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Test dvd
Image de la jaquette

L'As de pique

DVD - Région B
Malavida
Parution : 15 décembre 2008

Image

Si le format 4/3 est respecté, le résultat n'est pas fameux : une image comme quadrillée, peu de définition et de piqué, un parasitage récurrent. Une meilleure restauration serait amplement méritée pour ce premier joyau (courts-métrages mis de côté) d’un cinéaste qui plus est connu des cinéphiles.

Son

Une piste mono aux voix légèrement étouffées et à la bande musicale parfois ponctuée de souffles. Des défauts d’écoute confinant moins au désagrément pour des films qu’une écrasante majorité des spectateurs suivra aux sous-titres que sur un titre français ou anglophone.

Suppléments

L’As de Pique par Romain le Vern (13 min 46)
Romain Le Vern (dans un module lu et monté par Anne-Laure Brénéol) présente L’As de pique comme un grand film de la dépression identitaire « entre oppression familiale et balbutiements sentimentaux », creusant le même sillon que Ken Loach ultérieurement dans Family Life. Le personnage étant l’ancêtre soumis des anti-héros autrement plus sûrs d’eux-mêmes de Vol au-dessus d’un nid de coucou, Larry Flint, Man on the Moon... Il décortique intelligemment comment les affects de l’indécis sont rendus par la mise en scène de Forman. Et la sensualité bien sûr... Comme à l’accoutumée, son exposé témoigne d’un sens aiguisé des enjeux formels. L’analyse vient rappeler à point nommé que le mélange d’affection solidaire et d’autoritarisme caractérisant les parents, croqués par le cinéaste, soient ce qui lui ait manqué à lui (ses propres parents ont été déportés alors qu’il était enfant). Dommage, quoique sans importance décisive, que le prénom du personnage (Petr) soit systématiquement écorché à la prononciation du texte lu. Révélateur peut-être, sinon de la méprise (inexplicablement relayée par le titre anglais Peter and Pavla) consistant à utiliser le prénom de l’actrice (Pavla) pour désigner son personnage (Aša).

Un livret incluant un éloge (plus empesé qu’inspiré, mais on craint d’être à la même) d’André Téchiné, Le Sourire de Prague, une interview donnée aux Cahiers du Cinéma (n°174) en 1966 (excellent exposé de la « méthode Forman ») et un extrait des Personnalités de la Nouvelle Vague par Stanislava Přádná est fourni avec le DVD.

Par Jean-Gavril Sluka - le 21 janvier 2015