au sein d’un star-system qu’il tendait à fuir. Tout en parsemant sa réalisation de nombreuses photos et d’extraits de films, Feldman a interviewé des personnalités d’importance afin de recueillir leurs témoignages éclairants : les comédiens Robert Wagner, Glenn Ford, Susan Strasberg, Robert Mitchum, Martha Scott, Nancy Olson et Cliff Robertson, son fils Scott Holden, l’ancien producteur exécutif de chez Paramount Arthur Jackson, l’ami d’enfance Richard Steele et les cinéastes Blake Edwards, Sidney Lumet et Robert Wise. Commenté par la voix-off de l’acteur Richard Kiley, le documentaire s’ouvre et s’achève sur la mort de William Holden, et parcourt sa filmographie en insistant sur les œuvres phares qui ont marqué sa carrière, de Golden Boy (1939) à S.O.B. (1981). Doté d’une personnalité attachante, toujours souriant, casse-cou, énergique, romantique, honnête, travailleur exigeant, Holden, enfant de la Grande Dépression, a grandi dans une famille aimante mais à l’éducation stricte. Il est repéré par un chercheur de talents de la Paramount alors qu’il se produit dans une production théâtrale de son université.



Le documentaire égrène les grandes dates et les faits marquants de son existence à la fois professionnelle et intime (comme son problème avec l’alcool et sa lutte pour décrocher de cette addiction), tout en distillant quelques anecdotes savoureuses et souvent pertinentes. On apprend par exemple que le comédien, « jeune Californien bon chic bon genre » selon Mitchum, et véritable homme de famille (longtemps marié à l’actrice Brenda Marshall), qui aimait tourner en décors réels, avait ainsi développé une passion pour les cultures étrangères, et notamment pour l’Afrique où il s’occupera d’une réserve jusqu’à la fin de sa vie. Il déménagea même en Europe en 1959 avec toute sa famille. Comme d’autres stars de l’écran, il s’engagea dans l’armée US pendant la Deuxième guerre mondiale. Les films jugés importants par ce documentaire au point de s’appesantir dessus et d’en proposer des extraits sont Golden Boy, Une petite ville sans histoire, Texas, Rachel and the Stranger, Sunset Boulevard, Comment l’esprit vient aux femmes, Stalag 17, La Tour des ambitieux, Une fille de province, Sabrina, Picnic, Le Pont de la rivière Kwai, Le Monde de Suzie Wong, La Horde sauvage, Network et S.O.B. On s’étonnera de l’absence totale de commentaires concernant des films pourtant essentiels dans la filmographie de l’acteur, tels que La Colline de l’adieu, Les Cavaliers, Deux hommes dans l’Ouest ou Breezy… Ces oublis mis à part, et malgré sa facture laudative typiquement américaine, ce documentaire se révèle réellement instructif, voire parfois émouvant.



Présentation par Patrick Brion (7 min 58 - 16/9 - Dolby Digital 2.0 - 2019)
Le journaliste, critique et créateur du Cinéma de Minuit, l’intervenant le plus fidèle des éditions Sidonis/Calysta, commence par évoquer, comme d’habitude, quelques westerns de l’année relative au film commenté, ici 1949. Puis il en vient à La Chevauchée de l’honneur, remake - comme il le rappelle - de The Texas Rangers (1936) de King Vidor, qu’il considère comme médiocre. Il aborde un peu la 1re partie, très prolifique, de la carrière de William Holden avant sa révélation dans Sunset Boulevard, un acteur qu’il préfère à Fred McMurray qui tenait le même rôle dans le film original. Brion nous présente ensuite Leslie Fenton, ancien acteur devenu réalisateur, et cite quelques-uns de ses films. Il en vient  au scénariste-réalisateur (et également romancier) Charles Marquis Warren dont il semble apprécier beaucoup l’œuvre - il conseille vivement la vision de Little Big Horn, et l’on ne peut que lui donner raison. Enfin, il évoque rapidement, au sujet de La Chevauchée de l’honneur, la singularité d’y trouver un personnage féminin qui tue le « méchant »… et bizarrement, c’est à peu près tout ce qu’il nous dira du western dont il est question ici. Dommage, on aurait souhaité en savoir bien plus sur son opinion concernant le film de Leslie Fenton.

Par Ronny Chester - le 28 septembre 2019