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Test dvd
Image de la jaquette

Coffret That's Entertainment!

DVD - Région All
Warner
Parution : 12 octobre 2004

Image

Sachant que les films d’origine avaient pillé dans les archives du studio des extraits plus ou moins bien conservés, il en est évidemment toujours de même dans les DVD : la qualité des séquences varie ainsi de l’une à l’autre. Cependant, un effort de restauration a été fait pour le premier volet qui se révèle très vaillant aussi bien pour les segments tournés en 1974 servant à relier les séquences entre elles que pour les extraits proposés. Le troisième volet n’a pas eu le temps d’être égratigné par le temps car ayant seulement dix ans d’âge : niveau image c’est du très bon. En revanche - allez savoir pourquoi - le second n’a subi aucun lifting. Les scènes tournées par Gene Kelly en guise de liens sont on ne peut plus sales, une pluie de rayures, points blancs et griffures venant envahir l’écran. Les extraits sont eux aussi pour un grand nombre dans un état assez lamentable (d’autres sont étonnamment bien conservés, surtout ceux en scope comme Silk Stockings ou High Society). Pourquoi une telle différence de traitement entre les trois volets ? Seul Warner pourrait nous le dire. Cela étant dit, rien de très grave non plus mais une déception légitime !
Les trois DVD nous proposent les films sur deux faces : l’une compatible 16/9, l’autre réservée aux possesseurs de téléviseurs 4/3. Une très bonne initiative de l’éditeur d’autant plus que les craintes que j’avais concernant les formats n’étaient pas franchement fondées. En effet, quasiment tous les extraits sont présentés dans leurs formats d’origine, le film oscillant sans aucun problème, entre le 1.33 et le 2.35. A noter que 90% des extraits sont d’origine au format dit ‘plein écran’. Parlons maintenant du 16/9. Le moins que l’on puisse dire, c'est que cette face est assez curieuse. Une scène peut commencer en 1.77 et passer au 1.33 sans crier gare... et vice-versa. Entendons-nous bien : l'ensemble du film est encodé en 16/9, le passage au 1.33 étant géré par l'ajout de caches noirs sur les côtés de l'image. Mais c'est justement l'apparition et la disparition de ces caches qui peut laisser songeur. Il semble que les concepteurs de ce DVD aient eu quelques difficultés à harmoniser les formats et aient parfois opté pour des décisions douteuses. Ce n'est pas bien grave dans les scènes contemporaines au montage (comme lorsque l'intervention de Frank Sinatra devant les studios MGM passe brutalement du 1.77 - de toute évidence, du 1.33 zoomé et recadré pour remplir l'écran 16/9 - au 1.33). En revanche, c'est un peu plus surprenant avec les extraits de films. Pas de panique : les formats sont globalement respectés et rares sont les scènes à remplir l'écran 16/9 alors qu'elles devraient bénéficier de caches latéraux pour conserver leur format 1.33. Cela arrive malgré tout à deux ou trois reprises et c'est assez gênant, pour ne pas dire pire !
Un exemple : pourquoi l'extrait du ballet Broadway Melody de Chantons sous la pluie est-il recadré en 1.77 pour remplir l'écran 16/9, alors que les scènes Make 'em Laugh et Singin’ in the Rain, tirées du même film, sont dans leur format d'origine ? Faisons même plus simple : pourquoi cet extrait est-il recadré ? Exemple encore plus crispant : le ballet impressionniste d'Un Américain à Paris démarre dans son format 1.33 d'origine, avant d'être subitement zoomé (un lent zoom fait peu à peu disparaître les cadres noirs latéraux, jusqu'à ce que l'écran 16/9 soit rempli). Du coup, les cadrages perdent leur cohérence. Très curieux... Fort heureusement, ces exemples restent rares. Je n'en ai pas décelé d'aussi flagrants dans les deux autres volets. Je pense que les concepteurs de cette édition ont tenté de jongler avec les formats, pour former un tout homogène. Ainsi, les scènes incriminées sont très proches de la fin du film, qui évoque le passage au scope. Cela étant dit, ce n'est pas une excuse : il aurait fallu respecter le format de TOUS les films, dans TOUTES les scènes, pour rendre ces éditions irréprochables. Ce n'est pas le cas. Une fois n'est pas coutume, il semble que ce soit les possesseurs d'écran 4/3 qui aient droit à la version la plus cohérente et la plus respectueuse.

Son

Niveau son, même remarque que pour l’image, la qualité variant d’un extrait à l’autre. Cependant signalons une très belle dynamique sur les nouvelles séquences du 3ème volet et bizarrement, quelques extraits en sourdine comme celui du Girl Hunt Ballet de The Band Wagon dans ce même 3ème DVD. Un ensemble tout à fait correct. Concernant le son 5.1, les effets sont très discrets, pour ne pas dire inexistants. Globalement, tout se concentre à l'avant, les voies arrière étant uniquement sollicitées pour donner un peu de profondeur à la musique. Il n'y a vraiment pas lieu de se plaindre de cette timidité des effets Surround : les bandes sons gardent ainsi toute leur cohérence.
Autre très bonne habitude que nous a donnée l’éditeur, les livrets comprenant un chapitrage vraiment très détaillé et permettant de se rendre directement sur nos séquences ou chansons préférées, ces dernières étant toutes indiquées en italique pour les différencier des autres scènes. En l’occurrence, pour That’s Entertainment, presque tout se trouve en italique ! Regrettons néanmoins qu’il n’y ait pas indiqué les titres de film dont elles sont tirées. En revanche, bon point pour la Warner : absolument tout est sous titré ; pas le moindre petit morceau de chansons n’a été oublié. Il faudrait que l’éditeur s’en rappelle pour ses prochaines comédies musicales car ce ne fut pas toujours le cas malheureusement jusqu’à présent. D’autre part, il est bon de savoir que les deux premiers volets‘bénéficient d’une piste sonore française et surtout que ces DVD sont lisibles sur vos lecteurs Zone 2 car, en fait de zone 1, ce sont tous des All Zones.

Suppléments

Tous les suppléments sont en anglais non sous-titré.

Chaque DVD est accompagné d’un Trailer d’environ 5 minutes. Ils sont tous très abîmés et sans vraiment d’intérêt. Chacun propose aussi une présentation par "Monsieur TCM", Robert Osborne, qui reprend celles justement diffusées sur la chaîne de Ted Turner : anecdotique.

Un quatrième DVD de bonus accompagne le coffret. Il s’agit d’un disque proposant aussi deux faces à visionner mais que vous n’aurez pas besoin de retourner !!! Non, vous ne rêvez pas ! Mais alors ??? Si vous tenez à tout savoir, Warner, au lieu d’inventer le DVD autoreverse a préféré choisir la face inutile ;-) En effet, tout ce qui se trouve sur la face A (et elle est pourtant copieusement remplie) n’a absolument aucune espèce d’intérêt. Détaillons en quand même rapidement le contenu.

FACE A

Nous y trouvons un Making of d’environ 50 minutes ainsi que des Trailers pour chacun des trois films. Ce sont des outils promotionnels dont le seul point positif est de nous faire jouer au jeu de la reconnaissance des stars vieillies alors que celles-ci arrivent pour l’avant première de chaque film. Mettons qu’ils aient été passionnants qu’ils demeurent néanmoins irregardables, tous dans un état plus que lamentable : exécrable ! Le studio a tenu à ce qu’ils s’y trouvent tous mais sans effectuer la moindre retouche (ce qui n’est pas bien grave vu, encore une fois, le peu d’intérêt qu’ils nous apportent). Nous est proposé aussi le repas du 25ème anniversaire de la MGM en 1949 dont nous pouvons par ailleurs voir les meilleurs moments dans That’s Entertainment 1 et un documentaire réalisé à l’occasion du 50ème anniversaire en piteux état lui aussi (ce n’est rien de le dire ; il faut le voir pour le croire). On peut donc, sans remords aucun, sauter à pieds joints par dessus. Le reste est composé d’un extrait du show télévisé de Mike Douglas à la sortie du deuxième volet au cours duquel une dizaine de stars (dont Gene Kelly et Fred Astaire) se retrouvent à discuter du film et de l’état du musical en 1976 : encore une fois, anecdotique. En revanche, la Face B se révèle être absolument immanquable.

FACE B

Tout d’abord The Masters Behind the Musicals, documentaire de 38 minutes dédié aux hommes et aux femmes qui n’ont malheureusement pas été évoqués (ou si peu) dans les trois That’s’ Entertainement : les techniciens, costumiers, paroliers, compositeurs, scénaristes, chorégraphes et même réalisateurs s’y retrouvent tous dans des montages d’à peine deux minutes chacun. On en apprend donc assez peu mais le fait qu’ils soient enfin tous placés sur le devant de la scène est très appréciable. Un bel et court hommage à tous ces "hommes de l’ombre" dans le domaine du musical, ceux que l’on ne voit au cinéma que lors du générique. Pourtant quasiment que des noms célèbres : Joe Pasternak, Arthur Freed, Michael Kidd, Robert Alton, Conrad Salinger, Charles Walters, Stanley Donen, Vicente Minnelli, George Sidney... et j’en passe !

La cerise sur le gâteau : The Musical Outtakes Jukebox. Comme son nom l’indique, quasiment 50 minutes composées de seize scènes inédites non retenues pour plusieurs films. Pour ne pas recommencer à en faire une liste exhaustive (et un minimum de surprise devant être gardée pour les apprécier encore plus), on retiendra entre autres le duo Yvonne De Carlo et Vittorio Gassman dans Sombrero (1953) ; Lena Horne dans Meet Me in Las Vegas ; l’intégrale du numéro Mr. Monotony par Judy Garland dans Easter Parade ; Kathryn Grayson et Mario Lanza dans That Midnigh Kiss ; Judy Garland toujours dans In the Good Old Summertime ; et mon chouchou : June Allyson dans un inédit de Good News. Peu de numéros extraordinaires mais encore des raretés qui combleront de bonheur tous les amateurs du genre.

Je tiens à remercier sincèrement pour leurs aides respectives, Steve Austin (de notre forum) en ce qui concerne la piste audio 5.1 et la face Widescreen, ainsi que ma fille pour les captures d’écran.

Par Erick Maurel - le 28 décembre 2004