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Test dvd
Image de la jaquette

Carmen Jones

DVD - Région 1
20th Century Fox
Parution : 22 janvier 2002

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Voilà assurément l’une des plus belle éditions d’une œuvre de Preminger sur le marché du numérique !

Le mastering mérite toutes les éloges, et comme la copie en présence témoigne d’une perfection presque sans faille, il ne reste qu’à admirer le travail et applaudir des deux mains. Un grain discret même pour l’affichage des cieux du Michigan lors de la séquence de transfert routier vers Masonville ; une franchise et une stabilité sans faille des couleurs de bout en bout de chaque bobine (exception faite de la variation de contraste sensible au chapitre 12 en début et fin de la séquence lyrique Dis Flower interprétée par Harry Belafonte / LeVern Hutcheson); des contrastes généreux ; une définition précise jusque dans les arrière-plans, pourtant très exigeants lorsqu’il s’agit, comme dans le numéro Beat out dat rythm on a drum, de donner corps et vie à la chorégraphie imaginée par Herbert Ross mais reléguée au second plan ; pratiquement aucune tache ou griffure pour ne rien dire de quelque artefact de compression : voici quelques-uns uns des atours de ce télécinéma tout simplement magnifique. Sans la présence de quelques points blancs épars virevoltant parfois à l’écran, la qualité visuelle frôlerait la perfection. Même les sous-titres blancs sont idéalement formatés pour un confort optimal. Dommage simplement qu’ils ne se déclinent pas en Français, d’autant qu’il serait surprenant qu’une version zone 2 de ce Preminger méconnu et participant presque malgré lui d’un genre encore méprisé par le public français voit le jour sous nos horizons nationaux...(grâce soit donc rendue à la belle initiative de Carlotta, NDLR)

Son

D’un point de vue sonore c’est moins parfait, si l’on veut. L’éditeur met en avant un nouveau mixage 4.0, mais celui-ci s’avère particulièrement décevant. Le positionnement et le basculement des flux sonores entre les trois enceintes frontales et centrale sont anarchiques et souvent incohérent, la scène sonore ne profite pas de cet élargissement des voix de diffusion, mais par contre la dynamique pâtit de ce nouveau mixage trop feutré. Plus sèche et agressive la simple version stéréo surround, quand bien même elle ne brille pas par la profondeur de cette troisième dimension, offre par contre de belles sensations auditives : clarté des dialogues et impétuosité des arrangements musicaux de Gilbert sont au rendez-vous. Certes une écoute au casque trahira un léger souffle et une intégration perfectible des lyrics préenregistrés (elle s’avère plus fluide dans le nouveau mixage), mais cette intégration renforce l’aspect représentation de l’œuvre et contribue à accentuer son flamboiement. N’était-ce pas là, après tout, l’objet de la recherche de Preminger sur ce Carmen Jones ?

Suppléments



Techniquement parfaite, cette édition ne brille pas par contre par l’abondance de ses suppléments, ni, et c’est plus dommageable, par leur pertinence. En dehors de l’affiche originale du film, nous n’y trouverons donc que des bandes-annonces : celle de Carmen Jones, superbement conservée et présentée en Cinémascope et 16/9 (la visionner c’est se convaincre de plonger dans la découverte du film), celles de La mélodie du bonheur de Robert Wise, Oklahoma de Fred Zinnemann et South Pacific de Joshua Logan, trois autres adaptations à succès d’Oscar Hammerstein (encore que, rappelons le, Carmen Jones ne soit pas à proprement parler une adaptation de la pièce éponyme du compositeur), le teaser de The Rose de Mark Rydell et un clip promotionnel vantant les attraits du coffret Fox zone 1 consacré à Marilyn Monroe. Inutile donc de rechercher la cohérence éditoriale...

Notons enfin que le chapitrage est précis (trente chapitres dessinant un découpage séquentiel pertinent) mais que le menu est fixe et surtout désespérément muet, un comble pour une telle œuvre. L’éditeur ne croyait sans doute guère au potentiel commercial de ce Carmen Jones. Il n’a pourtant pas sacrifié la qualité technique du produit. Les fans lui en seront particulièrement reconnaissants.

Par Otis B. Driftwood - le 28 septembre 2003